LXIX

/Quelques phrases du chap précédent #68~







« Elie ? Elie ! Reste avec moi ! Rouvre les yeux, Elie ! Serre ma main tant que tu m'entends, d'accord ! Elie, aller Elie, serre ma main bien fort. Elie ! Elie... El... »






Sa voix diminuait. Son visage s'effaçait. Après quelques secondes, je ne percevais plus rien. Rien. Enfin si. J'entendais mon cœur battre. Au loin.









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BIP. BIP. BIP.



Je courais. Je courais du plus vite que je pouvais, regardant parfois derrière moi.



Il me poursuivait. Il était là. Il nous avait retrouvés. Je respirais fort, mon cœur ne cessait de taper avec une puissance inouïe contre ma poitrine. Les poings serrés, j'avais si peur. Il allait m'avoir.



BIP BIP. BIP BIP. BIP BIP.



Je courais toujours, dans un endroit dénudé de couleur. Mes pieds nus semblaient effleurer un sol de morceaux de verre. J'avais si mal. La douleur était intense. Les muscles de mes bras étaient tendus à l'extrême et ma respiration était lourde. J'étais essoufflée.



En me retournant une nouvelle fois, dans cet étrange lieu, je le vis. Son masque de chair déposé sur son visage. Le sourire tranché jusqu'aux joues, le sang dégoulinant, comme si c'était de la chair bien fraîche.



Je voulus crier d'horreur en le voyant, ce chef supérieur, mais rien ne sorti. Soudain, j'avais beau essayer de courir pour m'enfuir, je ne bougeais plus. Mes jambes patinaient dans le vide. Comme stoppées net. Non. Non, il se rapprochait. Son rire modifié et surtout sadique. Là. Juste là. Il sortit de derrière lui une immense aiguille et s'apprêta à me poignarder avec.



Les yeux de son masque me fixaient. J'entendis alors :






« Elie... ELIE... C'est fini... Je t'ai toujours détesté, tu sais... Meurs... MEURS... CREVE, CONNASSE ! »



























Dans un état de suffocation, je pris une inspiration désespérée. Raide, j'ouvris brutalement les yeux. Mes muscles se tendirent au maximum et mon corps se redressa subitement dans le lit où j'étais.



J'avais du mal à respirer. Ma respiration était lourde et lente. Je me sentais presque étouffée.



Mes yeux ne voyaient que du blanc autour de moi. Paniquée, je n'entendais que les tambourinements affolants de mon cœur ainsi que ma respiration tremblante. Je compris alors rapidement que je n'étais simplement pas habituée à la lumière de la pièce où je me trouvais.



Peu à peu, je distinguais face à moi un large mur blanc avec un siège bleu. Puis une porte avec une vitre floutée. Puis ensuite un tableau qui représentait un paysage de campagne. Je vis aussi le bout de mon lit. Blanc, aussi. J'avais les pieds et les jambes attachés par des sangles.



Prise par la panique, mon regard fit le tour de la pièce.






« Elie... Elie, tout va bien... Calme-toi... »






Quelqu'un était là. Une personne était assise sur un siège, bleu aussi, près de mon lit. Une femme. Elle avait les cheveux colorés en rouge foncé. Cette femme semblait inquiète pour moi et s'était avancée un peu.






« Nadia..., murmurais-je en me rendant compte que c'était mon amie. C'est... C'est toi... ?

-Elie, mon dieu... »






La femme porta sa main devant sa bouche et commença à pleurer. De bonheur on dirait.



Ce n'était pas possible. Qu'est-ce que c'était que ce bordel, encore...



Assise et raide dans ce lit dur, je gardais le drap bien serré entre mes mains blanches. Le visage ecchymosé et parsemé de pansements, je regardais tout autour de moi encore une fois. Ma vision s'était de nouveau rétablie.



J'étais reliée à une perche d'où pendaient plusieurs poches avec des liquides transparents. Il y avait aussi une plus grosse machine à laquelle j'étais reliée. On voyait le nombre de battements de mon cœur. Le graphique vert sur l'écran s'agitait beaucoup. Trop ? J'en savais rien. Tout ce que je pouvais savoir, c'était que je délirais.






« Je suis où..., fis-je avec une voix bien rauque.

-En sécurité, Elie. »






Nadia s'était levée de sa chaise et essuyait ses larmes pour sourire enfin. Soulagée.






« Tu es à l'hôpital. Loin de tout ce que tu as pu vivre. »







Je la fixais sans avoir aucune émotion. Quelque chose m'échappait.






« L'hôpital ?, répètais-je.

-Tu es sauvée, Elie...

-C'est quoi ce bordel... »






Je vis le visage de mon amie se refermer un peu.



Tranquillement, je me rallongeais dans mon lit blanc. Attachée aux jambes.



Reprenons. La course poursuite avec le chef au masque de chair, c'était visiblement un cauchemar. Là, j'étais dans une chambre d'hôpital. En vie. Avec mon amie Nadia à mes côtés. Impossible. Je rêvais encore.



La porte s'ouvrit et plusieurs personnes rentrèrent. Je pus reconnaître ma mère et mon père.






« Elie ! Elie, mon dieu ! », hurla ma mère en pleurant.






Et maintenant mes parents ? Nan, vraiment...



Un rire nerveux s'échappa au moment où Nadia voulut dire quelque chose. Les yeux fermés, je portais une main à mon visage et me frottais les yeux.






« Allez, les gars, ce n'est pas drôle...

-Qu'est-ce que tu dis, Elie ?

-Vous pensez vraiment que c'est le moment de faire des illusions avec votre gaz ? Sérieusement... »






On ouvrit alors la porte de nouveau. D'un œil, je pus compter deux nouvelles personnes qui rentraient. Deux hommes.






« Oh, vous êtes réveillée, mademoiselle Gliver, fit l'un.

-Parfait, fit l'autre.

-Des médecins... Super. Nan, vraiment, je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais vous avez l'air d'être en forme !, m'exclamais-je. U.R, stoppe tout ça, j'ai besoin de me reposer. Et détachez-moi de ce lit !

-Mais... Elie... Qu'est-ce qu'elle a ?, s'inquiéta mon père.

-Mademoiselle Gliver ?

-Elle commence à délirer depuis qu'elle est éveillée !

-Appelez du renfort. On va l'attacher totalement. »






D'autres personnes arrivèrent et me saisirent par les bras pour m'attacher.






« NON ! NON, VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE M'ATTACHER ! NILSON, LAISSE-MOI TRANQUILLE ! LAISSEZ-MOI TRANQUILLE AVEC VOS ILLUSIONS DE MERDE !

-Illusions ?

-Activez la perfusion de ce calmant. Elle est en phase de délire pour quelques heures, surement. Il faut qu'elle reprenne pieds. Elle a du vivre des choses qui la font un peu dérailler.

-NON ! NON !, pleurais-je. LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ! JE VEUX JUSTE ME REPOSER ! CE N'EST PAS LE BON MOMENT POUR VOS ILLUSIONS ET VOS TESTS SUR MOI ! ARRÊTEZ DE VOULOIR ME FAIRE PEUR ! ET PUIS JE CROYAIS QUE VOUS NE VOULIEZ PLUS RIEN ME FAIRE ! BANDE DE... »






Un gaz venait de se déclencher dans le masque à oxygène que j'avais contre la bouche. Je ne l'avais même pas remarqué.



Alors que mon corps se détendait contre mon gré, le médecin qui donnait des ordres depuis le début, s'approcha et se voulut rassurant.






« Détendez-vous. Vous êtes en sécurité, ici. Vous avez du vivre des moments terribles en compagnie des Rôdeurs, mais ça y est. Tout est terminé, mademoiselle Gliver. Reposez-vous.

-LAISsez-mo-moi... »






Mes yeux se fermèrent alors lentement. Et je me mis à sombrer dans un état secondaire. J'étais totalement consciente de ce qu'il se passait autour de moi, mais je ne pouvais pas ouvrir les yeux. Ce gaz m'en empêchait.








































































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N°69~

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