LVIII

/Quelques phrases du chap précédent #57 ~





« Tiens, tu as changé tes comprimés ?

-Kyron a dit que c'était le chef supérieur qui en avait donné des plus efficaces. Mais ça n'a pas l'air de bien marché... Sauf sur Juan et Nilson.

-Je demanderai à Kyron si tu peux reprendre ceux d'avant.

-Merci...

-Aller, rallonge-toi. On va se mater une série. »




J'eus un léger sourire et frottai mes yeux rapidement. En me rallongeant, Keith mit la télé en marche pour que nous puissions regarder une série, à 8 heures du matin.






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Je tournais en rond dans la chambre. Il était déjà 16 heures. Kyron ne m'avait pas rappelé pour m'examiner ou même pour venir voir Taleb. Il n'était même pas venu manger avec nous à midi.

Taleb avait refait une nouvelle crise de panique. Il voyait encore cette araignée. Elle voulait le tuer. C'était trop troublant avec ce qu'on avait ces derniers jours. Notamment dans la piscine. Ceux qui avaient buté Iris avaient fait exactement le même symbole. L'araignée en sang avec la main à côté.

Shey et les autres Rôdeurs restaient sur leurs gardes. Quand à U.R, il vérifiait en ce moment et depuis la veille les caméras de surveillance. Mais pour le moment, il ne disait rien.

Allant dans la salle de bain, je passai mes mains sur mon visage. Pourquoi il ne venait pas ? Putain...

J'ouvris le robinet et passai de l'eau sur mon visage. J'étais tellement fatigué. Ce n'était pas dans mon habitude de l'être. Mais je devais rester près de Taleb, il avait besoin de moi, comme j'avais eu besoin de lui, à l'orphelinat.




« Bon..., soupirais-je. Je vais aller m'excuser... Il doit surement attendre ça. »




Je refermai le robinet et jetai un œil vers Taleb qui dormait raide comme un piquet. Lui qui avait pris l'habitude de dormir en étoile de mer...

Je pus sourire quelques instants et laissa la lumière allumée dans la chambre avant de sortir.





























Quelques minutes plus tard, j'arrivais dans le couloir où il y avait le cabinet de Kyron. Je n'osais pas rentrer tout de suite. J'avais peur qu'il m'en veuille. Au fond, il pouvait. Je m'étais mal comporté avec lui.

Un silence de mort régnait dans le bâtiment. Pour une fois, j'avais envie de dire.

Passant mes mains dans mes cheveux bruns, je fermais les yeux et murmurais des choses que je pouvais lui dire. Je pris alors mon courage à deux mains et me postai devant la porte.




« Kyron ? C'est Keith. Je peux entrer ? »




Je me retins presque de respirer pour entendre sa réaction. Je le connaissais. Soit il allait soupirer bruyamment et me dire d'entrer, soit il allait venir m'ouvrir en trainant des pieds.

Mais rien de tout ce que je pensais ne se passa. Il n'y eut aucun bruit.

Je penchai la tête sur le côté et soupirai.




« Kyron, je peux rentrer ? Il faut que je te parle. »




Toujours rien.




« Je venais m'excuser pour ce matin. C'est juste que... Tu sais... J'aime pas voir Taleb comme ça. »




Silence.




« Et puis je dors mal en ce moment. J'ai le sommeil agité. »




Je ne percevais que ma respiration et les battements de mon cœur.




« Kyron, tu es là ? »




Je me mis à froncer les sourcils. Je parlais pourtant assez fort pour qu'il m'entende. Il devait écouter de la musique dans une de ses salles plus loin.




« Tant pis... »




J'allais partir quand je m'aperçus que la porte était entre ouverte. Je la poussai nentement et pénétrai dans le cabinet.

Comme d'habitude, Kyron laissait toutes ses lumières allumées. Bravo l'économie d'énergie !

J'avançais pas à pas, lentement. Le silence était presque pesant.




« Kyron ? C'est moi. »




Il y avait un de ces désordres ! Je savais qu'il n'était pas très ordonné, mais quand même. En même temps, il travaille beaucoup en ce moment, on ne peut pas lui en vouloir.

Des papiers étaient un peu partout. De la paperasse avec des courbes, des chiffres, des analyses. Il y avait aussi pleins d'outils de travail. Genre, des pinces, des ciseaux, des paquets de compresses. Enfin bref, du bordel.

Il n'était pas dans cette pièce de toute manière. Et je n'avais jamais le droit d'aller plus loin sans son autorisation ou celle de son bras droit, Heryk. C'était lui qui rangeait le laboratoire.




« Kyron..., soupirais-je. S'il te plait... Je suis désolé pour ce matin. »




Je passais le bout de mes doigts sur le bureau principal de la pièce et glissais mon regard sur le sol en carrelage.

Aucun bruit, toujours.

Avec une boule au ventre, je m'avançais un peu plus vers le couloir qui n'était pas totalement allumé.




« Je m'excuse Kyron. Je suis désolé. Je sais que tu es très occupé, mais... Ta' a vraiment besoin de toi. »




Mes pas résonnaient dans le couloir assombri. Je passais ma tête dans les différentes pièces du laboratoire, sans le trouver.




« Juste ta présence quelques secondes lui fera du bien. Aller, Kyron... »




Soudain, j'entendis un bruit. Quelque chose en verre venait de se casser.




« Kyron ? »




Cela venait de la salle des expériences. Juste à côté de la salle d'opération. Je m'y rendis alors d'un pas assuré.

La salle était toute éclairée. Kyron était forcément là.




« Kyron ? Tu es là ? »




Pourtant, il n'y avait personne. Seulement un bordel encore plus impressionnant qu'à l'entrée du laboratoire. Sa chaise, derrière le plan de travail, semblait vide. La lumière y était allumée, mais il ne semblait pas y avoir le médecin.

Des tubes à essais étaient cassés au sol, du matériel pour ses expériences et celles d'Heryk était renversé, des papiers et des radios étaient éparpillés de partout.

J'avais les sourcils froncés. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Il était bourré ou quoi ?




« Kyron ? C'est moi, répétais-je. T'es là ? Et c'est quoi ce désordre, là ? »




Je me mis à contourner l'immense plan de travail au centre de la pièce, pour accéder à la porte au fond de la pièce.

Mais en avançant dans cette direction, je pus voir des chaussures en cuir noir dépassées. En contournant totalement le plan de travail, je découvris alors Kyron, endormi, le corps à moitié sur sa chaise, et l'autre à moitié au sol. Son front seulement avait un contact avec le rebord de son bureau. Les bras ballants et le tronc tordu, il semblait être totalement crevé. Il y avait des morceaux de verre de partout autour de lui, et cette odeur de je ne savais quoi me picotait les narines.

Le nez retroussé, je m'approchai de Kyron pour le réveiller. –Ouais, même si c'est un mauvais bail, je sais.-




« Kyron... C'est Keith. Eh... »




A peine avais-je posé ma main sur son épaule que le corps de Kyron glissa totalement le long de sa chaise pour tomber au sol dans un bruit sourd.




« Kyron ! »




Il ne s'était pas réveillé.

Par réflexe, je m'agenouillai près de lui et tapotai sa joue.




« Eh ! Eh, Kyron ! Réveille-toi ! »




Il ne réagissait pas. Sa peau était blanche comme un linge.

Mes yeux grossirent quand je m'aperçus qu'il saignait de la bouche. Ses lèvres étaient explosées, ses dents étaient trempées dans du sang qui sortait de sa bouche.

J'eus un cri de surprise en m'en apercevant.




« Kyron ! »




Je pris alors son pouls avant de comprendre. Kyron était mort.

Par instinct, je le laissai tomber rapidement contre le carrelage souillé de verre avant de me relever et de regarder autour de moi. Je fixai alors ce dont je redoutais.




« Putain de merde... »




Contre le mur, où était la porte d'où j'étais entré, était dessinée une énorme araignée avec la main ensanglantée à côté. Ils l'avaient tué.








































































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N°58~

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