IV

/Quelques phrases du chap précédent #3 ~





Je ne luttais plus, n'ayant plus de force pour ouvrir mes yeux et me relever pour partir d'ici. Je me laissai tomber contre le mur avant de toucher avec ma joue le sol froid du bâtiment. Les cris et les injures des deux jeunes hommes s'éloignaient, je ne percevais plus rien. J'étais seule, dans ce noir.





/

































































































___________________________________
































































































Quelque chose de frais me caressait le visage. C'était très agréable. Peut-être mon ventilateur que j'avais laissé allumer pour la nuit, à cause de la chaleur. Pourtant, je n'entendais pas le bruit des hélices tournant pour créer de l'air. Bizarre... Enfin, peu importe. J'avais dû me coucher tard, j'étais encore fatiguée.

J'ouvris faiblement mes yeux et voulus me les gratter, mais quelque chose était étrange : je n'arrivais pas à détacher mes poignets, comme s'ils étaient collés. Et puis, je bougeai mon bras : je venais de sentir quelque chose me piquer faiblement. Surement un moustique ou un truc dans le genre.

J'avais soif. Et faim aussi. Je devais me lever pour aller me préparer un bon petit déjeuner. Seulement, encore une fois, je me sentis retenue, alors je ne pus me mettre debout. C'était quoi le problème ? J'avais les jambes et les bras lourds, comme si je n'avais pas bougée depuis des jours et des jours. Soudain, mon souffle s'accéléra, mon cur battit plus fort, mon corps commença à trembler.






« Oh non, pas maintenant ! Pas maintenant ! », pensais-je.






Je m'affolai. Une crise. Ça faisait bien longtemps que je n'en avais pas prise une... Enfin, pas assez longtemps plutôt. Cette fois-ci, j'avais peur. Une peur immense. Mes yeux fermés, j'essayai de reprendre mon calme, mais ce fut impossible. De plus, je commençai à percevoir des voix. Pleins de voix autour de moi. Qui était entré dans mon appartement ? De quel droit ces personnes avaient pénétré chez moi ?

Petit à petit, je sentais ces présences autour de mon lit, de plus en plus proches, comme si elles étaient justes à côté, tout près de moi. Peut-être me touchaient-elles ? Je ne savais pas. Je n'arrivais plus à suivre ce qu'il se passait réellement : j'étais dans une sorte d'état second.

J'essayai de lutter contre moi-même, repoussant la crise d'angoisse comme je le pouvais, mais c'était trop dur. Mon corps bougeait dans tous les sens, comme pour s'en défaire ; je cherchais de l'air pour pouvoir respirer, en vain. Mes yeux commencèrent à se remplir de larmes.

Soudain, quelque chose me piqua de nouveau. Mais ce fut plus fort cette fois-là. Pas comme la première, bien plus réel à présent. Comme si je retrouvai mes sensations du toucher et que je revenais à moi. Puis, une troisième fois, je sentis qu'on me piqua sur le même bras. Une douleur atroce me parcourut, telle une décharge électrique, et je perçus quelque chose se déverser très vite dans tout mon corps, passant par toutes mes veines et mes artères, allant au plus profond de moi. Ma respiration se calma alors, mon cur ne battait plus si fort qu'avant –ce qui me fit moins mal- et mes muscles se détendirent : ma crise était terminée.

M'étant calmée, j'ouvris difficilement les yeux, voyant trouble. Je me rendis compte que je n'étais pas allongée dans mon lit, mais belle et bien avachie sur un canapé en cuir marron, ultra confortable. Ma tête était retombée vers l'avant et je pus voir plus net, les yeux entrouverts. Je découvris alors, face à moi, plusieurs visages inconnus, le regard fixé sur moi. Qu'est ce qu'il se passait ? Je remarquai aussi vite que ce n'était pas mon appartement...






« Ne vous inquiétez pas, elle va mieux », fit l'un d'eux.






Ma vision étant devenue stable, je pus observer alors qui se présentait devant moi. Il y avait, au plus proche du canapé, un gars blond, assit sur une chaise et courbé en avant, avec les mains jointes devant sa bouche. Il me regardait avec un air grave, fixé dans mes yeux. Il y en avait d'autres autour de lui. Pleins d'autres. L'un d'eux était debout, légèrement derrière le blond courbé, un masque sur la bouche mais son regard noir tout autant posé dans le mien. Je pouvais remarquer quelques mèches de cheveux acajou retombés sur son front, ce que je trouvais plutôt sympa. Seulement, il me faisait peur. Tous d'ailleurs.

Aux côtés de celui aux cheveux acajou, il y en avait un qui croisait ses bras sur mon buste et baissait légèrement la tête dans ma direction. Il portait un bonnet en laine grise, qui laissait apparaître ses cheveux châtains. Cependant, un masque noir cachait le bas de son visage. Il me semblait l'air déjà vu quelque part... Je n'arrivais pas à tous les distinguer, mais il y en avait presque une dizaine au moins en tout dans la grande pièce.

Le blond regarda à côté de moi et fit un signe de la tête, levant un sourcil en l'air.






« Son état est redevenu stable, fit alors une voix claire non loin de moi. Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé, mais elle s'est calmée.

-Très bien », s'exclama le blond en m'observant de nouveau.






Un sourire se dessina alors sur ses lèvres, puis il se redressa, le dos contre la chaise, et croisa les bras.






« Bienvenue, Elie. »







Hein ? Quoi ? Comment connaissait-il mon prénom lui d'abord ? Et, où est-ce que j'étais à la fin ?






« Ça fait un bout de temps qu'on souhaitait te voir, reprit le blond.

-En vrai », ajouta une voix derrière lui.






Il laissa échapper un petit rire. J'en eus des frissons. Je me souvins alors : l'agression dans mon immeuble, ses gars en noir, la femme morte, le sang, la bagarre entre les deux kidnappeurs. Tout me revint... La peur me saisit de nouveau.






« Oui, en vrai. Et je dois avouer que, cette fois, notre choix était aléatoire mais c'est bien tombé. Tu as l'air de plaire à tout le monde. Je me trompe ?

-Non, t'as toujours les meilleurs choix, frérot !, s'exclama le gars avec le bonnet gris. Elle est très bien. »






Le blond se contenta de sourire, sans se retourner vers celui qui lui avait parlé.






« J'espère que tu te plairas avec nous, Elie. »






Mais punaise, comment me connaissait-il ? Comment EUX me connaissaient-ils ?






« Et puis, on va bien s'amuser, tous ensemble... Hein ? »






Tous eurent un sourire narquois au même moment, ce qui me déplu fortement, ainsi que des petits rires étouffés. Ça ne m'amusais pas vraiment moi, ça me faisait plus peur qu'autre chose ! J'étais angoissée par le sort qu'ils me réservaient... Qu'allaient-ils donc me faire ? Je n'avais rien d'intéressant, alors pourquoi moi ? Le blond l'avait dit, c'était du hasard, mais tout de même ! Ils avaient bien du valider des critères ou je ne savais quoi pour me choisir moi ! Mais... qu'est ce que j'étais entrain de dire là ? Ce sont juste des fous, point barre !

Je ne m'en étais pas rendue compte tout de suite, mais j'étais toujours ligotée et bâillonnée. Le sang avait du mal à circuler jusqu'à mes mains et mes pieds tellement les liens étaient serrés. Je souffrais, littéralement.






« Bon, reprenons depuis le début. Tu veux bien ?, demanda le blond, qui d'ailleurs semblait être le chef. On va faire les présentations, comme ça tu pourras mettre un nom sur chaque visage. »






Il se courba de nouveau vers moi et me fit un doux sourire.






« Je suis Nilson, ou Nils si tu préfères. D'autres me surnomment NS, c'est comme tu veux. Les gens comme toi ont le droit de choisir. Je suis aussi le leader de cette bande, s'exclama-t-il en levant les bras en l'air. En gros, je suis celui qui dirige tout ici. »






Alors c'était lui. Celui qui avait décidé de m'enlever. La colère monta au même niveau que la peur. J'avais envie de lui cracher à la figure tellement je le haïssais. Avec son air supérieur et pervers, il me dégoutait.

Il se leva alors de sa chaise et se pencha vers moi, avant de tendre sa main pour toucher mon visage effrayé.






« Je dirige tout et tu es sous mon contrôle. Tu m'appartiens. »






J'avais envie de pleurer. Il me faisait tellement peur. Tous. J'avais envie de lui hurler que je n'appartenais à personne, que c'était un grand malade, mais je ne pouvais pas. J'étais pétrifiée.






« Eh, tu voudrais pas nous présenter aussi ?, demanda alors un gars dans la pièce.

-Ne t'inquiète pas. Elle ne risque pas de s'enfuir... », fit alors Nilson en me dévisageant.






Il se retourna et se rassit sur sa chaise.






« Je vais te présenter toute notre petite bande. Je pense que tu vas vite retenir leurs noms, comme tu les verras souvent... »






Il eut un nouveau sourire, plus intense cette fois. Ce fut donc de nouveaux frissons pour moi.

Au secours...















































































____________________________________



























































































































N°4~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top