II
/Quelques phrases du chap précédent #1 ~
Il sortit alors de je ne sais où une sorte de mouchoir qu'il me mit sur le visage. Je respirai alors cette odeur affreuse, tout en me débattant. Elle me fit peu à peu me calmer, m'adoucir puis m'endormir. Mes muscles se relâchèrent, ma tête fut vidée et plus rien de me parcouru. Mais qu'est ce qu'il se passe bordel ? Qu'est ce qu'ils me veulent, eux?
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Une drôle d'odeur me remplit les narines. Quelque chose que je n'appréciais pas vraiment. Ça me piquait en plus de ça. C'était très présent en tout cas et ça me dérangeait beaucoup de devoir sentir ce truc.
« Prends celui-là, fit une voix d'homme, non loin de moi.
-Je peux prendre celle-ci, s'te plait ?, demanda un autre.
-Ouais vas-y. Et celle-là, c'est moi qui m'en occupe. »
J'ouvris alors les yeux difficilement. Ma tête me faisait mal, comme si on m'appuyait dessus. J'eus voulu porter ma main à mon front mais bizarrement, je ne pus pas. Quelque chose me retenait. Je vis alors plus clair. La lumière de la pièce était forte. Ça m'aveuglait.
« Tiens, elle se réveille. »
Ma vision se stabilisa. J'avais face à moi un homme accroupi, me regardant avec la tête penchée sur le côté. Son regard me fit frissonner. Il y avait quelque chose de bizarre. C'est alors que je tremblai. Je penchai la tête vers mon corps : je compris alors. J'étais assise par terre, sur un sol en béton glacé, ligotée aux chevilles et aux poignets. Et puis, j'avais aussi un truc dans la bouche, une sorte de foulard qui se frottait sur ma langue, -vraiment dégueu ce goût de poussière - . Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait.
Je tournai alors la tête de gauche à droite : il y avait un homme et une femme, tous deux peut être un peu plus vieux que moi, qui étaient, eux aussi, attachés et bâillonnés de la même façon. Aux côtés de la femme brune, deux hommes en noir. L'un d'eux la prenait par le visage, la détaillant précisément de ses yeux ; l'autre était debout, un couteau à la main, la dévisageant.
Soudain, l'homme qui lui prenait le visage se baissa alors et la prit par la corde qui lui reliait les poignets pour commencer à la traîner par terre, dans l'un des trois couloirs face à nous. La brune se débattait, essayant de crier pour que quelqu'un vienne la secourir, mais à quoi bon ? Elle cessa subitement quand celui au couteau lui donna deux gaffes et en un coup dans le ventre. C'était horrible faire faire une telle chose ! La pauvre femme ! Ils n'avaient aucun respect, ou quoi ? Et pourquoi la frappaient-ils ?
Je ne savais pas où ces gars l'entrainaient, ce qui me fis prendre peur. Je ne savais pas non plus où j'étais, avec qui exactement, pourquoi, et tout ça...Je ne savais rien.
« Elle est réveillée. C'est bon. »
C'était celui en face de moi qui avait parlé. Il était en noir, lui aussi. Il avait son masque baissé, laissant apparaitre un sourire narquois, qui ne me mettait pas vraiment à l'aise.
« On fait quoi de lui, déjà ?, demanda un autre gars en noir debout contre le mur sur ma droite.
-Lui, tu l'emmènes dans le labo. Notre médecin en a besoin, répondit celui face à moi.
-Dac. J'vais lui porter sa marchandise. »
Sa marchandise ? On était quoi exactement pour eux ? Des objets ? Non mais sérieux, je commençais à avoir vraiment peur. D'autant plus que celui contre le mur n'avait pas de masque et son sourire presque rectangulaire me fit frémir. On aurait dit qu'il allait le bouffer !
Cependant, l'homme bâillonné ne fut pas emmener de la même manière que la femme brune, quelques instants plus tôt. Non, là, le jeune homme – car oui il n'était pas plus vieux que la vingtaine – lui donna des coups de pieds avant de le remettre debout et de le pousser violemment contre mur. Sa tête heurta durement le mur en béton, laissant une trace rougeâtre.
« Eh, fais un peu gaffe quand même. Le déforme pas trop. C'est pas ton boulot ça, Ta' ! Eh, tu m'écoutes ? », lui demanda l'homme accroupi.
Le jeune homme ne semblait pas prêter attention à son camarade. Il continua de le frapper à gros coups de poings dans le ventre et de le projeter par terre. Il se rua sur lui avant de le remettre sur pieds pour l'envoyer valsé contre la seule chaise de la grande pièce.
« Eh, calme-toi je t'ai dit ! C'est pas le moment de flancher là !, s'écria le gars en face de moi en se relevant. Contrôle-toi un peu, tu veux ! Si les frérots voient que tu as fait quelque chose à notre cobaye, tu vas le regretter, et tu le sais ! Arrête je te dis ! »
Il courut alors sur son coéquipier, qui ne l'entendait visiblement pas, et le retint contre lui, l'empêchant de bouger.
« Ta', tu arrêtes j'ai dit. Contrôle-toi, merde !
-Pardon, mais c'était trop tentant. Avec sa tête à claques, j'ai pas pu m'en empêcher, répondit l'agresseur de l'homme ligoté. J'suis désolé...
-Ouais, bah fais gaffe. J'ai pas envie que ça retombe sur moi aussi. Tu l'emmènes, point barre, répliqua celui au masque à ce...Ta'. Et sans rien lui faire, compris ? »
Tous deux étaient menaçants, avec leurs armes accrochées à leurs ceintures. J'avais tellement peur. J'essayai de me détacher, mais c'était impossible. A chacun de mes mouvements, j'avais l'impression que la corde se resserrait autour de mes membres, me coupant la circulation du sang.
Les deux gars en noir échangèrent un dernier regard et l'un d'eux – le fameux « Ta' » - s'accroupit face au blessé.
« Allez, viens-là. Tu vas déguster, mon pote. »
L'homme ligoté était sonné, mais je pouvais sentir qu'il était affolé. Il tourna la tête vers moi : son regard était désespéré. Je pouvais y lire la peur et l'angoisse. Il tenta de crier, lui aussi, mais il reçu d'autres coups pour qu'il se taise. Celui au sourire rectangulaire le traina par la corde qui reliait ses pieds et l'emmena dans un couloir, différent que celui emprunté par l'homme et la jeune brune.
« Maintenant, c'est ton tour. »
Un frisson me parcourut. J'étais seule dans la pièce immense avec lui : le dernier des mecs en noir. Il me regarda et fit un sourire qui me déplaisait fortement. Je tentai de bouger une nouvelle fois, apeurée, essayant de me détacher. Mais je n'y parvenais pas. J'étais bloquée, coincée ici avec des gens que je ne connaissais pas et qui me voulaient du mal, c'était certain.
« T'essayes de faire quoi, là ?, demanda-t-il en se rapprochant à petits pas. Pas de t'enfuir j'espère ? »
J'essayais de me détacher, déjà. M'enfuir, oui aussi. Mais où ? Comment ? Je ne savais pas où est ce que j'étais, bordel !
Je m'arrêtai soudainement de me tortiller en voyant qu'il avait la main sur une arme avec une lame qui brillait avec la lumière de la pièce. Mon souffle se coupa presque, mes dents étaient serrées contre le foulard dans ma bouche au maximum.
« Je n'aime pas les méchantes filles. »
Je m'aperçus qu'un nouveau sourire se glissait sur ses lèvres, un sourire bien plus narquois que tout à l'heure, avec une pointe d'ironisme. Il sortit lentement son arme et la prit bien en main.
« Tu vois, cette lame-là..., expliqua-t-il en passant ses doigts sur celle-ci. Et bien, je l'ai planté dans pas mal de corps pour éviter que ces personnes ne m'échappent... Je te conseille de ne pas trop gigoter si tu ne veux pas la sentir trop profondément entre tes côtes, ma jolie. »
J'hochai la tête, la peur m'arrachant les tripes, remontant jusqu'à ma gorge. Elle me serrait, m'étouffait presque. C'était un tueur. Des tueurs. C'était sûr. Qu'allaient-ils faire de moi ? Et des autres ?
Le jeune homme se mit face à moi, accroupit une fois de plus. Il se tenait à quelques centimètres à peine de mon visage effrayé.
« Les membres vont être contents de te voir. Ça faisait longtemps qu'on t'attendait, tu sais ? »
Longtemps qu'on m'attendait ? Vraiment ? Mais c'était quoi tout ça là ?
Soudain, un cri strident et désespéré retentit. Une femme. Qui hurlait à la mort. Mon Dieu, mais qu'est ce qu'on lui faisait ?
« Ils doivent bien s'amuser, là-bas !, s'exclama-t-il en rigolant à pleines dents. Et toi aussi, tu vas bien nous amuser. J'en suis sûr... On va aller les rejoindre... »
Il se passa la langue sur les lèvres, d'une manière qui me semblait un peu déplacée. Je tremblai de la tête aux pieds. Super. Magnifique. Je n'étais pas vraiment d'accord, là ! Nan, nan, nan ! J'avais pas envie de m'amuser, surtout avec des gens comme vous ! Nan mais sérieux ? Ils jouaient à quoi, de l'autre côté de ces murs ? Les rejoindre ? Mais pour faire quoi ?
Je n'eus pas le temps de me poser quoi que ce soit d'autre comme question, que le jeune homme en noir se releva et me tira par le bras –avec une facilité incroyable d'ailleurs-, m'emmenant je ne sais où. J'essayai de me débattre, pour qu'il me lâche, quand je sentis alors sa lame sur ma gorge.
« Essaye encore de te défaire de mon emprise et je t'égorge, t'as pigé ? », fit-il entre ses dents, menaçant.
Je déglutis difficilement. Il s'avança plus près de mon visage encore et il me sourit. Puis, il se tourna, l'arme dans son autre main, continuant d'avancer en me trainant sur ce sol en béton.
On m'entraina dans le couloir le plus à gauche, celui où la lumière était plus faible, ce qui me fit frémir de plus belle. Comme le gars me prenait le bras, je pouvais quand même bouger ma tête, que je tournai vers là où je m'étais réveillée. Dans cette pièce, avec la chaise cassée de tout à l'heure. C'était seulement en fronçant les sourcils et en étant de loin que je m'aperçus que les murs et le sol étaient en partie recouvert de traces. Des traces rougeâtres.
« Du sang, pensais-je immédiatement. Du sang, partout... »
Ma bouche se déforma, j'allais pleurer. Mais je ne voulais pas. Je ne devais pas. Je voulais simplement savoir où, pourquoi et avec qui j'étais ici ! Je sentais que je ne supporterais pas cette situation longtemps.
Je perçus alors une plus forte pression sur mon bras, là où le jeune homme m'empoignait : il serrait de plus en plus fort. Je secouai mon bras, pour lui faire comprendre qu'il me faisait mal, ce que je ne dus jamais faire, bien entendu. Il s'arrêta net, me prenant par le cou et en plaçant son arme, prête à me trancher la gorge.
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N°2~
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