I
« Oui...Oui ! Je te dis que oui, j'y serai. Où ça ? Ah, d'accord. Ok, pas de problème. Ouais, ouais, je vois où c'est. Ok, super. Tu y seras dans combien de temps ? »
Qu'est ce qu'elle pouvait être stressée et bavarde ! Non mais sérieux... Une heure et demie qu'elle me parlait à l'autre bout du fil. Mon oreille était en feu. Le téléphone me collait à l'oreille et ma main qui le tenait était toute transpirante. Mais je m'efforçai de lui répondre. C'était quand même un moment important dans sa vie, il fallait que je la soutienne et l'aide le plus possible. Je le lui devais bien. Et puis, elle était comme ma meilleure amie.
« Ok. Et bah, tu n'as qu'à m'attendre et on pourra y aller avec ta voiture, si tu veux. Ce sera plus rapide, non ? Et puis, le parc n'est pas très loin, on y sera en moins de deux... Hein ? Quoi ? Si Noah vient ? Bah je suppose que oui. »
Bien sûr que Noah allait venir. Il était toujours avec nous, alors pourquoi pas là ? Elle en avait de ces questions, je te jure... Je tournais dans mon petit appartement, faisant les cents pas avec le téléphone au bout de ma main. Soudain, quelqu'un sonna à l'entrée de l'immeuble, voulant me voir.
« Hum..., fis-je. Quand on parle du loup ! Ce doit être lui. Je vais répondre, je reviens.
-Ok, pas de problème j'attends », s'exclama mon amie de l'autre côté du fil.
Je laissai mon portable sur la minuscule table de ma cuisine et je passai la porte pour atterrir devant mon entrée. Je décrochai le téléphone relié au bas de mon immeuble.
« Oui ?
-C'est moi, fit la voix masculine.
-Je t'ouvre ! »
Quelques minutes plus tard, un « dring » retentit dans l'appartement. Je déposai une nouvelle fois le téléphone et m'empressai de déverrouiller la porte d'entrée pour laisser rentrer Noah.
« Comment vas-tu ? Tu as l'air toute fatiguée !, s'étonna le jeune homme en pénétrant chez moi.
-Mmmmh... », soufflais-je.
Je trainai des pieds jusqu'à la cuisine où je repris une nouvelle fois le téléphone. Noah comprit directement.
« Non...Sérieux ? Elle t'appelle encore ?
-C'est la sixième fois aujourd'hui..., murmurais-je en cachant le microphone de mon portable pour que mon amie ne m'entende pas.
-Elle exagère ! C'est que 13 heures de l'aprèm ! Tu n'as même pas le temps de te reposer, ma pauvre bichette... »
Il me sourit légèrement, ses pommettes apparaissant au passage. Je secouai la tête en recommençant à écouter ce que mon amie avait à me dire.
Noah se dirigea dans le salon – qui servait aussi accessoirement de chambre pour moi, comme mon canapé était aussi mon lit -, et s'assit comme un gros sac sur mon grand pouf vert pomme.
Je le rejoignis par la suite, avançant lentement, pour éviter de faire trop de bruits avec mes pantoufles, pour ne rien manquer de ce que me disait la jeune fille au bout du fil.
« Oui... Oui...Mais oui je te dis !, m'écriais-je. Et puis on verra ça sur place, Nadia. Arrête de toujours être aussi stressée... Bon, rendez-vous dans une heure sur le parking de la Rue Saint Armand, près de l'arrêt de bus, ok ? Je viens avec Noah, il est avec moi là...Oui...Oui, je lui dirai..., soufflais-je en roulant des yeux. Oui, Nadia. Oui...Bon allez... C'est ça, à tout à l'heure ! »
Enfin ! Elle a raccroché ! Oui ! Victoire !
Nadia était la fille la plus bavarde du monde ma parole !
Mon oreille me brûlait comme si on m'avait passé le fer à repasser dessus. C'était horrible. Je la touchai, stupéfaite qu'elle n'est pas fondue.
Noah, lui, me regardait avec un sourire en coin, moqueur.
« Quoi ?, lui lâchais-je finalement.
-Rien. Rien...
-Mouais... Je vais boire, j'ai la langue totalement sèche. Tu veux un verre ?
-Ouais, s'il te plait. »
Je sortis deux verres en plastique bleu de mon placard et je les remplis avec de l'eau bien fraîche, vue la chaleur qu'il y avait aujourd'hui. Mon petit ventilateur tournait à fond alors qu'on était au mois d'octobre. Rien de plus normal ! L'automne, c'était il y a moins de deux semaines et on se tapait encore des 34 degrés à longueur de journée ! Je n'en pouvais plus de cet été qui n'en finissait pas. Je voulais qu'il fasse froid, au moins pour quelques heures, parce que là, je ne supportais plus. En plus de ça, Nadia n'arrêtait pas de me harceler par téléphone, jours et nuits comprises. Vraiment, mon moral, en ce moment, était au plus bas. Heureusement que Noah était là pour m'aider, sinon je craquerais.
De retour dans le salon, je m'assis sur le canapé et tendis le verre bleu à mon ami, qui détachait un bouton de plus à sa chemise. Il faisait trop chaud, ici aussi. Le ventilateur ne produisait pas assez de frais.
«Ça fait du bien, chuchotais-je après avoir avalée mon verre d'eau. Je n'en pouvais plus de l'avoir au téléphone... Ça devient insupportable...
-Tu sais bien comment elle est ! Nadia a toujours été comme ça... Tu ne peux pas lui en vouloir, elle est notre amie. Et puis, dis-toi que tout ça va bientôt être fini.
-Ouais, t'as sûrement raison. C'est la dernière ligne droite ! »
Oui, la dernière ligne droite pour son projet professionnel. Nadia était photographe et elle voulait devenir professionnelle dans ce domaine. Elle avait contacté des dizaines et des dizaines de photographes, sans résultat concret. Seulement, il y a moins d'un mois, l'un d'eux lui avait donné sa chance : exposer les photos de notre amie lors d'un cocktail organisé par le maire de la ville.
C'était sa chance. Alors, depuis qu'elle avait apprit cela, elle organisait son projet et ne cessait de m'appeler pour me demander conseil. Mais aujourd'hui, c'était le grand jour. Celui de la prise de ses photos et pour cela, on avait tout préparé ensemble. Et on avait choisi le parc de la ville pour faire de sublimes photographies. Enfin, toute cette histoire allait se finir. Enfin.
Nous restâmes assis pendant dix bonnes minutes à ne rien faire, crevant de chaud, mon ami et moi. Je me retirai dans ma salle de bain pour enlever ce T-shirt, où j'avais transpiré. C'était immonde. Des auréoles s'étaient formées sous mes aisselles, faisant des magnifiques tâches sur la couleur orangée du tissu. J'en pris un autre avec des bretelles cette fois, puis je pris de quoi manger et je l'apportai à Noah.
Celui-ci avait la bouche ouverte, comme si il était en train de sécher sur place. Un rire m'échappa et il me regarda avec un air à la fois amusé et énervé.
Je lui tendis un paquet de biscuits qu'il ouvrit avec rapidité. J'en pris quelques uns avec lui. Je ne devais pas pourtant. Ce n'était pas bon pour moi, je ne pouvais pas m'en empêcher. Depuis quelques temps, je me forçais à moins manger de sucreries, mais plutôt sainement. Même si je l'avais toujours fait, ça ne suffisait pas. J'avais quelques formes qui me dérangeaient. Je me sentais mal dans ma peau. Et puis il y avait ce truc là aussi. Je ne me contrôlais pas. Alors j'essayai de résister aux tentations, mais c'était plus fort que moi. J'engouffrai alors mes trois gâteaux, en les savourant.
« Je croyais que tu faisais attention à ce que tu mangeais, Elie ?, s'étonna Noah, la bouche pleine.
-Et alors ?, rétorquais-je. J'ai bien le droit de manger quelques biscuits quand même ! »
N'étant pas satisfait de ma réponse et voyant que j'étais comme gênée par ce sujet, il se leva et se dirigea vers la cuisine. Je lui courus après pour le rattraper mais il avait déjà ouvert mes placards.
« Tu te fous de moi, là ?!, s'énerva-t-il. T'avais promis !
-J'ai pas pu résister, Noah ! Je suis désolée..., fis-je, confuse.
-T'avais promis !, répéta-t-il. Regarde-moi ça ! Tous tes placards sont remplis de boites de gâteaux et de trucs supers gras !
-Je...
-Vire-moi tout ça, Elie.
-Mais je...
-Vire-moi tout ça !, insista-t-il fermement.
-J'allais le faire...Excuse-moi, mais j'étais trop tentée quand je suis allée faire des courses avant-hier... Je... »
Il se rapprocha de moi et son visage s'attendrit. Il eut presque un sourire.
« Je sais que c'est dur, Elie. Mais tu y arriveras. Ta maladie se calmera. Tu pourras enfin contrôler tes envies, te contrôler toi, me fit-il, doux comme un agneau.
-Noah... Merci de me soutenir.
-Eh, c'est normal. T'es ma pote, non ? », me murmura-t-il en me prenant dans ses bras pour me faire une accolade.
Noah était vraiment quelqu'un de bien. Ça faisait 5 ans qu'on se connaissait. Depuis le collège quoi. Il m'avait toujours aidé et protégé quand j'en avais besoin. Même si depuis qu'on était rentré dans deux lycées différents, et qu'on s'était un peu éloigné, on était toujours rester en contact. Lui et Nadia étaient mes vrais seuls amis.
Tous deux me soutenaient énormément contre la maladie que j'avais contactée, il y a un peu moins d'un an. Certains gens l'ont aussi. Je n'étais pas un cas isolé. Cette maladie était différente d'une personne à une autre. Moi par exemple, elle prenait en quelque sorte contrôle de mon cerveau, et je pouvais prendre des crises. Comme au supermarché, où j'avais une crise intérieurement et je n'avais pas pus me gérer. Et j'avais acheté toutes ces cochonneries, mauvaises pour moi en plus de ça.
Mais ça pouvait tourner à la crise de nerfs ou d'angoisse. Ça dépendait de la situation. Mais depuis quelques temps, j'arrivais à reprendre le contrôle. La marque de la maladie dans mon cou en témoignait.
Depuis que j'avais cette maladie, une tâche violine était apparue sur la partie gauche de mon cou. Comme chez toutes les victimes d'ailleurs. Et, depuis que j'allais mieux, elle disparaissait, elle s'effaçait petit à petit. C'était rassurant.
Soudain, quelqu'un ayant appuyé sur ma sonnette avait déclenché ma sonnerie qui résonna dans tout mon appartement. Étonnés, Noah et moi nous nous regardions.
« T'attends quelqu'un ?
-Bah non...
-Ne me dis pas que c'est Nadia, sinon je lui mets une claque !
-Hahaha ! T'en serais même pas capable, de taper une fille. Même Nadia, le provoquais-je. Et puis, elle n'a pas le badge pour rentrer. Bon attends, je vais ouvrir. »
Je m'approchai de la porte d'entrée, enlevant le verrou et pressant sur la poignée. Noah, attendant derrière moi, assis sur le rebord d'une commode, pencha la tête pour voir qui c'était.
Je vis alors un jeune homme, en uniforme de policier, se tenant droit face à moi. Sa bouche était cachée par un masque contre la pollution, comme ici, en ville, il y en avait beaucoup. Mon regard se posa dans le sien, j'en eus le souffle coupé. Ses yeux. Ils étaient magnifiques. D'un marron clair intense. On aurait pu se noyer dedans. Réellement. Ma bouche s'ouvrit lentement.
« Vous êtes bien Mlle Gliver ? », demanda le jeune policier d'une voix sérieuse.
Je repris mes esprits en moins de deux secondes. Sa voix me frappa, si sérieuse et belle, ce qui me fit sursauter.
« Euh... Oui, oui, c'est bien moi.
- Je suis le commandant Yabe, du commissariat de la ville. Je fais une enquête de voisinage.
-Une enquête de voisinage ? Quelque chose s'est passé ?, demandais-je un sourcil en l'air.
-Mme Aden, résidant au 3ème étage, à soudainement disparue il y a quatre jours. Elle s'est faite enlevée et nous cherchons toujours les coupables, expliqua le policier, ne cessant pas de me regardant fixement.
-Comment ? Mme Aden a été enlevée ?, fis-je abasourdie.
-Vous la connaissiez ?, demanda le jeune en sortant de quoi écrire de sa poche.
-Et bien, à vrai dire, pas vraiment. Je lui ai parlé plusieurs fois depuis mon arrivée, mais je ne suis là que depuis 7 mois, à peine. Elle avait 26 ans, je me souviens bien. Elle m'a aidé pour mon emménagement et je la croisais des fois dans le hall d'entrée ou dans l'ascenseur, mais c'est tout. Je ne la connaissais pas vraiment, vous voyez ?
-Humm... Je vois..., fit-il en me regardant de nouveau. Rien d'autre ? Quelque chose de suspect dans l'immeuble, non ? Rien ?
-Rien, Monsieur. Les habitants sont tous calmes, pas vraiment bruyants et toujours très serviables. Je n'ai rien remarqué de suspect, avouais-je.
-Bon, très bien. Je vous remercie pour votre témoignage, Mlle Gliver. Je vous préviendrai si nous avons du neuf. Et pardonnez-moi pour mon intervention en pleine après-midi, s'excusa-t-il en se courbant.
-Ce n'est rien. Merci de votre visite, Monsieur Yabe. Au revoir. »
Il se tourna et je fermai la porte, ébahie. Noah se releva et s'approcha de moi, n'ayant pas tout saisi.
« Mme Aden, la femme du troisième, tu sais la rousse. Elle s'est faite kidnappée...
-Sérieux là ?, s'exclama Noah, les yeux grands ouverts. Mais par qui ? Et il voulait quoi lui ?
-C'était un policier. Il enquêtait.
-Je vois. C'est bizarre...Qui voudrait l'enlevée, cette pauvre femme ? Elle est super sympa et elle n'avait pas de problème avec qui que ce soit pourtant ! Tu crois que ça pourrait être eux...»
Je ne répondis pas. Moi non plus, je ne comprenais pas. C'était fou. Enfin. Dans cet immeuble. Je ne pensais pas que ce genre de chose pouvait arriver jusqu'ici.
En fait, depuis environ trois ou quatre ans, plusieurs personnes disparaissaient soudainement, sans laisser de traces et personne ne les avait retrouvés. Au moins une trentaine avait été victime de cette absence soudaine, que l'on avait traduite par un enlèvement. Dans tout le pays, cela c'était produit.
Mais depuis quelques mois, ce phénomène se rapprochait vers notre ville et de ses alentours. Bon, j'avais pas vraiment peur, mais bon, ça foutait les jetons quand même ! Et me dire que Mme Aden avait été disparue surement à cause de ça... Un frisson me parcourut le corps.
« J'espère qu'ils vont la retrouver..., espérais-je.
-Elie...Tu sais très bien que ça va être dur... Personne n'a jamais...
-Oui je sais Noah, merci, le coupais-je. Je sais... »
Je m'avançai dans le salon et m'assis lourdement dans le canapé. Je renversai ma tête contre celui-ci et je soufflai un grand coup.
Le « tic-tac » de mon horloge résonna alors dans l'appartement. Le silence avait prit le dessus pendant près d'un bon quart d'heure.
Noah devait être dans la cuisine, à regarder par la fenêtre. Soudain, il fit son apparition dans le salon.
« Bon, on devrait pas tarder, tu crois pas ? »
Je tournai ma tête vers l'heure. 13 heures 40. Ouais, on devrait pas trainer, sinon Nadia allait rappeler, encore.
« Je vais m'habiller, j'arrive. »
Je me levai et allai dans ma salle de bain, où une armoire avec des vêtements étaient rangés. Je pris mon jean trois quart – même s'il faisait super chaud, je préférais ça que montrer mes jambes que je détestais - et mon T-shirt blanc à bretelles, comme ça, pas d'auréoles !
Une fois prête, je pris mon portable que je rangeai dans mon sac à main noir et pris un gilet, au cas où. Je pris mes lunettes sur la commode et les mis, avant de passer devant le miroir de la porte d'entrée.
« Quelle mocheté... Personne ne voudrait de moi comme ça, sérieux ?, pensais-je, me haïssant intérieurement.
-C'est bon, t'es prête ?, demanda Noah en sortant du salon, la chemise reboutonnée.
-Ouais, c'est bon. On peut y aller. »
Je fermai la porte derrière nous et nous prîmes l'ascenseur. Rez-de-chaussée.
L'air frais nous arriva dessus comme une tempête. Merci Monsieur le concierge pour votre climatisation dans le hall ! Ça faisait du bien ! Noah passa devant moi, saluant Mr Hubert – le concierge - d'un signe de la main. Je fis de même.
Une fois dehors, la chaleur pollution nous envahirent le corps. Même si on était habitué, cette odeur de fumée et pots d'échappement nous brulait les narines. Beurk !
Nous marchâmes à côté, Noah et moi, en direction de l'arrêt de bus, à environ une dizaine de minutes de chez moi, quand soudain, ma sonnerie de portable retentit dans mon sac. Je le sortis. Nadia s'afficha sur mon écran. Je soufflai alors. Qu'est ce qu'elle me voulait, encore ?
« Oui, allô ?
-Elie, c'est encore moi ! »
Sans blague.
« Je voulais savoir, tu as bien pris mon appareil photo que j'avais laissé chez toi la semaine dernière ?, me demanda la douce voix de Nadia.
-Ton qu... ? Oh, merde ! Je l'ai oublié...
-Mais sinon ça sert à rien qu'on fasse mes séances photos au parc !, s'exclama-t-elle. J'attends ça depuis des semaines, Elie ! Sans mon appareil photo, c'est mort ! Je peux rien faire !
-Oui, je sais merci ! Mais quelle gourde je suis... Bon, je vais retourner le chercher. Noah va venir à l'arrêt de bus et je vous rejoindrai après. Commencez à repérer les lieux, ok ? Pour la lumière et tout.
-Mouais... Bon je l'attends alors.
-Ouais, attends coupe pas, fis-je en le tournant vers Noah. Vas jusqu'à Nadia et commencez sans moi. J'ai oublié son appareil !
-Le plus important !, s'écria Noah, les mains en l'air. T'es vraiment tête en l'air...
-Je vous rejoins dans moins d'une demi-heure, ok ? », lui fis-je en me retournant, cherchant les clés pour badger l'entrée et pouvoir ouvrir.
Noah partit, me laissant devant mon immeuble. Je poussai la porte après l'avoir badger.
« Bon, Nadia, tu l'as foutu où ton appareil la dernière fois ?, lui demandais-je.
-Je sais plus moi... Hum... Ah oui ! Sur la commode du salon ! Tu sais, celle où il y a tous tes CDs de musique ! Je les avais regardés après l'avoir posé, j'en suis sûre !
-Ok, je vois. J'y vais alors, à toute. »
Puis, je raccrochai. Je saluai une nouvelle fois Mr Hubert, qui me regardait avec un sourire tendre.
« C'est Nadia, encore une fois !, m'exclamais-je.
-Elle ne changera jamais, cette fille-là, ria le concierge, donnant un coup de balai aux carreaux blancs du sol.
-Jamais ! »
Le vieil homme ouvrit la porte pour rejeter les poussières dehors. Quand à moi, je me dirigeai vers l'ascenseur. Ma commode de musique. Ok, je visualise, c'est bon.
« Eh ! Vous, là ! C'est une résidence privée, Monsieur. Vous souhaitez voir quelqu'un ?
-Dégage le vieux ! », s'écria une voix inconnue.
Un claquement sourd se fit entendre. Je me retournai furtivement. Ma bouche s'ouvrit en grand.
Le concierge était à terre, venant de se faire frapper à la tête par un homme tout en noir, avec un masque et un bonnet noir et blanc, une barre de fer à la main.
« Monsieur Hubert !, criais-je. Qui êtes-vous ? Et pourquoi avez-vous fait ça !? »
L'homme ne répondit pas, lâcha la barre et sortit de sa ceinture une arme à feu. Je déglutis difficilement. Il me menaçait à présent. Son arme était pointée sur moi.
Par réflexe, je levai les mains en l'air, laissant tomber mon portable au sol. L'homme s'avança, alors je reculai lentement.
« Qu...
-Ferme-la !, m'hurla-t-il, agressif comme tout. Allez-y les gars, c'est bon. »
Deux autres gars rentrèrent dans le hall, armes entre les mains, habillés eux aussi en noir.
Mais c'est qui ces gens ? Qu'est ce qu'il se passe exactement ?
Je n'eus pas le temps de me questionner plus ou de voir quoi que ce soit, car quelqu'un m'attira en arrière, me passant fermement le bras sur le ventre et me serrant fort contre lui. Son autre main se plaça sur ma bouche, je ne pus pas crier, ce que je voulais pourtant faire pour qu'on m'aide. Me tirant toujours en arrière, l'homme – car oui, je pus le constater avec sa force et sa poigne – m'attira vers l'ascenseur.
Je me débattais comme je pouvais mais je n'arrivai pas à bouger. Mes jambes trainaient par terre, je ne tenais plus debout. Je vis alors l'un de ceux qui étaient rentrés après s'approcher de moi et me fixer avec des yeux noirs.
« C'est bien elle », fit-il d'une voix qui me fit frémir.
Il sortit alors de je ne sais où une sorte de mouchoir qu'il me mit sur le visage. Je respirai alors cette odeur affreuse, tout en me débattant. Elle me fit peu à peu me calmer, m'adoucir puis m'endormir.
Mes muscles se relâchèrent, ma tête fut vidée et plus rien de me parcouru.
Mais qu'est ce qu'il se passait, bordel ? Qu'est ce qu'ils me voulaient, eux?
_____________________________
Premier chapitre d'une toute nouvelle histoire ☆
Espérons que ça vous plaise ~
N°1~
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top