III - Beauté du Mal
Il commit tant d'horreurs qu'il s'endormit dessus
Lové comme une bête à la beauté fragile ;
Mais s'écoule un sang vif sous sa peau fraîche et nue
Qui palpite et éclot sur ses lèvres graciles.
Ce corps gorgé de vies, de tant d'espoirs volés
Est l'œuvre d'un démon qui d'une âme zélée
À doter la jeunesse d'infamies sublimes
A donné forme humaine à l'essence du crime.
Cristal de l'aurore, perle de la rosée,
Combien de vies as-tu bues comme le vampire
Pour avoir ce teint frais et ces lèvres rosées,
Pour t'endormir ainsi d'un voluptueux soupir ?
Parle ! Fils du démon dont tu as pris la place
Depuis ton trône d'os, sous tes paupières lasses
Quels rêves de grandeurs veut ta faim assouvir ;
Au nom de quoi plies-tu le monde à tes désirs ?
Maudits sois-tu, bel éphèbe à Faust succédant,
Suçant avec délice un pacte que le Diable
Abusé par ton air proposa à tes dents,
Mordant avec malice au péché inexpiable !
Le démon endormi sur de grandes fleurs noires
Se laisse enivrer par le parfum de sa gloire ;
Closant ses traîtres yeux il s'endort au doux son
Des sanglants hosannas prononcés en son nom.
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