Le pouvoir des fées
« Cela m'a profondément attristé, continua machinalement Peter Pan, mais je devais prendre les mesures qui s'imposaient. Clochette savait que je n'aime pas qu'elle me cache des choses. Qui plus est, sans elle, ceux qui refusent de respecter mes directives n'ont plus de moyens de voler. Ainsi, je serai le seul à pouvoir faire le voyage d'un monde à l'autre, et moi seul déciderait de qui peut entrer...ou repartir, il ne reste plus rien du pouvoir des fées. »
Laura tomba à genoux en sanglotant. Elle avait donc trouvé un monde encore pire que celui dont elle était issue. Tout ce qu'on lui avait raconté s'était transformé en mensonges, Pan était parvenu à faire mentir les rêves, tout ce en croit elle croyait.
« Pourquoi ? Marmonna-t-elle machinalement.
—Pourquoi ? Répondit Pan d'un ton hystérique, parce que c'était nécessaire ! Je me suis débarrassé de tout ce qui était néfaste dans le Pays Imaginaire : les pirates, en particulier Crochet, les indiens, qui n'ont jamais cessé de causer des ennuis, et...
—Même Lili, Pan ? » Coupa Miles, utilisant la seule arme qu'il lui restait, le sarcasme.
Celui-ci vira au rouge, ses traits commencèrent à se durcir, rendant son visage encore plus bestial.
« Je te défend de prononcer son nom, grogna-t-il, c'est du poison. Crochet, ce fils de chien, me l'a enlevée. Et tu faisais partie de ses hommes alors, me semble-t-il. »
Peter Pan écarquilla les yeux de manière malsaine alors qu'il se rapprochait lentement de Miles.
« Je dois avouer, que j'éprouverais le plus grand plaisir à te tuer, toi et la petite Darling. Sa famille n'a amené que du malheur ici. Je n'aurai jamais du emmener sa sorcière d'ancêtre ici, elle m'a influencé par de futiles émotions. C'est à cause d'elles que j'ai ressenti la perte de Lili de manière atroce, à cause de Wendy Darling, de Jane et donc de toi !
—Laisse-la tranquille Pan...
—Comme si tu pouvais me donner des ordres, meurtrier ! »
Laura vit soudain les ailes de Clochette luire d'une fine lumière dorée, alors qu'une voix l'appelait de manière paisible :
« Laura... »
Devant l'urgence de la situation, l'attention de Pan étant accaparée ailleurs, elle se saisit des ailes. La voix se fit alors chaleureuse, lui rappelant celle de sa grand-mère :
« Laura... qu'est-ce que tu souhaites? »
« Le pouvoir des fées, se dit-elle. »
Elle se leva alors, brandissant les ailes d'une seule main, les larmes aux yeux, mais ses mots, bien que submergés par la peine, furent clairs et sans hésitation aucune :
« Je souhaite qu'il n'y ait plus de Pays Imaginaire ! »
Lorsque ces paroles furent prononcées, le sol se mit à trembler, les arbres à tournoyer, et le ciel à gronder.
Alors ils tombèrent au sein de ce qui semblât être un abysse sans fond et sans fin, mais totalement silencieux.
Le seul son que percevaient Laura et Miles, furent un cri déchirant, débordant de colère et de haine :
« Noooooon ! »
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