Juin 1985.

Miles regardait le journal télévisé pendant sa pause déjeuner habituelle, il avait fini par s'y faire, à cette « télévision » et à ce « 20ème siècle ».

Le mur de Berlin n'était plus. Toutes les situations de crises avaient été désamorcées par une jeune femme vêtue de bleu et parlant à qui voulait l'entendre du pouvoir des rêves. Une allumée ? Peut-être mais une allumée qui volait. Miles s'autorisa un sourire. « Les rêves se cachent pour mourir, mais maintenant ils vivent en moi » disait-elle. Miles eût un petit rire. Il en était presque jaloux.

La voix de son chef de bord le fit sursauter.

« Hé Miles, c'est bientôt ton quart ! »

Miles souffla puis commença à s'apprêter.

« Les vêtements du 18ème siècle avaient quand même plus de classe » se disait-il.

Il sortit sur le pont de son navire et fut ébloui par le soleil éclatant qui régnait sur la mer bleutée.

Cette traversée de l'Atlantique était assez morne mais néanmoins non avare d'huile de coude.

Soudain, l'équipage se mit à pousser des cris.

Dans le ciel, une forme bleue s'approchait d'eux et se posa sur le pont, en face de Miles.

Laura avait bien grandi. Sa tenue bleutée épousait ses formes et se mariait plus qu'harmonieusement avec ses yeux azurs, ses cheveux blonds devenus plus longs tombaient sur ses épaules et sa mine triste avait laissé la place à un sourire communicatif de joie contagieuse. La jeune femme était d'une beauté éblouissante.

« Lui manque plus qu'une cape rouge, se disait Miles en souriant. »

« Hé beau brun ! J'ai fini ce que j'avais à faire, tu as du bien rigolé au journal télévisé ! On va vivre des aventures quelque part ? Proposa-t-elle en lui faisant un clin d'œil.

—C'est quand vous voulez, miss Darling ! Répondit Miles en tendant la main. »

Alors elle le prit par la main, et ils s'envolèrent devant les yeux ébahis de tout l'équipage du navire.

« Où allons-nous ? Questionna Miles.

—Là où tes rêves nous mèneront, rétorqua-t-elle. »

Miles se mit alors à penser à un endroit joyeux, magnifique, où les enfants, les pirates et les indiens furent toujours des amis.

FIN