Des curieux nous jaugeaient avec une attention particulière malsaine. On aurait dit des prédateurs fixant leurs proies.

Moi j'essayais de ne pas quitter des yeux le Aasimar que j'avais aperçu il y a quelques minutes tandis que Maerwen tentait de se cacher du Sombre.

La créature semi-divine me fascinait. Ses cheveux fluorescents attiraient mon regard et sa peau aux reflets bleutées me donnait envie de la toucher.

Toute à mes observations je ne vis pas l'ange blondinet qui s'approchait de moi. Jusqu'à ce qu'il crie :

- Elle est à combien l'humaine aux cheveux rouges ?

- Seigneur ! Elle est un peu différente des esclaves que j'emmène...

Esclave ? Maerwen, la fragile et douce Maerwen sera vendu comme une esclave ? C'est inhumain !

Chérie, Ils ne sont pas humains.

- Comment ça Buldur ?

- Elle n'est pas une esclave. Elle est vendue comme servante ! C'est une exception.

- Ceci est étrange Buldur. Tu sais que présenter des personnes libres ne va rien te rapporter.

Ah bon ? Oh je lui serai presque reconnaissante ! Mais il vend des esclaves. Du coin de l'œil, je vis le Sombre se diriger vers nous.

- Oui je sais... Mais j'ai une dette envers...

- Question d'honneur ? Je comprends.

Il rajouta en portant mon attention sur moi :

- Quel est ton salaire de départ ? Je te préviens je paye par mois.

- Est-ce que vous pourriez me loger ?

- Il y a toujours des places au grenier.

Mais quel était la valeur de l'argent ici ? J'étais vraiment une novice, comment pourrais-je me dépatouiller pour ne pas me faire arnaquer ?

- Tu ne sais pas ? Je te propose 50 pales par mois.

Mon âme de négociatrice prit le dessus.

- 100

- 60

- 100

- 70

- 90

- 80 et c'est mon dernier mot.

- Vendu !

L'ange me prit le bras.

- Quel est ton nom humaine ?

- Victoria Beaux et vous ?

- Michael. Michael Pilkington.

Voyant le peu de réaction de ma part il grogna :

- Bon sang mais de quel trou sors tu ?

D'un univers parallèle si tu veux tout savoir. D'ailleurs on est arrivé ici juste en rêvant ! Normal non ?

- Bref. Viens avec moi je vais te montrer la demeure dont tu vas t'occuper.

- D'accord.

- Tu n'as pas à être d'accord. Tu viens.

En jetant un coup d'œil derrière moi, je vis Maerwen se débattre pour s'échapper tandis que le Sombre l'achetait. Elle ne réussit pas et fut traîner par ce dernier.

Pendant deux secondes, je vis rouge. J'allais partir loin de ma source d'argent pour aller aider celle qui, en l'espace de trois heures, était devenu une amie.

Mais je fis ce qui est peut-être la plus grosse erreur de ma vie. Je resta près de Michael. De cette homme qui ne voyait en moi qu'une personne inférieure.

Entre la stabilité et l'amitié, j'ai choisi la stabilité.

Je ne me suis jamais haïs aussi fort. D'un seul coup pleins de choses prenait sens. Buldur faisait ce qu'il pouvait pour survivre même si il devait vendre des individus. Le Drakonide qui nous accompagnait essayait de ne pas avoir de faux espoirs. Et je compris les paroles d'Etienne : "J'aurais bien aimé faire mon héro et te déclaré qu'entre humains il faut bien s'entraider mais c'est faux. Nous sommes tristement égoïste et je n'échappe pas à la règle.". Moi aussi je n'échappais pas.

Tel un zombie, corps sans âme et dénué d'émotion, je me laissa conduire tout le reste du trajet, sombrant dans une tornade de regrets.

Allez ma belle reprends toi et respiiiiire.

Oui ! Je me promets qu'un jour je sortirai d'ici et irai la chercher !

Sur cette pensée pleine d'espoir, je me mis à admirer l'édifice devant moi. Fait en marbre blanc, il ressemblait à un manoir. Le portail en fer et en or travaillé n'enlevait en rien cette impression. De grosses gargouilles étaient perchées sur le toit et semblaient nous suivre du regard. C'était légèrement flippant.

Michael remarqua mon malaise :

- Ce sont nos messagers. Allez viens, rentre à l'intérieur.

L'intérieur était encore plus magnifique que l'extérieur, un immense escalier trônait au milieu. Une incroyable statue de dragon le suivait.

Michael sembla fière de sa maison lorsqu'il vit ma tête ébahi.

Une métamorphe brune arriva rapidement par une porte sur le côté.

- Maître ! Allez vous bien ? Qui est l'humaine à côté de vous ? Voulez vous que je prenne votre manteau ? Et que j'appelle vos frères et sœur ?

- Oui. Oui. Non. Monika voici Victoria Beaux. Victoria voici Monika Guyroga.

- Enchanté Victoria ! Bienvenue au manoir Pilkington, le manoir des anges les plus puissants ! Présenta-t-elle en faisant une révérence compliqué.

- Euh... Enchanté ! Et merci...

- Monika veux tu bien conduire Victoria à sa chambre dans le grenier.

Elle s'inclina et me prit le bras.

- As tu des questions ?

- Qui êtes vous dans la hiérarchie ? Et qui est dans la famille des maîtres ?

- Je dois gérer les différents services ! Je suis un peu la chef des domestiques, si tu veux. Il y a Michael, l'aîné, Gabriel, le petit dernier, une vraie crème tu verras, Delphine, la seule fille de la fratrie qui a environ ton âge et son jumeau,Vincent. C'est tout.

- Pas de parents ?

- Non.

- Ah.

Arrivé à la fin des escaliers, elle se tourna vers moi.

- Et... Victoria ?

- Oui ?

- Penses tu que nous pourrions être... Amies ?

- Bien sûr !

Je lui fis mon plus beau sourire et elle ouvrit la porte menant au grenier, toute joyeuse.

- Alors, ici c'est un peu le quartier des domestiques. Toi tu es tout au fond et moi je suis la chambre juste en face. Tu peux décorer autant que tu veux ton appartement. Nous avons des salles de bains communes mais ne t'inquiète pas elles ne sont pas mixtes, on en a deux. Et si tu as un problème, n'hésite pas à m'appeler ! Tu as une journée pour te reposer, demain je te montre ton travail. Des questions ?

- Non, ça va merci !

- De rien ! Sur ce, au revoir !

Elle se transforma en belette et fila en dehors du grenier.

Je m'installa dans ma chambre, occupé seulement par un lit, une petite armoire, une chaise et un bureau. Je commença ma lettre à Etienne.

(NDA : l'italique sera utilisée pour sa lettre)

"Cher Etienne,

Je te remercie encore pour ce que tu as fait pour moi. Tu m'as aidé lorsque j'étais perdue et je te le revaudrai. Qui sait ce que je serai devenue sans toi ? Rien sans doute.

Je suis maintenant une servante chez les Pilkington. Je me suis faite une amie là bas ! Elle s'appelle Monika et est très gentille. Je commence mon service demain. Je me suis installé dans une petite chambre dans le grenier.

Cependant je me sens mal d'avoir abandonné une amie qui a été vendue en tant qu'esclave à un Sombre. Je vais essayer que cela ne me torture pas l'esprit. Même si c'est sûrement vain.

Pour finir par une bonne nouvelle, j'ai vu un Aasimar au marché ! Il est magnifique. Je me demande à quoi ressemble les dieux.

La fille qui te doit la vie,

Victoria. "

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Heeeeeeeeeeyyyy les choubidous !

On commence petit à petit à avancer ! Avec un peu de chance dans 100 chapitres je réussirais à placer l'action XD.

D'ailleurs, heureusement que j'avais un chapitre d'avance, je n'ai pas pu le faire hier soir car j'étais à un festival (la route du rock pour ceux qui connaissent).

Que pensez-vous de Monika et Michael ?

Bisous sur vos joues !