Chapitre 16.
Salem, lundi 31 mai 2021
21h30, appartement de Sidney et Alistair
Le loup-garou est repu. Ils ont fini le repas en beauté. Sidney est toujours assis sur lui, les bras autour de son cou. Ses yeux pétillent d'amour, tandis que son coeur bat la chamade. Cependant, Ali reste sur ses gardes. Il pèse le pour et le contre de la requête de Sidney. Il rêve de revenir chez eux, mais n'est-ce pas précipité ? Qu'est-ce qui va se passer si un matin Sidney se réveille et décide qu'il ne veut plus qu'Ali le voit faible ? Il va le foutre dehors, encore une fois ? Certes, le shaman a affirmé qu'il n'avait plus peur d'être aussi vulnérable face à Alistair, seulement, le doute persiste.
Il comprend le besoin de son mari à faire plaisir à tout le monde, de préserver les sentiments, mais au détriment des siens. Parfois, Ali a l'impression que Sidney le néglige, car il sait que quoi qu'il arrive, il l'aimera et sera là. Il pourrait le faire mariner un peu. Après tout, lui a attendu neuf semaines, mais il les ferait souffrir tous les deux.
Malgré ses incertitudes, Sidney reste son mari et il lui a promis de l'aider et de le soutenir. Peut-être que c'est trop rapide ou trop facile pour Sidney, mais Ali s'en fiche. Il aime cet homme à en crever, il est toute sa vie. Avant de donner une réponse claire, il pose l'une de ses interrogations:
- Comment tu vas procéder si un jour tu décides que c'est trop pour toi ?
- Je viendrais t'en parler, réplique Sidney du tac au tac. Je ne ferais plus mon têtu.
- Bonne réponse.
- Comme tu l'as dit lors de la visite de mes parents, nous sommes une équipe et je ne ferais plus cavalier seul, assure le blond.
Ali ressent la sincérité de son mari. C'est exactement ce qu'il voulait entendre. En dépit des épreuves qu'ils vont traverser par la suite, ils doivent rester soudés et le faire ensemble. Ali ne souhaite que cela, redevenir l'équipe qu'ils étaient. L'union fait la force et ils avaient l'habitude de l'être. Ce n'est pas une promesse faite en l'air, ou dans l'unique but de le convaincre, elle est vraie.
Il n'en faut pas plus à son coeur amoureux pour accorder une seconde chance à Sidney. Une chance de lui prouver qu'il est prêt à aller de l'avant.
- Tu as bien réfléchi à cette hypothèse ?, demande Ali en fixant Sidney dans les yeux.
- Toute la journée, affirme le blond.
- Ok, alors on va arrêter les questions pour le moment. Oh et je n'oublie pas que tu m'as comparé à ton père, je le mets juste de côté.
- Pardon, je...
La fin de la phrase meurt contre les lèvres d'Alistair. Sidney hoquète de surprise en sursautant. Le noiraud plaque ses mains sur le dos de son mari et colle leurs deux corps. Il l'embrasse à en perdre haleine. D'un seul coup, l'atmosphère entre eux change. Ils transpirent la luxure. Tous les pores de Sidney traduisent le désir qu'il éprouve pour Ali. Les battements de son coeur sont frénétiques, son sang est bouillant. Ali est dingue de ce cocktail. Il réveille son côté le plus primitif de son loup.
Sidney gesticule sur ses cuisses, en tirant les cheveux sur sa nuque. Alistair grogne de plaisir. Il déplace ses mains, l'une entoure le cou de Sidney tandis que l'autre agrippe ses fesses. Ils se dévorent la bouche, tel des affamés. Le noiraud caresse son mari à travers ses vêtements. Il est avide de sa peau, de ses baisers, de ses mains, de son toucher. De lui tout entier. Le blond est sa raison de vivre. Il est né pour chérir cet homme, pour l'aimer.
D'une pression de la main, il fait frotter leurs deux sexes tendus. Sidney gémit contre ses lèvres. À bout de souffle, ils se séparent. Le shaman respire bruyamment. Ali perçoit ses sentiments, comme si c'étaient les siens. Il admire son visage rouge, ses lèvres gonflées, son torse qui monte et qui descend à un rythme effréné.
L'envie de Sidney l'enveloppe de toutes parts. Il ne l'avait pas ressenti depuis des mois. S'il met de côté l'égarement de vendredi. Le corps de son mari est si chaud qu'il risque de tourner de l'oeil. Lui-même n'est pas dans un meilleur état. Les émotions de Sidney sont directement connectées aux siennes, grâce à leur lien d'âme-soeur.
- Je..., prononce le shaman avant de tousser pour s'éclaircir la voix. Je vais boire un peu.
Sidney se tourne et récupère le verre le plus proche. Il boit une gorgée. Ali l'observe, il veut embrasser cette gorge qui bouge, lécher cette peau frissonnante et appétissante. L'odeur de son mari emplit ses narines, elle le rend fou. Son propre sexe lui fait un mal de chien. Il tremble de tout son être. Bordel, il désire tellement son époux qu'il parvient de moins en moins à garder son self-contrôle. Surtout que...
- Tu as envie de baiser, devine-t-il en fixant Sidney.
Le concerné s'étrangle avec l'eau. Il repose son verre d'eau sur la table. L'air de rien, Ali effleure son érection, ce qui fait tressaillir Sidney. Sa respiration se bloque, avant de repartir à toute vitesse. Il déglutit en fermant les yeux, la tête basculée en arrière. Un sourire joueur sur la bouche, il poursuit son manège, plus franchement.
- Bien sûr que j'ai envie de baiser, confirme Sidney, la voix pâteuse et le corps tremblant. On ne l'a pas fait depuis des mois.
- La faute à qui ?
Son reproche lui vaut un regard meurtrier de la part de Sidney. Le sourire toujours aux lèvres, il les pose contre son oreille qu'il aspire au passage, faisant hoqueter son mari. Il est si impatient que son épiderme le picote, son estomac remue. Il est en feu. D'un mouvement brusque, il ramène son mari contre son torse. Aguicheur, il passe sa langue autour de la bouche de Sidney, ce qui le fait onduler des hanches.
Ils s'en foutent s'ils se frottent l'un à l'autre comme des animaux, après tout, Alistair en est un. Il dévie ses lèvres et picore la peau à sa disposition. Sidney sent si bon. S'il ne garde pas la tête froide, il va planter ses crocs dans la chair de son mari et le marquer. Ce qu'il a déjà fait, il y a des années. Certaines légendes sont vraies, les romans ne racontent pas que des conneries. Les loups-garous se marquent entre eux.
- Donc heu..., bégaye le shaman en soupirant entre chaque baiser d'Ali. On va enfin enlever nos vêtements et faire l'amour ?
- Chéri, j'essaye de ne pas agir en bête sauvage là, mais tu ne me rends pas la tâche facile, réplique-t-il d'un timbre grave, puis il reprend son bécotage.
- Qui t'as dit de ne pas agir en bête sauvage ?
- Tu veux vraiment me pousser à bout.
Alistair utilise un ton faussement affligé, ce qui fait glousser Sidney. Celui-ci attrape son visage en coupe et effleure sa barbe. Il a toujours aimé le caresser ainsi. Ils se regardent droit dans les yeux, ceux d'Ali sont presque rouges. D'un comme un accord silencieux, ils se jettent dessus mutuellement. Ils s'embrassent à pleine bouche. Ils font tomber leurs dernières barrières de retenues.
Alistair empoigne les fesses de son mari, des deux mains. Il prend appui sur ses pieds et se relève, en soutenant Sidney. D'un geste rapide, il pousse l'assiette afin d'asseoir le blond au bord de la table. Leur passion resurgit, enfin, après deux mois. Sidney veut de la sauvagerie, il va en avoir. Sous ses airs de shaman timide, peu sûr de lui, il aime les étreintes enflammées. Il a besoin qu'Alistair lui montre combien il est dingue de lui, sans refouler qui il est, avec sa véritable nature d'alpha. Il voudrait que Sidney arrive à être aussi lui-même en sa présence.
- Je n'en peux plus, se plaint le blond, alors qu'Ali dévore son cou.
Le loup-garou ressent toutes les émotions de son mari, dont son impatience et son envie de sexe qui s'agrandit de minutes en minutes. La fierté, mal placée, d'alpha en est conquise. Il adore avoir ce pouvoir sur son âme-soeur. Seulement, l'heure n'est pas à l'amusement. Sidney n'est pas d'humeur à jouer.
- Pour l'amour du ciel Alistair Helling, déshabille-moi !, lui ordonne le blond en colère.
- T'es sexy quand tu t'énerves, s'amuse Ali en léchant le grain de beauté qu'à Sidney sur la trachée. Mais la patience est une vertu bébé.
- J'en ai rien à foutre !, s'exclame-t-il.
Instinctivement, Sidney écarte les jambes et les enroule autour des hanches d'Alistair. Le sourire canaille du noiraud énerve encore plus le blond. Celui-ci entreprend de déboutonner le pantalon d'Ali. Il est tellement pressé que ses doigts dérapent sans cesse. Il tremble entre les bras de son mari.
- Bébé, si je peux me permettre, l'interpelle-t-il en regardant Sidney batailler avec la fermeture éclair de son jean.
- Quoi ?
- Il faudrait peut-être enlever ma ceinture avant non ?
- Ferme-là !, grogne Sidney, les yeux sombres. Si tu voulais bien bouger aussi, au lieu de prendre plaisir à me torturer.
Alistair explose de rire, puis embrasse les lèvres de Sidney, avec plus de douceur. Il recule, autant que lui permet son mari, c'est-à-dire juste assez pour bouger les bras. Il retire son tee-shirt, dévoilant son torse musclé, dont la simple vue déclenche des bouffées de chaleur à Sidney. D'ailleurs, il fait glisser ses doigts sur la peau de son âme-soeur, le coeur douloureux et la respiration laborieuse. Il le dévore des yeux, comme si le loup-garou était un morceau de viande, ou la huitième merveille du monde.
Le noiraud s'attaque à sa ceinture, en enlevant ses chaussures en même temps. Sidney peut enfin déboutonner son jean, ce qu'il fait dès que la voie se libère. Une fois en caleçon, spectacle tout à fait délicieux et au goût du shaman, Ali s'occupe de Sidney. Leurs vêtements respectifs finissent par terre. Cela fait si longtemps qu'il n'a pas vu le corps de son mari. Il lui appartient. Il doit ce le ré-approprier. Il agrippe les cuisses du blond et le soulève. Sidney s'enroule autour d'Ali.
- Ça m'a tellement manqué, souffle Sidney presque en pleurant de soulagement.
- À moi aussi, te toucher de cette façon, pouvoir t'embrasser, c'est...c'est...
- Je sais mon amour, le rassure le blond en effleurant son visage.
Alistair ravale sa salive. Il ne comprend pas pourquoi il est si bouleversé d'un seul coup. Sûrement à cause d'être peau contre peau avec son mari, de sentir son épiderme frotter la sienne. Sidney coule sur lui, accroché à ses cheveux qu'il tire.
- Allons dans la chambre, prévient le loup-garou.
- Oui.
Sidney crochète ses chevilles dans le dos d'Ali. Le noiraud les conduits dans leur chambre, tandis que le blond parsème sa peau de baisers. Il pose délicatement son mari sur le matelas. Se retrouver ici, c'est comme une renaissance. Rien n'a changé, la pièce est restée intacte. Les draps dans lesquels ils ont tant fait l'amour, sentent la même odeur qu'autrefois. Ali ferme les yeux, envahit par les souvenirs. Il entend le souffle de Sidney, son sang pulser à l'intérieur de ses veines. Son âme lui hurle de l'honorer.
- Ali, ronronne le blond, les mains partout sur son corps.
La voix suppliante de Sidney le ramène à la réalité. Il surplombe son mari, allongé sur lui, les bras de chaque côté de sa tête, soutenant son poids. Les pupilles bleus qui lui font face brillent d'espoir. L'intensité de l'amour qu'il reçoit le paralyse. Il est intimidé par la situation, ce qui est ridicule. Les battements qui résonnent dans sa tête, sont ceux de son propre coeur.
- Chéri, chuchote Sidney, en traçant des formes imaginaires sur les hanches d'Ali. Tout va bien, nous l'avons fait des centaines de fois, si ce n'est pas des milliers.
- Plutôt des milliers je dirais, parvient-il à plaisanter. C'est juste la première fois depuis..., et je ne sais pas comment procéder.
- On devrait juste se laisser guider. Viens-là pour commencer, embrasse-moi.
Ça, Alistair peut le faire. Il se couche complètement sur Sidney et l'enferme dans ses bras. Leurs lèvres se rejoignent et dansent ensemble. Leurs corps en font de même, s'emmêlant comme s'ils ne formaient plus qu'un. Les mains d'Ali touchent, caressent toute la peau possible. Ils gémissent tous les deux, leurs bouches aspirent les sons de l'autre. Le naturel reprend le dessus.
Ali faufile ses doigts à l'intérieur du caleçon de Sidney. Enfin, après deux mois à attendre, ils sont nus. Le loup-garou plaque son mari sur le matelas afin de marteler son torse de baisers. Il n'y a rien de meilleur que de goûter la peau de son âme-soeur. Si bien qu'il la mordille par endroit, c'est plus fort que lui. Sidney gesticule tellement, qu'Ali est obligé de le maintenir.
- Oh Seigneur !, s'exclame le blond en hurlant.
Son dos s'arc-boute avant de s'écrouler sur le matelas. Ali sourit, autant que lui permet le sexe de son mari dans sa bouche. Il aspire le membre aux rythmes des encouragements. Sidney gémit sans retenue.
La nuit promet d'être longue et merveilleuse.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top