Chapitre 42.
Danvers, dimanche 23 mai 2021
9h, domicile des Geller
Enlacé entre les bras de son mari, Leighton à l'impression d'être au paradis. Deux mois après son arrivée, il flotte toujours sur un nuage de bonheur. Les mains d'Asa se font joueuses, tapotent ses fesses nues, un doigt téméraire se faufile même entre. Le jeune homme étouffe un soupire contre le torse de son aîné.
- Asa, le prévient-il d'une voix rauque.
- Quoi ?, s'étonne le concerné. Ça m'excite qu'on soit que tous les deux à la maison.
- J'avais remarqué cela. Nous avons fait l'amour sur le canapé hier et dans la cuisine.
En effet, Phoebe passe le week-end chez sa meilleure amie Estelle. Les deux jeunes filles avaient besoin de se retrouver et de repartir à l'aventure, comme elles avaient l'habitude de le faire. Comme le dit si bien le dicton, quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Le sort d'insonorisation n'est pas de rigueur lors de ces deux jours.
- Ce n'est pas de ma faute si j'ai envie de toi, tout le temps et puis tu étais sexy en train de faire le gâteau, le taquine Asa.
- Gâteau que nous n'avons jamais fini et encore moins mangé, fait-il remarquer avec une mine dépitée en songeant à la nourriture gaspillée.
- Je croyais que j'étais pardonné pour ça, grâce à l'orgasme que tu as eu.
- La ferme et viens te faire pardonner encore une fois.
Un grognement digne des plus grands fauves, sort de la bouche du noiraud, ce qui fait glousser Leighton. Il adore et est secrètement émoustillé quand son mari agit de façon bestiale. Comme si sa fougue parlait, le guidait à sa place. Le sorcier ne pensait pas pouvoir s'épanouir autant dans un lit conjugal -et ailleurs !-. Avec Asa, il se sent libre de ses envies, peut les laisser s'exprimer sans honte. Dès qu'Asa le touche ou l'embrasse, sa timidité s'envole.
À aucun moment de sa vie, il aurait imaginé supplier quelqu'un de le prendre violemment. Asa a le don, ou le défaut, selon le point de vue, de réveiller ses pires fantasmes. Les premiers temps, il en rougissait d'embarras, avant que son mari lui ordonne de partager ses désirs avec lui, qu'ils ne devaient rien se cacher. Alors non, il ne parvient pas à avoir honte, tant le plaisir que lui procure son époux est innommable et lui fait perdre la tête.
Il est interrompu dans ses réflexions, par la bouche de son mari qui aspire son membre. Leighton lâche un cri d'extase. Voir son mari, le corps entre ses jambes, le visage sur son érection en train de la cajoler, l'emmène toujours au bord du précipice. Il aime tout ce que le noiraud lui inflige.
Le prénom de son mari lui échappe tandis qu'il jouit. Il n'a pas le temps de se remettre de ses émotions qu'Asa le pénètre d'une seule poussée. Le cri obscène qui emplit la pièce, est complètement décomplexé. Comme le signale Asa, ce serait dommage de perdre les sortilèges de préparation et surtout celui de lubrification.
Les yeux fermés, Leighton attend que les derniers effluves de plaisirs disparaissent. Il a toujours beaucoup de mal à redescendre. Leurs ébats le laissent toujours alangui. En rouvrant les paupières, il découvre son mari, qui le couve du regard. Celui qu'ils échangent est niais à mourir, mais le sorcier s'en moque. Il est amoureux. Asa dégage une mèche de cheveux qui tombent sur son front moite.
- Tes cheveux ont poussé, lui fait-il remarquer en glissant ses doigts dedans.
- Tu aimes bien ?, demande-t-il d'une voix cassée, d'avoir trop crié.
- J'adore même.
Asa lui sourit, avant de l'embrasser tendrement. Le noiraud l'enferme dans ses bras, Leighton fond contre son mari. À cet instant, sa vie ne pourrait pas être meilleure. Durant ce dernier mois, Asa lui apprend à nager, dans leur nouvelle piscine - dont l'eau est chauffée grâce à la magie - Certaines technologies lui sont encore compliquées, mais dorénavant, il peut préparer les nombreux cafés que boit son mari. Il commence à maîtriser son téléphone et à mieux taper sur un clavier.
D'ailleurs, Susann a réussi à le faire embaucher à la mairie, provisoirement. Son travail consiste à rentrer toutes les archives papiers sur la basse de donnée informatique. C'est un boulot titanesque, mais au moins, il se sent utile et il peut voir et parler à son mari quand il le souhaite, ce qui n'est pas négligeable. Leighton n'en pouvait plus de rester seul à la maison, à attendre que le temps passe. Maintenant, lui aussi apporte une contribution financière à sa famille. Asa et lui ont ouvert un compte joint il y a deux semaines. Seulement, le noiraud refuse d'utiliser l'argent que les ancêtres et le clan de Virginia ont mis de côté pour lui. Leighton ne comprend pas trop pourquoi, même s'il suspecte la fierté de son mari d'en être responsable.
Peut à petit, il s'est fait à la mode du 21è siècle, surtout parce qu'il n'a pas le choix. Il a quand même failli avoir une crise cardiaque en découvrant le maillot de bain de Phoebe et celui d'Asa, qui ressemblait plus à un sous-vêtement. Il est hors de question que quelqu'un voit son mari dans cet accoutrement. Leighton a ses limites.
- À quoi tu penses mon amour ?, lui demande Asa en effleurant son front de ses lèvres.
- À tout ce que nous avons vécu depuis deux mois, l'informe le sorcier en fermant les yeux. Et à quel point je suis heureux. Avant de te rencontrer, je pensais que je n'étais pas normal, que j'avais une maladie. J'ai cherché dans les grimoires de maman une potion ou un sort pour me guérir. Grâce à toi, j'ai réussi à m'accepter tel que je suis.
- Tant mieux, parce que tu es normal Leighton et moi aussi, je suis heureux. Comme jamais je ne l'ai été.
- Tu ne regrettes pas ?, s'assure le brun, même si c'est inutile.
- Absolument pas, au contraire. La seule chose que je changerais, c'est ma demande en mariage.
- C'est vrai qu'elle n'était pas très romantique.
Le couple explose de rire à ce souvenir. Il ne date pas de si loin et pourtant, cela leur semble être une éternité. Leighton s'en fiche si on critique le temps qu'il a mis à se marier. Il a vu des gens s'unir en quelques jours seulement, d'autres qui se sont connu le jour de la cérémonie et certaines par dispense de bans, alors que les époux ne se fréquentaient pas. Au final, l'excuse de ses unions, n'est pas si différente que la-leur. Au moins, eux s'aiment et sont des âmes-soeurs.
Les mots durs qu'a prononcés Asa sont oubliés et pardonnés depuis longtemps. Le noiraud a tenu parole envers son mari. Aux yeux de Leighton, c'est le principal. À part eux, ils n'ont rien à prouver. Après de nombreuses conversations à ce sujet, il comprend mieux son mari. La rage d'Asa a diminué, elle n'est pas apparue une seule fois en un mois.
Leighton pousse un long soupire. Il bascule sur le dos, les paupières fermées. Il ronronne lorsqu'Asa caresse son torse.
- Il faut que j'appelle mes grands-parents, déclare le noiraud d'une voix affligé, comme s'il annonçait qu'il allait à l'échafaud.
- Pourquoi ?, demande prudemment le sorcier.
- Pour les prévenir que je suis marié.
Dès qu'Asa allonge son corps et repose sa tête sur le pectoral de Leighton, celui-ci ouvre les yeux. Il ne sait pas quoi répondre. La relation entre son mari et ses grands-parents est conflictuelle. Ils n'ont jamais accepté que leur petit-fils soit gay. Asa a peur qu'ils prennent l'excuse de leur mariage précipité pour refaire une demande de garde exclusive de Phoebe. Leighton ne comprend rien en la justice moderne. Un juge a déjà statué en faveur d'Asa, donc comment un autre pourrait revenir en arrière ? Et Phoebe a quand même son mot à dire étant la principale concernée ?
Ce qui est sûr, c'est que Leighton ne laissera personne séparer sa famille. S'il faut tirer les ficelles de ses relations, alors il le fera sans hésiter. Il passe une main dans les cheveux d'Asa, tandis que son autre bras encercle le noiraud et le serre contre lui.
- Ils ne pourront rien nous faire, lui affirme-t-il.
Leighton sent Asa sourire lorsque celui-ci hoche la tête. Son corps se détend sous les attentions du brun.
- Je devrais leur envoyer un faire-part de mariage, suggère le plus vieux. J'aimerais voir leurs têtes d'homophobes en le découvrant.
- Nous n'avons pas fait de faire-parts, lui rappelle Leighton.
- On devrait y remédier. Genre maintenant, une photo de nous deux, nus dans notre lit.
Le sorcier ricane face à l'absurdité de la proposition. Même pour énerver les individus qui ont apporté tant de tracas à son mari, Leighton refuse de photographier leurs corps nus. En revanche, ce qu'ils pourraient faire, c'est un cliché de famille où ils montrent à tout le monde leur bonheur, leur épanouissement. Ainsi, leurs grands-parents verraient que Phoebe est heureuse, bien qu'elle soit entourée d'un couple d'hommes.
- Tu as raison mon amour, consent Asa. C'est une excellente idée et ça leur foutra encore plus la haine.
- C'est surtout l'idée la plus raisonnable et qui n'inclue pas de dévoiler notre intimité.
- Je ne peux pas avoir toutes les meilleures idées. J'ai déjà eu celle merveilleuse de t'épouser.
- C'est vrai, rigole Leighton. Une autre bonne idée que nous pourrions avoir, c'est d'aller nous laver. Je suis tout poisseux.
- Non, le contre Asa, le nez sur sa peau. Tu sens le sexe et moi, un parfum exquis.
Il se sent surtout dégoûtant, mais il garde cette pensée pour lui, afin de ne pas vexer son mari susceptible. Leighton aime le charrier à ce propos. Après plusieurs minutes de négociations, les époux sortent enfin du lit. Le sorcier s'affole en découvrant l'heure. Dans une heure, ils sont attendus chez Virginia. Ils prennent une douche rapide. Pendant qu'Asa s'habille, Leighton remet la chambre en ordre, d'un claquement de doigts. Ensuite, il choisit une tenue et retire sa serviette.
- Dépêche-toi de t'habiller mon amour, j'ai encore envie de toi, l'informe le noiraud.
- Sérieux ?, s'exclame le concerné d'une voix faussement blasée.
- Oui.
Leighton souffle en secouant la tête, il a épousé un obsédé sexuel. Le peu de temps qui leur reste ne lui permet pas de jouer avec nerfs d'Asa. Il s'empresse donc d'obtempérer à la demande.
- Où est passé mon mari qui râlait pour tout ?, questionne le sorcier, avant de lever les yeux au ciel.
- Sûrement envolé avec mon mari timide.
Ne sachant pas quoi répondre, Leighton tire la langue, mais elle se retrouve vite capturée entre les lèvres d'Asa. Il sursaute et lâche un gémissement qui le fait rougir. Peu importe ses barrières, Asa arrive toujours à les démolir. Leighton a beau avoir pris de la puissance, il reste faible face à son mari. Il est capable de créer un jardin et une piscine creusée en quelques heures à peine, mais ne peut pas résister aux mains baladeuses de son époux. S'il était honnête, il avouerait que cela ne le dérange pas, bien au contraire. Si vraiment il le voulait, il l'arrêterait.
Contre toute attente, Asa libère le sorcier non sans un dernier baiser. Ils rejoignent la cuisine, afin d'emballer les desserts pour la réunion d'aujourd'hui. Le clan de Virginia a tellement aimé les pâtisseries de Leighton, qu'ils ont voté à l'unanimité, qu'il serait de corvée de desserts. C'est avec un grand plaisir qu'il a effectué cette tâche.
Asa envoie un message à soeur pour la prévenir qu'ils partaient de la maison et lui donner des recommandations.
- J'espère qu'on ne trouvera pas un gars sur notre canapé en rentrant, souligne le noiraud.
À chaque fois qu'Asa utilise un adjectif possessif, comme « notre », le coeur de Leighton fait un bond dans sa poitrine. C'est peut-être stupide, mais il réalise par ce fait, qu'Asa considère leurs possessions à Phoebe et lui, sont également les siennes. Et que son mari l'a pleinement accepté dans leurs vies, dans leur famille, dans leur maison.
Il s'approche du noiraud et entoure son bassin de ses bras.
- Ne l'épouse pas celui-là, lui souffle-il avant de l'embrasser.
- Non, j'ai déjà un mari sorcier formidable, réplique Asa, un sourire aux lèvres.
- Bonne réponse.
- Je suis ravi de vous satisfaire monsieur Geller.
Leighton glousse, aussi heureux qu'émoustillé par l'appellation. Il a dû mal à s'habituer à son nouveau nom, mais il peut compter sur Asa pour le faire à sa place.
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