Chapitre 7: Une Rencontre Inespérée [Réécriture]

-3 ans avant ADLP- (saison de cristal)

Fulminant, Athèlme rejoignit ses appartements, martelant le sol en marbre de ses pas nerveux. Les poings serrés, il faisait les cents pas sans se lasser au centre de sa chambre. Comment Malvina pouvait être aussi naïve? Comment pouvait-elle faire confiance de la sorte à un inconnu? Voir son amie de toujours glousser telle une midinette pré-pubère le faisait frémir de rage. Le poing sur la bouche il s'assit sur un de ses fauteuils de velours, tremblant d'émotion contenu durement contenue. Des images de Malvina, pendue au bras de son bel étranger, hantait les pensée du guerrier. Pourquoi prêtait-il tant d'importance à ce nouveau rapprochement? La jeune fille avait, après tout, le droit de n'être qu'une simple femme de temps en temps...

Rien n'y faisait, aucune pensée ne parvenait à défaire le nœud qui était à présent ancré dans son estomac. Il irait lui parler. Non, il allait lui parler tout de suite. Athèlme sorti de sa chambre en deux enjambées et vint se poster devant la porte de Malvina. Là. Il allait l'y attendre fermement, jusqu'à ce qu'elle rentre... Si elle rentrait... A peine ces idées, accompagnées d'images fugaces, s'imposèrent à son esprit que le nœud, déjà douloureux, sembla tripler de taille entre ses tripes.

Comme sur un nuage, une jeune fille au teint rosi par les sentiments, gambadait dans les escaliers en direction de sa chambre. La chevelure qui flottait derrière elle ne lui avait jamais paru aussi douce et soyeuse. Devant un des nombreux miroirs de l'édifice, elle s'arrêta et s'admira un instant. Depuis quand ses yeux pétillaient-ils ainsi? Et cette bouche, ces lèvres pleines et roses... Depuis quand ce visage était-il si lumineux? Elle se sentait belle, tout simplement. Belle comme jamais elle ne l'avait été auparavant. Abandonnant son reflet, Malvina continua de batifoler jusqu'à sa destination, sans se douter de l'accueil qui lui était réservé. Elle retrouva sa porte farouchement gardée par son acolyte, dont le simple regard aurait pu tuer sans peine. Non prête à se laisser intimider par sa mine menaçante, Malvina lui adressa son sourire le plus charmant. Malgré son air détaché, elle ne pouvait nier la petite inquiétude sur la raison de cette irritabilité soudaine.

- Elme? Que fais-tu ici, il y a un problème?

- Malvina, garde tes sourires charmeurs pour tes galants adorateurs veux-tu? lui cracha Athèlme. Il faut qu'on parle.

Il l'avait appelé avec son nom complet... cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait entendu de sa bouche. Loin de se départir de son sourire, Malvina suivit d'un pas léger son oppresseur, bien décidée à ne pas se faire arracher sa bonne humeur. De toute évidence, cette saute d'humeur n'était que le fruit du caractère bien trempé de son ami et elle se détendit tranquillement.

- Bien Athèlme. Je t'écoute alors, lui répondit-elle avec son ton le plus enjoué possible, s'asseyant sur le fauteuil en face de lui.

Elle avait tout de même pris soin de bien appuyer sur son prénom. Athèlme, de son côté, avait imprimé sur son visage une expression des plus paternelles, prêt à libérer son sermon.

- Malvina, je vous ai croisé toi et l'étranger ce soir et...

- Tu nous espionnais?

- ... non comme je t'ai dit je vous ai croisé, et j'ai trouvé ton attitude parti...

- Donc tu nous espionnais? Sinon tu n'aurais pas eu le temps de te faire un avis.

- Non. Donc, comme je le disais ton attitude était particulièrement...

- Naïve oui je sais, j'ai déjà entendu ça plusieurs fois.

- ... Naïve, et je trouve que tu ne mesure pas les dangers auxquels tu t'exposes.

- Dangers? Quels dangers? explosa-elle finalement.

De toute évidence, la bonne humeur de la jeune fille n'avait pas résisté longtemps. Elle lui cracha cette dernière phrase, outrée.

- Athèlme, quel danger? Tu n'as pas pris soin, je crois, de venir te présenter à notre invité. Tu n'es pas non plus venu me tirer de ce "danger" ce soir. Tu es resté dans ton coin, à bouder, tel un enfant capricieux.

Malvina se tu un instant. Elle observait son adversaire avec hargne, attendant sa réponse, quand l'évidence l'illumina soudainement. Comment n'avait-elle pas pu comprendre dès le début ?

- Tu es jaloux ? s'exclama-t-elle.

La mine déconfite, le jeune homme observait la situation basculer contre lui. Il n'avait pas vu venir cette alternative. Si la bonne humeur de Malvina s'en était allée, il en était de même pour sa propre assurance. Les joues rouges, le regard hésitant, il était forcé d'admettre qu'il y avait du vrai dans cette affirmation, dont le ton interrogatif n'était que diplomate.

- Non, Mina, je ne suis pas jaloux... je... je m'inquiète pour toi. On ne le connaît pas et toi, tu te jettes au bout de son bras, beaucoup trop musclé et bronzé d'ailleurs ! Je... Je ne voulais pas te vexer, mais ... tu comprends?

Attendrie par la mine de chien battu que son ami lui renvoyait, Malvina se calma. Oui, elle comprenait et peut-être même qu'elle aurait eu la même réaction si les rôles avaient été inversés...

- Oui, je comprends Elme, le rassura-t-elle dans un sourire en posant sa main sur les siennes. Je comprends que tu te sois inquiété, et que tu sois, malgré ce que tu dis, un peu jaloux. Mais tu seras toujours mon frère. Tu seras toujours mon confident, et notre lien spirituel ne saura jamais être brisé ou surpassé. A la fin de cette aventure, nous aurons je l'espère, des vies et des familles bien différentes, mais rien ne nous séparera, jamais. Comprends-tu cela, toi aussi ?

Trop ému pour répondre, Athèlme baissa ses yeux de jade, honteux de sa réaction enfantine. C'était un comportement indigne du chef des armées de Sora. Après une étreinte réconfortante, les deux complices s'en allèrent chacun se coucher dans leur chambre. Athèlme bénit la sagesse de sa sœur. Elle seule savait toujours gérer ses sautes d'humeurs.

Derrière un pan de mur, une ombre parmi les ombres n'avait pas raté une miette de la dispute qui venait d'éclater. Bien sûr, il aurait souhaité une fin un peu plus tragique, mais l'occasion était trop belle pour qu'il ne s'en plaigne. Les yeux brillants d'excitation, Joack se coula dans au travers d'une porte entrouverte, le temps qu'Athèlme rejoigne ses appartements. Il l'observa, dans sa démarche sereine, pleine d'assurance. Il admira ses muscles onduler sous ses habits de cuir et ses boucles soyeuses balayer ses larges épaules.

Après avoir entendu la porte se fermer, Joack s'extirpa de sa cachette et s'en alla d'un pas bondissant rejoindre sa propre chambre. Au travers des fenêtres du château, il prit le temps d'observer Luvac qui traînait dans la grande cours. Il admirait la lune avec bien trop peu d'intérêt pour que son comportement soit naturel. Joack l'observa encore un instant, suffisamment longtemps pour le voir disparaître dans un couloir. Avec un peu de chance, l'apparence dangereuse de cet homme n'était pas qu'une illusion et le désir de Malvina la mènerait à sa perte. Savourant cette dernière idée et la cajolant sans relâche, il se glissa finalement dans ses draps, prêt à accueillir une nouvelle nuit qui le transporterait dans les bras d'Athèlme.

****************

En se réveillant, Edwinn, était loin de se douter que la journée serait si douce. Cela faisait des semaines qu'il était reclus derrière la lourde porte en bois massif qui gardait sa nouvelle demeure. Son lit, la salle d'eau et les tableaux pour seule compagnie, lui suffisaient amplement, sans compter les quelques visites que sa fille lui offrait régulièrement. Timidement, ce jour-là, suite aux nouveaux assauts de Malvina, il avait posé la main sur la poignée de sa chambre, plus ou moins prêt à affronter le mode de vie joviale et empreint de bonne humeur du château. Sa femme lui pardonnerait-elle de vouloir reprendre en main sa vie ? L'esprit embrumé par les images de souvenirs trop douloureux, il retira sa main de la poignée comme si elle l'avait brulé et retourna s'assoir sur son lit prestement.

- Je n'y arrive pas sans toi... murmura-t-il à l'obscurité de sa chambre.

Tenant sa tête entre ses mains, il essayait sans succès de chasser la masse compacte d'émotions et de mémoires qui monopolisaient son esprit.

Une douce caresse. La chaleur de sa femme allongée à ses côtés. Un regard emplit d'amour.

Je t'aime Edwinn. Regarde comme elle est belle.

Un bébé pleurant dans ses bras. Le visage fatigué et torturé de son épouse, éclairé par un sourire radieux.

- Tu n'as jamais été aussi belle ma chérie...

Edwinn pliait sous le poids de sa vie passée, il se noyait, se sentant plonger de plus en plus profondément dans les méandres de son existence. Il avait rencontré Miranda enfant. Elle avait une fleur dans les cheveux et parlait aux chevaux. La fleur était blanche... ou jaune ? Comment avait-il pu oublier ? Il planta ses ongles dans son crâne, luttant pour retrouver cette réponse, comme si elle avait été le remède de tous ses maux.

- Papa ?

Relevant la tête brusquement, il trouva sa fille dans l'encadrement de la porte.

- Ce n'est rien papa, prend tout le temps qu'il te faudra, le rassura Malvina en lui déposant un baiser sur le front.

Elle repartit, aussi silencieusement qu'elle était arrivée. Depuis combien de temps était-elle là ? La honte menaçait de le submerger, à la fois écrasante et élévatrice. Quel père abandonnait ainsi son enfant ? Il avait perdu l'amour de sa vie, mais elle avait perdu sa mère. Rien n'excusait son comportement. Incapable. Lâche. Inutile. Il se leva rageusement et se dirigea d'un pas décidé vers sa porte, qu'il ouvrit cette fois sans hésitation. Le battant s'ouvrit avec une telle puissance, qu'il redouta un instant que la poignée lui reste dans la main.

« Je suis fière de toi mon amour » murmura une voix trop familière dans son oreille.

La tête haute, pour la première fois depuis des jours, il descendit la tour nerveusement pour se rendre aux cuisines dans l'espoir de parvenir à enfin avaler quelque chose. Il demanda d'une voix éraillée, affaiblie par un silence trop longtemps observé, un simple bout de pain et un verre de lait sur un plateau. Il s'en alla ensuite pour aller déjeuner. Une grande table de bois accolée dans un coin de mur lui paraissait être le parfait repère de quiétude pour ce premier repas à l'air libre. Mais, tandis qu'il allait sortir de la grande pièce enfumée, impatient de son face-à-face avec le mur de pierre, il entra en collision avec une femme apparemment perdue... En relevant les yeux, il eut une impression de déjà vu en regardant l'inconnue. Elle aussi semblait le reconnaître, et restait là, debout, à le regarder fixement. Après quelques secondes interminables, Edwinn s'excusa tant bien que mal du lait qu'il venait de renverser sur le jupon de la femme, puis se jeta à ses pieds dans l'espoir de réparer sa bêtise. Décidément il aurait mieux fait de rester caché. Il n'osait même pas la regarder. Elle écarta l'excuse d'un geste de la main, et tenta de le décourager alors qu'il essayait vainement de nettoyer le vêtement couleur pomme avec une serviette.

-Ne nous sommes-nous jamais croisés monsieur? demanda-t-elle poliment, sa voix tremblant sous l'émotion.

Elle savait avoir déjà croisé cet homme aux cheveux poivre et sel et au regard sombre. Elle se rappelait très bien, avoir envié sa splendide femme, alors qu'il l'enveloppait de ses bras sculptés par le labeur. Décontenancé, Edwinn daigna finalement relever le nez, suivit du reste de son corps. Une fois son regard ambré plongé dans les yeux couleurs des cieux de son interlocutrice, il eut du mal à articuler sa réponse:

- Je... Je pense que oui madame... Vous... Je veux dire nous... je suis le père de Malvina.

Les iris de la femme s'illuminèrent d'un nouvel éclat alors qu'il lui avouait l'avoir reconnue. Edwinn, l'homme de ses fantasmes, celui dont elle se sentait honteuse de penser, sachant qu'il était marié, était en face d'elle et se rappelait d'elle! Était-ce de la gêne qu'elle décelait toutefois sur le visage dur d'Edwinn? Ne s'en inquiétant pas, c'est en dévoilant un large sourire qu'elle répondit:

- Tout à fait! Athèlme ne tari pas d'éloge à son sujet! Ils ne se quittent pas d'un pouce ! tout en parlant, elle agitait ses bras fins dans un état d'enjouement difficilement contenu.

- Oui en effet, Malvina n'a eu de cesse de nous écrire des lettres au sujet de sa fraternité avec Athèlme vous savez. Quelle ironie, elle qui désirait tant avoir un frère.

C'est d'un ton timide qu'Edwinn dû se résoudre à avouer que sa mémoire flanchait.

- Excusez-moi Madame, mais, comment doit-on vous appeler?

- Miranda, répondit-elle, tachant de ne pas montrer la légère déception que cet oubli entraînait.

Elle évinça très vite la chose lorsque, poliment, l'homme de ses rêves lui proposa de le rejoindre pour son repas de fortune.

- Je m'apprêtais à partager un face-face bien intime avec le mur mais... si l'envie vous prenait de vouloir vous joindre à nous. Au mur et moi je veux dire...

Edwinn rougit sous la lourdeur de ses blagues. Pourquoi, par Mélak, son cerveau refusait-il de lui obéir dans ce genre de situation. Toutefois, la légèreté reprit le dessus lorsque Miranda articula calmement son accord.

Miranda n'était pas femme facile, loin de là. Edwinn était d'ailleurs le premier et dernier homme qu'elle avait rencontré à lui avoir tant fait tourner la tête, depuis la mort de son époux il y a des années de cela.

Les deux adultes firent plus ample connaissance. Edwinn expliqua la raison de sa présence au royaume. C'est grâce à la fierté qui l'accompagnait depuis toujours qu'il sut préserver son flegme, et maintenir un ton contrôlé lorsqu'il raconta son histoire.

Miranda, choquée par son récit lui expliqua également ses mésaventures et la chance qui lui avait été donnée de se remettre aussi facilement de ses blessures. Elle n'avait pas encore eu le temps de faire connaître son état à son fils unique et préférait pouvoir lui faire la surprise elle-même. En attendant de pouvoir voir leurs enfants, les deux parents passèrent leur journée ensemble; le temps leur paru alors moins long. La compagnie de Miranda agissait comme un baume sur les récentes plaies d'Edwinn. Cette nouvelle amitié lui donnait raison de s'être finalement aventuré dans le château et grâce à elle, il se sentait capable d'endurer avec plus de facilité les épreuves encore récentes. La mère d'Athèlme quant à elle, lui avait bien expliqué qu'elle n'était jamais parvenue à guérir suite à la mort de Jason, le père d'Athèlme. Son frère, heureusement, avait toujours été là pour la soutenir. Grâce à Syran, Athèlme avait pu évoluer avec un exemple paternel à ses côtés.

Miranda répondit à la question silencieuse d'Edwinn sans aucune gêne. Les hommes du village à lui faire la cours ne manquaient pas - ce qui n'étonna pas Edwinn, mais il se priva de tout commentaire - mais aucun ne parvenait à la cheville de son défunt mari.

- Otez-vous de l'esprit que vous oublierez un jour votre femme, Edwinn. Jamais la douleur ne partira, vous apprendrez seulement à vivre avec, avait-elle terminé sans se soucier de la mine déconfite de son nouvel ami.

Athèlme s'inquiétait actuellement de l'état de santé de sa mère... Moïe ne lui avait pas laissé de temps libre le matin pour se rendre aux infirmeries. Le mage ne pouvaient plus, à présent, les entraîner au combat armé, les deux jeunes prodiges le surpassant déjà depuis longtemps. Il s'appliquait donc à leur prodiguer tout le savoir sur l'art de la magie qu'il connaissait. Il leur fallait se connaître intimement pour faire usage efficacement de leur magie. Seul un contrôle et une connaissance optimale d'eux-mêmes, leur permettrait de d'exploiter l'entièreté de leur pouvoir. Leur jeunesse les privant de ce contrôle si important, Moïe se rassurait en découvrant jour après jours, qu'en réalité, c'est leur binôme qui les connaissait le mieux. Malvina voyait clair en Athèlme tout comme Malvina était limpide pour lui. Le demi-elfe compris alors la décision des dieux de lui avoir apporté ces deux jeunes gens. Seul, ils étaient de simples magiciens, un peu plus puissants que la moyenne. C'est ensemble que leurs deux pouvoirs étaient complets.

Dorénavant, les futurs héros du continents savaient déplacer leurs armes mentalement, créer de puissants boucliers, lancer des boules d'énergie destructrices, attirer des objets ou des êtres, repousser une matière solide, liquide ou gazeuse par simple pensée et le tout avec une violence totalement contrôlée...

Déjà on pouvait les considérer comme les chevaliers les plus puissants du continent malgré leur jeune âge, mais Moïe était intimement persuadé que leurs pouvoirs ne s'arrêteraient pas là. Jamais les Dieux n'auraient envoyé en sauveurs des êtres surpassant à peine la normalité. Atteignant bientôt la vingtaine, il restait à ces jeunes adultes un peu plus d'un an pour découvrir et amplifier la totalité de leurs capacités surnaturelles. Moïe s'investirait intensément dans ce travail de recherche personnelle de ses protégés. L'idée qu'il les avait à ses côtés depuis bientôt une décennie, suffit à l'émouvoir. Qu'il en était fier, de ses élèves. Ils ne pouvaient imaginer à quel point.

A la fin de sa journée, divisée entre ses propres entraînements et celui de ses hommes, Athèlme courut dans le château à la recherche de sa mère blessée lorsqu'il ne la trouva pas à l'infirmerie. Particulièrement inquiet, il sillonna les allées du château à sa recherche. Il fut le plus heureux du monde de constater sa guérison miraculeuse ainsi que sa nouvelle amitié avec le père de Malvina.

- Athèlme, je suis si fière de toi, si tu savais ! avait finalement répondu sa mère après qu'il ait finit de lui raconter son nouveau quotidien de général.

Athèlme lui posa un baiser sur le front et s'en alla rejoindre Malvina à la bibliothèque, tandis que les deux parents s'en allaient se coucher.

Avec un peu de chance, Malvina ne tarderait pas à en faire de même et il pourrait reprendre ses recherches tranquillement, là où il les avait laissées. Mais en arrivant sur les lieux, ce ne fut pas Malvina qu'il trouva, mais Joack. 

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