-8 ans avant ADLP- (saison de la vie)

Moïe, comme à son habitude, attendait ses élèves paisiblement, les bras croisés dans les deux larges manches de sa tunique bleutée décorée de fils d'or.

- Très bien, vous n'êtes pas en retard. Les enfants, je vais vous demander d'utiliser votre magie à aujourd'hui.

Athèlme et Malvina échangèrent un bref regard craintif mais se reprirent vite.

- Ne vous en faites pas, je ne vous demande que la magie la plus banale que vous possédiez. Par exemple, Athèlme, t'es-tu déjà arrivé de faire apparaître un bouclier d'énergie autour de toi? Une sphère qui t'englobe et qui ne laisse rien passer au travers d'elle, du moment que tu en as la puissance.

- Non... jamais... je ne savais même pas que la magie existait avant ma venue, répondit l'intéressé.

- Bien, et toi jeune fille, tu as déjà vu tes mains s'illuminer?

Malvina secoua la tête en signe de négations.

- Alors c'est ce que vous allez apprendre dans cette dernière partie de la journée.

A ces mots, le magicien demanda à Athèlme de se concentrer et de visualiser une barrière de lumière autour de lui. De ne penser à rien d'autre. Il confia le même exercice à Malvina.

Au bout d'une dizaine de minutes, Athèlme poussa un petit cri de triomphe : une légère façade d'énergie apparaissait devant lui.

- Excellent Athèlme ! s'écria Moïe. Tu viens de dénicher le recoin de ton être qui détient ton pouvoir. Tu ne dois jamais l'oublier. Chacun en a un différent et personne ne doit être au courant de là où il se trouve. Une personne mal attentionnée pourrait contrôler ta puissance jusqu'à te la dérober complètement si elle apprenait où ta magie se trouve. À présent, c'est dans cette zone que tu devras puiser ta force et ta magie. Sachez que de puissants sorciers en possédaient deux autrefois, ce qui les rendait pratiquement invincibles. Mais rapidement ils ont cédé à cette puissance, leur soif de pouvoir les surpassant. Pour finir, c'est leur propre magie qui leur dévora leur âme, les destinant à errer sans fin sur cette terre, sans but. On appelle ces créatures des sarïasse*.

Malvina qui sentait quelque chose de chaud se propager le long de ses bras, sortit de sa concentration, refusant d'aller plus loin.

- Malvina, tu y étais presque je crois. Pourquoi t'es-tu arrêtée ?

Les mains tremblantes, elle avait à présent le teint pâle.

- Moïe... et si la même chose nous arrivait ? Si nous n'arrivions pas à contrôler notre magie ? Si on en croit la prophétie, elle est très puissante... peut-être que nous avons aussi deux foyers d'énergie en nous ? Et si...

Moïe leva une main qu'il voulait apaisante, essayant d'interrompre Malvina dans son monologue.

- Oui il est possible que vous ayez deux foyers d'énergie en vous et oui vous êtes de loin les enfants les plus puissants que Brazla ai connu depuis bien longtemps. Mais je suis là pour vous aider Malvina. Vous devez apprendre à maîtriser cette magie, avant que ce ne soit elle qui vous maîtrise, ce qui ne saurait tarder. C'est essentiel que tu prennes le contrôle et que toutes craintes de la magie disparaissent, sinon cela pourrait devenir problématique...

- Problématique ? Mais... comment ça ? Que pourrait-il arriver ? le coupa Malvina.

- Non je voulais dire que... que ce n'est pas... enfin Malvina tu dois apprendre à contrôler ta magie parce que c'est ainsi. Le plus tôt tu y arriveras, le mieux cela sera. Regarde, Athèlme y arrive déjà !

Loin d'être rassurée, bien au contraire, Malvina entreprit toutefois de reprendre l'exercice. Elle sentit la chaleur qui se propageait à nouveau dans ses bras, elle la sentit atteindre ses mains, puis ses doigts... et une petite sphère dorée se forma au bout de ses ongles.

- Fantastique ! Malvina tu viens de créer un sort de classe intermédiaire ! Cette sphère, si tu la travailles pour la rendre plus puissante, aspirera l'énergie d'une attaque qu'on te lancera. Pour le moment elle se limite à tes mains, mais avec de l'entraînement elle t'englobera complètement et...

Prise de panique Malvina voulu lâcher la sphère et agita sa main frénétiquement, sans prêter attention aux cris que Moïe poussait à ses côtés, la suppliant d'arrêter. Elle continua son manège jusqu'à ce qu'un jet d'énergie fuse et parte droit sur le professeur. Il n'eut que le temps de sauter sur le côté pour esquiver le projectile magique qui partit s'écraser sur le mur d'en face. Un domestique qui passait au même moment vit ses cheveux brûler à l'endroit où la sphère l'avait frôlé. Il partit en courant, lâchant son chargement sur place et hurla au scandale. Athèlme était à présent recroquevillé sur lui-même, faisant tout son possible pour ne pas exploser de rire. Moïe se redressa lentement, époussetant nerveusement sa tunique.

- Malvina, par Pashad ! Pourquoi donc ne m'as-tu pas écouté ?

Le ton employé était bien plus proche du sermon que du questionnement. Le visage de Moïe avait perdu tout de sa douceur et retrouvé sa froideur elfique. Malvina aurait donné tout ce qu'elle possédait, c'est-à-dire pas grand-chose, pour découvrir un sort qui la ferait disparaître, là tout de suite. Elle fixait le bout de ses chaussures de cuir sans oser relever la tête. Athèlme, qui avait repris ses esprits, la rejoint et lui serra la main, espérant que ce simple contact saurait la rassurer.

- Bon, je vais vous montrer. Pendant que j'effectue la démonstration, je ne veux pas vous voir essayer quoi que ce soit, c'est compris ?

Sans attendre de réponse, Moïe créa un bouclier autour de lui dans un geste circulaire. Une substance violette translucide aux reflets bleutés l'entoura alors. Il leur expliqua que cela pouvait durer très longtemps, qu'il pouvait faire d'autres sorts à côté mais que tout acte de magie puisait dans ses ressources. En effet, la magie n'était pas infinie et une fois que le corps en était dépourvu, il lui fallait quelque temps pour se recharger complètement. Joignant le geste à la parole, il effectuait toutes sortes de sorts en parallèle de son bouclier.

- Il y a des solutions pour accélérer le processus de régénération, comme boire l'eau de la rivière Démerêka par exemple, ou méditer. Mais cette dernière option s'apprend et n'est pas facile à assimiler. Seuls les grands sages y parviennent régulièrement.

Au bout de plusieurs heures, Athèlme était parvenu à créer un bouclier assez puissant pour retenir différents projectiles, magique ou non. Malvina, qui avait voulu retenter l'expérience, réussi à s'entourer complètement de sa bulle mais ne retenait que des jets magiques très faibles.

- Tu contiens trop ta magie Malvina. Tu ne dois pas en avoir peur, tu dois l'aimer. Tu dois la sentir vivre en toi et prendre conscience qu'elle fait partie de toi et que sans elle tu n'existerais pas.

Moïe observa encore un moment son élève se battre contre elle-même puis les fit s'asseoir. Malvina ne parviendrait pas à se libérer aujourd'hui, c'était certain.

- Malvina, pour demain je veux que tu m'écrives une page minimum sur tes craintes, tes retenus, ton idée de la magie, ce que tu ressens quand tu l'utilises. Je veux tout savoir sur elle. Bien évidemment sans me dévoiler où se trouve ton foyer d'énergie, cela va de soi.

L'interpellée acquiesça puis, exténués, ils se laissèrent tous deux tomber au sol, redoutant un nouvel exercice.

- Je vais vous raconter une des légendes fondatrices de Brazla, leur annonça Moïe qui avait retrouvé toute sa douceur. Dans les légendes de Brazla, on raconte que les Dieux, mécontents des actes des Brazlaciens, avaient décidé de les enfermer dans une prison terrestre qu'ils ne quitteraient plus jamais. Autrefois voyez-vous, les peuples de notre continent pouvaient voyager dans l'univers infini, allant d'une planète à une autre, rencontrant différents peuples... Mais depuis cette malédiction, nous sommes obligés d'être en présence d'air pour survivre. Nous ne pouvons plus voler et même si nous le pouvions, les Dieux ont pris soin de créer ce voile bleuté au-dessus de nous qui nous retient prisonniers, empêchant toute évasion. Cette légende fut oubliée de tous. Mis à part de rares mages elfiques de Flendïa, le reste du continent ne considère plus cette période comme le passé mais comme un mythe. Les elfes eux, tente par tous les moyens de retrouver leur liberté d'antan.

- C'est vraiment une très belle histoire, murmura Malvina, toujours aussi passionnée par tout ce qui touchait aux origines du continent.

- Il n'y a pas de quoi les enfants. Maintenant, partez vous préparer. Les domestiques doivent être en train de finir votre repas.

Sans se faire prier, les enfants se levèrent et remontèrent en vitesse se changer, exceptionnellement muets sur le trajet.

***

Ebe observait par sa fenêtre le soleil effectuer son cycle quotidien. Encore quelques heures, et le Prisme d'Onyx allait renaître de ses cendres. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle ferait partit de cette page historique. Calmement, elle essayait de maîtriser son excitation, inspirant l'air frai de l'extérieur. Son seul regret était cette journée particulièrement ensoleillée. Elle aurait préféré voir le prisme se réunir sous un ciel nocturne et orageux. Une atmosphère menaçante et chargée d'électricité, comme le prisme l'était.

Le moment était venu ! Sortant de ses rêveries, Ebe s'habilla chaudement et sortit de chez elle. Espérant depuis toujours pouvoir vivre cet instant, elle s'était toujours arrangée pour ne pas avoir à loger trop loin de la clairière maudite. Elle s'engouffra dans la forêt, ne prêtant pas attention au froid qui lui mordait la peau. L'été touchait à sa fin, les nuits devenaient fraîches et bientôt, elle n'aurait plus à se protéger du soleil. L'idée même de sa brûlure sur sa peau pâle lui donnait la migraine. Depuis son arrivée au sein du Prisme et son dévouement à Mélak, elle avait refusé tout contact avec les dieux. Pour elle, cela concernait également le soleil. Symbole de la déesse Saruïa, elle ne pouvait supporter son contact. Elle en avait fini avec les dieux, avec Saruïa et Pashad. Plus rien ne la liait à eux et elle ferait tout son possible pour que Mélak renverse cette dynastie de divinité et prenne le pouvoir. Bientôt, le monde serait obscur et froid. Bientôt, plus personne ne saura qui était Pashad. Les peuples ne seront plus liés à des dieux différents mais bel et bien à une seule et même divinité : Mélak.

Ebe ne se rendit pas compte du chemin qu'elle avait parcouru jusqu'à ce qu'elle arrive sur les lieux, trop absorbée dans ses pensées. La Clairière Maudite s'étendait devant elle, véritable hameau de paix. Il était difficile de se douter des atrocités qui avaient été commises ici, en découvrant le parterre mousseux qui s'étendait et les petits champignons colorés qui perçaient le sol un peu partout. Se laissant tomber sur l'herbe fraîche, Ebe attendit patiemment ses condisciples, profitant de ce moment de répit pour adresser ses prières à Mélak.

- Ho Grand Dieu, observe-moi, observe nous... nous serons bientôt réunis maître, dans le seul but de vous servir. Vos serviteurs vous ont entendus tout comme vous nous avez entendus. Plus forts que jamais, plus déterminés que jamais, nous vous servirons et nous ferons en sorte que votre règne domine ce monde, et tout autre monde.

Murmurant sans relâche sa dévotion absolue au Dieu du Mal, Ebe ne s'arrêta que lorsque des voix se firent entendre à proximité. Elle reconnaîtrait celle de Tourma entre mille. De l'autre côté de la clairière, le Grand Doyen arriva, suivit de prêt par le reste du Prisme d'Onyx.

- Grand Doyen, le salua poliment Ebe. Obsi, Charb, quel honneur de vous voir !

Ebe plia le coude et présenta le plat de sa main aux nouveaux venus, respectant le salut traditionnel du Prisme. Tourma, Obsi et Charb répondirent de la même manière à son salut puis sur ordre de Tourma, tous se mirent en cercle, prêt à commencer la réunion.

- Ebe, le serviteur du Grand ne devrait-il pas être là ? s'interrogea Tourma, laissant errer son regard noir.

- Je l'ai guetté toute la journée mais il ne s'est pas montré, Grand Doyen. Il ne devrait cependant pas tarder.

Malgré le tic qui agita le coin de sa mâchoire, Tourma ne laissa rien paraître de son agacement et reposa son attention sur la petite assemblée.

- Nous sommes rassemblés en ce jour à la demande d'Ebe pour une raison bien particulière. La prophétie est sur le point de se réaliser. Voilà des millénaires que le Prisme d'Onyx existe et est entretenu sans résultat concret. Aujourd'hui, il est l'heure de voir nos efforts récompensés. Comme il l'avait promis à nos ancêtres, Mélak est parvenu à créer un serviteur empreint de son énergie vitale. Celui-ci nous rapportera les désirs de notre maître et lui transmettra notre avancée. À partir d'aujourd'hui, sachez que plus rien ne sera comme avant.

Les membres du Prisme applaudir cette annonce avec fougue, affichant des mines réjouis et impatientes.

- Comment imagines-tu la suite des évènements Tourma ? demanda Obsi, un homme d'une carrure fine, presque fragile.

- En tant que mon bras droit Obsi, tu seras en charge de faire connaître mes instructions. Je compte sur toi pour tenir le Prisme si je suis absent et pour m'épauler lorsque je suis présent. Ma voix, est ta voix. À partir de ce jour nous sommes liés. Vient auprès de moi.

Obéissant, le dénommé Obsi se rapprocha de Tourma d'une démarche souple, presque inhumaine. Son dos droit, ses traits fins et ses longs cheveux blonds ne laissaient aucuns doutes sur ses origines. Tourma sortit de sa poche une dague au manche de bois sculpté et posa la lame sur son propre bras.

- Moi, Tourma du Prisme d'Onyx, reconnaît en ce jour Obsi comme mon bras droit. Il sera ma parole, il sera ma voix. Par le sang nous sommes liés, par l'esprit nous sommes uns.

À ces mots il s'entailla le bras profondément et tendit l'arme au jeune elfe. Ce dernier s'entailla à son tour, et tout deux laissèrent leur sang couler abondamment sur les terres sacrée de la Clairière Maudite. Ensuite, ils mélangèrent leur sang dans le contenu d'une feuille d'arbre, utilisée comme récipient, et burent le breuvage au goût de cuivre.

À nouveaux, les membres du Prisme applaudirent la fin du culte, saluant Obsi comme s'il venait d'arriver.

- Charb, quant à toi, tu seras responsable de nos recrus, repris Tourma, les lèvres encore dégoulinantes de sang. Ebe, en tant que Premier Messager, se chargera de te les envoyer. Elle fera circuler notre parole sur le continent et se chargera de nous faire grandir. Je compte sur toi Charb, pour leur inculquer les fondements de notre histoire, de nos idéologies et de nos arts guerriers.

Charb inclina une tête recouverte d'une chevelure verte en signe d'acquiescement. Il tendit un bras bleu clair devant Tourma, attendant l'entaille à son tour imité par Ebe. Le mérolt saigna comme les deux autres, aux côtés du premier messager. Ebe avait reçu l'entaille avec délectation et plaisir. Elle observait son sang se mêler à la flaque rouge et visqueuse déjà formée par les autres membres, le regard emplit d'une détermination nouvelle. À ce moment, un feulement timide se fit entendre, perturbant le doux son du sang qui s'écoule. Les quatre membres tournèrent la tête comme un seul homme pour découvrir la création de leur maître.

- Tu es finalement venu, Chose. Ton retard devrait être châtié comme il se doit... menaça Tourma d'une voix mielleuse.

Le serviteur s'enroula sur lui-même, telle une bête craintive, tremblant face au regard noir du Grand Doyen.

- Cependant, reprit ce dernier, nous sommes en terres sacrées et aujourd'hui est un grand jour. Je te laisserais donc tranquille pour cette fois. Attention, continua-t-il alors que Chose semblait se détendre, cela signifie seulement qu'à ma prochaine déception, le châtiment n'en sera que plus rude.

Chose n'avait aucun doute sur la question. Ne sachant comment réagir pour ne pas importuner plus encore le Grand Doyen, il se contenta de rester immobile au milieu du cercle.

- Il n'est pas très bavard pour un messager des dieux, commenta Charb, laissant entendre son accent des terres de Merïa.

- Non mais il sait parler, je l'ai entendu, le rassura Ebe. Il n'est juste pas très... affirmé.

Ebe ricana sur ce dernier mot, observant avec mépris le serviteur toujours paralysé.

- Chose, nous avons ici unifié nos forces et prêté serment. Tu as raté la cérémonie mais cela ne pénalise en rien les connaissances qui te seront nécessaire. Ebe m'a soufflé que tu connaissais déjà ta mission, cela s'arrête là, nous ne te demanderons rien de plus. Le reste de tes tâches te seront accordées par ton maître direct, Mélak, résuma rapidement Obsi.

Tourma remercia son bras droit d'un geste de la main, observa une dernière fois la créature à l'apparence humaine devant lui puis ferma les yeux, inspirant profondément l'air sacré du lieu. Il emplit ses poumons des odeurs environnantes, celles de la terre, de la mousse, des arbres, du sang, de la mort... puis, comme revigoré, il rouvrit ses yeux sombres flamboyants.

- C'est ici, reprit Tourma, que nos ancêtres formèrent le Prisme d'Onyx. C'est ici, qu'en servant notre maître, ils périrent de la main des impies. C'est ici, sur cette terre sacrée, que repose leur âme et leur chair. Et c'est ici, qu'aujourd'hui, nous les vengerons. Nous servirons notre maître comme ils l'ont fait avant nous et nous ferons triompher le Prisme. Nous ferons souffrir les mécréants comme ils nous ont fait souffrir autrefois. La douleur ne saurait être pardonnée, la cruauté, la violence et l'animosité leur seront rendu au centuple. Moi, Tourma, jure sur cette terre sacrée que notre histoire et les tourments qui nous ont été infligés ne resteront pas impunis !

Cette fois, c'est une déflagration qui secoua le groupe. Ils hurlaient leur colère, frappait leur approbation de leurs mains, le tout en se promettant la vengeance à travers des regards noirs. Elfes, mérolts, soriens et cavaliers Creïs étaient unis dans un but commun : Le chaos.

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Lexique:

- Un Sarïasse: Personne dont la magie a rongé l'âme jusqu'à leur mort, destinant les derniers fragments de cette dernière à errer sans fin sur la terre et sans but, sans droit au repos éternel.