8. La naissance d'un da'i
A la fin de l'année 2009, l'agression au couteau de trois adolescentes par deux immigrés maghrébins remet les cités à feu et à sang. De plus en plus, l'amalgame associant arabes et terroristes circule dans les villes et un climat de peur à la limite de la paranoïa s'installe. Zyad le ressent partout, à chaque coin de rue, au détour du moindre virage. Le pire, c'est quand il a le malheur de croiser le regard d'un passant ; le mépris dont on le couvre fait tressaillir son cœur dans sa poitrine.
Se rendre au garage pour travailler devient de plus en plus pesant. S'il le pouvait, il se téléporterait comme un X-men pour ne pas avoir à traverser le centre-ville et subir tous ces jugements silencieux.
Plus il grandit et plus il réalise qu'il porte ses origines inscrites sur le visage. Jamais il ne pourra passer pour un Français pure souche : sa peau est trop foncée, ses cheveux trop bouclés, sa barbe trop prononcée. A désormais dix-huit ans, il a les mêmes sourcils épais que son père, le même nez égyptien qu'Abdenour, le même front large que Wafiq. Le travail au garage a épaissi ses mains et renforcé ses avant-bras. La boxe a taillé son corps et sa taille moyenne renforce son apparence musclée. Plus que jamais, il a conscience d'arborer un physique qui fait peur. Et cela lui fout le bide en vrac.
L'agression des trois adolescentes a servi de prétexte à de nombreuses attaques envers la population immigrée, notamment contre tous les gens ressemblant de près ou de loin à des Arabes. Les humiliations publiques qui s'étaient un peu calmées reprennent de plus belle et les passages à tabac deviennent monnaie courante. Cette année-là, Zyad apprend le terme de « ratonnade » qui est repris par certains médias pour décrire cette violence.
Deux fois en l'espace de trois mois, des hommes cagoulés et armés descendent dans la cité pour y foutre le feu et tabasser ceux qui croisent leur chemin. La première fois, Zyad, Kaïs et Jiahao mangent en bord de mer et n'apprennent la nouvelle qu'en rentrant, découvrant avec des yeux hébétés les murs noircis par les flammes, les carcasses de voitures incendiées et les hommes gémissant de douleur dans un coin. Choqués par la scène terrible qui s'étale impudiquement sous leurs yeux, ils errent à travers les barricades en tentant d'esquiver les groupes qui se précipitent d'un bout à l'autre de la cité, le nez plein de cette affreuse odeur de plastique brûlé.
La seconde fois, les parents de Zyad ne sont pas à l'appartement. Le jeune homme est en train de faire réviser sa petite sœur Faiza quand une clameur inquiétante monte de la rue. Le temps de se précipiter à la fenêtre pour comprendre ce qu'il se passe, des coups de feu éclatent et des cris se répercutent sur les façades délabrées des immeubles. Animé d'un étonnant sang-froid, le jeune homme se contente de mettre ses frères et sœurs présents en sécurité dans la cuisine puis d'attraper la barre de fer que Wafiq cache sous la gazinière. Alors qu'il s'apprête à sortir pour analyser la situation, la porte de son appartement s'ouvre à la volée et Hakim entre en furie chez lui.
— Tout le monde est là ? hurle-t-il en balayant le minuscule salon du regard.
Zyad acquiesce, soudain à court de mots. Une profonde entaille déchire la joue du meilleur ami de Wafiq et ses grands yeux bruns sont plein de peur et de colère.
— Bouge pas d'ici, lui ordonne-t-il avant de faire demi-tour. Je descends pour les empêcher de monter. S'ils parviennent jusqu'ici, il y aura que toi pour les défendre.
Sur ce, il fait volte-face et dévale les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée.
Désormais seul, Zyad serre la barre de fer entre ses doigts comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage. Les battements de son cœur lui fracassent les côtes. Il entend les hurlements dans la rue, les aboiements des chiens et les alarmes des voitures incendiées. Il sent l'odeur du brûlé, voit la lueur des flammes danser dans la nuit. Il aimerait descendre pour venir en aide aux autres, s'assurer que ses grands-frères vont bien, se rendre utile de quelque façon que ce soit. Et en même temps, il est terrorisé.
Alors lorsque la porte de son appartement s'ouvre à nouveau dans un fracas épouvantable, il s'élance en avant avec la volonté de mourir si cela peut sauver la vie de ses frères et sœurs. Puis il voit les yeux bridés à l'iris si noir. Et s'effondre de soulagement dans les bras de Jiahao.
Son ami le serre immédiatement contre sa poitrine, de toutes ses forces. Il s'est enfui de son appartement dès qu'il a entendu les premiers cris d'alerte pour rejoindre Zyad. Il ne pouvait pas le laisser seul. Il ne se serait jamais pardonné s'il lui était arrivé quelque chose.
Jusqu'à l'aube, les deux amis restent donc prostrés près de l'entrée, les yeux rivés sur la porte d'entrée, les doigts crispés autour de tout ce qui peut leur servir d'arme. Ils sont étourdis par les clameurs qui montent de la rue, effrayés par ce danger inconnu qui rôde dans l'ombre, frustrés de ne pas savoir ce qu'il se passe réellement.
Et lorsque Wafiq rentre finalement dans la matinée, il les trouve endormis l'un sur l'autre dans le couloir, la barre de fer placée entre eux.
***
Pour protester contre les exactions commises en cité, des émeutes y éclatent dès le lendemain. Les policiers qui y patrouillent régulièrement et surveillent les entrées sont violemment agressés. Des projectiles pleuvent sur ceux qui essaient de leur venir en aide et bien vite, une dizaine de civils sont blessés à leur tour.
Comme si cela ne suffisait pas, des agressions sont également commises en centre-ville envers tous ceux soupçonnés d'avoir participé de près ou de loin aux dernières ratonnades. Des cocktails molotov sont lancés dans des boutiques, des vitrines sont cassées, des murs tagués d'insultes accusant telle ou telle personne de racisme. Des hommes sont passés à tabac, on tire sur les murs de certains commissariats, on crie sa colère et son désir de vengeance. La spirale de violence semble n'avoir aucune fin.
A la cité, Zyad, Kaïs et Jiahao découvrent avec horreur et stupéfaction leur quartier défiguré, éventré, brûlé. Leur ancienne école primaire a été incendiée, plusieurs épiceries ont été dévalisées, l'atelier d'Amadou, où Zyad a appris à bricoler pour la première fois, est entièrement saccagé. Perdus, l'estomac révulsé, ils errent parmi les décombres sans savoir qui a fait quoi. Ils ont compris que la plupart des dégâts ont été commis par ceux qui préféreraient les savoir hors du pays, mais ils savent aussi par expérience que beaucoup ont été occasionnés par les habitants eux-mêmes. Pour cause, l'antenne du centre social situé à l'entrée de la cité a été brûlée par des jeunes que les trois amis connaissent bien, les mêmes qui ont ensuite caillassé les pompiers tentant d'éteindre le feu. Le message est clair : tout ce qui se rapproche de près ou de loin à l'État sera détruit. Même les bâtiments dont le but est pourtant de venir en aide aux habitants.
Zyad comprend ce besoin de revendication, quitte à se tirer une balle dans le pied. Il a grandi dans ce climat de violence, on l'a habitué à passer par cette dernière pour se faire entendre, il n'a jamais rien connu d'autre. Il sait que l'État et les médias ne s'intéressent à eux que lorsqu'ils ont recours aux exactions ; en temps normal, tout le monde se contrefout des discriminations dont ils sont la cible. Il a lui-même subi l'absence d'accompagnement aux jeunes ; sans le père de Hakim, il n'aurait jamais trouvé de travail. Son père a été arrêté puis emprisonné injustement. Ses grands-frères, leurs amis et leurs parents sont au chômage. Il a conscience que rien n'est fait pour améliorer cette situation et cela le révolte profondément.
Mais aujourd'hui, à déambuler parmi les décombres des édifices qui ont rythmé son enfance, il se sent désemparé. Il ne comprend pas comment on a pu en arriver là, il ne comprend pas cette escalade dans la violence. Certes, lui-même n'a jamais été le dernier pour faire des conneries, mais une telle haine ? Cela lui échappe.
La tête prise dans le brouillard, il s'agenouille à côté d'une mère de famille qu'il aide à sortir de son appartement brûlé ses dernières affaires encore intactes. Va ensuite aider un groupe d'hommes éteindre le feu qui a pris dans la cave d'un immeuble. Déplace avec un autre un blessé à la jambe. Enjambe le cadavre d'un chien qui s'est pris un tir de mortier en pleine gueule. Retient l'envie de vomir qui grimpe le long de son œsophage.
Lorsqu'il rejoint Wafiq et Hakim au pied de son immeuble, il efface toute trace de détresse de son visage. Se lamenter ne servira à rien. Mais lorsque son regard plonge dans les yeux si sombres de son frère, il se surprend à espérer qu'il le prenne dans ses bras, juste une fois, juste une dernière fois.
***
Deux semaines après les émeutes, le climat se calme à nouveau dans la cité. Zyad a appris par son frère que des quartiers dans d'autres villes se sont également soulevés pour les soutenir et pour dénoncer les violences dont eux-mêmes sont victimes. La tension semble être la même dans tout le pays.
A contrecœur, Jiahao est retourné au lycée pour finir de suivre ses cours avant le bac. Il a fallu que ses amis et ses parents insistent sans relâche pour le convaincre de s'éloigner de la cité. La simple pensée qu'une autre ratonnade puisse avoir lieu quand il n'est pas là suffit à lui glacer le sang. Désormais, il rentre en courant dès que sa journée terminée et rejoint Zyad chez lui, au squat ou chez Kaïs, refusant obstinément de le lâcher d'une seule semelle.
Le soir, les trois amis ont pris l'habitude d'errer dans les rues pour prêter main-forte à leurs voisins. Ils aident des familles à nettoyer et vider leurs appartements, réparent avec d'autres les biens publics les plus importants, notamment l'école et l'antenne du centre social. C'est leur façon à eux de se sentir utiles.
Zyad n'en a pas encore parlé à Jiahao, mais il voit bien que ce dernier observe les dégâts causés d'un air dur. Il faut dire qu'il n'a jamais été très porté sur la violence et ce, malgré son niveau élevé en boxe. Depuis qu'ils sont petits, il laisse les insultes couler sur lui comme si elles ne l'atteignaient pas. Sauf que ce n'est pas le cas. Et en ce moment, Zyad aimerait bien savoir ce qui se passe dans la tête de ce garçon qu'il aime tant.
Un soir, alors que les deux amis viennent de rejoindre Kaïs, ils passent tous trois devant l'entrée de la cave où ils avaient surpris Nawel en train de se faire baiser par plusieurs hommes. En temps normal, le malaise qu'a créé en eux ce souvenir est tel qu'ils évitent de passer à cet endroit. Mais ce soir, alors que la cité est plongée dans la pénombre, une douce clameur s'échappe de la porte entrouverte.
La désagréable sensation d'assister à un déjà-vu se faufile dans leurs veines et les trois garçons échangent un regard anxieux.
— Me dites pas qu'on va redescendre là-dedans, marmonne Kaïs en fronçant ses sourcils broussailleux.
Zyad lance un coup d'œil interrogatif à Jiahao qui fixe la porte sans ciller.
— Moi j'y vais, finit par déclarer ce dernier en s'enfonçant dans les escaliers sans vérifier s'ils le suivent.
Kaïs jure entre ses dents contre la témérité de son ami tandis que Zyad s'empresse d'emboiter le pas de celui-ci, trop inquiet par la vision de sa mâchoire contractée et de son air sombre.
Cette fois, le couloir en bas des escaliers est faiblement éclairé, la porte de la fameuse pièce grande ouverte. Des hommes sont attroupés devant cette dernière, concentrés sur quelque chose qu'ils ne peuvent encore voir. De là où ils sont, ils n'entendent qu'une voix masculine étouffée. Ils devinent pourtant qu'elle doit tenir un discours virulent car parfois, de puissantes acclamations ponctuent ses paroles et des poings se lèvent en sa direction.
Désormais trop curieux pour avoir peur, Zyad saute sur les épaules de Jiahao afin d'avoir une meilleure vue de ce qu'il se passe dans la salle. Puis hoquette de surprise en apercevant Wafiq juché sur une estrade improvisée, les traits du visage contractés, le regard fou.
— Et n'oubliez pas ce qui est écrit dans le Coran ! s'écrie-t-il face à une foule déjà convaincue. « Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) parce que vraiment ils sont lésés ; et Allah est certes capable de les secourir ». Allah soutiendra toujours ceux qui prennent les armes pour se défendre contre l'injustice ! Qui sommes-nous actuellement, sinon des victimes de ces mécréants ? Qu'ont fait nos femmes et nos enfants pour mériter qu'on incendie leur maison et qu'on les traîne dehors comme de vulgaires chiens ? Qu'avons-nous fait, nous, qui avons dû quitter nos terres à cause de ces colonisateurs ? On a volé nos richesses, on a tué nos pères et nos frères, on a violé nos mères et nos sœurs, et maintenant ils veulent nous anéantir ? Qui sommes-nous pour nous laisser faire ? Allah Le Tout Puissant veille sur nous, mais nous devons lui rendre honneur en nous battant contre ceux qui nous oppriment !
A nouveau, des exclamations effrénées ricochent contre les murs de la cave. Les visages se crispent pour marquer leur rage ou leur détermination, les poings se lèvent vers le plafond, des rumeurs enfiévrées circulent parmi les rangs. La tension dans la pièce est telle que Zyad sent son cœur battre plus fort. Sans qu'il ne comprenne réellement pourquoi, les paroles de son frère ont éveillé quelque chose en lui, quelque chose de fort, de puissant, quelque chose qui le dépasse et qui lui donne l'impression de ne faire qu'un avec les gens qui l'entourent. Fasciné par le visage transcendé de Wafiq, il sent ses joues rougir en réponse à l'exaltation de la foule. Plus que jamais, il a le sentiment de faire partie d'un groupe, d'une communauté invincible.
Le souffle court, il descend des épaules de Jiahao puis cherche son regard qui semble lui aussi ébranlé par les paroles de son frère. Avec un temps de retard, son ami tourne les yeux vers lui et Zyad les trouve anormalement écarquillés, comme si cela allait l'aider à faire le point sur toutes les émotions qui se battent dans ses iris.
Légèrement inquiet, il fronce les sourcils pour interroger Jiahao du regard mais ce dernier l'ignore pour reporter son attention sur Wafiq qui continue son discours.
— Battons-nous comme le prophète et ses fidèles hommes ont combattu à Badr ! Battons-nous et croyons en Allah Le Très Miséricordieux, battons-nous pour honorer Sa parole et demandons Son aide. Rappelez-vous que si la cause est juste, la violence est légitime ! A propos de la bataille de Badr, le Coran dit "Ce n'est pas vous qui les avez tués : mais c'est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre), ce n'est pas toi qui lançais : mais c'est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d'une belle épreuve de Sa part ! Allah est Audient et Omniscient."
Zyad n'entend pas la suite. Les yeux rivés sur Jiahao, il essaie de deviner ce que ressent son ami. N'est-il pas aussi transporté que lui par les paroles de son frère ? Ne sent-il pas cette émotion qui lui étreint le cœur ? N'a-t-il pas des fourmillements dans les doigts, ces fourmillements impatients qui crient « qu'attendons-nous pour agir ? » ?
Jiahao ne lui lance plus un seul regard jusqu'à la fin du discours. Au bout d'une heure, Wafiq descend de son estrade et des petits groupes commencent à se former, répétant des passages du sermon qu'ils viennent d'entendre, parlant entre eux de la nécessité d'agir rapidement. Zyad comprend que la réunion est finie et qu'amis, voisins et connaissances se réunissent pour débattre entre eux. Il aurait aimé parler à son frère, mais à le voir au loin, entouré d'une trentaine d'hommes qui s'agitent autour de lui, il comprend qu'il n'en aura pas l'occasion. Tant pis. Il lui parlera à la maison.
Sans un mot, il rejoint Kaïs et Jiahao qui l'attendent dans le couloir et les trois remontent silencieusement vers la sortie. Une fois extirpés à l'air libre, ils frissonnent sous la fraîcheur de la nuit. L'ambiance surchauffée de la salle avait fini par creuser des rigoles de sueur dans leur dos.
— Eh ben... C'était intense, commente Kaïs en premier.
— Ouais, souffle Zyad. C'est l'mot...
— Tu savais que ton frère était un da'i* ? continue son ami en le regardant fixement.
— Non... Je l'avais jamais vu comme ça. On aurait vraiment dit qu'Allah parlait à travers lui.
— Il était impressionnant ! Et puis... il a pas tort. On peut pas s'laisser faire comme ça, ils vont finir par tuer nos familles.
Zyad acquiesce silencieusement avant de jeter un regard tendu à Jiahao. Adossé contre un mur, ce dernier tire calmement sur la cigarette qu'il a allumée à peine sorti de la cave.
— Vous croyez qu'ils vont faire quoi maintenant ? interroge Kaïs d'un air rêveur. Barricader la cité ? Monter une armée pour repousser les mécréants ?
— J'vois pas trop ce qu'ils peuvent faire de plus que ce qu'ils ont déjà fait...
— Ils vont s'organiser.
Les deux amis tournent la tête vers Jiahao qui vient de prendre la parole, le corps presque entièrement dissimulé par l'ombre du bâtiment.
— S'organiser pour ? demande Kaïs en haussant un sourcil.
— Avoir plus d'impact, explique calmement Jiahao. Faire des actions plus percutantes, à plus grande échelle. Réunir plus de monde. Pas juste caillasser des policiers pour se défendre.
— Et t'en penses quoi ? rebondit aussitôt Zyad qui ne peut s'empêcher de s'inquiéter de l'air sombre qu'il a vu peindre les traits de son âme-sœur.
Il ne parvient pas à laisser libre cours à l'ivresse qu'il a sentie s'emparer de lui tant que son meilleur ami ne la partage pas. Il a besoin de son assentiment car si ce n'est pas le cas, ce sera sûrement la première fois qu'ils seront en désaccord sur un sujet important.
Comme s'il devinait ses pensées, Jiahao relève la tête pour plonger son regard dans celui de Zyad.
— Je pense qu'ils ont raison, répond-il prudemment sans baisser les yeux. On peut pas attendre indéfiniment de se refaire attaquer sans rien faire. On sait pas ce qui peut se passer dans les semaines à venir. Mieux vaut être prêt.
Le jeune homme n'en dit pas plus, mais Zyad lit le fond de sa pensée dans ses iris ébènes. « Je refuse qu'il t'arrive quoi que ce soit. Je ferai tout pour que ce ne soit pas le cas. », voilà ce qu'ils crient silencieusement. Et si cela le soulage profondément, il ne peut s'empêcher de ressentir un certain malaise face au dévouement aveugle de Jiahao.
* da'i : porteur de la da'wa, sorte de missionnaire qui aide et appelle les fidèles à suivre les enseignements du Coran
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