La trappe

À l'attention de l'ÉquipeCDN :

Voici la couverture :

(c'est la première vraie couverture que je fais moi-même ça fait bizarre ~OvO~)

Et le résumé :

Dans le jardin de Maël, il y a une trappe. Et il ne se passe pas un jour sans que le petit garçon s'interroge sur ce qui se trouve en dessous.

Alors, rêve ou cauchemar ?

Son père l'avait pourtant prévenu : la curiosité est un vilain défaut...

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TW : nouvelle horrifique. Je ne peux en dire plus pour des raisons de spoil évidentes mais à vos risques et périls.

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Dans une banlieue tranquille de l'ouest de la France, habitait un petit garçon rêveur du nom de Maël. Ses parents, infirmière scolaire et commercial pour une société pharmaceutique, avaient acquis il y a trois ans une jolie maison pavillonnaire pour y élever leur fils. Un jardin y était attenant, et retenait toute l'attention du petit garçon depuis qu'il était assez grand pour le distinguer depuis sa fenêtre.

En effet, dans ce jardin, quelque part entre les herbes folles et les pâquerettes, il y avait une trappe. Toute simple, en bois, avec un cadenas sur le verrou, mais cela suffisait à faire tenir Maël éveillé pendant des heures.

Le soir, alors que ses parents venaient de refermer la porte de sa chambre en lui souhaitant de faire de beaux rêves, le petit garçon de quatre ans avait pour habitude de se relever et d'aller l'observer. Illuminée par les volutes bleutées de la Lune, elle paraissait irréelle, comme un portail entre le monde des humains et une multitude d'univers enchantés. Maël prenait plaisir à les imaginer, voyant tantôt des fées, virevoltant dans une flore luxuriante au milieu des chants d'oiseaux, tantôt des drôles de créatures tentaculaires à trois yeux, attendant tranquillement une navette spatiale après des vacances dépaysantes sur Terre. Mais jamais encore il n'avait osé l'ouvrir. Il avait bien demandé à son père ce qu'il y avait derrière cette trappe, mais il avait refusé tout net de le lui dire.

- Ce qu'il y a sous cette trappe est très dangereux pour les petits garçons comme toi, avait-il ajouté. N'y pénètre sous aucun prétexte. Tu as bien compris Maël ?

Le garçonnet, passablement effrayé par cet avertissement, fit oui de la tête et déguerpit dans le salon pour regarder Scooby-Doo. Il ne repensa plus à la trappe de la journée. Mais la nuit venue, il ne put s'empêcher de retourner à la fenêtre pour la contempler, encore et encore.

Ce manège dura pendant trois années. Trois années pendant lesquelles Maël retapissa les murs de sa chambre avec une quantité phénoménale de dessins d'enfants. Ils représentaient des elfes, des dinosaures, des robots, et tout un tas de créatures imaginaires plus invraisemblables les unes que les autres. Il ne savait toujours pas ce qu'il y avait sous la trappe au fond de son jardin, mais il était sûr qu'il y trouverait au moins un des personnages et animaux de ses dessins.

Pourtant un soir, il entendit des bruits provenant de la trappe. Des bruits étranges et effrayants. Comme si une créature malade appelait désespérément à l'aide et essayait de sortir de sous la terre. L'écolier se cacha derrière son rideau, apeuré. Et pour la première fois, il pensa que son père avait raison. La trappe servait peut-être de prison à un vilain monstre, comment savoir ?

Maël resta un moment, pelotonné dans le tissu lourd qui décorait sa fenêtre. Ce n'est que quand les bruits cessèrent qu'il osa repointer le bout de son nez hors de sa cachette improvisée. Et quelle ne fût pas sa surprise lorsqu'il vit la trappe s'ouvrir !

Intrigué, le petit garçon regarda attentivement la silhouette qui s'en extirpait, trop subjugué pour penser à refermer sa bouche béate. Mais très vite, il fronça les sourcils.

- Papa ? murmura-t-il, abasourdi.

Maël ne comprenait pas. Son père venait de sortir de la trappe, les cheveux ébouriffés et sa manche de chemise déchirée. Son pantalon paraissait tâché et il boitait, comme s'il sortait d'une bataille épique. Pourtant, il n'avait pas l'air fatigué le moins du monde. Au contraire, il semblait extraordinairement heureux. Le cerveau du garçonnet tournait à plein régime.

Il finit néanmoins par aboutir à une conclusion : un animal - il hésitait encore entre un tricératops et un dragon - s'était blessé, et son père était descendu pour le soigner. Oui, c'était la seule explication logique.

Trop excité par sa découverte, Maël ne tenait plus en place. Un animal magique était là, maintenant, sous son jardin ! Il devait absolument aller le voir ! Traversant sa chambre le plus silencieusement possible, il se dirigea vers sa porte et l'ouvrit discrètement. Son père, tout guilleret, sifflotait dans le salon. Le garçon retint son souffle et repoussa le panneau de bois sans un bruit. Il ne pouvait pas y aller maintenant. Pas encore, sinon son père le punirait à coup sûr pour avoir désobéi à son avertissement. Et Maël n'avait pas du tout envie de copier des lignes.

Assis sur son lit, il écoutait les bruits de la maison en agitant ses petites jambes. Il attendait patiemment le signal de départ, le moment où son père ferait craquer l'escalier pour monter se coucher. Mais à la place, c'est la douche qu'il entendit. Voyant là une occasion à ne pas rater, Maël sauta sur ses pieds et sortit de sa chambre comme une fusée. Il se précipita dans le jardin et courut à toutes jambes vers la trappe. Un gros cadenas ouvert pendait au verrou.

Bizarre, pensa le garçon. Papa va peut-être revenir après sa douche ?

Un peu inquiet de se faire prendre, Maël souleva la trappe et se glissa dans la cavité, se promettant de remonter au bout de cinq minutes.

D'abord aveuglé par les ténèbres, le petit garçon descendit les escaliers à tâtons. Au bout, une lueur orangée brillait. Une lampe à huile. Intrigué et peu rassuré par l'obscurité, Maël accéléra l'allure, et ce qu'il découvrit en bas le glaça d'effroi.

Des outils brillants étaient attachés par des pointes sur les murs. Des scies, des haches, des couteaux... Maël n'avait jamais vu autant d'armes de toute sa vie. Mais le pire était ce qu'il y avait sur l'immense table de bois, au centre de la pièce.

Un corps, vraisemblablement celui d'un enfant, gisait sur le plateau. Atrocement découpé et lacéré, il dégoulinait de sang dans des seaux placés sous lui, dans un « plic plic » morbide. Maël était tétanisé. Il voulait hurler, mais plus aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Il ne pouvait que pleurer silencieusement, sous le choc de sa macabre découverte.

C'est les jambes tremblantes qu'il amorça un demi-tour vers l'escalier. Son pantalon de pyjama mouillé d'urine collait à sa peau et l'odeur qui s'en dégageait lui piquait le nez mais Maël n'en avait que faire. Tout ce qu'il voulait, c'était se réveiller en sursaut dans son lit et oublier tout ça. Car ça ne pouvait être qu'un affreux cauchemar, il ne pouvait en être autrement.

Grimpant les marches difficilement, le cœur battant la chamade, il finit par ressortir à l'air libre, complètement désorienté.

Son père était là. Et il se dirigeait droit sur lui.

Paniqué, Maël se mit à courir vers la maison, trébuchant dans les hautes herbes et les graviers. Mais son père n'eut aucun mal à le rattraper. Il se saisit du petit garçon et le retint contre sa poitrine, alors que Maël se débattait et s'époumonait dans ses bras.

- Vas-tu te taire idiot ! Je t'avais prévenu que tu ne devais pas y aller ! Je t'avais prévenu !

Le garçonnet pleurait à chaudes larmes, criant à son père de le lâcher et qu'il lui faisait mal. Mais ce dernier lui plaqua une main sur la bouche et ramena son fils gesticulant en direction de la trappe.

- Je... t'avais dit... de ne pas... y aller ! J'ai essayé de te sauver Maël. Mais il a suffi que je relâche ma vigilance une seconde pour que tu me désobéisses ! Je ne voulais pas en arriver là fiston ! Te rends tu compte de ce que tu m'obliges à faire ?!

Le visage de l'homme était déformé par la rage, alors que des larmes traîtresses humidifiaient ses yeux.

- Je vais te ramener sous la trappe, et tu ne diras jamais un mot de ce que tu as vu à personne. Tu ne reverras plus maman. Tu ne reverras plus mamie Jeanne. Tu n'iras plus à l'école. Tu resteras là-dessous jusqu'à la fin de tes jours. Ça te laissera le temps de réfléchir à ta bêtise.

Maël, terrorisé, se débattit comme un beau diable pour lui échapper mais c'était trop tard. Son père descendait déjà les escaliers. Arrivé en bas, il le déposa par terre et tourna les talons sans un regard en arrière. Criant et pleurant, le petit garçon courut derrière lui et s'accrocha à sa veste.

- Papa me laisse pas ! S'il te plaît je dirais rien !

L'homme agrippa son fils par le bras et le poussa violemment en arrière. Maël poussa un cri en tombant et regarda avec désespoir son père sortir dans le jardin.

- Papaaaa !

Blessé au bras, Maël se releva, titubant vers les escaliers en espérant que son père oublierait de verrouiller la trappe. Des larmes dévalaient ses joues, tandis qu'il réalisait avec amertume et horreur qu'il y avait bien un monstre sous son jardin.

Son propre père.

Arrivé au milieu des marches, il entendit le cliquetis du cadenas qui se refermait. Le petit garçon cogna contre la trappe en criant, mais il devait se faire à l'évidence : cet endroit qui le faisait tant rêver, était désormais sa prison.










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Heeeyyy! Petite nouvelle d'Halloween! Je devais m'inspirer de l'image ci-dessous et utiliser les mots "cavité", "Lune", et "portail".

Défi réussi vous croyez? ^^

J'ai voulu m'essayer au genre "horreur", je sais pas trop quoi en penser (je sais juste que j'ai adoré écrire la fin mais qu'elle me mettait hyper mal à l'aise en même temps).

Du coup ça vous a plu? Je peux écrire d'autres trucs du style ou c'est pas du tout pour moi l'horreur? 😶

En tout cas j'ai hâte d'avoir vos retours! Et si vous avez des idées de défis à me lancer, n'hésitez pas! Si je suis inspirée je pondrais à coup sûr quelque chose!

🦇

🎃 Happy Halloween... 🎃

🦇

Dof.

🐧

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