Coquillettes au jambon


Viens ... s'il te plaît.

Les feux mettaient trop de temps à passer au vert. Cela faisait bien trois rues qu'il hésitait à griller chaque signalisation qui se trouvait sur son passage. Les mains agrippées au volant, les jointures de ses doigts blanchissant, il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'au message qu'il avait reçu et qui expliquait sa présence dans sur la route au milieu de la nuit.

Il s'inquiétait. Énormément. Noah n'avait pas pour habitude de lui envoyer des messages de ce genre, empreint de peine, d'urgence ... de supplication.

Il ne regardait pas le compteur de vitesse. Il voulait seulement arriver au plus vite, voir de ses propres yeux que rien de grave n'était arrivé. A mesure qu'il s'approchait de l'appartement de son petit-ami, Ethan sentait ses mains trembler de plus en plus. Il lui tardait d'arriver.

Il ne lui fallut pas plus de cinq minutes supplémentaires pour arriver à l'appartement de Noah. Cinq interminables minutes. Sans plus attendre, Ethan descendit de la voiture et fonça au second étage. Il ne prit pas la peine de frapper ou de sonner, enfonçant directement dans la serrure le double de la clé. La porte ouverte, il regarda partout, cherchant la présence de son compagnon. Ne le voyant nulle part, il se dirigea vers la chambre de ce dernier, y apercevant un rai de lumière.

« Noah ? appela-t-il. »

Il ne reçut pour réponse qu'un borborygme étouffé. Doucement, Ethan se rapprocha du lit et s'assit à côté de la forme indistincte se trouvant sous la couette. Il la fit délicatement glisser jusqu'à apercevoir la masse blonde se trouvant être son petit-ami.

« Chaton. Qu'est-ce qu'il se passe ? Ton message m'a inquiété ! »

Il ne reçut aucune réponse.

Alors qu'il s'apprêtait à reposer sa question, une main sortit de sous la couette pour l'agripper et l'obliger à se coucher sur le lit. Juste après, la masse blonde bougea pour se blottir sur lui, enfonçant son visage dans le creux de son cou.

« Hey, chuchota Ethan. Ça va ? »

Il sentit la tête de Noah bouger de gauche à droite et les bras de celui-ci se resserrer autour de lui. Ils restèrent ainsi pendant une bonne dizaine de minutes, la main d'Ethan allant et venant dans les cheveux de l'autre jeune dans l'intention de le calmer.

« Tu vas m'expliquer ce qui ne va pas maintenant ? »

Il essuya un nouveau refus, mais cette fois ci, il sentit Noah bouger et relever son visage jusqu'à ce que leur nez se touche. Il avait les yeux bouffis et cerclés de cernes mais Ethan ne put s'empêcher de le trouver adorable à cet instant là avant de s'en vouloir, se rappelant que celui-ci allait mal.

« Fait moi des coquillettes au jambon ! »

Ethan resta coi. Le demande des coquillettes au jambon étaient bien la dernière chose qu'il s'attendait à entendre.

« Chaton ... il est trois heures du matin ... et tu ne vas pas bien. Si au moins tu me disais ce qui ne va pas.
– Je veux des coquillettes au jambon ... s'il te plait, le supplia Noah. »

Ethan ne comprenait pas cette envie soudaine de coquillettes. Mais en cet instant, Noah avait tellement l'air pitoyable qu'il aurait dit oui à n'importe quelle demande de sa part. Il opina, déposa un baiser sur son front avant de l'obliger à le lâcher pour qu'il puisse se rendre dans la cuisine. Sortant tout ce qu'il lui fallait et mettant les coquillettes dans l'eau bouillante, Ethan se demandait vraiment ce qu'il avait bien pu arriver à l'autre jeune homme pour le mettre dans cet état. Depuis qu'ils se connaissaient, Ethan n'avait pas pour habitude de voir Noah dans cet état-là.

Ils avaient d'abord été amis, puis meilleurs amis avant de se rendre compte qu'ils se voilaient totalement la face et que leur relation avait évolué bien au-dessus de cela depuis longtemps. Leur mise en couple s'était donc faite sans réel changement d'habitude à l'exception de leur intimité qui s'était faite, depuis, plus ... mouvementée.

Il attrapa une assiette et y déposa les coquillettes au jambon. Attrapant au passage une bouteille d'eau et une serviette, il retourna dans la chambre de Noah qui s'était à nouveau réfugié sous sa couverture.

« Chaton, c'est prêt. »

Contre toute attente, Noah bondit presque de sous sa couverture et s'installa contre son coussin, les mains tendus vers l'assiette, une adorable moue sur les lèvres. Amusé, Ethan lui donna l'assiette, déposant la bouteille à côté du lit et la serviette sur les genoux du jeune homme.

Il le regarda alors engloutir les Coquillettes au jambon, exprimant entre chaque bouchée son contentement. Puis lorsqu'il ne resta plus une seule pâte dans l'assiette, il lui redonna le plat avec un sourire satisfait avant de s'allonger à nouveau.

« Je peux savoir maintenant ce qui n'allait pas ? demanda à nouveau Ethan.
– J'ai fait un cauchemar, commença Noah, les traits de son visage se marquant à nouveau de tristesse. Tous les gens disaient que je ne te méritais pas. Ils le répétaient sans cesse. Encore et encore. Et je sais que tu es parfait. Tu es incroyable. Et oui je ne te mérite pas. Mais je ne peux pas me passer de toi. Sauf que dans mon cauchemar, tu as fini par t'en rendre compte et tu me quittais pour trouver quelqu'un qui te méritait. Et ça faisait tellement mal. Je veux pas que tu me quittes. C'est pour ça que je voulais que tu viennes. Je t'aime tu sais ? »

Ethan soupira. Il déposa l'assiette sur un meuble derrière lui avant de s'asseoir à nouveau sur le lit, essuyant les larmes qui perlaient au coin des yeux de Noah. Cet incertitude n'était pas nouvelle, mais n'avait jamais pris une telle ampleur.

« Je t'aime aussi. Et je te quitterai jamais, d'accord ? Maintenant, si tu m'expliquais pourquoi tu voulais des coquillettes au jambon en pleine nuit ?
– Les coquillettes au jambon, c'est le premier plat que tu as cuisiné quand on s'est mis en couple. Et personne ne les fait comme toi parce que dans les tiennes, il y a tout ton amour pour moi, c'est ce que tu m'avais dit ce jour-là. Alors du coup, si je mangeais tes coquillettes au jambon, ça prouverait que tu es là, avec moi, et que tu m'aimes toujours. »

A ces mots, Ethan se laissa tomber sur Noah, nichant son visage dans son coup et soupirant.

« Comment je pourrais ne plus t'aimer quand tu me dis des trucs comme ça ? J'en deviens totalement niais et guimauve. Tu me tues ...
– Tant que tu continues de m'aimer, tu sais, moi ça me va. »

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Note de l'auteur : J'espère que vous avez aimé cette petite dose d'amour ! N'hésitez surtout pas à me proposer des entrées, plats ou desserts que je pourrais utiliser dans ce recueil ! Sur ce, on se dit à très vite !

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