RDV de l'Avent

Les rendez-vous de l'Avent cette année commencent avec l'histoire d'un train nommé Désiré.

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Infraction - pellicule - Écrivain

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Au commencement, Désiré était une petite locomotive à vapeur. Le Tchou-tchou, comme l'appelaient affectueusement les petits visiteurs du marché de Noël, était l'attraction phare de cette petite campagne Vosgienne. D'ailleurs, à l'approche des fêtes de fin d'année, l'habit rouge et vert de Désiré lui permettait de se fondre dans le décor.

Ce que les visiteurs ne savaient pas c'est qu'il avait été habillé par le grand Saint Nicolas en personne. Désiré était alors sorti d'une mine à charbon chaque mois de décembre pour accompagner le Saint et ses nains en tournée.

Pendant tout un mois il était bichonné, et Désiré aimait ça.
Une année, Saint Nicolas n'était plus revenu. Les hommes des mines ne venaient plus non plus.

Plus personne n'entrait dans les souterrains, et Désiré se sentant abandonné, se laissa entraîner dans un sommeil sans retour.

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Noël 1999

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Nicolas, Jeanne et Louis se promenaient dans la grande propriété héritée par leur mère d'un lointain cousin. Ils souhaitaient graver sur la pellicule l'histoire d'un écrivain qui aurait enfreint les lois divines, et diffuser le court-métrage devant toute la famille, réunie pour les fêtes de fin d'année.

Jeanne et Louis étaient les deux jumeaux de la fratrie. À eux deux, ils avaient vingt ans et s'amusaient à rendre la vie impossible à Nicolas, leur aîné de cinq ans, qui était chargé de les surveiller.

Pour pimenter le tournage, Nicolas voulut leur jouer un tour. Il les conduisit à une anfractuosité, où il leur conta le monde merveilleux et effrayant qui y habitait : des monstres des cavernes, des fantômes et autres animaux sauvages prenaient plaisir à croquer les enfants qui s'en approchaient de trop près.

Le tour était joué : les jumeaux tremblaient de peur, et Nicolas se satisfit de l'effet d'annonce de ses contes de la crypte.

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2000, année de tous les dangers.
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Premier janvier : après une nuit bien arrosée, les adultes s'éveillèrent, heureux que le Ciel ne leur soit pas tombé sur la tête, comme annoncé par tous les faux devins de la Terre, et par le petit film projeté la veille.

Presque toute la famille était réunie pour ce premier brunch de l'année : les jumeaux manquaient à l'appel.
On pensa d'abord à une plaisanterie, mais devant l'impossibilité de les retrouver, on commença à s'inquiéter.

On fouilla toute la propriété, intérieurement, puis extérieurement. Rien.

Les jumeaux avaient réellement disparu.

Les parents finirent par appeler la police. Après quelques questions, les policiers suivirent la piste de Nicolas. Ce dernier se rappela l'impression qu'avait laissé leur petite virée dans une des grottes, la nuit de Noël.

Ce n'était peut-être pas grand-chose, mais le maître-chien suivit la piste. Il eut raison. Avec ses collègues et Nicolas, ils n'eurent pas profond à s'enfoncer. Le chien s'arrêta devant un amas noirâtre : les enfants s'étaient endormis à même le sol, à proximité d'un tas de charbon non ramassé.

Les jumeaux allaient bien. Ils étaient noirs et affamés. Ils durent pourtant se doucher convenablement avant de pouvoir manger.  Nicolas put arrêter de se ronger les ongles. « Tel est pris, qui croyait prendre… ! »

Leur histoire fut notée dans les annales familiales. Depuis, chaque nuit de la Saint Sylvestre, elle était racontée à tous les enfants de la famille…

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01/12/2022
©WafaBabin