⤞ Chapitre 3 || « Tu préfères tes amis. »

Les jours passèrent, si bien que septembre s'en alla au profit d'octobre aux mains dorées. Il s'agissait à présent de préparer le troisième show. Caitlin n'avait pas encore choisi quelle chanson elle allait chanter, tout comme Mike, qui passait en revue sa playlist avec l'espoir d'y trouver une chanson susceptible de bien rendre avec sa voix grave. Luke, quant à lui, avait déjà choisi sa chanson et Mike et elle avaient accepté de l'aider à s'entraîner.

— Bon vous êtes prêts ? questionna-t-il, prêt à lancer la chanson.

— Pour te critiquer après ? Toujours, répondit Mike, un sourire taquin aux lèvres.

— OK, alors je lance.

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Everybody's got their demons ! Even wide awake or dreaming ! I'm the one who ends up leaving ! Make it okay ! See a war, I wanna fight it ! See a match, I wanna strike it ! Every fire I've ignited ! Faded to grey ! commença Luke, d'une voix rauque que Caitlin ne lui connaissait pas.

Depuis quand savait-il faire ça ? Elle en avait des frissons. Il ferma les yeux.

— But now that I'm broken ! Now that you know it ! Caught up in a moment... Can you see inside ?

« A qui tu parles ? » songea Caitlin. Elle le connaissait bien. Elle savait qu'il chantait toujours pour quelqu'un. Lui-même la plupart du temps. Anna parfois. Pourtant aujourd'hui, ce n'était pas que pour lui. Alors qui d'autre ? « Emmy ? Elle ne le saura jamais. Et même si elle regarde les shows sur YouTube, elle ne le devinera pas. Elle doit penser qu'il l'a oubliée. » Cependant, était-ce vraiment le cas ? Caitlin n'en était pas sûre. Avec Luke, on ne peut être certain de rien.

— 'Cause I've got a jet black heart ! And there's a hurricane underneath it ! Trying to keep us apart ! I write with a poison pen ! But these chemicals moving between us ! Are the reason to start again !

Elle se rappelait qu'elle ne l'avait jamais vu comme ça avec quelqu'un. La vérité était qu'elle ne comprenait pas sa décision et qu'il ne lui en avait pas parlé après. Mais après tout, ce n'étaient pas ses affaires, et rien n'obligeait Luke à lui en parler. Si un jour il en sentait le besoin, il le ferait.

— Now I'm holding on for dear life ! There's no way that we could rewind ! Maybe there's nothing after midnight ! That could make you stay !

Au demeurant, il savait qu'elle était là. Elle seule savait qu'il avait pleuré dans ses bras juste après, avant qu'il ne le dise à Mike. Elle seule connaissait la quantité astronomique de chansons qu'il avait composées à son sujet et le nombre de textes qu'il avait écrits.

— But now that I'm broken ! And now that you know it ! Caught up in a moment ! Can you see inside ?

  La jeune fille se demandait parfois s'il regrettait sa décision, s'il rêvait parfois de tout ce qui aurait pu être. Elle pourrait le lui demander, il ne se fâcherait pas et lui répondrait, mais sa réponse l'effrayait. Peut-être même que ça le terrifiait, lui.

— 'Cause I've got a jet black heart ! And there's a hurricane underneath it ! Trying to keep us apart ! I write with a poison pen ! But these chemicals moving between us ! Are the reason to start again !

   Et Mike, dans tout ça ? Qu'est-ce qu'il en pensait, aujourd'hui ? Lui qui s'inquiétait pour Émilie parce qu'elle mettait plusieurs jours à répondre, pour Alice parce qu'elle faisait la même chose, pour elles deux parce que Luke comptait pour elles et qu'il les avait évincées.

— The blood in my veins is made up of mistakes ! Let's forget who we are and dive into the dark ! As we burst into color, returning to life !

Au plus profond de lui, il devait certainement regretter que leur groupe ait volé en éclats. C'était Mike qui avait eu le plus de mal à digérer ça. Caitlin n'était même pas sûre qu'il l'ait vraiment accepté, car dans sa tête reposerait toujours la question « et si Sad Joy était encore là ? ».

— 'Cause I've got a jet black heart ! And there's a hurricane underneath it ! Trying to keep us apart ! I write with a poison pen ! But these chemicals moving between us,
are the reason to start again ! The blood in my veins is made up of mistakes ! To start again ! Let's forget who we are and dive into the dark !

La musique s'acheva et Caitlin s'arracha à ses pensées.

— Franchement pas mal ! le complimenta Mike en l'applaudissant, une mèche rouge persistant devant ses yeux. Il faut juste que tu maîtrises un peu mieux tes notes quand tu chantes la partie qui commence par « But now that I'm broken » ! Et puis, à la fin, tu as chanté un tout petit peu trop vite.

— Oh ça ne m'a pas interpellée, avoua Caitlin. Et pour la maîtrise, je ne pense pas que de l'émotion soit de trop dans cette chanson.

L'idée, avait très vite compris l'adolescente, c'était de raconter une infime partie de son histoire à travers des mélodies. Si elles transmettaient quelque chose, un sentiment, une impression, n'importe quoi, c'était encore mieux.

— De toute façon, dit Luke en haussant les épaules, je vais encore m'entraîner ! Merci pour votre petit coup de pouce ! Des choses à ajouter ?

Caitlin se jeta sur l'occasion :

— Depuis quand tu sais chanter si grave ? lui demanda-t-elle.

— Je me suis entraîné avec Mme Young en colle, répondit-il en lui souriant.

Mike grimaça.

— Ouais, elle lui a fait faire des vocalises. J'ai cru que les vitres allaient exploser ! s'exclama-t-il en s'asseyant en tailleur sur une table.

— Tu exagères ! Je ne chante pas si aigu ! se récria Luke en croisant les bras d'un air râleur.

— T'es quand même monté super haut ! rétorqua-t-il. Je te jure Caitlin, si tu l'avais entendu tu dirais la même chose !

Cette dernière lança une oeillade pétillante à son ami.

— T'inquiète Mike, je te crois. J'ai toujours su que Luke était une princesse, affirma-t-elle en couvant l'interpelé d'un regard mutin.

— C'était ma sœur la princesse. Moi, j'étais un dragon, rappela-t-il en s'asseyant sur une table.

   Caitlin et Mike écarquillèrent les yeux. Jamais, ô grand jamais, Luke n'avait mentionné sa sœur depuis sa disparition, et encore moins depuis sa mort.

— Eh bien, je suis sûre qu'elle serait de mon avis. Elle était toujours d'accord avec moi, répondit Caitlin, remise de sa surprise.

— Je suis d'accord sur ce point, elle n'était jamais d'accord avec moi ! plaisanta-t-il, un sourire amusé sur les lèvres.

— Franchement, je me demande bien pourquoi, renchérit Mike. C'est Caitlin la voix de la raison !

La porte s'ouvrit avec fracas. Caitlin ne sut pas pourquoi, mais elle devina au boucan que c'était Gaël.

— Alors, ça bosse ? demanda-t-il en passant la tête par l'entrebâillement de la porte. Caitlin ? Qu'est-ce que tu fais là ? ajouta-t-il, les yeux écarquillés.

— Elle m'aide à travailler ma chanson, répondit aussitôt Luke.

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? interrogea-t-il, les yeux rivés sur Caitlin.

Malgré elle, Caitlin sentit une forte chaleur désagréable affluer en elle.

— Et toi, qu'est-ce que tu fais là ? questionna simplement Mike.

« Mike, je t'aime. » pensa-t-elle, immédiatement.

— Moi ? Je cherchais Caitlin.

— Eh bien tu m'as trouvée, dit-elle en lui souriant.

  Peu désireuse de continuer cette conversation, elle sortit de son sac son livre d'économie et commença à travailler. Tout allait bien, jusqu'à ce que Gaël ne s'assoit à côté d'elle et commence à lui toucher la jambe. Caitlin lui jeta un regard noir qui signifiait « Je travaille ! » mais il sembla le comprendre autrement puisque son toucher se fit plus pressant. Elle retint un soupir et n'eut pas le courage de lui demander d'arrêter. Elle ne savait pas ce qu'il dirait.

— Luke ! Bouge tes fesses de princesse, on a notre colle dans cinq minutes ! lança subitement Mike.

Luke, une mèche blonde dans les yeux, releva la tête.

— Et Penny, elle est où ?

   Penny, c'était la troisième personne de leur groupe de colle en maths. En musique, ils étaient avec Zoey.

— Sûrement à l'heure, répondit Mike en rangeant expressément ses affaires

— Je me dépêche, l'informa Luke en fermant son cahier d'un coup sec et en le fourrant dans son sac.

Leurs chaises raclèrent le sol et Caitlin les regarda quitter la pièce en trombe. Elle eut l'impression qu'ils l'avaient laissée seule dans un tombeau.

— A toute à l'heure ! crièrent-ils, d'une même voix.

— Bon courage ! répondit-elle en sentant une pique de stress lui transpercer la poitrine.

La porte se referma. Caitlin se reconcentra sur son travail. La main de Gaël passa de son genou à sa cuisse, et elle la repoussa. Il soupira.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais avec eux ? demanda-t-il en la fixant d'un regard dur.

— Pourquoi, je dois te demander la permission pour voir mes deux meilleurs amis, maintenant ? rétorqua Caitlin, plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu.

C'était plus fort qu'elle, il lui tapait vraiment sur les nerfs, bien qu'il n'ait rien fait à proprement parler.

— Pas la peine d'être aussi agressive. Tu sais très bien que ce n'est pas ce que je veux dire.

Caitlin respira doucement et fit le vide dans son esprit. S'énerver ne changerait rien à la situation.

— Alors qu'est-ce que tu veux dire ? questionna-t-elle d'une voix douce.

Il planta son regard peiné dans le sien.

— Que j'ai peur de te perdre. Tu sais que je t'aime.

— Tu ne vas pas me perdre, répondit Caitlin, le cœur battant.

Mais pourquoi s'imaginait-il toujours le pire ? Dès l'instant où elle avait le malheur de respirer loin de lui, l'idée qu'elle puisse le quitter surgissait aussitôt dans son esprit, et il ne pouvait s'empêcher de la penser en boucle, comme une litanie, dont il finissait par se convaincre.

— Si, tu es toujours avec eux.

— Ce sont mes amis ! protesta-t-elle, les sourcils froncés. C'est normal que je traîne avec eux.

— Peut-être, répliqua-t-il. Mais tu les préfères à moi. Tu préfères tes amis.

Cette fois, c'était trop.

— Alors ça c'est la meilleure ! s'écria Caitlin en se levant d'un bond. Tu te fiches de moi ?

— Non ! C'est la vérité ! Sinon tu ne t'énerverais pas ! remblaya-t-il, en se levant à son tour.

— Ce qui m'énerve, Gaël, c'est de t'avoir en permanence sur mon dos, avoua Caitlin d'une voix glaciale. Est-ce que tu te rends compte que tu es en train de me faire une crise parce que j'étais avec Luke et Mike pour travailler ?

— Pour travailler ? Mon œil ! De un, tu me mens tu ne travailles pas. De deux, la musique ce n'est pas du travail !

Caitlin ricana. Elle ne se reconnut pas dans ce rôle. Cependant, il était allé trop loin pour qu'elle se taise.

— Ben voyons ! Je te mens maintenant ! C'est vrai, j'ai inventé ce fichu devoir d'éco ! Et la dissertation d'histoire ! Et mon contrôle de maths de demain aussi ! Je te croyais plus intelligent, mais il faut croire que je me suis trompée. Ah d'ailleurs, je vais m'abaisser à ton niveau : pourquoi tu passes du temps avec Rick, Gaunt et Terry sans moi ? Toi tu as le droit, et moi pas ! Et le théâtre, c'est quoi pour toi ? Un moyen de te jouer de moi ?

— Je t'informe toujours quand je suis avec eux ! Et d'abord je te propose toujours de venir, c'est toi qui refuse tout le temps !

— Oui ! Parce que je n'en ai pas envie ! lui rappela-t-elle, furieuse.

Ses amis étaient bruyants, du genre à jouer aux cartes dans les salles de travail, empêchant les autres de faire leurs devoirs, et à travailler au dernier moment. En bref, la combinaison que Caitlin abhorrait.

— Parce que tu veux être avec Luke, Mike et les autres !

— Qu'est-ce qu'il y a de mal à ça ?

— Tu me mets de côté ! s'exclama-t-il.

Elle se redressa de toute sa hauteur, se figurant un phare dressé face à la tempête, entouré de nuages.

— N'importe quoi ! Arrête de te faire des films !

— Je n'invente rien, Caitlin. Je ne sors pas ça de nulle part !

— Eh bien, vas-y ! J'écoute tes arguments ! riposta-t-elle, exaspérée.

— Par exemple aujourd'hui ! Tu ne m'as pas dit que tu étais avec eux, parce que tu ne veux pas que je vienne ! Je vois bien que je dérange, minauda-t-il, d'une toute petite voix.

Ce n'est qu'en se rendant compte qu'elle ne lui avait pas dit où elle était parce qu'elle se sentait apaisée et qu'il était incapable de concevoir qu'elle puisse être heureuse sans lui, qu'elle s'aperçut de l'arrêt de ses penser. C'était comme si son cerveau était devenu un ordinateur en veille, le temps d'une tempête.

— Arrête tes simagrées ! s'emporta Caitlin. C'est n'importe quoi ! Tu es juste jaloux et tu le sais ! J'ai l'impression d'être de nouveau au mois d'août quand je t'ai demandé de me laisser dessiner !

— Oui, et tu peux voir que je le fais ! C'est pour ça que je te laisse seule dans ta chambre le soir pour dessiner !

— Encore heureux, je t'ai dit que j'en avais besoin pour gérer mon stress ! J'ai besoin d'être seule pour dessiner et de ne pas avoir quelqu'un après moi !

— Non, ça, c'est parce que tu veux te la jouer perso' !

— Évidemment ! SI JE NE PENSE PAS À MOI, PERSONNE NE LE FERA ! explosa Caitlin.

Putain, qu'est-ce qu'elle en avait marre. Tout le monde prenait sa gentillesse et sa bienveillance pour acquises ! Oui, elle était discrète, oui, elle était observatrice. Mais elle existait, aussi ! Elle était humaine ! Les gens prennent, prennent, arrachent tout ce qu'ils peuvent, assèchent jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des débris fripés.

— Avant, tu n'étais pas comme ça ! Tu n'aimais pas le dessin avant d'être avec moi ! C'est juste un subterfuge pour ne pas être avec moi !

Les mâchoires de l'adolescente étaient si serrées qu'elle aurait dû grimacer de douleur. Ses ongles étaient si enfoncés dans ses paumes qu'elle aurait dû saigner. Elle était si en colère qu'elle aurait dû vider son sac, crier tout ce qui lui passait par la tête. Peut-être que ça aurait stoppé l'orage qui dévastait toutes ses pensées et l'empêchait de savoir quoi dire. Peut-être que tout se serait terminé maintenant.

— Bien-sûr ! Ce n'est pas comme si je dessinais depuis toute petite ! Ma mère a acheté tous les tableaux de la maison à un artiste qui a copié ma signature ! ironisa-t-elle en levant les yeux au ciel.

« En fait, il ne me connaît pas » pensa-t-elle douloureusement. Distinctement, elle entendit son coeur se fissurer.

— Arrête de dire n'importe quoi !

— C'est toi qui dis ça ?! contre-attaqua-t-elle.

— Écoute, j'ai peur de te perdre. Quand je te vois avec eux, j'ai l'impression que tu me files entre les doigts, avoua-t-il d'une voix enfantine.

L'habitude prit le dessus sur la blessure.

— On appelle ça la confiance, répondit-elle, sans se laisser impressionner. Tu ne me fais pas confiance ?

— Bien-sûr que si.

— Alors où est le problème ?

Doucement, elle enterra la plaie sous une couche épaisse de peinture, comme toutes les autres. Une bâtisse fissurée est plus solide qu'elle n'y paraît après tout.

— Le problème c'est que je t'aime trop. Caitlin, je ne suis rien sans toi, rien ! J'aimerais juste que tu passes plus de temps avec moi, c'est tout. J'ai sans arrêt l'impression d'être relégué au second plan.

— D'accord, dit-elle, simplement, d'une voix calme. Alors on n'aura qu'à passer tous nos dimanches soirs ensemble.

Mais lorsque les fondations sont atteintes, c'est fichu.

— Seulement les dimanches ?

Et là, sous son regard trop implorant, sous son visage crispé par le chagrin, Caitlin éclata en sanglots.

— Hé, amour, pourquoi tu pleures ?

   La tête entre ses mains couvertes d'eau salée, elle ne répondit pas. Un son étrange franchit les lèvres de Gaël. Un sanglot ou un rire, Caitlin ne saura jamais le dire. Elle préfèrera ne pas le savoir. Il passa ses bras autour d'elle et elle pleura sur son épaule.

   « Oh mon Dieu, qu'est-ce que je vais faire ?! Qu'est-ce que je vais faire ?! » songea-t-elle, en passant ses bras raides autour de son cou.

— Amour, tu me fais pleurer aussi, déclara-t-il d'une voix brisée.

Elle ferma les yeux, des perles roulant encore sur ses joues. Il fut un temps où son épaule, son odeur, tout chez lui la faisaient se sentir chez elle. Néanmoins aujourd'hui, tout ça la rebutait. Elle s'écarta, prononçant sa sentence.

— Tous les jeudis et les dimanches soirs.

  Il poussa une exclamation de joie qu'elle trouva exagérée puis l'embrassa par surprise, sans ménagement, à un point tel que ses dents cognèrent les siennes. Caitlin était sûre à cent pour-cent que ce n'était pas comme ça qu'on faisait un french-kiss. Elle se dégagea rapidement.

— Il faut que j'aille rendre un livre à la bibliothèque ! annonça-t-elle, sur le ton le plus léger dont elle était capable.

— Je t'accompagne ! s'exclama-t-il aussitôt.

— Surveille plutôt mes affaires, je ne prends pas mon téléphone ! J'en ai pour moins de cinq minutes, l'informa-t-elle en sortant le livre de son sac.

   Il réclama un baiser avant qu'elle ne parte. A peine était-elle sortie du bâtiment qu'un vent mauvais passait déjà à travers les mailles de son pull orangé. Serrant le livre contre sa poitrine, elle traversa la cour. Avant de pousser la porte de la bibliothèque, elle aperçut la silhouette de Zoey passer la lourde porte. Caitlin arrêta son geste et l'observa. Elle sortait beaucoup, cet an-ci.

🎶

Hello ! Comment ça va ?

Merci d'avoir lu ce chapitre ! Qu'en pensez-vous ? :)

On se retrouve samedi prochain pour la suite ! 🧡

Prenez soin de vous ! 🧡

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