Les esprits, Michael
Les esprits :
- On doit faire quelque chose pour retrouver Martin, fit Feu. On ne peut pas se rendre ni le laisser tuer mon apprenti. Si les quatre deviennent trois, nous serons encore plus affaiblis, et je ne sais pas ce qu'il resterait de leur esprit de camaraderie.
- D'accord. Tu as une idée de ce qu'on pourrait faire ? s'enquit Eau.
- Oui. Ils n'ont pas été discret en partant. Déjà, ils sont passé dans les tunnels, signe qu'ils ne sont pas au XVIIIème siècle mais au XXIème.
- Par quelle tunnel sont-ils sortis ? demanda Vent qui ne parlait pas beaucoup depuis la découverte de la lettre.
- Je dirai par le chemin qui mène vers l'ancienne maison de Christine. Ténèbrès y a mis le feu, il doit donc connaître le chemin pour retourner à sa base.
- C'est ce qui me paraît le plus logique, approuva Eau. Allons-y, nous serons fixés.
Le groupe venait d'arriver là où se situait jadis la maison de Christine. Il y avait maintenant des morceaux de poutres calciné et d'objets en tout genre, mais aucune preuve que le vampire était passé ici.
- Regardez ! s'exclama soudainement Vent. Il y a quelque chose là-bas !
En regardant là où elle pointait son doigt, Feu se rendit compte qu'il y avait un morceau de tissue orange bloqué sous une poutre à demi-brûlée.
- Je suis sûr que c'est à lui, s'exclama ce dernier. On est sur la bonne piste ! Il l'a peut-être coincé pour que nous sachions qu'il était passé par-là, au cas où nous le recherchions.
- Ça me semble être un piège, murmura Eau, peu sûre de leur coup.
- C'est surtout notre seule opportunité, contra Feu. C'est ça ou rien, alors autant essayer et on verra bientôt ce que ça donnera.
- D'accord. J'espère juste que tout se passera bien.
- Je suis déterminé à retrouver Martin, dit le mentor du feu. Je suis prêt à tout pour le sauver. Tout se passera bien, j'en suis sûr.
Vent fit voler le petit groupe grâce à son pouvoir. De haut, ils pouvaient voir beaucoup plus de choses.
- Regarde ! Ça doit être là-bas ! s'exclama Eau en pointant un petit point rouge un peu plus loin dans la montagne derrière la ville.
- Ça doit être Martin qui a allumé un feu pour qu'on le voit ! s'écria Feu. Dépêchons-nous d'y aller pour voir si c'est bien lui qui a fait ça ou non !
C'était bien un lieu pour les méchants en plus. Eau suivit le groupe, mais un peu en retrait. Pour elle, cela semblait un peu trop louche.
Les maîtres élémentaires arrivèrent devant la flamme le plus vite possible. Devant eux s'ouvrait un passage dans la montagne d'à peu près une dizaine de mètres de largeur.
- Je vais vous attendre ici pour faire le guet, déclara Eau, ne se sentant pas d'entrer dans ce lieu probablement hostile et qu'elle ne connaissait pas par-dessus tout.
Vent et Feu hochèrent de la tête en signe qu'ils comprenaient tout à fait, puis commencèrent à s'aventurer dans cet endroit qui n'inspirait pas confiance.
Les deux maîtres élémentaires avaient à peine parcouru une trentaine de mètres qu'une pierre reboucha l'entrée par laquelle ils venaient d'arriver.
- J'aurais dû m'en douter, souffla Vent. C'est un guet-apens.
- Eh oui, et vous êtes tombé dedans comme des quiches, rit Terre, apparaissant de l'ombre. Vous êtes à notre merci maintenant !
- On ne va pas se rendre aussi facilement, persista Feu.
Il y eu un bruit étrange et le vampire apparu juste derrière l'esprit, un couteau juste sous le cou de son ennemi.
- Dommage, je comptais vous laisser le choix, soupira Ténèbrès en resserrant un peu plus l'arme sur le cou de l'esprit.
- C'est du... s'étonna Feu, osant à peine bouger.
- Oui, ce couteau est fait en ambre, donc même vous y êtes vulnérable. Je te conseille donc de faire très attention à tout ce que tu diras ou feras.
- Rendez-vous, où Martin n'aura plus de mentor.
Pour toute réponse, Vent fit un rapide tour de la salle du regard, avant de lever les mains et de s'assoir, en signe de réponse.
Le vampire sourit. Tout se passait exactement comme il l'avait prévu, Feu avait été trop niait, aveuglé par le fait de vouloir retrouver son apprenti. C'était trop simple.
Eau se rendait bien compte que quelque chose n'allait pas. Déjà, le rocher qui bloquait le chemin, puis plus aucun signe de vie de ses amis. Elle n'osait pas essayer d'aller voir, car elle pouvait se glisser entre la pierre et la roche, de peur de voir ce qu'elle pouvait y trouver. Si les deux maîtres élémentaires n'avaient pas réussi à s'en tirer, ce n'était pas elle seule qui allait pouvoir y faire quelque chose. Dès qu'elle entendit des bruits de l'autre côté, elle reprit espoir. Peut-être avaient-ils juste été un peu long ? Soudain, la pierre s'éleva. Elle réagit au quart de tour et prit la poudre d'escampette. Seul Terre pouvait faire ça, pas Feu, et Vent aurait eu trop de mal, même avec son pouvoir, en vue de la taille de la masse. Elle devait avertir les apprentis que quelque chose de grave venait de se passer, et qu'ils agissent tous ensemble. Christine avait raison, leur seul chance était quand ils étaient tous uni, apprentis comme maîtres.
Michael :
La marque sur mon bras brillait, exactement comme je m'y attendais. J'étais dans la clairière et je commençais à voir les contours de la grotte apparaître petit à petit. J'étais plus impatient d'y aller que d'habitude. Peut-être les esprits avaient-ils des nouvelles de Martin. Je m'inquiétais beaucoup pour lui, surtout en sachant qu'il était probablement entre les mains de Ténèbrès et que ce dernier semblait être capable de tout, même de tuer pour arriver à ses fins.
Je débarquai en trombe dans la salle souterraine. Eau était seule, je devais être le premier arrivé. La maîtresse de l'eau abordait un air sombre et remplie de tristesse. Je sentis aussitôt que quelque chose n'allait pas.
- Avez-vous des nouvelles de Martin ? demandai-je aussitôt.
- Tu as fait vite, me félicita-t-elle. Je préfère que nous attendions les autres pour en parler, comme ça on se mettra tous d'accord sur ce que l'on doit faire ensemble.
Je n'eus pas à attendre longtemps, mais cela me parut comme des heures. Enfin, Juliette arriva. Christine la suivit peu de temps après, un bras dans quelque chose de blanc.
- Que t'est-il arrivé ? s'exclama Eau quand elle vit la drôle de chose que portait l'apprentie du vent.
- Je me suis cassé le bras en voulant utiliser mes pouvoirs, avoua-t-elle en baissant les yeux. Je pensais que c'était le meilleur moyen de pouvoir vaincre Ténèbrès, mais je suis tombé en essayant de me propulser en l'air, et voilà le résultat.
Le mentor de Juliette ne dit rien. Elle paraissait pensive maintenant.
- Quand penses-tu être guéris ?
- D'ici un ou deux mois, pourquoi ?
- C'est beaucoup trop long... fit Eau.
- Trop long pour quoi ? m'enquis-je, de plus en plus convaincu que quelque chose n'allait pas.
- Je vais tout vous expliquer, nous assura-t-elle.
Elle nous intima de se rapprocher d'elle, puis elle commença son récit d'une voix tremblante. Elle nous expliqua ce qu'ils avaient fait pour essayer de libérer Martin, son mauvais pressentiment tout le long du chemin, puis le piège dans lequel ils étaient tombé.
- Heureusement que tu es resté en arrière, la conforta Juliette. Sinon, on ne pourrait plus s'entraîner et Ténèbrès aurait gagné.
- Oui, tu as raison, répliqua celle-ci avec un mince sourire. Et ça va être à nous d'aller sauver nos amis !
Christine poussa un cri de joie. Elle qui mourrait d'envie de se battre depuis notre défaite contre le vampire ! Puis elle regarda son bandage et poussa un grognement de frustration.
- Évidemment, c'est pas juste. J'ai trop envie de venir avec vous ! s'écria-t-elle.
- Je ne pense pas que ce soit un très bonne idée, rétorquai-je. Tu risques de ne pas pouvoir te défendre, et ça ne nous aidera en rien. Je pense que tu ferais mieux de rester ici et de te soigner correctement.
L'apprentie du vent soupira, mais je voyais dans ses yeux qu'elle savait que j'avais raison.
- Ça va aller, la rassura Juliette, emphatique. Je suis sûre que tu trouveras pleins de choses à faire pour nous aider, même si ce n'est pas la mission de sauvetage. Par exemple, tu pourrais continuer à t'entraîner avec ton pouvoir, mais pas sur toi. Et puis ça vaut mieux pour tout le monde de savoir que tu es à l'abris ici plutôt qu'on ne sait où pas loin de Ténèbrès.
- D'accord, soupira-t-elle simplement pour toute réponse. Est-ce-que je peux quand même vous aider à trouver un plan ?
- J'en avais déjà préparé un pour le combat final, avoua l'apprentie d'Eau. Je pense qu'il peut aussi marcher pour cette occasion, donc pas besoin d'en faire un autre.
Elle nous expliqua alors en quoi consistait son fameux plan. J'en éludais chaque parties, et j'en déduis qu'on avait toutes nos chances de gagner cette fois.
- La victoire sera bientôt à nous ! s'exclama l'esprit, signe qu'elle approuvait totalement cette idée. Nous irons les sauver dans trois jours, le temps qu'on se souvienne bien de chaque détails et de qui doit faire quoi. Ce n'est pas sur le terrain que nous pourrions faire demi-tour, alors autant nous préparer ici et être prêt à agir le moment venu.
Les trois prochains jours risquaient d'être les plus long de ma vie, mais je savais que c'était nécessaire d'attendre un peu. Je ne voulais pas avoir de trou de mémoire et faire rater toute notre entreprise, car c'était notre seule chance. On ne pouvait pas faire de retour en arrière, aucune erreur n'était acceptée.
Je rentrais à la maison avec un air préoccupé. Après être allé dans les tunnels, j'avais voulu faire un petit tour dans les bois pour être seul avec mes pensées. Hors je n'avais pas fait attention à ce qu'il se qu'il se passait autour de moi, et je n'avais pas vu la pluie arriver. J'étais donc bien évidement trempé jusqu'aux os, car ce n'était pas mon petit manteau qui avait pu me protéger de l'averse qui m'était tombé dessus.
- Que faisais-tu donc ? s'écria mon père quand je mis un pas dans la maison. Je me faisais un sang d'encre ! Il y a de plus en plus de disparition ces derniers temps. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose, alors fait bien attention à toi. Déjà qu'on n'a toujours pas de nouvelles de Martin...
- Oui, oui ne t'en fais pas.
Je voulais le réconforter, mais ne trouvais pas les mots. Moi qui savais ce qui était arrivé à mon ami, c'était d'autant plus dur de ne rien dire.
- On va le retrouver. J'y travaille, dis-je simplement en espérant que ce serait suffisant pour lui redonner un peu d'espoir.
Charles releva un peu la tête et m'adressa un petit sourire, signe qu'il voyait que je voulais qu'il aille mieux.
Je commençais à me demander si le plan pour sauver Martin, même si je savais que c'était la meilleure chose à faire, ne risquait pas d'être dangereux pour mon père. Que ferait-il si je ne rentrais pas où qu'il m'arrivait quelque chose ?
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