5 Comme Au Bon Vieux Temps

Alex et moi marchions depuis quelques minutes, mais aucun de nous n'avait pris la parole.

Je voulais vraiment me concentrer sur chaques visages que nous croisions ainsi que sur le moindre bruit provenant de la forêt, derrière les maison, mais j'étais beaucoup trop obsédée par le fait que le froid était entrain de me dévorer les mains, malgré le fait qu'elles soient bien enfouies dans mes poches.

Ce n'était pas un silence gênant, mais plutôt... reposant.

Plus nous avancions, plus les quelques lampadaires du quartier laissaient entrevoir la fine buée qui sortait de nos bouches.

Je pensais que cela durerait tout le trajet, mais Alex coupa ce silence, en disant d'une voix basse :

- Tu me manques...

Sa déclaration m'avait surprise et j'avais tourné la tête dans sa direction, alors que lui, regardait toujours droit devant.

Alex avait un ans de plus que moi. Il avait donc quitté le lycée l'année dernière, et était rentré à l'université, ce qui lui prenait tous son temps, mais lorsqu'il rentrait, son temps, il me le dédiait.
Alors oui, lui aussi me manquait.

- Je sais, et c'est pareille pour moi, mais je sais aussi que tu adores ta fac, et avec de la chance, je te rejoignerais dans un ans.

Et à ce moment, je m'arreta. J'avais dit cela sans rèflechir. Les paroles de Eden retentissaient alors dans ma tête : "La chance est une connerie des humains". En plus, serais-je encore en vie à ce moment là ?
Je ne veux pas finir comme Mirra.

- Tu vas bien ? Me demanda Alex, en s'arrêtant à son tour. Ça fait des semaines qu'on ne s'est pas vus et je te trouve vraiment bizarre.

Je mis sans doute trop de temps à répondre, puisqu'il s'avança prêt de moi en insistant :

- Tout va bien ?

- Oui, oui ! Ne t'inquiètes pas, je suis juste encore sous le choque. C'est vraiment incroyable ce que ton père à fait pour Marc.

- Il vous à toujours énormément appréciés. Mais tu n'es pas trop triste ? Me questionna-t-il lorsque nous reprenons notre marche.

- Pourquoi serais-je triste ? Cela fait cinq ans qu'il n'avait pas travaillé.

- Et bien, en tant que conducteur routier, il livrera dans tous l'etat, et le Massachusetts, c'est plutôt grand. Il ne pourra pas toujours rentrer à la maison.

Je n'ai pas osé lui dire que cela faisait des années qu'il était absent dans ma vie et ne rentrait plus à la maison.

- Je crois que je vais m'en sortir. En tous cas, tant que le service du soir de chez Polly's ne s'arrête pas.

- Ouais c'est sûr. La fameuse assiette de frites, dit-il en riant. Et puis, tu m'as moi... enfin ma famille ! S'exalama-t-il alors que ses joues devenaient cramoisies.

- Merci, dis-je pleine de gratitude.

Alex était l'amitié incarnée, et plutot mignon dans son genre, enfin si je n'étais pas sa meilleure amie.

Ses yeux n'étaient pas aussi brillants que ceux de mon protecteur, mais ils étaient d'un vert puissant.

À l'école, il avait toujours eut beaucoup de succès, bien qu'il se faisait souvent embêter à cause de ses cheveux chatains bouclés, (que personnellement, j'adorais).
Il était plutôt grand et musclé, et avait une vie saine : ne fumait pas, ne buvait pas, faisait du sport... Enfin bref, il était parfais.
Mais j'étais la seul à savoir qu'il ne s'appreciait pas et se trouvait trop gentil.

Nous étions arrivés devant mon portail, en vie, ce qui était un un vrai miracle.

- C'était cool de parler, dis-je après l'avoir serré dans mes bras.

- Ça te dit qu'on se voit un soir ? Tu m'avais vraiment manqué.

Malgré mon appréhension de nous faire tuer, je n'avais pas hésité à repondre par l'affirmative, avant de fermer le portail derrière moi. Certe, je savais que c'était dangereux, mais je savais aussi que si je ne passais pas du temps avec les gens que j'aimais, j'allais devenir folle avec toutes ces histoires, et le meurtre de Mirra qui tournait en boucle dans ma tête.

Cette nuit là, je rêva de Mirra, et de son sang coulant sur la porte vitrée, de Tyler me serrant les poignets pour m'empêcher de bouger, du sourire apaisant d'Alex, et des yeux brillants d'Eden plantés dans les miens.

Même si mon plan pour le voir n'avait pas marché, j'étais, et pour la première fois depuis longtemps, heureuse, mais jusqu'à quand cela allait-il durer ?

Demain, tout allait changer.

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