Chapitre 9
"i believe i could die in your kiss" - niall horan
open season, joseph salvat
Cela faisait une semaine et demi que Louis n'était pas revenu à la gare. Depuis son arrivée, finalement. Il ne se souvenait même plus du sentiment qui l'avait traversé quand il avait posé le pied à Alata. Il se souvenait que quand il était descendu de l'avion, à Naples, il avait pensé que, ça y est, il était enfin en Italie. Mais ce petit village caché au bord de la mer, il n'en pensait pas grand chose en arrivant. Et s'il était heureux d'avoir vu son point de vue changer depuis qu'il était arrivé, il se demandait ce que représenterait cet endroit pour lui quand il le quitterait.
La deuxième fois qu'il avait mis le pied dans cette gare, c'était avec Harry, le soir même de son arrivée, lorsque le garçon était venu chercher ses amis. Parce qu'ils n'étaient rien de plus que les amis de Harry. Louis se souvenait de sa première impression sur ces gens. Qu'ils étaient un petit groupe soudé que rien ne séparait. Il ne savait alors pas encore à quel point il avait raison. Mais à présent, ces gens il les connaissait. Peut-être pas aussi bien qu'ils se connaissaient entre eux, mais il savait maintenant que sous la surface souriante de certains se trouvaient des histoires touchantes, que derrière chaque éclat de rire se trouvait une histoire difficile.
La troisième fois qu'il entrait dans cette gare, Zayn marchait tranquillement à côté de lui, et Louis tenait son téléphone à hauteur de sa bouche, le haut parleur activé pour que Zayn entende leur interlocuteur.
- Vous pensez finir pour quelle heure ? demanda Niall.
- J'en sais rien, mec, répondit Louis. Quinze heures au plus tard.
- Ok. Donc ça fait trois joueurs de plus et...
- Niall ? l'interrompit Zayn.
- Oui ?
- Avec tout le respect que je te dois, mon pote, ça ne sert à rien de prévoir un truc de taré. On est cons, on comprendra rien et on va faire n'importe quoi.
Niall grommela qu'il allait quand même se pencher un peu sur l'organisation, puis raccrocha. Louis croisa le regard de Zayn et se retint de rire. Niall avait en tête d'organiser un tournoi de basket, et s'y mettait peut-être un trop dedans. Zayn avait raison, personne n'allait rien comprendre et, de toute façon, personne n'allait jouer sérieusement. Ils allaient juste essayer de gagner en faisant n'importe quoi, et surtout tout pour gêner l'adversaire, que ça soit dans les règles ou non.
- Elle arrive à quelle voie ? demanda Zayn en arrivant au milieu du hall d'entré.
Louis haussa les épaules.
- Aucune idée. On va l'attendre ici, elle va bien nous trouver.
- Si vous avez les mêmes gènes qui définissent l'intelligence, pas sûr.
Louis ne leva même pas les yeux au ciel, à présent habitué à l'humour plus ou moins drôle de Zayn. Charlotte était partie ce matin de Londres, et avait atterrit à Naples depuis une demi-heure. Son train ne devait donc pas tarder, parce qu'il n'y avait pas plus que quarante minutes de trajet pour relier Naples et Alata en train.
Il était presque midi, et Louis mourrait de faim. Après tout, ce matin, en se réveillant, Zayn et lui ne s'étaient pas nourrit d'autre chose que des marshmallows. Puis ils s'étaient chamaillés pour décider quelle série ils allaient mettre, et avaient fini par regarder Harry Potter sur le téléphone de Zayn, parce qu'ils n'étaient pas capables de se mettre d'accord.
Le téléphone de Louis bipa alors qu'il était adossé au mur, avec Zayn. Sa sœur le prévenait que son train venait d'arriver en gare au quai n°4, alors Louis lui répondit qu'elle devait se débrouiller et qu'il l'attendait dans hall. Elle lui répondit par des émojis doigts d'honneur.
En réalité, même s'il agissait comme si c'était faux, si Louis s'était réveillé tôt ce matin, c'était parce qu'il était impatient que sa sœur arrive. Cela faisait presque deux semaines qu'ils ne s'étaient pas vu, et ils n'avaient jamais été séparés aussi longtemps. Cela lui manquait, d'avoir sa sœur dans la chambre de l'autre côté du couloir. Et puis il y avait quelque chose dans sa poitrine, qui se gonflait de fierté en pensant à ses amis qu'ils allaient rejoindre cette après-midi. A Zayn, qui se trouvait à ses côtés. Parce que Louis n'aurait jamais pensé qu'il trouverait des personnes qui lui seraient si chères si rapidement. Et il était fier de lui. Alors il était pressé de les présenter à Lottie, parce que ses amis faisaient parti de sa vie, à présent, et Lottie aussi. Et puis il avait quand même très envie de montrer à sa sœur qu'il n'était pas aussi asocial qu'elle aimait le dire, histoire de lui en boucher un coin.
Quand Charlotte pénétra dans le hall, Louis lui sourit, et elle se précipita dans ses bras. Louis la rattrapa en riant et réussi même à la soulever un peu, comme il le faisait quand ils étaient encore petits. Il la reposa par terre, et jeta un coup d'œil à ses cheveux blonds, qui étaient plus courts que quand il était parti.
- Tu t'es coupé les cheveux ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
- Non non, ils ont brûlé, c'est pour ça qu'ils sont plus courts.
Louis leva les yeux au ciel en soupirant et plaqua sa main sur la joue pour détourner son visage. Lottie gloussa, puis posa les yeux sur Zayn, qui les regardait en souriant, toujours adossé au mur. Alors qu'elle ouvrait la bouche pour poser une question, Louis la coupa en déclarant :
- Non, je ne vous présenterais pas l'un à l'autre. Vous êtes déjà insupportables séparément, alors ensemble, je ne veux même pas y penser.
Lottie lui jeta un coup d'œil, surprise de voir que Louis avait sympathisé avec quelqu'un. Louis lui lança un sourire moqueur, et elle leva les yeux au ciel. Zayn, en face d'elle, lui tendit la main.
- Zayn, enchanté.
- Lottie, répondit-elle en serrant sa main. Je suis épatée que Louis ait adressé la parole à quelqu'un d'autre que ses bouquins.
- C'est parce que je suis irrésistible, fit Zayn avec une petite grimace. Il me colle depuis qu'il est arrivé.
- Courage à toi.
- C'est bon, vous avez fini, tout les deux ? intervint Louis. On peut y aller, ou vous aller encore vous foutre de ma gueule pendant cinq minutes ?
- On va encore se foutre de ta gueule pendant cinq minutes, confirma Zayn en hochant la tête.
Louis lui donna un coup de coude dans les côtes, et Zayn poussa un petit cri de douleur. Lottie gloussa, et Louis entoura ses épaules de ses bras et attrapa sa valise avant de se mettre en route, Zayn à côté de lui. Ils sortirent de la gare et empruntèrent le même chemin que Louis avait parcouru en arrivant, à Alata. Seul. C'était curieux de penser que depuis, il ne l'avait jamais été.
- Comment va maman ? demanda-t-il alors qu'ils arrivaient sur la promenade qui longeait la mer.
- Toujours aussi débordée, répondit Lottie. Mais ça lui fait des vacances à elle aussi, qu'on soit ici. Elle a moins à penser.
- Tu parles, sourit Louis. Elle doit s'inquiéter pour nous à chaque seconde.
- C'est vrai, admit Lottie. Je veux dire, elle ne doit pas s'occuper de nous, même si elle ne le fait plus vraiment.
- Votre mère ne s'occupe pas de vous ? s'étonna Zayn.
- Pas dans ce sens là, fit Lottie. Elle a des horaires de travail qui devraient être illégaux, et elle est épuisée le soir et les week-end. Alors on prépare à manger en attendant qu'elle rentre, et le week-end, on la laisse dormir le plus tard possible et on fait en sorte de prévoir le moins de choses possibles. Et puis on l'accompagne pour l'aider à faire les courses, et quand on a besoin d'aller en ville pour faire quelque chose, on y va seul, ou notre voisine nous y emmène.
- Oh. J'imagine qu'elle n'est pas trop présente, du coup.
- Elle l'est, dit à son tour Louis. Elle insiste toujours pour venir à notre rentrée des classes, à fêter nos anniversaires et à nous faire des surprises, comme nous emmener en vacances ou nous acheter la paire de chaussures qu'on veut depuis des mois.
- On est même allées au restaurant, toutes les deux, l'autre jour, ajouta Lottie.
Zayn hocha la tête, et ils ne dirent plus rien à ce sujet. Louis avait peut-être une famille merdique, une vie un peu compliqué à gérer et des émotions qu'il ne comprenait pas, il savait qu'il pouvait toujours se reposer sur sa mère. Quelques fois, il se demandait comment elle faisait, et si elle était réellement humaine. Tout les matins, elle se levait à des heures indues et rentrait tellement tard que le soleil était toujours couché, même en été. Elle avait deux enfants sur les bras, et avait du survivre à un divorce plus que difficile. Et qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle relevait la tête, comme toujours. Elle était toujours là, dans son blazer blanc et son chignon parfait, ses cernes cachées par son maquillage et son sourire quand Lottie et Louis se chamaillaient pour avoir la meilleure place pour manger tout en étant à côté de la cheminée.
Et puis il y avait ces moments où tout retombait et Louis se souvenait que, oui, elle était humaine. Quand elle dormait jusqu'à tard dans l'après-midi, quand elle enfilait un simple débardeur et un jogging et qu'ils mangeaient des sandwiches devant la télé. Louis se souvenait des affiches que tout les enfants faisaient à l'école, quand on leur demandait qui était leur héro. Et lui, comme tout les enfants de son âge, il avait dit que c'était son père. Mais s'il avait su, il aurait dit que c'était sa mère sans hésiter.
- Est-ce que papa est à la maison ? demanda Lottie alors qu'ils arrivaient dans la rue.
- Non. Il est parti ce matin, il ne m'a pas dit où il allait, répondit Louis. Mais je suis sûr qu'il sera rentré ce soir, s'empressa-t-il de rajouter.
Lottie hocha la tête et lui sourit pour le rassurer. Oui, ce matin, quand Zayn et Louis s'étaient réveillés, Mark n'était plus là. Louis n'avait jamais eu autant envie de lui mettre son poing dans la figure. Sa fille, qu'il n'avait pas vu depuis un an, arrivait dans la journée, et lui, il n'avait rien trouvé de mieux à faire que de se barrer sans rien dire. Parce que oui, cette fois, aucun post-it n'attendait Louis sur le comptoir de la cuisine.
Vu l'expression de Lottie, peut-être qu'elle s'y attendait un peu. Si elle ne comprenait pas la rancœur, même la colère, de Louis envers leur père, elle savait comme il agissait. Ils faisaient comme s'ils étaient les choses les plus importantes à ses yeux quand ils étaient en train de discuter tous ensemble, mais il n'agissait pas comme tel.
Louis introduisit ses clefs dans la serrure tandis que Lottie observait la façade de la maison. C'était à présent Zayn qui trainait la valise de la jeune fille, et il l'invita à le suivre quand Louis eut déverrouillé la porte.
- C'est exactement comme il l'imaginait, commenta Charlotte en jetant un coup d'œil à la pièce de vie.
- Ouais.
Quand ils étaient petits, leur père leur parlait de l'Italie, mais aussi de cette maison de rêve qu'ils auraient quand ils déménageraient tous ensemble là-bas. Il disait ça des étoiles dans les yeux, et Johanna, les cheveux détachés, lisant assise sur le comptoir de la cuisine, riait en disant qu'ils déménageraient lorsqu'il aurait préparé à manger. Alors leur père se levait, embrassait leur mère avant de se mettre derrière les fourneaux pour leur préparer à manger.
C'était ça, le rêve de base. Et Louis avait toujours pensé que sa sœur, sa mère et lui était la partie la plus importante dans ce rêve, mais il fallait croire que non.
Zayn et Louis guidèrent Lottie à l'étage, et lui montrèrent sa chambre. Elle était de la même taille que celle de Louis. La fenêtre donnait sur la mer alors que celle de Louis donnait sur la rue, c'était la seule différence. Zayn posa la valise de Lottie sur le lit tandis que la jeune fille ouvrait l'armoire pour y découvrir trois robes pendues à des cintres, de la même façon que les chemises que Louis avait trouvé dans son armoire le jour de son arrivé.
- Ma chambre est à l'autre bout du couloir, comme à la maison, expliqua Louis. Si tu as un problème, ne vient surtout pas.
- Sinon, tu verrais tout les paquets de chips et de marshmallows qu'on a mangé entre hier soir et ce matin, ajouta Zayn.
- Que tu as mangé, corrigea Louis.
- C'est faux, reprit Zayn sans cesser de sourire en regardant Charlotte, qui éclata de rire.
- On va manger ? demanda-t-elle. J'ai faim.
- On a le temps d'aller se faire une pizza dans le restaurant d'en bas, déclara Zayn en consultant son téléphone pour savoir l'heure.
- Par contre, on doit être au terrain de basket à côté de la plage à quinze heure pour rejoindre les autres.
- Les autres ? répéta Lottie. Attends tu t'es fait plus qu'un seul ami ? En une semaine ?
- Va te faire foutre, fit très sérieusement Louis.
- Non, vraiment je suis sérieuse, répondit Lottie, qui ne l'était pas du tout. Tu t'es fait des potes ! Je ne savais même pas que tu savais ce que c'était.
Louis grogna et Zayn éclata de rire en même temps que Lottie.
maps, maroon 5
Zayn, Lottie et Louis arrivèrent à la pizzeria où Louis s'était déjà rendu avec son père, la veille. Ils s'installèrent à une table et Louis sortit son téléphone de sa poche arrière tandis que Lottie plaisantait sur le fait que le premier repas qu'elle allait manger en Italie serait une pizza. Il envoya un message à sa mère pour la prévenir que Lottie était bien arrivée, parce qu'il doutait qu'elle l'ait fait, et sa mère lui répondit quelques secondes plus tard en le remerciant et en lui disant qu'elle essayerait de les appeler dans la soirée. Louis allait répondre qu'il n'y avait pas de problème quand un message de Harry arriva, ce qui lui rappela qu'ils étaient censés se retrouver et manger sur la plage, ce soir. Cela le fit sourire. Comparé à la dernière fois, il n'était pas mort de stress. Il avait hâte. Parce que tout était naturel avec Harry. Il n'avait pas besoin de se forcer à être drôle, intéressant ou même intéressé.
Il répondit à sa mère qu'il n'était pas à la maison dans la soirée, mais elle ne vit pas son message. Après tout, elle devait être en train de travailler, alors elle verrait son message quand elle rentrerait à la maison. A la place, il afficha sa conversation privée avec Harry, et son cœur se gonfla en voyant tout les messages qu'ils avaient déjà échangé, tout les deux. Ce n'était rien, généralement pas plus que des conversations sur des choses idiotes trouvées sur Internet, mais il n'en fallait pas plus pour faire sourire Louis.
Harry, 13h58 - Charlotte est bien arrivée ??
Cela faisait chaud au cœur de voir que Harry s'intéressait à Louis, et à tout ce qui touchait à Louis. Et puis, le garçon savait très bien que Harry était impatient de rencontrer sa sœur.
- Souriez ! s'exclama-t-il en levant son téléphone au niveau de leurs visages. Photo pour Harry.
Dans l'écran de son téléphone, il vit Zayn lever exagérément les yeux au ciel, tandis que Lottie fronçait les sourcils en croisant son regard.
- Harry ?
- Tais-toi et souris, fit Louis sans cesser de fixer son écran.
- Harry, une longue histoire, soupira Zayn en direction de Charlotte.
Lottie tourna la tête vers Zayn sans comprendre, mais il plaqua sa main sur sa joue pour la fait regarder l'objectif. Ils sourirent pour la photo, et dès qu'elle fut prise, Lottie commença à piailler :
- C'est qui Harry ? Je veux savoir moi ! Il ressemble à quoi ? Il est gentil ?
Louis releva les yeux de son portable pour croiser le regard de Zayn, qui ne faisait que découvrir le spécimen qu'était Lottie. Alors que la jeune fille continuait à parler avec un débit de parole presque affolant, Louis envoya la photo à Harry, qui lui répondit dans la seconde, lui disant qu'il avait hâte de le voir cet après-midi, et qu'il avait intérêt à être bien reposé pour le battre au basket. Louis envoya un emoji qui levait les yeux au ciel, et Lottie intervint :
- Waw, vu ton sourire, je n'ai même pas besoin d'en demander plus, j'ai déjà tout compris.
- Apparemment, vous n'avez pas les mêmes gènes qui définissent l'intelligence, fit Zayn, parce que lui, il a mit plus de temps à le comprendre.
- C'est faux, protesta Louis. Je le savais avant même te de connaître.
- C'est pas parce que tu le matais que tu vas me faire croire que tu savais qu'il te plaisait.
- Je sais que j'ai une intelligence hors du commun, intervint Lottie, mais vous pourriez m'expliquer toute l'histoire ?
- Certainement pas, répondit Louis en se tournant vers elle, pointant son index vers son visage. Toi, tu ne lui parles pas, tu ne penses même à lui et surtout, tu ne m'affiches pas.
- Je ne sais même pas à quoi il ressemble, fit sa sœur en levant les yeux au ciel.
- Tu sauras qui c'est, vu la façon dont ils se fixent comme des idiots à longueur de temps, lâcha Zayn.
- Allez vous faire foutre tout les deux, conclut Louis alors que leurs pizzas arrivaient.
- Ça, ça veut dire qu'il est contrarié, chuchota Lottie et Zayn, qui pouffa.
Ils mangèrent rapidement, car Louis et Zayn avait dit à Niall qu'ils seraient au terrain de basket pour quinze heures et que si par malheur, ils arrivaient à quinze heures deux, ils allaient se faire écorcher vifs. Ils ne prirent donc pas de dessert, et Zayn embarqua même les deux dernières part de sa pizza qu'il n'avait pas eu le temps de finir. Sur le chemin, ils arrêtèrent pour acheter des bouteilles d'eau, ne sachant pas encore si c'était pour se rafraichir ou arroser les autres.
Charlotte et Zayn s'entendaient bien, à ce que Louis pouvait entendre de leur conversation alors qu'ils marchaient sur la promenade. Après tout, il n'en n'avait jamais douté. Ils avaient le même caractère d'emmerdeur, et même si Louis savait que leur relation serait basée sur un échange d'anecdotes gênantes sur lui, il était heureux. Lottie était ce qui le rattachait à l'Angleterre, à sa vie de là-bas, et Zayn à sa vie d'ici, et il était ravi de voir que les deux pouvaient s'accorder.
Quand le terrain apparurent dans leur champs de vision, ils virent des silhouettes assombries par le soleil qui était dans leur dos jouer en s'attrapant le t-shirt. Des cris résonnaient, et Louis pouvait déjà entendre Lana protester que Théo avait triché, même s'ils étaient à plusieurs dizaine de mètres de distance.
- Attends, fit Lottie a lors qu'ils s'approchaient. Ces gens-là, c'est tous tes amis ? Ils sont sept Lou ! Tu t'es fait huit amis !
- Attends, je savais pas que t'étais tant un looser, rajouta Zayn.
Louis décida de les ignorer, et il faisait bien de commencer à le faire dès maintenant, parce qu'il savait que leur activités préférées, à tout les deux, allait être de se moquer de lui. Les mains dans les poches de son short en toile bleu clair, les deux idiots qui gloussaient dans son dos, il entra sur le terrain où il faisait un chaleur étouffante, à cause du goudron. Sur le bord du terrain, de nombreux sacs étaient nonchalamment posés et des bouteilles étaient tombées sur le sol. Louis plissa les yeux, regrettant de ne pas avoir pris ses lunettes de soleil.
Ce fut Liam qui le vit en premier, et il cria alors que Niall arrivait vers lui, le ballon à la main :
- Venez nous aidez, vous, on se fait défoncer à cause de vous.
- C'est pas faute si Zayn a mis trente ans à manger sa pizza ! lui répondit Louis.
- Hey ! protesta Zayn en posant le pack de bouteille d'eau à côté des autres. C'est même pas vrai.
- C'est ça ta défense ? fit Lottie. Parce que c'est très vrai, quand même.
Zayn lui montra son majeur et Lottie éclata de rire. En face, leurs amis arrêtèrent le jeu, sûrement parce que Niall avait marqué, et Océane annonça :
- Zayn et Louis, venez avec Liam, Théo et moi. Lottie, ravie de te rencontrer. Va avec tout ceux qui ont une tête de con.
- Sauf Liam, intervint Harry en le pointant du doigt. Il a une tête de con, mais il n'est pas dans ton épique.
Liam donna un coup de pied dans le mollet de Harry, qui essaya de le frapper à l'épaule. Mais Liam s'éloigna et Harry tapa dans le vide, son ami déjà bien loin, se moquant de lui. Les autres aussi rirent alors que Harry se redressait en passant sa main dans ses cheveux, et Louis sourit doucement en le voyant lever les yeux au ciel, un sourire planant sur ses lèvres malgré tout. Il portait une chemise blanche dont les deux derniers boutons n'étaient pas fermés, et un short en toile beige. Ce n'était certes pas pratique pour jouer au basket, mais Louis le trouvait bien trop beau pour le lui faire remarquer. Ses cheveux n'étaient pas retenus avec un bandana, et ça non plus ce n'était pas pratique, mais Louis ne pu s'empêcher de sourire en pensant que Harry avait fait un effort pour leur rendez-vous de ce soir, et qu'il savait que Louis préférait quand il ne portait pas de bandana.
Louis ne pas voir ses yeux à cause de ses lunettes de soleil, mais Harry devait le regarder aussi, parce qu'il lui sourit aussi. Louis le rendit son sourire, peut-être un peu idiot, certes. Les autres étaient allés boire et Harry commençait à s'approcher de lui, quand Louis entendit sa sœur lui souffler à l'oreille :
- Donc Harry, c'est lui, c'est ça. Ce n'était pas si dur à trouver, au final.
Louis leva les yeux au ciel et lui donna un coup de coude dans les côtes. Harry arriva à leur hauteur et tandis sa main à Lottie avec un grand sourire.
- Harry, se présenta-t-il.
- Lottie, fit Charlotte en serrant sa main. Je connaissais déjà ton prénom.
Harry haussa les sourcils et regarda Louis, qui leva les mains en signe d'innocence.
- Zayn, lâcha Louis.
- Zayn ! appela Harry. Tu parles de moi, mon pote ?
- Louis ! protesta Zayn. Je t'avais dit de ne pas lui dire que j'étais amoureux de lui.
- Mais tu avais dit que tu étais amoureux de moi !? s'exclama Louis.
Zayn ne sut pas quoi répondre, alors il partit en courant pour se réfugier dans le dos de Niall. Harry, Louis et Lottie éclatèrent de rire.
- Je voulais venir te chercher à la gare avec Louis, dit Harry en se tournant vers Lottie, mais j'avais un repas de prévu avec mes parents.
- Elle a eu Zayn à la place, indiqua Louis.
Harry grimaça, et lâcha :
- Bonne chance.
- Ça va, il n'est pas insupportable que ça, répondit Lottie.
- Oh, je disais ça à Louis. Vu la description de toi qu'il m'a fait, vous allez être horribles, Zayn et toi.
Louis hocha la tête, un air exaspéré sur le visage. Lottie protesta et lui frappa l'épaule tandis que les autres revenaient sur le terrain, le ballon sous le bras de Lana. Lottie le rejoignit pour repérer qui était dans son équipe, et Louis la suivit des yeux. Il ne se faisait pas de soucis pour elle, il savait qu'elle allait s'entendre à merveille avec ses amis. Certaines fois, il l'enviait. D'être si sociable, de se faire des amis en si peu de temps.
Il était perdu dans ses pensées, les yeux plissés à cause du soleil, quand la main de Harry apparu dans son champs de vision pour bouger devant ses yeux. Louis cligna des yeux, et tourna la tête vers le garçon, qui pouffa :
- Le goudron est si beau que ça, pour que tu le fixes comme tu l'as fait ?
Louis leva les yeux en souriant, et s'apprêtait à rejoindre son équipe, parce que tout le monde était en place sauf lui et Harry. Mais Harry le retint et lui tendit ses lunettes de soleil. Louis croisa ses yeux verts émeraudes perlés d'or, et fronça les sourcils.
- Tu as les yeux plissés depuis tout à l'heure, et je vais réussir à me débrouiller sans, expliqua Harry.
- Merci, lui sourit Louis en lui prenant les lunettes.
Leurs doigts s'effleurèrent et Louis avait la ferme intention de faire comme si son estomac ne venait pas de littéralement de faire un looping dans son ventre, mais Harry lui souriait en se mordant délicatement la lèvre inférieure, alors il lui rendit son sourire.
Ils rejoignirent les autres, et Louis regarda Harry rejoindre son équipe de l'autre côté du terrain. Le ballon était dans les mains de Liam et Niall s'époumonait qu'un match de basket, ça ne commençait pas comme ça, mais Liam ne l'écouta pas et démarra le match en faisant la passe à Océane, comme un match de foot. Océane avança, driblant avec le ballon. Levi se jeta sur elle, et elle l'évita, mais Niall réussit à lui prendre la balle et remonta tout le terrain, passant Louis et Lana, pour finir par marquer.
- On a deux mecs de plus avec nous et on arrive quand même à se faire casser la gueule, râla Théo.
- Après tout, tes deux mecs c'est Louis et Zayn, alors on n'a pas vraiment eu les plus futiles et habiles, fit remarquer Liam.
Zayn protesta et lui donna un coup de poing dans le dos, et Théo fit la passe à Océane, qui la fit ensuite à Louis. Il entra dans la raquette, ou seul Harry était, un léger sourire aux lèvres. Il essaya de le passer, mais le garçon l'attrapa à la taille pour récupérer le ballon. Louis ne sentit plus rien que l'odeur du shampoing de Harry et son bras autour de sa taille mais la seconde suivante, il était seul dans la raquette, et Harry était parti. Il le regarda faire la passe à Lottie, qui marqua le deuxième panier de leur équipe. Louis soupira, passant sa main dans ses cheveux, et Harry revint vers lui avec un sourire fier aux lèvres. Louis leva les yeux au ciel malgré le sourire qui naissait sur ses lèvres, et Harry se mordit la lèvre en le regardant passer une deuxième fois sa main dans ses cheveux.
Ils jouèrent pendant une demi-heure, durant laquelle l'équipe de Louis ne vit pas le jour. En vérité, personne n'en avait rien à faire ni de perdre, ni des règles, surtout depuis que Théo avait pris Lana sur son épaule pour lui piquer la balle. Louis, pour sa part, avait seulement réussi à prendre la balle à Harry, en l'attrapant par le t-shirt ou en effleurant son bras pour lui faire perdre ses moyens. Une lueur de défi et d'amusant naissant dans les yeux de Harry, ce qui faisait sourire Louis.
Mais à présent, il était hors d'haleine et assis sur le goudron, regardant les autres jouer. Distraitement, il jouait avec le bouchon d'une des bouteilles en plastiques en observant Harry rire avec Lottie, ce qui fit naître une douce chaleur en lui. Harry connaissait déjà son père, mais son père ne faisait plus parti de ce que Louis appelait sa maison depuis bien longtemps. Lottie et sa mère le faisaient, par contre, et voir Harry entrer comme ça dans son intimité en rencontrant les personnes qui lui étaient chères le faisait se sentir plus sûr de lui.
Et commencer à penser que oui, il pourrait être suffisant pour Harry.
Il sortit de ses pensées quand Théo vint s'asseoir à côté de lui, une gourde à la main, le visage rouge.
- Je peux prendre une bouteille ? demanda-t-il en tendant la main vers le pack de bouteilles en plastique que Louis, Zayn et Lottie avaient acheté sur la route.
Louis hocha la tête et Théo prit une bouteille en plastique. Louis reporta son attention sur le match. Harry avait - encore - le ballon, et ses boucles retombaient sur son front. Il avait relevé les manches de sa chemise et ses avant-bras étaient en train de rougir sous le soleil. Il était de profil, et Louis avait tout le loisir d'observer la ligne de sa mâchoire tracé à la pointe d'un fusain, ses yeux verts qui brillaient à cause du sourire qui illuminait son visage. Lottie s'approcha de lui pour lui frapper l'épaule, et il se précipita vers elle pour l'attraper à la taille. Elle poussa un cri de surprise et Harry la prit sur son épaule avant de courir autour du terrain tandis que Lottie lui tapait le dos en lui ordonnant de la faire descendre.
- Vous êtes proches ? demanda brusquement Théo. Avec ta sœur.
- Oh. Ouais, on l'est beaucoup. Je veux dire, c'est ma petite sœur, c'est celle à qui je raconte ma journée en rentrant chez moi et que je trempe quand on fait des batailles d'eau.
Théo pouffa et Louis sourit, en portant la bouteille à sa bouche. Le match avait repris (Harry avait reposé Lottie par terre) et Liam hurlait quelque chose que Louis ne comprenait pas, tandis que Océane peinait à respirer tellement elle riait.
- Et toi ? reprit Louis. J'imagine que tu es proche avec sœur aussi.
- Elle t'a dit comment on s'était rencontré ?
Louis hocha la tête. Il se souvenait de ce jour où Océane lui avait expliqué qu'elle n'avait rencontré sa mère et son frère à ses quinze ans, à la mort de son père.
- Peut-être que c'est pour ça qu'on est aussi proche. Je veux dire, on s'est rapproché très vite, parce que c'est perturbant d'avoir une personne en face de soi avec qui on partage le même sang et qu'on ne connait pas. Je pense qu'on regrettait tout les deux de ne pas avoir eu d'enfance ensemble.
- Tu n'en veux pas à ta mère pour voir avoir gardé éloignés si longtemps ?
Théo haussa les épaules, les yeux rivés sur le match en face de lui.
- Je pense que je n'ai pas grand chose à dire. C'est la vie de ma mère, et c'était son choix de s'éloigner d'Océane. On pourrait croire que c'était cruel, mais elle ne l'a jamais abandonné. Je lui en ai voulu de m'avoir caché le fait que j'avais une sœur pendant quatorze ans, mais peut-être que ça faisait trop mal. Océane représentait l'ancienne vie qu'elle avait eu avec son père, et moi la nouvelle qu'elle a avec mon père. Ce n'est pas pour ça qu'elle a cessé d'aimer Océane, c'est juste... Qu'elle a préféré que ces deux vies ne se rencontrent pas. Mais elle n'a pas eu le choix, malheureusement.
Louis ne savait pas comment il aurait réagit, à la place de Théo. Il n'aurait certainement pas été si altruiste que lui, et aura sûrement pété un plomb en essayant de s'échapper de la maison, même du haut de ses quatorze ans.
- Et ça ne change rien, que vous n'ayez pas le même père ? demanda encore une fois Louis.
Théo tourna la tête pour rencontrer les yeux de Louis, et sourit.
- C'est ma grande sœur. Je donnerais tout pour elle. Peu importe si on a que notre mère en commun. Même si on n'était pas de la même famille, je l'aimerais de la même façon.
Louis lui sourit en acquiesçant, et quand il tourna la tête, il vit Harry arriver vers eux. Les joues rougies, il passa sa main dans ses cheveux avant de croiser le regard de Louis. Enfin, Louis croisa son regard, parce qu'il n'était pas sûr que Harry puisse voir ses yeux à cause des lunettes qu'il avait prêté à Louis. Mais il souriait quand même. Louis lui rendit son sourire en lui lança sa bouteille d'eau. Harry la rattrapa de justesse et le remercia d'un sourire un peu plus grand avant de la déboucher et de la porter à ses lèvres.
Et ouais, d'accord, ils en étaient là. A boire dans la bouteille de l'autre. Ça semblait stupide, mais Louis sourit à cette simple pensée. Il n'arrivait pas à croire que deux semaines auparavant, il n'avait aucune idée de l'existence de Harry.
- Vous venez ? lâcha soudain Harry en tendant la bouteille à Louis. Parce qu'on est en train d'exploser votre équipe, et ils me font un peu de peine.
Théo pouffa et se leva, alors que Louis ne bougeait pas. Il récupéra cependant la bouteille des mains de Harry, qui leva les yeux au ciel. Parce que oui, si Louis aimait tout ce qui se passait entre eux, il aimait encore plus l'embêter. Harry lui attrapa soudainement la main pour le tirer, et Louis se retrouva sur ses pieds sans trop d'effort. Harry avait un sourire fier peint sur le visage mais Louis voulait toujours avoir le dernier mot, alors il se percha sur la pointe des pieds pour embrasser Harry sur la joue. Comment ça, sans vraiment réfléchir. Juste parce qu'il en avait envie.
Et c'était assez agréable de ne pas se retenir de faire ce qu'il avait envie de faire sur le moment.
Il s'éloigna avec un sourire aux lèvres, et Harry le lui rendit, les joues rougies.
L'après-midi passa rapidement, à grand coup de cris, de rires, de sourires de Harry, de ballons perdus par l'équipe de Louis, de bouteilles d'eau vidées sur la tête de quelqu'un, et des moqueries de Lottie.
Louis n'arrivait presque pas à se rendre compte que c'était ça, maintenant, sa vie. Il n'avait pas touché un livre depuis trois jours, du moins, il l'avait fait seulement quand il en avait envie. Il ne l'avait pas fait pour penser à autre chose, pour se convaincre que sa vie n'était pas si merdique que ça, pour échapper à sa sœur qui proposait des sorties avec ses amis. A présent, sa vie, c'était ça. Un ciel bleu avec un soleil un peu trop violent, l'écho des vagues sur les falaises, des bouteilles à moitié vides, des cheveux trempés et des amis qui riaient simplement parce qu'ils étaient heureux d'être là.
Louis aussi était heureux d'être là.
wildfire, cautious clay
- Tu ne me la casses pas, hein ! s'écria Louis en mettant ses mains en porte voix.
- Mais non, ait confiance en moi un peu ! répondit Liam de la même façon.
Derrière lui, Océane et Lottie partirent en courant et quand Liam se retourna, il était seul dans la rue. Louis sourit, et il lui adressa un signe de la main en le regardant partir à travers le grillage du terrain de basket. Océane et Liam avaient proposé à Lottie de la raccompagner chez elle, comme Louis restait à la plage avec Harry pour la soirée. Cela faisait plaisir à Louis de voir que ses amis faisaient attention à Lottie. Peut-être qu'ils avaient fait pareil avec Louis. Mais le garçon aimait la façon dont Océane et Liam avaient insisté pour la ramener chez leur père. Comme si, parce qu'elle était sa petite sœur, elle était digne d'attention et qu'il fallait faire attention à elle.
A côté de lui, Harry ramassait les bouteilles que les autres avaient oublié, et celles que Louis avait acheté. Quand tout le monde s'était souhaité une bonne soirée, personne n'avait été surpris d'entendre que Louis et Harry la passaient tout les deux. Pourtant, Louis n'avait dit qu'à Zayn et Niall qu'il se passait quelque chose entre eux, et Harry ne devait pas l'avoir dit à grand monde non plus. Mais c'était comme si c'était une évidence. Comme si tout le monde s'était rendu compte qu'ils étaient plus qu'amis dans la façon dont ils se regardaient ou ils agissaient l'un envers l'autre.
- Tu m'aides, ou tu continues à fixer la route comme si Liam allait revenir pour te rendre ta sœur parce qu'elle est insupportable ? demanda brusquement Harry.
Louis sortit de ses pensées et tourna la tête vers lui. Il lui sourit, et l'aida à ramasser les dernières bouteilles en plastique qui trainaient sur le sol et les mettre dans son sac. Une fois cela fait, ils sortirent tout les deux du terrain pour descendre sur la plage déserte. Le soleil était déjà bas dans le ciel, ce qui donnait des reflets orangés à la mer. Le sable était tiède, et Louis enleva ses baskets qui étaient horriblement lourdes et chaudes.
Harry sortit de son sac deux serviettes. Il en passa une à Louis, et étendit la sienne sur le sable tandis que le garçon demandait :
- Ton sac pèse dix kilos, ou c'est le sac de Mary Poppins ?
- C'est le sac de Mary Poppins, admit Harry en s'asseyant alors que Louis posait à son tour sa serviette sur le sable. Mais ne lui dit pas, je lui ai volé.
- Evidemment, répondit Louis en souriant.
Il s'allongea sur sa serviette et soupira, complètement épuisé par cette journée. Son téléphone n'arrêtait pas de vibrer dans sa poche, et quand il le sortit, il découvrit que c'était Zayn et Lottie qui ne cessaient de lui envoyer des messages stupides, alors il le mit en silencieux et le posa à côté de lui, dans le sable.
- Alors, fatigué ? fit Harry en s'allongeant sur sa serviette à côté de Louis, un sourire moqueur aux lèvres.
-Mmh, vas t'en, marmonna Louis en plaquant sa main sur la joue de Harry pour détourner son visage du sien.
Harry pouffa et Louis sourit à ce son. Une lumière orangée illuminait ses paupières fermées, il entendait le bruit de la mer s'échouer sur le sable, et Harry respirait à côté de lui. Alors oui, à cet instant-ci, il aurait bien aimé pouvoir appuyer sur un bouton et faire durer ce moment une éternité, peu importe combien de temps l'éternité durait.
Il entendit Harry se relever, et quand il ouvrit les yeux, il le vit assis, les mains dans le sable.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda doucement Louis en s'étirant.
- Un château de sable, répondit Harry, de dos.
- Avec du sable sec ?
Harry ne répondit pas, se contenta juste de hausser les épaules et Louis sourit, amusé. Harry était bien trop têtu pour qu'il lui fasse face. Il se pencha pour attraper le sac à dos du garçon et en sortit deux bouteilles d'eau. Puis il s'assit à côté de lui et versa le contenu d'une des bouteilles sur le sable qu'il était en train de modeler.
- Ça marchera mieux comme ça.
Harry croisa son regard avec un sourire amusé, puis lui donna un coup d'épaule. Louis rit et le lui rendit. Harry baissa la tête vers son travail et Louis remonta ses jambes contre son torse et posa son menton sur ses genoux pour l'observer. Ses boucles brunes tombaient et encadraient son visage. Il les remettait quelques fois derrière son oreille, sa langue étant coincée entre ses dents tellement il était concentré dans son travail. Ses sourcils étaient légèrement froncé et son nez était retroussé. Plus Louis l'admirait et plus il se demandait comment Harry pouvait s'intéresser à lui.
Mais il secoua la tête avant que ce genre de pensées ne l'assaille. Il voulait passer un bon moment, et Harry était là. Alors il n'y avait pas de soucis à se faire.
L'atmosphère était bien trop calme au goût de Louis, alors il attrapa une poignée de sable pour la mettre dans les cheveux de Harry. Le garçon se figea, et tandis qu'il relevait lentement la tête, Louis se leva pour détaler. Ses pieds s'enfonçaient dans le sable et il n'arrivait pas à avancer. Il était sûrement ridicule, mais il éclata de rire en jetant un coup d'œil par dessus son épaule, voyant que Harry le poursuivait en secouant ses cheveux pour ôter le sable.
Harry finit par le rattraper, et Louis poussa un petit cri en le sentant attraper son t-shirt. Puis Harry se jeta sur lui, et ils tombèrent tout les deux dans le sable. Louis n'eut même pas le temps de comprendre ce qui se passait que Harry était au dessus de lui, emmêlant du sable dans ses cheveux. Louis essaya tant bien que mal de se débattre, mais Harry l'écrasait, et riait en le voyant plisser les yeux pour ne pas que le sable les atteigne.
Louis attrapa une poignée de sable pour en remettre dans les cheveux de Harry, qui lui sourit malicieusement avant de secouer sa tête. Tout le sable retomba sur Louis qui protesta en mettant ses mains devant son visage.
- Harry ! Espèce d'idiot, s'exclama-t-il en protégeant ses yeux.
Le brun pouffa au dessus de lui et ce ne fut que lorsque Louis rouvrit les paupières qu'il se rendit compte à quel point le visage de Harry était proche. Ses cheveux effleuraient le front de Louis, et les mains de Louis étaient posées sur les épaules de Harry.
Et peut-être que Harry avait compris que Louis ne voulait pas l'embrasser maintenant, parce qu'il lui sourit, en proposant :
- On va manger ?
Louis lui rendit son sourire et hocha la tête. Harry se releva et aida Louis à se remettre sur ses pieds, puis ils rejoignirent leurs serviettes en silence. Le soleil était encore plus bas que plus tôt dans la soirée, et il se reflétait à présent sur la peau de Harry. Louis aurait peut-être dû l'embrasser, finalement.
Louis s'assit sur sa serviette tandis que Harry cherchait quelque chose dans son sac. Il en sortit deux sandwiches dans du cellophane. Il en lança un à Louis, qui le rattrapa en riant, puis il vint le rejoindre en s'asseyant à côté de lui. Louis déballa son sandwich avec un sourire aux lèvres. Certes, ce n'était qu'un sandwich, après tout, mais c'était Harry qui avait prit du temps pour le préparer, juste pour Louis. Et son sourire s'agrandit encore lorsqu'il vit le contenu de son sandwich.
- Ton père m'a dit que c'était des préférés, fit Harry après avoir mordu dans son sandwich.
Louis le regarda quelques secondes, les yeux légèrement plissés et un sourire aux lèvres.
- Dis-moi, tu ne serais pas en train d'essayer de me draguer, par hasard ?
Harry haussa les sourcils en souriant avant de tourner une nouvelle fois la tête vers la mer. Ils mangèrent pendant quelques minutes en silence, jusqu'à ce que Harry lâche :
- Tu sais, j'ai repensé à ce que tu m'as dit, sur tes amis, ce jour où on est tombés en panne pour aller à Naples.
Louis fronça les sourcils. Oui, il avait parlé de ses amis à Harry, qui n'en n'avait rien à faire de lui. Mais c'était il y plus d'une semaine, et Louis ne voyait vraiment pas pourquoi Harry revenait sur ça.
- Et je pense vraiment que tu devrais les laisser tomber.
- Pourquoi ? demanda Louis.
Harry haussa les épaules.
- Je ne suis même pas sûr que toi, tu les apprécies.
Louis mordit dans son sandwich, ses yeux aussi étant perdus dans l'eau bleue claire de la mer en face de lui. Il s'arrêta quelques secondes de manger, pensant à ce que Harry venait de dire. Est-ce qu'il les appréciait vraiment, les gens avec qui il passait toutes ses journées de cours ? Peut-être que non, et c'était certainement pour ça qu'il évitait toujours de se joindre à eux quand ils allaient traîner dans les rues ou au skate-park après les cours.
- Tu vois ? reprit Harry face à son silence. Moi, je pense que tu devrais te trouver d'autres amis. Peut-être que tu en aurais moins, mais que ceux-là, au moins, ils seront vraiment attachés à toi.
- Je ne suis même pas sûr que j'arriverais à me trouver d'autres amis.
- Alors reste tout seul. C'est mieux d'être seul que mal accompagné, cita-t-il fièrement en tournant la tête vers Louis.
Louis sourit doucement, mais Harry reprit :
- Et puis, dans tout les cas, même si tu ne trouves personne, il y aura toujours Zayn pour t'appeler quand il y aura une araignée dans sa chambre.
Louis pouffa, et baissa les yeux sur son sandwich qu'il avait presque fini. C'était étrange de se dire qu'à la fin de l'été, ses amis avec qui il passait toutes ses journées ne seraient plus que des noms dans ses contacts et des messages échangés. Il ne savait même pas s'il aurait vraiment envie de parler à ses amis d'Angleterre en rentrant, sachant qu'il y avait des gens qui s'inquiétait bien plus pour lui qu'ils ne le feront jamais.
Ils finirent de manger en silence, le genou de Harry s'appuyant sur celui de Louis. Harry fit une remarque sur les mouettes qui braillaient en volant au dessus de l'eau, et Louis pouffa avant de s'allonger sur sa serviette. Il sentit Harry s'allonger à ses côtés, et Louis ferma les yeux, bien décidé à profiter de ce moment figé dans le temps. Peut-être que s'il ne rouvrait jamais les yeux, le temps ne s'écoulerait pas et qu'ils n'auraient jamais à partir d'ici.
Mais garder les yeux fermés pour l'éternité avait un inconvénient ; il ne pourrait plus jamais observer Harry.
Il tourna la tête et ouvrit les yeux pour tomber sur les pupilles de Harry, qui le regardait déjà. Louis ne su même pas s'il souriait ou pas, bien trop occupé à le détailler. Sa chemise blanche en lin recouvrait ses bras et laissait apparaitre ses mains délicates et ses longs doigts qui jouaient distraitement avec ses cheveux. Ses yeux étaient fixés sur Louis, et les paillettes dorées qui se noyaient dans le vert émeraude de ses pupilles étaient plus visibles que jamais. Sa peau était lisse, son visage détendu et ses lèvres se soulevaient en un délicat sourire.
Louis était toujours terrifié à propos de ne pas être suffisant pour Harry, de faire une erreur, mais l'envie d'embrasser Harry prenait une place bien trop importante dans sa poitrine. Il était la personnification de l'été. Le soleil n'éclairait que lui, faisait naître sur sa peau des ombres que Louis rêvait de toucher. Et puis, s'ils n'essayaient rien, Louis resterait à jamais coincé dans cette boucle temporelle où il faisait un pas en avant puis trois pas en arrière.
Il savait que Harry ne ferait rien, alors Louis avança sa main pour la poser délicatement sur la joue de Harry. Il vit des frissons naîtrent sur la peau de Harry à ce contact, et il lui sourit. Harry lui sourit en retour, effleurant le bras de Louis du bout des doigts.
Louis avait longuement pensé à son premier baiser, pendant son adolescence. Il l'imaginait plein d'appréhension et de stress. Il pensait qu'il le passerait à songer s'il embrassait assez bien ou non. Pourtant, dès qu'il se pencha et que ses lèvres touchèrent celles de Harry, tout disparu. Il n'y avait que son cœur, qui battait bien trop vite, qui résonnait dans ses oreilles. Il ne sentait que la peau de Harry sous ses doigts, et les lèvres douces du brun qui répondait à son baiser.
Louis ne savait pas vraiment pourquoi il avait résisté tout ce temps. Il se demandait pourquoi ils ne faisaient pas ça depuis le début. Ce n'était rien, rien de plus qu'un baiser délicat et fragile, où leurs lèvres ne faisaient rien ne plus que s'effleurer et se mouvoir ensemble, mais Louis était déjà accro aux lèvres de Harry. Il était accro à ses lèvres qui étaient tellement douces sur les siennes, à son parfum qui l'entourait, à sa peau qui frissonnait à son contact, à ses cheveux qui effleuraient son visage et à ses longs cils qu'il pouvait sentir sur sa peau.
Peut-être qu'il était accro à Harry depuis longtemps, au final.
Le souffle de Louis était tellement coupé (peut-être pas par le baiser, mais plutôt par la personne tout entière de Harry) qu'il s'écarta de quelques centimètres pour respirer.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Harry en fronçant les sourcils, un air inquiet sur le visage.
- Je respire.
- Tu respires ? répéta Harry, un sourire moqueur aux lèvres.
- Ferme-là, conclu Louis.
Harry pouffa, faisant apparaître de petites rides aux coins de ses yeux. Cette fois, ce fut lui qui embrassa Louis, qui ferma les yeux presque instinctivement. Les doigts de Harry effleuraient son visage jusqu'à attraper une mèche de ses cheveux pour jouer avec. Et Louis avait tort en pensant qu'il resterait ici pour l'éternité même s'il ne savait pas combien de temps ça durerait. Parce qu'il savait que ça serait toujours trop court.
Ce fut Harry qui s'éloigna en premier cette fois, et il regarda Louis quelques instants avant de souffler, comme si parler trop fort briserait ce moment en mille morceaux :
- Je peux te poser une question ?
- Pendant qu'on s'embrasse ?
- Oui.
- Je ne répondrais qu'à une demande en mariage, dans ce cas, répondit Louis avec un sourire amusé.
Harry pouffa, ses doigts toujours dans les cheveux de Louis.
- Tu veux bien être mon petit ami ?
Louis se mordit la lèvre. Parce que oui, à ça aussi, il y avait pensé. Mais dans aucun des films qu'il s'était fait dans sa tête Harry ne le regardait avec ses yeux là et Louis avait tant envie de dire oui. Il lui sourit tendrement, mais peut-être trop fort tellement l'intérieur de son corps était en feu :
- J'adorerais être ton petit ami, Harry.
Le sourire de Harry grandit sur ses lèvres, menaçant presque de déchirer ses joues, et Louis l'embrassa.
Il embrassa Harry. Son petit-ami.
Il pouffa à cette pensées, et Harry aussi rit contre ses lèvres, peut-être en pensant à la même chose. Louis s'en voulait presque, d'avoir attendu si longtemps. De s'être retenu si longtemps. Parce qu'en vérité, il savait depuis le premier jour où il avait posé ses yeux sur Harry qu'il mourrait d'envie de l'embrasser.
Leur baiser prit fin, mais ce n'est pas pour autant qu'ils arrêtèrent de se regarder en souriant bêtement. Les doigts de Louis courraient toujours sur le bras de Harry, ses yeux alternant entre ses pupilles et la chair de poule qui suivait ses doigts sur la peau.
- J'ai appelé Levi, hier soir, commença doucement Louis en posant sa tête sur son bras replié. Je lui ai dit que ça ne serait pas possible entre nous, mais il ne m'avait pas l'air trop affecté. J'avais peur de le blesser.
- Et est-ce qu'il continue à te regarder comme il le faisait ? demanda Harry.
Louis sourit en entendant la pointe de jalousie dans la voix de Harry, et répondit en levant les yeux au ciel :
- Je ne sais pas, je te regardais toi, pas lui.
Harry pouffa doucement, et Louis lui sourit. Mais il ne put s'empêcher de reprendre, parce que c'était comme un poids au fond de sa poitrine. Parce que maintenant qu'il avait embrassé Harry, maintenant qu'il lui avait dit qu'il voulait être son petit-ami, il avait encore plus à perdre qu'il y a dix minutes.
- J'aimerais qu'on y aille...
- Doucement ? hasarda Harry avec un sourire mi amusé, mi réconfortant.
Louis le lui rendit. Il y avait quelque chose avec Harry. Louis se sentait en sécurité. Il n'avait pas peur de dire quoi que ce soi, parce qu'il savait que Harry n'allait pas se moquer de lui. Il savait qu'Harry comprendrait toujours et que, si jamais il ne le faisait pas, il ferait tout pour le comprendre et l'aider.
Et c'est exactement ce qu'il fit quand il fronça les sourcils, ses yeux toujours plongés dans ceux de Harry.
- De quoi est-ce que tu as peur ?
- Comment ça ? fit Louis.
- Je sais que tu as peur, et que c'est pour ça que tu veux y aller doucement. Alors j'aimerais savoir de quoi tu as peur, pour essayer de comprendre.
Louis ouvrit la bouche, mais la referma. Il avait dit à Zayn pourquoi il flippait autant, mais est-ce que Harry allait réagir comme le garçon l'avait fait ? Est-ce qu'il allait croire que Louis n'avait pas confiance en lui ?
Louis soupira.
- J'ai peur qu'on se plante, tout les deux. Je veux dire, tu es la première personne qui me plait autant, et je flippe totalement à l'idée de construire quelque chose avec toi et que, un jour, j'ouvre les yeux et que tout soit détruit.
Harry le détailla pendant quelques secondes. Louis se demanda si Harry avait peur de la même chose. Il se demandait si Harry aussi, voulait y aller doucement, ou si jamais ça n'avait tenu qu'à lui, il l'aurait embrassé en sortant du restaurant, durant leur premier rendez-vous.
- Ecoute, soupira Harry après un moment. Je ne peux pas voir dans le futur pour savoir si nous deux, ça marchera. Mais j'aimerais beaucoup essayer. Alors je te propose qu'on prenne le risque, tout les deux.
Louis lui sourit sincèrement. En quelques phrases, Harry n'avait pas su le réconforter, mais il avait su lui montrer qu'il était avec lui et que Louis n'était pas tout seul là-dedans. Que si jamais un jour tout ça se détruisait, Louis ne serait pas le seul à souffrir.
Harry attendait sûrement une réponse, vu son expression, et Louis l'embrassa à la place. C'était peut-être ce que Harry attendait, car il répondit à son baiser en souriant, engendrant aussi celui de Louis. Bientôt, leur baiser n'était rien de plus que leurs sourires qui s'entrechoquaient, mais ils s'en foutaient tout les deux.
Louis avait lu des centaines, voire des milliers de livres. Les personnages s'embrassaient toujours sous la pluie ou après une dispute. Louis pensait qu'il ne voulait rien d'autre que ça. Quelque chose de beau, de délicat, mais de puissant à la fois.
Mais le voilà, en train de sourire contre les lèvres de Harry, qui gloussait, allongé sur une serviette bon marché. Et tout les auteurs qui écrivaient des choses romancées, magnifiques et parfaites pouvaient aller se faire foutre. Louis préférait ça.
✰
Bonjour à tous ! Comment allez-vous ?
J'espère que ce chapitre vous aura plu ;)
Introduction du personnage de Lottie, des avis ?
A très vite pour le prochain chapitre ><
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