Chapitre 3
"he looks up grinning like a devil" - taylor swift
open season, joseph salvat
Ce matin, en sortant de chez son père, Louis était un peu plus optimiste et excité que les deux dernières fois qu'il l'avait fait. Les deux fois précédentes, lorsqu'il avait quitté la maison, c'était à contrecœur, parce que son père l'avait obligé. A chaque fois, il avait l'impression de déranger, d'être juste un gamin que les autres se voyaient obligés de le garder parce que son papa leur avait demandé.
Cette fois, une légère brise lui ébouriffait les cheveux, et il avait très envie d'aller à Naples avec les autres. Durant cette journée à la plage, il avait vraiment eu l'impression d'appartenir à leur groupe. En fait, c'était la première fois qu'il avait l'impression d'appartenir à un groupe. C'était la première fois que tout le monde se taisait pour l'écouter quand il parlait, c'était la première fois que des gens s'intéressait vraiment à ce qu'il racontait et lui posaient des questions, c'était la première fois que les gens s'arrêtaient vraiment de discuter pour lui dire au revoir convenablement.
Et, aujourd'hui, après une longue journée et nuit à lire, il sortait, le sourire aux lèvres. Il ne savait pas vraiment ce que les autres avaient prévu, mais il avait hâte. Il avait hâte d'être au milieu de gens qui écoutait ce qu'il disait, qui riaient vraiment à ses blagues, qui se chamaillaient avec lui et qui, le soir, le serrait dans ses bras pour le saluer.
Il avait hâte de retrouver Zayn, aussi. Après que le brun lui ait donné son numéro, lui et Louis avaient beaucoup échangé sur des sujets idiots, comme des échanges de mêmes ou de vidéos drôles. Et ça pourrait paraitre anodin, mais ça aussi, c'était nouveau pour Louis. Les amis de chez lui ne lui envoyaient jamais de messages, appart pour avoir les cours ou les réponses aux questions des devoirs qu'ils avaient à faire.
Louis n'avait pas beaucoup parlé à Zayn, en soit. Mais il avait l'impression de le connaitre. Le garçon lui avait parlé de son cancer, mais ce n'était pas ça. Il savait voir juste à son comportement qu'il aimait embêter ses amis, mais que, en réalité, il les appréciait beaucoup. Louis l'avait vu simplement au sourire qu'il avait lancé à Liam et Harry lorsqu'eux ceux-ci l'avaient aidé à rejoindre la plage.
Louis n'avait pas vraiment besoin de se pencher sur cette hâte qui naissait au cœur de sa poitrine, qui était celle de revoir Harry. Il en connaissait les raisons. Ce garçon était certes magnifique, mais ce n'était pas tout. Il avait quelque chose, quelque chose qui parlait à Louis. Louis ne saurait pas l'expliquer, mais il y avait cette chose au fond de sa poitrine qui l'obligeait à tourner les yeux pour le regarder et cette chose qui lui faisait monter le rouge aux joues quand il lui souriait. Il y avait quelque chose qui faisait que Louis avait du mal à croire que Harry soit vraiment humain. La façon qu'il avait de rire comme s'il était seul au monde, celle qu'il avait de remonter ses genoux contre sa poitrine pour poser son menton dessus.
Louis aimerait beaucoup discuter un peu plus avec lui, car pendant la journée sur la plage, il n'en n'avait pas eu l'occasion. Ils avaient certes échangé quelques mots, mais ils n'avaient pas pu discuter juste tout les deux, comme ils l'avaient fait le jour de l'arrivé de Louis. Louis aimerait bien en apprendre plus sur lui, comment il avait rencontré ses amis, comment était décorée sa chambre, quels étaient ses films et livres préférés, sur quelles musiques il aimait danser...
Et Louis savait ce que ça voulait dire, tout ça. Il avait lu assez de livre pour le savoir. Mais il préférait ne pas se l'avouer maintenant, de peur qu'en parlant avec Harry, le garçon parle d'un détaille qui refroidisse Louis et qu'il finisse déçu que ce garçon passe à deux doigts de la perfection.
Est-ce que Louis avait dit que Harry avait des chances d'être parfait ? Heureusement que personne n'avait entendu.
Il arriva en quelques minutes au parking que Théo lui avait indiqué par textos, sur la messagerie du groupe, où Harry avait ajouté Louis. D'après lui, c'était leur point de rendez-vous habituel, et ils se rejoignaient ici à chaque fois qu'ils voulaient se rendre quelque part. Et ça avait un peu fait sourire Louis, de savoir ça. Comme ça, si jamais ils voulaient l'inviter une nouvelle fois, Louis aurait un peu moins l'air d'un étranger, en connaissant leur point de rendez-vous.
Il faisait très chaud aujourd'hui, malgré le vent, et Louis aperçu deux voitures et quelques personnes qui étaient déjà arrivées. En s'approchant, il reconnu le rire explosif de Niall, ce qui le fit instantanément sourire.
- Salut, fit-il en arrivant dans le petit cercle.
- Louis ! s'exclama Levi en le voyant. On commençait vraiment à se demander si tu allais battre Harry en record de retard, mais non. C'est toujours le dernier.
Louis pouffa. Tout le monde était déjà arrivé, appart Harry, et il pouvait voir Niall jouer distraitement avec de clefs de voiture. Louis fut surpris de voir qu'il avait au moins dix-huit ans, alors qu'il faisait plus jeune que Louis, qui en avait dix-sept. Océane aussi avait des clefs à la main, mais elle avait déjà dit à Louis qu'elle avait un an de plus que lui.
Deux mains se posèrent soudainement sur ses épaules et Louis sursauta en retenant un petit cri. Quand il se tourna, il tomba sur Zayn, un sourire fier aux lèvres, et il leva les yeux au ciel. Zayn se plaça à côté de lui et, alors que Louis riait à une blague de Théo, son téléphone bipa, et c'était un message de Zayn. Louis fronça les sourcils, releva les yeux vers le brun, qui se retenait de rire.
Zayn, 10h02 - Tu comptes sauter sur Harry dans la voiture ?
- Va te faire foutre, souffla Louis en relevant les yeux.
- Eh, on insulte pas un cancéreux , protesta Zayn, trahi par son sourire.
- Cancéreux mon cul. Tu l'as que quand ça t'arrange, ton cancer.
- Tu veux que je te montre ma demie-jambe ?
- T'es en RC, mec. Ça veut dire retraité du cancer. T'as les avantages du cancer sans les inconvénients.
Zayn pouffa et cela fit sourire Louis. Distraitement, il renagea son téléphone dans sa poche, après avoir regardé l'heure. Liam croisa son regard et hocha la tête :
- Ça fait vingt-minutes et trente-deux secondes de retard.
- Vous le chronométrez ? demanda Louis, amusé.
- Ouais. Comme ça, à son enterrement, on dirait combien de temps il nous a fait poiroter sur un parking en plein soleil.
- Il est là, il est là ! s'exclama soudain Océane en désignant l'entrée du parking.
Louis tourna la tête pour voir un voiture bleue s'engager sur le goudron. Merde, Harry aussi avait dix-huit ans ? Si Louis était déjà intimidé par lui, il l'était d'autant plus en sachant que Harry avait un an de plus que lui. La voiture se gara en face d'eux, et Harry sortit, les lunettes de soleil sur le nez. Il portait un bandana kaki, le même que la première fois que Louis l'avait vu, et un bermuda noir avec un chemise verte pâle, dont deux derniers boutons étaient ouverts.
Ok, il était beau, et Louis commençait vraiment à se demander s'il y avait un moment de la journée où il ne l'était pas.
- Vingt-et-une minutes et cinquante-quatre secondes, annonça Liam en levant son téléphone devant le nez de Harry, alors qu'il les rejoignait.
- J'ai déjà fait pire, fit Harry en haussant les épaules, les mains dans les poches.
- T'aurais pu faire mieux, fit remarquer Zayn.
Harry grimaça en secouant la tête, ce qui rit pouffer le groupe. Zayn, derrière Louis, lui tira la langue, et Harry lui sourit. Puis la seconde d'après, son visage se tourna vers Louis, comme s'il le regardait, et Louis tenta de lui envoyer un sourire à peut prêt correct qui voulait sous entendre non, ce n'est pas le bordel dans ma tête simplement parce que tu me regardes. Harry lui rendit son sourire, et tourna la tête vers Océane quand elle déclara :
- Il va falloir y aller, on a presque une demi heures de route, et il vaut mieux partir maintenant avant qu'il ne fasse encore plus chaud et que Niall commence à sentir, parce que ça va être horrible dans la voiture.
Niall lui tira la langue tandis que Levi déclarait :
- C'est pas grave, on le fera courir derrière.
- Ça éliminera toutes les bières qu'il aura consommé en Irlande, ajouta Théo.
- C'est ça, répondit Niall. Aucun de vous ne sait conduire, alors si je cours derrière, vous courrez avec moi.
- Je monte avec Océane, lâcha Lana en levant la main.
- Pourquoi c'est toujours toi qui monte avec elle ? râla Théo.
Louis regarda Lana faire bouger ses sourcils avant de rejoindre Océane dans sa voiture. Depuis l'extérieur, Louis pu apercevoir qu'il n'y avait pas de sièges à l'arrière, et se souvint que la veille, dans le groupe, Océane avait dit qu'elle n'avait que deux places parce que sa mère avait enlevé les sièges pour transporter un meuble et que Océane ne les avait pas retrouvés dans la garage.
- J'ai quatre places, annonça Niall, mais je n'ai pas envie de voir la tête de Zayn trop longtemps. Alors on fait quatre dans ma voiture et trois dans celle de Harry ?
Zayn protesta, faisant semblant d'être indigné. Louis hocha la tête et il n'eut pas le temps de penser à quoi que ce soit que Zayn l'attrapa par les épaules et l'entraina vers la voiture de Harry. Le garçon était déjà au volant, la portière encore ouverte, et il sourit en voyant Louis arriver. Zayn le tenait par les épaules derrière lui et, quand ils furent devant la porte passager, il souffla à Louis :
- Bon voyage mon pote.
Louis fronça les sourcils et tourna la tête vers lui. Zayn mit sa main en porte voix et cria :
- Liam, on n'avait pas dit qu'on finirait le film d'hier ?
- Si, c'est vrai ! s'exclama le garçon. Théo, tu ne voulais pas le voir aussi ?
- Le truc avec des zombies et des haches ? Si, carrément.
Liam entra dans la voiture et Zayn fit un clin d'œil à Louis avant de s'éloigner et de grimper dans la voiture de Niall, à côté de Liam. Au dernier moment, il lança un pouce en l'air à Louis, qui était toujours devant la porte passager de la voiture de Harry.
Ok, Zayn venait de le laisser tout seul dans la voiture de Harry. Avec Harry. Louis hésitait entre le traiter de génie et d'enfoiré.
Il secoua la tête et monta dans le voiture, et remarqua que Harry le regardait. Il s'attacha et il rit nerveusement en lâchant :
- Il a préféré son film plutôt que notre compagnie.
- C'est Zayn, sourit Harry en haussant les épaules et en démarrant la voiture. Peu importe à quel point il tient aux gens, un bon film passe toujours avant.
Louis lâcha un petit rire, heureux que Harry n'ait pas cramé le fait que Zayn était parti pour laisser Louis seul avec lui. Harry sortit du parking, derrière la voiture blanche de Océane et la noire de Niall.
- Il vont crever de chaud, là-dedans, commenta Harry en désignant la voiture de Niall devant eux.
- On verra dans quel état ils sont à l'arrivée.
Louis vit Harry esquisser un sourire, et son téléphone vibra. Il baissa les yeux et vit un message de Zayn qui lui demandait de s'agenouiller devant lui à présent, et Louis lui envoya l'émoji correspondant, parce qu'il fallait bien avouer qu'il était assez content que Zayn ait déserté la voiture pour que Louis se retrouve seul avec Harry.
- Tiens, fit soudainement Harry en lui tendant son téléphone. Choisis la musique.
- Oula, rit Louis. Beaucoup de pression, là.
Il attrapa le téléphone de Harry, qui était connecté à la musique, et ouvrit l'application de musique.
- Aucune pression si tu n'écoutes pas le même rap de merde que Liam.
- Comment tu fais pour côtoyer des gens qui écoute de la musique comme ça ? demanda Louis avec une grimace.
Harry rit légèrement, et ses épaules se soulevèrent.
- Il a beaucoup de défauts, mais quand on creuse un peu, il y a quelques qualités. Comme Zayn.
- J'avais remarqué, ricana Louis.
- Vous vous entendez bien ?
Louis haussa les épaules, les yeux toujours fixés sur l'écran de Harry.
- On a bien parlé sur la plage, et on a passé la journée d'hier à s'envoyer des mêmes par textos, alors j'imagine que oui.
Il releva la tête et vit Harry hocher la tête, les yeux fixés sur la route. Il secoua la tête et appuya sur le titre de la chanson qu'il cherchait, et elle résonna dans tout l'habitacle. Harry baissa les yeux sur l'écran pour lire le nom de la chanson et Louis eut peur qu'il n'aime pas, mais il fit ses lèvres s'étirer en un sourire et il lâcha, reposant ses yeux sur la route :
- Bon choix.
Cela fit sourire Louis, et il posa le téléphone de Harry entre eux deux, laissant la musique défiler. Autour d'eux, Alata défilait et, bientôt, ils sortirent de la ville par une route qui longeait la voix ferrée. Si bien que Louis pu admirer la même vue à laquelle il avait eu droit en arrivant, dans le train. Le soleil brillait dans un ciel parfaitement bleu, et la mer scintillait sous la lumière. Ils ne parlaient plus, trop concentrés à marmonner les paroles en regardant soit la route, soit le paysage à leur droite.
And all at once the crowd begins to say
Sometimes the hardest thing and the right thing are the same
Maybe you want her, maybe you need her
Maybe you started to compare to someone out there
Soudain, la musique se stoppa, et quand Louis tourna la tête, il vit le prénom d'Océane inscrit sur l'écran de la voiture, et Harry appuya sur le bouton décrocher.
- Oui ?
- Ouais, vous êtes à quel niveau, exactement ? demanda Océane.
- On vient de sortir de Alata.
- Okay. Prends à gauche, y'a les flics sur la grande route, j'ai l'impression qu'ils arrêtent tout le monde.
- Bien reçu, fit Harry. Tiens-moi au courant pour savoir si vous avez du retard.
Océane acquiesça, et Harry raccrocha. Louis, lui, fronça les sourcils, et demanda :
- Pourquoi tu veux esquiver les flics ? Tu as combien de kilos de cocaïne dans le coffre ?
Harry tourna la tête vers lui, un sourire amusé aux lèvres. Il rentra dans son jeux, et grimaça :
- Assez pour qu'on aille tout les deux en prison jusqu'à la fin de notre vie.
- Génial, fit Louis en posant son dos sur le dossier du siège. Ça s'annonce être une journée sympa.
Il entendit Harry pouffer, et il tourna la tête pour le regarder alors qu'il jetait un coup d'œil dans le rétroviseur, mettait son clignotant et tournait sur la petite route que Océane lui avait indiqué.
Louis déglutit difficilement.
- Plus sérieusement, reprit Harry en baissant un peu le volume de la musique pour que Louis l'entende, j'évite les flics parce que j'ai pas mon permis.
- Tu n'as pas ton permis ? répéta Louis.
Il s'accrocha soudain à la portière, et Harry tourna la tête, les sourcils froncés.
- Sortez-moi de là, je vais crever.
Harry éclata de rire, et cela fit sourire Louis, qui lâcha sa portière pour se rassoir correctement.
- Pourquoi tu conduis alors que tu n'as pas ton permis ? pouffa Louis.
Harry haussa les épaules, et, quand la musique changeant et qu'une nouvelle chanson de The Fray débuta, il baissa les yeux quelques secondes sur l'écran pour lire le nom de la chanson.
- Il y avait besoin d'une voiture en plus, et je sais conduire. Je n'ai juste pas l'âge pour passer mon permis, mais on fait souvent ça, avec les gars. Quand on a besoin d'un deuxième conducteur, le premier part loin devant et prévient en cas de flics.
- Waw, je suis tombé sur une bande de hors la loi.
- Ça va, fit Harry en levant les yeux au ciel, un sourire aux lèvres, je roule juste sans permis.
- Plus la drogue dans le coffre.
Harry pouffa en secouant la tête, et enleva ses lunettes pour les essuyer sur son t-shirt. Louis eut donc tout le loisir d'observer ses paupières qui clignaient paresseusement, ses longs cils qui effleuraient presque ses joues quand il baissait les yeux, et ses pupilles vertes et dorées.
Avant de se rendre compte que, s'il voyait ses pupilles, c'est qu'Harry le regardait.
- Tu peux me les nettoyer, s'il te plait ? Je n'y vois plus rien.
Il jeta un coup d'œil à la route, avant de replonger son regard dans celui de Louis, qui cligna les yeux. Quand il baissa la tête vers la main de Harry, il vit qu'il lui tendait ses lunettes, et il bafouilla :
- Ouais... Bien sûr, désolé.
Il prit les lunettes des mains de Harry, qui reposa les yeux sur la route avec un sourire en coin. Louis essuya maladroitement les verres des lunettes de soleil du garçon avec le bas de son t-shirt avant de les lui rendre. Ils firent un peu de route sans vraiment parler, écoutant la musique résonner dans l'habitacle. Louis regardait le paysage par la fenêtre, et cela le fit sourire lorsqu'il remarqua que tout était précisément comme sur les photos que son père lui avait montré pendant toutes son enfance. Des immense pins, une terre rougeâtre, mais un végétation assez verte, malgré le soleil qui tapait. Ils entraient dans un petit village aux maisons aussi colorées qu'à Alata quand la musique changea.
Louis tourna la tête et vit Harry posa son téléphone sur le tableau de bord, le titre d'une chanson que Louis ne connaissait pas affiché sur l'écran. Il écouta quelques secondes, la ligne de basse faisant vibrer l'enceinte contre la jambe de Louis.
And the secret door swings behind us
She's saying nothing, she's just giggling along
Even if they were to find us
I wouldn't notice, I'm completely occupied
- C'est qui ? demanda Louis en désignant du menton l'autoradio.
- Arctic Monkeys, répondit Harry en relevant le menton pour jeter un coup d'œil dans le rétroviseur.
Louis n'arrivait pas à cesser de l'observer. Il était concentré, en conduisant, si bien que ses sourcils se fronçaient légèrement, formant un pli entre ses sourcils que Louis voyait à peine, en regardant son profil. Son nez se plissait et il mordillait distraitement sa lèvre inférieure. Louis avait une vue sur sa mâchoire carrée, la peau laiteuse de son cou qui s'étirait au niveau de sa pomme d'Adam quand il relevait la tête, et il marquait parfois distraitement le tempo de la musique qu'ils étaient en train d'écouter en tapant sur son volant avec ses longs doigts fins.
- Ça, c'est Arctic Monkeys ? demanda Louis, étonné.
- Laisse-moi deviner. Tu fais parti des gens qui ont écouté AM et disent connaître Arctic Monkeys.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
Il vit les lèvres du garçon s'étirer en un sourire, et il tapota l'écran du bout de l'ongle.
- Ecoute cet album, il est génial. Regarde, je dois avoir le CD dans la boite à gants.
Sans un mot, Louis se pencha pour ouvrir la boite à gants pour attraper le CD, qui était d'ailleurs parmi de nombreux autres, surtout de vieux punk, comme Green Day et The Cash, des groupes dont Louis avait déjà entendu dans la bouche de son père.
- Humbug, lit-il en tournant la pochette. Ça a l'air cool.
- Tu as un truc pour lire les CD, chez toi ? Parce que si oui, tu peux le prendre.
- C'est vrai ? lâcha Louis en regardant Harry par dessus la pochette.
- Bien sûr, répondit Harry. Je ne l'écoute pas beaucoup, et puis j'ai toujours mon téléphone. Prends-le, je te jure, il est super sympa.
- Merci.
Harry tourna la tête, sûrement un peu troublé par la sincérité dans la réponse de Louis, mais lui sourit avant de se reconcentrer sur la route. Louis, lui, avait l'estomac retourné. Certes, généralement, personne ne lui prêtait rien, comme un livre ou un DVD. Et, mélangé à ce sentiment de nouveauté, qui ne faisait que s'agrandir au fur et à mesure, son cœur s'emballait un peu à l'idée que c'était Harry qui le lui prêtait, et qu'il n'avait pas hésité à lui confier ce CD. Ce n'était qu'un CD, et ça pouvait paraître stupide, mais le fait que Harry soit la première personne à lui faire confiance pour lui prêter quelque chose faisait naître en lui une douce chaleur.
Il se pencha pour ranger le CD dans son sac et, en se relevant, il vit Harry tourner dans une station essence. Il s'arrêta, attrapa sa carte bleue entre ses dents et prit ses clefs de voitures. Alors qu'il mettait de l'essence dans la trappe tout en regardant distraitement le cadran, Louis s'installa dans le fond de son siège pour l'observer depuis le rétroviseur. Des boucles brunes s'étaient échappées de son bandana et il avait relevé les manches de sa chemise jusqu'aux coudes, ce qui laissait à Louis un aperçu sur la peau bronzée de ses bras.
Louis tourna les yeux avant que Harry ne puisse surprendre son regard sur lui, et se mordit la lèvre. Et il était foutu, il le savait. Il voulait prendre son temps, connaître Harry, passer du temps avec lui pour arriver à cette conclusion, mais c'était trop tard. Ils avaient parlé, quoi, quinze minutes en cumulé ? Louis connaissait ses groupes préférés, c'était tout. Et malgré tout, il était arrivé à cette conclusion.
Harry lui plaisait.
- Je vais acheter une bouteille d'eau, fit soudainement Harry en passant la tête par la fenêtre. Tu viens ?
- Ouais, bafouilla Louis, j'arrive.
Il attrapa son sac et sortit de la voiture. Apparemment, Harry ne se gênait pas pour la laisser en face de la pompe mais, après tout, il n'y avait personne qui circulait, et les deux autres pompes étaient libres. Tout les deux, ils rentrèrent dans la superette climatisée, et Louis frissonna.
- Dépêche, je vais chopper un rhume.
Harry pouffa, et Louis le suivit jusqu'au rayon des boissons. Louis ne pouvait pas s'empêcher de l'observer. Le regarder s'accroupir devant la porte vitrée du frigo pour lire les étiquettes des boissons, lever le bras pour l'ouvrir et attraper une bouteille d'eau aromatisée. Il observa sa peau frissonner alors que l'air froid entrait en contact avec celle-ci et ses paupières se plisser.
- Tu veux quelque chose ? demanda-t-il en relevant la tête vers Louis.
Louis secoua la tête pour refuser, et Harry se releva pour passer à la caisse. Une petite dame était derrière celle-ci, et semblait ravie de voir des gens, sûrement pour la première fois de la journée, car la superette semblait déserte. Elle posa quelques questions pour savoir s'ils étaient d'ici, où est-ce qu'ils allaient, et ce genre de choses pour entretenir une discussion et avoir de la compagnie. Harry répondait à chaque fois, mais simplement par des mots, et non-pas des phrases. Il ne retournait même pas les questions à la dame pour engager une conversation. Cela étonna Louis, car il avait pensé qu'Harry était le genre de garçon à s'entendre bien avec tout le monde, et à réussir à se faire des amis partout. Mais il repensa à ce qu'il lui avait dit, le jour où ils s'étaient rencontrés. Je n'apprécie pas grand monde. Cela fit sourire Louis, de se rendre compte qu'il s'était trompé sur Harry.
Parce que, pour une raison qui lui était inconnue, il voulait se tromper des centaines de fois sur Harry pour que le garçon lui démontre qu'il avait faux, en lui montrant qui il était vraiment.
Oui, Louis pensait ça d'un gars qu'il connaissait depuis quatre jours à peine. Ça craignait à mort.
Harry paya et salua la dame d'un sourire avant de sortir, Louis sur les talons. Ils se réinstallèrent dans la voiture et Harry ouvrit la bouteille d'eau pour boire quelques gorgées avant de la tendre à Louis.
- Tu en veux ?
Il cligna des yeux., mais secoua la tête pour refuser avec un sourire. Boire dans la même bouteille que Harry ? Louis n'était clairement prêt à faire ça sans sentir son cœur s'emballer légèrement.
Juste légèrement.
Harry sortit les clefs de sa poche et mit le contact, mais dès qu'il essaya de démarrer, la voiture fit un bruit sourd, et le moteur refusa de se mettre en marche. Louis fronça les sourcils, et regarda Harry faire la même chose en réessayant de démarrer la voiture. Il réessaya plusieurs fois, mais rien à faire, le véhicule refusait de se mettre en marche.
- Attends, je vais voir s'il y a truc qui a pété, fit Louis en se détachant.
Il sortit de la voiture et ouvrit le capot, tout en sentant le regard d'Harry sur lui. Il lui cria de réessayer de démarrer, et observant si un des composant était cassé, mais rien. Tout semblait intact et à sa place. Il le signala à Harry, qui sortit à son tour de la voiture en jurant. Il se pencha à son tour sur le moteur, mais ne trouva rien de plus que Louis.
- Tu as bien mis la bonne essence ? demanda Louis alors que Harry sortait son téléphone pour appeler une dépanneuse.
Harry releva les yeux pour l'observer par dessus son téléphone d'un air blasé, et Louis pouffa :
- J'en sais rien, je demande.
- Je ne sais pas ce qu'il y a, mais à mon avis, on est bloqué pour pas mal de temps.
Louis hocha la tête, et annonça qu'il rentrait dans la voiture, là où il y avait la clim. Il s'allongea sur la banquette arrière, posa sa tête sur son sac et sortit son livre. Il était bloqué dans une station d'essence pourrie avec Harry, qui était en passant le garçon qui lui plaisait peut-être un peu trop pour un garçon qu'il ne connaissait presque pas. Il jeta un coup d'œil par la fenêtre pour le voir tourner en rond, le téléphone à l'oreille en passant sa main dans ses cheveux, mais secoua la tête. A la place, il sortit son téléphone pour envoyer un message à Zayn.
Louis, 10h58 - On est en panne dans une station d'essence, la voiture refuse de démarrer. J'espère que ce n'est pas toi qui l'a sabotée, sale con.
Zayn, 11h03 - Ce n'est pas moi, mais avoue que tu es quand même bien content d'être bloqué avec lui ; )
Louis leva les yeux au ciel et ne répondit pas à Zayn. Est-ce qu'il était content ? Il ne savait pas trop. Il était heureux d'être avec Harry, certes, mais il aurait pu l'être à la plage, dans une maison climatisée et pas dans une voiture sous un soleil brûlant. Il pu se concentrer sur son livres pendant quelques minutes, durant lesquelles il entendait Harry parler au téléphone. Soudain, sa voix se tut et la portière aux pieds de Louis s'ouvrit et, en baissant son livre, il aperçu les pupilles émeraudes de Harry l'observer.
- J'ai prévenu mon père, parce que je ne peux pas appeler une dépanneuse, vu que j'ai pas de permis. Il passera dans l'après-midi pour appeler l'assurance et la dépanneuse. Je vais prévenir les autres, mais on a fait un détour en prenant les petites routes, et je pense qu'ils sont déjà loin et que ça va mettre un petit bout de temps pour eux de faire demi-tour et de venir nous chercher.
- Ça veut dire qu'on va cuire ici pendant longtemps ? demanda Louis en grimaçant.
- Ou sinon, il y a la superette surclimatisée. Il y a une insolation et un rhume, tu choisis.
Louis soupira et Harry pouffa avant de se redresser sans pour autant fermer la portière. Il appela Liam sans s'adosser à la carrosserie brûlante de la voiture, et Louis tenta de se reconcentrer sur son livre, sans succès. Il l'aimait beaucoup, ce livre, pourtant, mais le rire d'Harry emplissait l'air alors qu'il parlait avec son meilleur ami, et Louis pouvait imaginer sans mal son sourire et ses yeux brillants même s'il était de dos. Harry finit par raccrocher et Louis l'entendit soupirer. Pendant quelques secondes, Louis se rendit compte que, si lui avait au moins le fait d'être avec Harry pour se réconforter, Harry, lui, était coincé sur un parking avec un gamin qui n'avait pas vraiment d'amis et qu'il ne connaissait.
C'était plus fort que Louis, de croire qu'il n'était pas suffisant. Parce que toute sa vie, on l'avait fait sentir de la sorte, et même s'il avait l'impression que ce petit groupe l'appréciait, c'était encore difficile à croire. Parce que même s'il avait l'impression que Harry l'appréciait, c'était encore difficile à croire.
Parce que la voilà, la deuxième partie de la conclusion. Harry lui plaisait, mais Louis n'avait jamais plu à personne. Et il se doutait vraiment que Harry puisse ressentir ça pour lui.
- Louis. Il y a un stand de glaces, là-bas.
Louis sortit de ses pensées et jetant un nouveau coup d'œil par dessus son livre. Harry avait les deux mains posée sur le toit de la voiture, qui devait être brûlant, et avait passée sa tête dans l'habitacle pour observer Louis.
- Deux secondes, grogna Louis en reposant les yeux sur son livre.
Il eut le temps de livres à peine deux phrases avant qu'Harry ne recommence à parler.
- Qu'est-ce que tu lis ?
- Camus, répondit Louis sans lâcher son livre des yeux.
Il sentait que Harry était excité rien qu'à l'idée d'aller manger une glace, comme s'il était un enfant. Et, en vrai, Louis aussi avait très envie de manger une glace. Mais une nouvelle envie naissait dans son ventre, celle d'embêter Harry.
- Albert Camus ? Je m'ennuie déjà.
- C'est parce que tu n'es pas sensible à l'art.
- Je suis sensible à l'art, Louis Tomlinson.
Surpris de l'entendre prononcer son nom complet, Louis releva les yeux vers lui, son estomac un peu chamboulé.
- Seulement, continua Harry avec un léger sourire aux lèvres, pas quand il fait trente-cinq degrés et qu'un stand de glace me fait de l'œil.
Et il n'en fallait pas plus à Louis qu'un sourire en coin pour soupirer et abandonner son livre dans la voiture. Il sortit pour rejoindre Harry sur le béton, qui souriait d'un air satisfait. Tout les deux, ils marchèrent jusqu'au stand de glaces, qui était un peu plus loin dans la rue. Alors qu'ils marchaient, Harry expliqua que Océane et Lana allaient faire demi-tour, et qu'elles seraient là dans environ quarante-cinq minutes. Ce qu'il voulait dire qu'ils avaient encore longtemps à cuire sous le soleil brûlant, et qu'ils allaient devoir se contenter de la banquette arrière dénudée de sièges pour le reste du voyage.
Louis avait bien fait d'accepter cette journée à Naples.
Arrivés au stand de glaces, Harry insista pour payer la sienne, alors Louis fit en sorte de prendre la plus petite possible. Seulement, en commandant, Harry avait bien vu qu'il louchait sur deux autres parfums, et lui commanda un cornet à trois boules.
- Je ne t'avais pas dit que je voulais ceux-là, fit Louis en fronçant les sourcils quand Harry lui donna sa glace.
- Tu les regardais avec tellement d'instance que je l'ai quand même entendu.
- Tu as du le payer un blinde. Je te rembourserai, ne put s'empêcher de dire Louis.
Harry fronça les sourcils et balaya la remarque de Louis du revers de la main.
- C'est bon, Louis. C'est une glace, je peux bien t'offrir ça.
Louis le remercia en souriant timidement, et Harry lui rendit un sourire plus grand. Inutile de préciser que, encore une fois, à chaque fois que ses amis du lycée, en Angleterre, ils lui demandaient de les rembourser.
Ils se baladèrent tranquillement dans le petit village désert, mais finirent par s'assoir devant la devanture d'un magasin, sous un auvent qui leur fournissait un peu d'ombre. Louis transpirait dans son t-shirt blanc et son bermuda bleue ciel, et il se demandait comment Harry avait l'air d'être si à l'aise en chemise à manches longues. Plusieurs fois, son téléphone bipa, et il vit une bonne dizaine de messages de la part de Zayn, qui demandait comme ça se passait, mais il ne répondit pas, préférant profiter du silence apaisant qui s'était installé entre lui et Harry.
- Alors, commença Harry en croquant dans le cornet de sa glace. Raconte-moi. L'Angleterre, c'est comment ?
Louis haussa les épaules, ne sachant pas trop quoi dire.
- J'en sais rien. C'est chez moi, et j'ai l'habitude d'habiter là-bas, alors je n'ai pas vraiment la même vision que les gens qui n'y habitent pas.
- J'aimerais bien aller à Londres. Océane et Théo disent que c'est beau, là-bas.
- C'est vrai. Les bâtiments ne sont jamais les mêmes, c'est drôle. Il y a des salons de thé et des pubs à tout les coins de rues.
- Sérieusement ? Ça doit être trop bien. C'est loin de chez toi, Londres ?
- Une heure et demie de train, c'est tout.
- Trop cool. Tu dois y aller souvent avec tes amis.
Louis grimaça en mordant dans sa glace, ce qui lui fit mal aux dents. Harry le regarda, les sourcils froncés, et Louis répondit en riant nerveusement :
- Pas vraiment.
- Pourquoi ?
- Parce qu'ils ne m'invitent jamais quand ils y vont.
Un silence suivit la réponse de Louis, et il regretta presque de l'avoir dit. Pour qui est-ce qu'il allait passer ? Déjà qu'il avait l'impression d'être l'enfant que Harry devait garder, il ne voulait pas vraiment qu'ils se rendent compte qu'ils n'avaient pas vraiment d'amis en Angleterre non-plus.
- Ils n'ont pas vraiment l'air d'être de réels amis, fit Harry après quelques minutes de lourd silence.
- Pas vraiment. Ils ne m'écoutent pas quand je parle, ils ne me saluent même pas quand je pars du lycée, ils ne prêtent jamais rien, et à chaque fois que je n'ai pas d'argent sûr moi, je dois les rembourser s'ils m'achètent un truc.
- Tu ferais mieux de les laisser tomber, lâcha soudainement Harry.
- Mouais, répondit Louis en levant les yeux au ciel. C'est facile à dire. Mais si jamais je les lâche, avec je vais rester, au lycée ?
- A ta place, je préférerai rester seul plutôt qu'avec des gens pour qui je ne compte pas vraiment.
Louis tourna la tête vers Harry, qui lui lança un sourire réconfortant. Il ne le ferait pas. Ce que Harry lui avait dit, il savait qu'il ne le ferait pas. Peut-être parce qu'il n'avait pas autant de cran que Harry, et qu'il ne supporterait pas d'être vu comme le gars sans amis par les autres lycéens. Mais il était touché qu'Harry essaye de l'aider.
- En tout cas, reprit le garçon, les gars, ici, ils t'aiment bien. On t'aime bien.
- C'est vrai ? demanda Louis, à mi-chemin entre l'émotion à la surprise.
- Carrément. T'es sympa, t'es drôle, on rigole bien, et puis on peut quand même parler de sujets sérieux. Et puis, on a deux mois pour apprendre à te connaître. Alors je pense que, quand tu repartiras en Angleterre, on continuera à te donner des nouvelles. Et puis tu auras Océane et Théo à Londres, ce sera trop cool.
La poitrine de Louis se réchauffa d'un coup. Parce qu'il n'avait jamais pensé que ses gens-là, avec qui il s'entendait bien, étaient près à poursuivre leur amitié plus longtemps que l'été. Louis ne pourrait pas dire qu'ils étaient vraiment amis, parce qu'il ne les connaissait que depuis quatre jours, mais il les appréciait beaucoup. Et l'idée de garder contact après ces deux mois était plaisante.
- Tu continueras à prendre de mes nouvelles ? demanda-t-il à Harry, soudain plus timide.
- Bien sûr, répondit Harry en souriant, ce qui fit naitre une sensation agréable dans la ventre de Louis. Je te le promets.
Il n'en n'avait pas fallu plus. Seulement quatre mots pour briser toute la confiance qui avait naquit en Louis. Et Harry avait dû s'en rendre compte à l'expression de Louis, qui avait haussé les sourcils, un air peu impressionné.
- Désolé. J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?
- En quelque sorte, répondit Louis d'un ton plus froid et blasé qu'il ne l'aurait voulu.
Harry le regardait d'un air perdu, et Louis rajouta :
- Ne fais pas de promesses, c'est tout.
Harry fronça encore plus les sourcils, et demanda d'un ton hésitant :
- Tu veux en parler ?
Louis redescendit soudain de la semie colère qui s'était emparée de lui. Ce n'était rien, c'était juste Harry, qui avait fait une promesses en l'air, comme ça. Il ne savait pas, il ne pouvait pas savoir à quel point cela affectait Louis. Alors il lui sourit et secoua doucement la tête.
- Pas vraiment.
Harry hocha la tête, et Louis lui fut infiniment reconnaissant de ne pas en reparler. A la place, le garçon enchaina en riant, empêchant un silence lourd de tomber sur eux.
- Moi non plus, je n'ai pas trop d'amis. Les jours où Liam et Lana sont malades, je suis tout seul comme un idiot.
Il avait dit ça avec un sourire, si bien que Louis pouffa, et lui demanda :
- Comment ça se fait ? Je veux dire, tu as l'air d'être à l'aise avec les gens et de te faire beaucoup d'amis.
Harry haussa les épaules avec un sourire en prenant un peu de glace.
- Je pourrais avoir beaucoup d'amis, si je le voulais. Ça parait un peu prétentieux, comme ça, mais j'ai l'impression que beaucoup de gens veulent être amis avec moi, même plus. Au début de l'année, Liam a fait semblant d'être mon petit-ami pour qu'un garçon assez insistant arrête de me draguer.
Louis pouffa, ne sachant pas trop quoi répondre. Cela ne l'étonnait même pas. Harry dégageait quelque chose, et il était beau, personne ne pouvait le nier. Il était juste un blessé d'apprendre qu'il n'était pas grand chose d'autre que ces gens au lycée qui lui courraient après.
- Mais je ne suis ami qu'avec Liam et Lana.
- Pourquoi ?
- Parce que les autres m'épuisent. Je veux dire, leur vie est insignifiante. Ils vont au lycée, se vantent parce qu'ils ont un copain super populaire, des fringues hors de prix et le dernier IPhone qui vient de sortir. Je n'ai pas envie de rester avec des gens comme ça. Je n'en ai rien à faire, de leur réputation, qu'ils soient bien habillés ou à la pointe de la technologie. Si j'ai des amis, c'est pour m'amuser, pour avoir quelqu'un sur qui m'appuyer si je suis blessé. Et ce petit groupe d'amis, je l'aime pour ça. Parce que ces gens, ils sont intéressants. Ils ont tous leur histoire, leurs faiblesses, et je sais que si j'ai besoin, ils seront là pour moi, comme je suis là pour eux. Je peux parler de choses qui m'intéressent, que j'aime, et je sais que j'ai des points communs avec eux et que je peux être moi même, au lieu d'enfiler un masque comme tout le monde le fait au lycée.
Louis cligna des yeux, assimilant tout ce qu'Harry venait de dire. Il pensait comme lui, mais ne connaissait personne avec qui il partageait des centres d'intérêt et qu'il trouvait intéressant. Appart les amis de Harry, et Harry lui-même. C'était pour ça que le garçon n'appréciait pas grand monde.
Alors Louis ne put s'empêcher de demander :
- Si tu n'aimes pas grand monde, pourquoi est-ce que tu as tout de suite accepté de trainer avec moi ?
Harry le regarda avec un sourire en coin, et prit quelques secondes pour finir sa glace avant de répondre :
- J'en sais rien. Tu m'avais l'air sympa, et pas aussi idiot que les autres gens de notre âge. Et puis, ton père m'avait parlé de toi. Il m'avait dit que tu adorais les films, la musique, et lire. Et regarde. Dès la première journée que tu as rencontré Zayn, je vous ai vu discuter alors qu'il attendait sa mère. Je pense qu'il t'a parlé de son cancer, et tu es resté avec lui, ce qui veut dire que tu l'as écouté et que tu as compris ne serait-ce qu'un peu. Tu ne t'es pas foutu de moi la première fois qu'on s'est vu quand j'ai utilisé le mot notable. Tu as mis The Fray dans la voiture, tu t'intéresses à ce que moi j'aime, parce que tu as emprunté le CD de Arctic Monkeys, et que dès qu'on savait qu'on était bloqués, tu as sorti un livre. Et tu m'as taquiné en disant que je n'aimais pas l'art, mais en voyant que je voulais vraiment aller manger une glace, tu m'as accompagné.
Louis haussa les sourcils, impressionné que Harry ait repéré et se soit souvenu de tout ces détails. Depuis la énième fois depuis le début de la journée, son estomac se retourna agréablement à l'idée que Harry fasse attention à ses actions et à ses paroles.
- Alors j'imagine que c'est pour toutes ces choses que je t'aime bien.
Louis déglutit, et laissa sa poitrine chauffer un peu avant de demander en riant :
- Tu es toujours aussi doué que ça pour cerner les gens ?
- Généralement, pas tant que ça, lui confia Harry avec un sourire.
Lana et Océane arrivèrent quelques minutes plus tard. En les attendant, Louis pensa à ce que Harry lui avait dit, et regarda l'heure. Il était déjà midi. Lui qui avait pour objectif de connaitre un peu plus Harry au début de la journée, il était déjà bien avancé.
Il connaissait ses groupes de musiques préférés, savait pourquoi il n'avait pas tant d'amis que ça et pourquoi il était si proche de son petit groupe d'ami.
Louis s'était rendu compte que Harry lui plaisait, et le connaître n'avait pas aidé cette sensation à disparaitre dans sa poitrine.
Puis il y avait cette dernière phrase. Celle où il lui avait dit que d'habitude, il ne cernait pas si bien les gens. Qu'il n'arrivait pas à les comprendre si rapidement et aussi bien. Louis fallait qu'il en parle avec Zayn. Et, d'ailleurs, ce fut la première chose qu'il fit en montant de la voiture de Lana et Océane, qui se moquaient d'eux.
Et quand Louis releva les yeux de son téléphone, il vit que Harry le regardait en souriant légèrement.
Louis savait que tout allait trop vite, et il n'avait vraiment pas envie de se planter. Mais il y avait cette petite voix dans sa tête, qui lui disait qu'il plaisait aussi à Harry. Tandis qu'une autre, de l'autre côté, qui lui répétait que c'était impossible qu'il plaise à ce garçon.
Mais pour une fois, Louis était à peu près serein. Parce que Zayn lui avait déjà répondu qu'il l'écouterait une fois que Louis serait à Naples et qu'il avait encore deux mois pour se rapprocher de Harry. Et que si Harry ne voulait pas de lui, il pourrait toujours ne jamais revenir à Alata pour ne jamais le recroiser.
Et que s'il lui plaisait vraiment, ils avaient toutes les vacances pour en profiter. Louis ne voulait pas penser à après. Parce que Harry lui avait promis de rester en contact avec lui une fois qu'il serait rentré en Angleterre.
C'était précisément pour cette raison qu'il n'arrivait pas à le croire.
✰
Bonjour à tous ! Comment allez-vous ?
Je suis très contente de vous partager ce chapitre, parce que je l'aime beaucoup hihi. Dites-moi ce que vous en avez pensé, mais ne vous inquiétez pas, tout ne sera pas si simple et rapide que ça 👀
Merci beaucoup pour tout votre soutien et l'accueil que vous avez fait à cette histoire, et je vous dit à samedi pour le chapitre 4 !
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