Chapitre 27
"cause they say home is where your heart is set in stone
it's where you go when you're alone
it's where you go to rest your bones
it's not just where you lay your head
it's not just where you make your bed" - gabrielle alpine
daylight, taylor swift
Louis ouvrit paresseusement les yeux quand il entendit la voix dans les hauts-parleurs annoncer que le train allait bientôt entrer en gare de Doncaster. Ses écouteurs diffusaient la même playlist qu'il avait mis quand il était arrivé en Angleterre, et il enleva le seul qu'il avait réussi à garder. Louis coupa la musique et s'étira en baillant, et en reposant les bras sur la table devant lui, il jeta un coup d'oeil au wagon dans lequel il était installé. Le soleil illuminait les tables blanches, bien qu'il soit bien moins puissant qu'en Italie. Les gens étaient principalement en costumes gris ou noir, revenant sûrement du travail, et leur tenue était de la même couleur que le nuage qui commençait lentement à cacher le soleil. Louis avait fini son livre, et il n'y avait plus de chips dans le paquet qu'il avait acheté à l'aéroport de Naples.
Cette arrivée aurait pu être déprimante et, en réalité, c'était celle que Louis avait redouté tout l'été. C'était celle qui lui avait presque donné la boule au ventre pendant quelques jours, à la fin du mois de Julliet. Enfin, elle ne l'était pas vraiment. Cette arrivée n'était pas l'arrivée déprimante qui avait tenu Louis éveillé pendant plusieurs nuits d'affilées. Parce que le seul bagage qu'il avait aujourd'hui, c'était son sac à dos rempli de livres, et non sa grosse valise, qu'il avait laissé en Italie. Parce qu'à côté de lui, Harry s'était endormi sur la table, le second écouteur de Louis pendant à son oreille.
Ce n'était pas une arrivé. C'était plutôt un départ. Le départ de Louis, celui où il quittait l'Angleterre pour l'Italie.
Doucement, il reprit son écouteur pour les ranger, et il glissa sa main dans les cheveux de Harry pour le réveiller. Le garçon grogna, et tourna la tête vers Louis sans pour autant ouvrir les yeux. Sa joue était écrasée contre son bras, et Louis la caressa, le faisait légèrement sourire. Et non, cette arrivée à Doncaster n'étit pas celle qu'il prévoyait depuis fin juin. Ce n'était pas vraiment prévu, tout ça. Rencontrer Harry n'avait jamais fait parti de ses plans. Mais il était plus qu'heureux de l'avoir fait.
- Déjà ? marmona Harry en papillonnant des yeux.
- Déjà, confirma Louis en souriant, attendrit par la voix endormie de Harry. Ne te plains pas, le voyage est assez long comme ça.
Harry sourit, et ouvrit à moitié les paupières. Louis rencontra son regard, et se pencha pour déposer un baiser sur sa joue, juste en dessous de son oeil. Puis il rangea son téléphone dans sa poche et se leva pour récupérer leur sac à dos dans le casier au dessus de leur tête. Il se rassit, et envoya un message à sa mère pour la prévenir qu'ils allaient bientôt entrer en gare, elle qui devait les attendre depuis quelques minutes déjà.
- Peut avoir la bouteille d'eau ? demanda Harry en se redressa.
Louis fouilla dans le sac, et la lui passa en lui souriant. Puis il se pencha pour remettre quelques boucles en place, car les cheveux de Harry étaient ébouriffés à cause de sa sieste. Après tout, Louis aussi avait beaucoup dormi. Ce matin, ils s'étaient levés tôt pour prendre le train à Alata pour aller à Naples, puis ensuite l'avion pour aller de Naples à Londres. Louis avait dormi pendant tout le vol, la tête sur l'épaule de Harry, qui lisait ou regardait un film sur le téléphone de Louis. A présent, il était presque dix-huit heures, et Louis était épuisé, bien qu'il n'ait pas fait grand chose de la journée.
Harry rangea la bouteille dans le sac alors que le train s'arrêta, et Louis lui prit le sac des mains pour le mettre sur son dos, mit ses lunettes de soleil qui étaient restées sur la table, et attrapa les doigts de Harry alors qu'ils sortaient du train. Le quai était bondé, mais ils en sortirent rapidement, car Johanna les avait prévenus qu'elle les attendait sur le trottoir. Harry, ses lunettes sur le nez, observait tout les gens qu'ils croisaient, et demanda :
- J'aurais dû prendre ma doudoune ?
Louis leva les yeux au ciel, et répondit :
- C'est l'Angleterre, Harry. Pas la Laponie.
- Mouais. Il y a un endroit où je pourrais acheter des bottes de neige ?
Louis lui donna un coup dans les côtes alors que Harry riait. Cependant, il se joignit à lui, et les gens les regardaient bizarrement, alors qu'ils marchaient à travers le hall de la gare en riant comme des imbéciles.
Quand ils sortirent sur le trottoir, Harry fit semblant de frissonner, et Louis sourit, amusé. Il faisait chaud, on était août, après tout, mais c'était vrai que ce n'était clairement pas la même chaleur que Alata, où le soleil tappait toute la journée sur les pavés noirs. Louis était content d'avoir mit une chemise légère, mais à manches longues, et Harry le remercia en riant pour lui avoir dit d'enfiler au moins une chemise à manches courtes - qui était une de celles que Mark lui avait donné - par dessus son débardeur blanc.
Ils n'eurent aucun mal à trouver la voiture de Johanna sur le parking. Lottie était assise sur la fenêtre du côté passager, et quand elle s'apperçu, elle hurla qu'ils étaient là, et sortit de la voiture pour se diriger vers eux en courant. Louis rit, et vit sa mère sortire de la voiture et leur faire un signe de la main. Harry y répondit, mais Louis n'eut pas le temps : Charlotte sautait déjà dans ses bras. Il éclata de rire en la récéptionnant, et elle entoura ses bras autour de son cou, lui éclatant le tympan avec son rire explosif.
- Je t'ai manqué ? demanda Louis en s'écartant d'elle, les sourcils froncés.
- Pas du tout, répondit Lottie avant de le serrer une nouvelle fois dans ses bras.
Louis pouffa, et fit tourner Lottie dans les airs alors qu'elle hurlait plus qu'elle ne riait. Mais en vérité, son sourire à lui était devenu un peu plus triste en entendant qu'il avait manqué à Charlotte. Et elle aussi, elle lui avait manqué. Il le savait, ça allait dur d'être loin d'elle.
Quand Louis reposa Charlotte par terre, et lui tira la langue et prit Harry dans ses bras, prenant soin de lui tirer les cheveux pour le faire râler. Louis les regarda en souriant, et il entendit sa mère dire :
- Elle est plus heureuse de voir Harry que toi.
Louis tourna la tête vers sa mère, et lui sourit. Elle portait un simple short en jean et un t-shirt, ce qui signifiait qu'elle était en congés. Ses cheveux étaient détachés et retombaient sur ses épaules sous forme de quelques boucles, et les seuls fois où Louis la voyait, c'était le week-end ou pendant ses vacances.
Il jeta un coup d'oeil à Harry et Lottie, qui riaient tout les deux, les yeux baissés sur la chemise de Harry, et il haussa les épaules en souriant alors qu'il reposait les yeux sur sa mère.
- On dirait que je me suis fait remplacer.
Johanna rit, et Louis s'approcha pour la serrer contre lui. Elle déposa un baiser dans ses cheveux, et il sourit en sentant l'odeur du shampoing qu'elle utlisait depuis qu'il était petit.
- Tu as faim ? lui demanda-t-elle en se séprant de lui. Parce que Lottie veut absolument emmener Harry au restaurant de tapas.
Louis pouffa, et tourna la tête vers Charlotte et Harry, qui étaient en train de prendre un selfie. Il sourit, mais se précipita de les rejoindre pour apparaitre sur leur photo. Il se mit sur la pointe des pieds pour que son visage aparaissent par dessus l'épaule de Harry, et ils éclatèrent tout les trois de rire en regardant la photo.
- Allez, les enfants, fit Louis, on va manger maintenant.
- Ouais ! s'écria Charlotte en levant les bras en signe de victoire. Vous ne devez pas manger autre chose que des pizzas en Italie, alors allons réveiller vos papilles.
- C'est ça, répondit Louis en roula des yeux.
Harry pouffa en voyant Lottie courir pour se réinstaller dans la voiture, et il glissa son bras autour des épaules de Louis alors qu'ils se dirigeaient vers le petite Toyota de Johanna. Ils se glissèrent sur la banquette arrière, et alors que Johanna démarrait et sortait du parking, Lottie connecta son téléphone à l'autoradio pour mettre de la musique. Louis sourit en reconnaissant la chanson qu'ils avaient l'habitude de mettre à fond quand leurs parents n'étaient pas à la maison, alors il ne put rien faire d'autre que que crier les paroles par dessus la musique en compagnie de Charlotte.
Harry pouffa en les regardant, et tourna la tête vers la fenêtre. Sans cesser de chanter, Louis tourna lui aussi la tête vers l'extérieur, pour regarder le paysage défiler. Un sentiments étrange grandissait dans sa poitrine. Cette ville, dont le paysage était le même que partout en Angleterre, c'était le seul qu'il ait vraiment connu dans sa vie. Quand il partait en vacances avec sa famille, sur le trajet du retour, il n'avait qu'une envie ; revoir ces petits commerces au toits prononcés et les arbres rangés en ligne sur les trottoirs. Quand il regardait par la fenêtre après avoir été loin pendant longtemps, il souriait, parce qu'il avait l'impression d'être rentré chez lui. Maintenant, alors que les maisons défilaient devant ses yeux, il ne ressentait pas grand chose. C'était un endroit qu'il connaissait bien, voilà tout. Ce n'était rien de plus à ses yeux, maintenant. Il ne savait pas pourquoi.
Il leur fallu dix minutes pour rejoindre le restaurant de tapas, le restaurant préféré de Lottie, et elle ouvrit la portière avant qe la voiture ne soit arrêtée. Johanna lui demanda de se calmer d'une voix qu'elle espérait autoritaire, mais son sourire la trahissait, parce que c'était plutôt amusant de voir Charlotte tellement excitée qu'elle ne tenait pas en place sur son siège. Louis laissa le sac à dos sur la banquette arrière, et il suivit sa mère et sa soeur, qui tirait Harry par le bras, à l'intérieur du restaurant. Ce restaurant était un restaurant où ils avaient l'habitude d'aller, avec leur mère, les week-ends où elle n'était pas trop fatiguée. Généralement, ils mangeaient une tonne de frites et de beignets de crevettes, et ils rentraient à la maison pour regarder un film, alors Louis supposait que c'est ce qu'ils allaient faire ce soir. Il sourit en pensant que cette fois, il y aurait Harry.
Harry, qui sourit à Louis quand il s'assit sur la chaise à côté de lui, et glissa sa main dans la sienne tout en envoyant la photo d'eux et Lottie dans le groupe de leurs amis, où Lottie était toujours.
- Pourquoi vous envoyez une photo où mon sourire est de travers ? se plaingit-elle en la voyant.
- Ton sourire est de travers, chérie, fit Louis en souriant, alors c'est compliqué d'en trouver une où tu es présentable.
Charlotte lui asséna un coup de pied dans le mollet, comme Louis avait l'erreur de s'asseoir en face d'elle, et le garçon couina et s'écria :
- Maman, elle m'a tapé !
- Lottie excuse-toi, soupira Johanna, amusée malgré tout.
- Mais il m'a insulté.
- Ne vous excusez pas, de toute façon, je ne comptais pas sur vous pour êtres sympas.
Louis et Charlotte offrirent à leur mère un sourire angélique, et Johanna leva les yeux au ciel en souriant. Alors que tout le monde avait le nez plongé dans la carte, Louis envoya discrètement un message à Zayn sous la table.
- Tu veux quoi ? lui glissa Harry.
Louis releva la tête vers Harry, et en croisant son regard, le bouclé fronça les sourcils. Mais Louis lui sourit malicieusement, et Harry secoua la tête, amusé. Louis rapprocha sa chaise de la sienne pour regarder la carte, et pendant qu'ils choisissaient leurs tapas, leurs téléphones, ainsi qu celui de Lottie, sonnèrent en même temps. Louis se mordit la joue pour ne pas rire en déverrouillant son téléphone, et c'était décidé, il adorait Zayn du plus profond de son coeur.
Zayn, 19h34 - Toujours le même sourire de travers, Lots.
Harry pouffa en voyant le message, et Charlotte envoya un regard noir à Louis par dessus son écran.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Johanna.
- Rien du tout. Sachez juste qui si dans soixante-ans, vos voitures sont taggées avec des paroles de chansons, ce sera moi et Zayn, répondit Louis en riant.
Johanna sourit en secouant la tête, et Louis envoya un message à Zayn contenant simplement des émojis d'une personnages à genoux. Puis il reposa son téléphone sur la table pour terminer de choisir les tapas qu'il voulait prendre. Le serveur arriva, mais les yeux de Louis étaient rivés sur la carte, et il ne le vit pas tout de suite, l'entendit simplement prendre la commande de sa mère et de Lottie. Cependant, Harry lui souffla de prendre sa commande pour lui, ne voulant pas parler anglais avec le serveur - parce que Louis devait l'avouer, Harry était assez mauvais en anglais, et c'était simplement pour ça qu'il remerçiait mentalement son père pour lui avoir appris l'italien quand il était enfant - alors Louis se redressa et leva la tête vers le serveur, dont le vsage lui était beaucoup trop familier.
Louis se mordit la lèvre en le voyant. S'il y avait une chose qu'il ne voulait pas faire ici, c'était revoir les gens qui se foutaient de gueule depuis trois ans en faisant semblant d'être ses amis, et un d'eux se trouvait devant lui. Harry dû avoir remarqué que quelque chose n'allait pas, et il fronça les sourcils en glissa sa main sur sa cuisse. Le serveur, lui - un garçon du nom de Greg - tourna la tête et quand ses yeux se posèrent sur Louis, il lui sourit, en le saluant :
- Louis, ça va ? Je pensais que tu viendrais ici plus tôt, comme je suis serveur.
- Je ne savais que tu l'étais, répondit Louis en anglais, sans laisser paraitre aucune émotion.
- Bah, si, fit bêtement l'autre. Je l'ai annoncé dans le groupe qu'on a avec les copains.
- Vous ne m'avez jamais mis dans le groupe, Greg. Vous avez prit grand soin de ne jamais en parler devant moi pour ne pas que je sache que vous en aviez un. Et on va prendre des beignets de crevette, des nems, et des pommes de terre sautées.
Le serveur se pinça les lèvres, comme s'il avait dit une bêtise, et il hocha la tête en notant la commande de Louis sur son carnet. Il ne leur souhaita même pas un bon repas ou quoi que ce soit, et repartit tout de suite, presque honteusement. Louis croisa le regard de Lottie, qui lui sourit doucement, et Harry lui souffla, avec un sourire désolé :
- J'imagine que ce n'était pas vraiment quelqu'un que tu aurais aimé croiser.
- Pas vraiment, non, répondit Louis de la même façon.
Harry vint serrer les doigts de Louis entre les siens, et Charlotte intervint :
- Mais heureusement, Niall a envoyé une photo de Levi et Gemma en train de dormir pour nous remonter le moral à tous.
Lottie se pencha pour montrer la photo à Louis et Harry, qui pouffèrent alors que Johanna disait que les téléphones étaient interdits à table. Lottie avait vu Gemma une ou deux fois, alors qu'ils mangeaient au café de la place, mais elle ne lui avait jamais parlé. Mais comme elle était dans le groupe de messagerie, il avait fallu lui expliquer toute l'histoire et, malheureusement, Lana s'en était chargée, ce qui avait engendré un appel de trois heures, que Louis avait suivit en somnolant. Lottie avait suivi toute l'histoire par écran interposé, et elle avait envoyé des messages à Louis pour savoir si Harry allait bien après que Gemma soit partie, comme tout les autres.
- Je n'ai jamais entendu parler de Gemma, fit Johanna après que Lottie lui ait montré la photo.
- C'est ma grande soeur, expliqua Harry en souriant.
Louis aussi souriait, parce qu'il savait que deux mois auparavant, Harry aurait juste dit qu'elle était serveur au café de la place principale.
- Je ne savais pas que tu avais une grande soeur.
- Je ne le savais pas non plus il y a deux mois.
Johanna fronça les sourcils, perdue, et Charlotte pouffa en buvant une gorgé d'eau. Louis échangea un regard avec Harry, et avant tout, il demanda :
- Avant de raconter toute l'histoire, est-ce que rentrer par effraction dans une mairie vaut une pinution ?
- Vous êtes rentrés dans une mairie par effraction ? répéta Johanna, les yeux écarquillés.
- Mais il est déjà puni, s'empresa d'intervenir Harry pour sauver Louis, même si c'était en racontant un mensonge. Il est déjà puni. On est punis tout les deux.
- Mouais, répondit Johanna en plisant les yeux , sachant parfaitement que Harry mantait.
Louis gloussa et, tout les deux, ils commencèrent à raconter toute l'histoire, celle qui avait commencé début juillet, lors de leur premier rendez-vous, parfois coupés par Charlotte qui rajoutait des détails inutiles.
Quand le serveur - Greg - revint, ils éclataient tous de rire à la suite d'une intervention de Charlotte. Louis sentit son regard s'attarder sur ses doigts entremêlés à ceux de Harry sur la table, puis sur son sourire alors qu'il posait son regard sur sa soeur avant de tourner la tête vers lui. Greg posa les plats sur la table, et annonça à Louis :
- Je t'ai ajouté dans le groupe, avec les autres. Et ce soir, après mon service, on fait une soirée chez moi, tu eux venir, si tu veux.
Louis le regarda quelques secondes, se demandant s'il regrettait de toujours l'avoir mis à l'écart. Peut-être qu'il se sentait coupable, et que si Louis allait à cette soirée, tout le monde allait être aimable avec lui, et il allait se sentir comme une part entière de leur groupe.
Mais il n'en n'avait clairement rien à foutre. Il était déjà à sa place dans un groupe.
Alors il sortit son téléphone de sa poche, et dans sa messagerie, la conversation de groupe était là. Avant, il aurait été ravi d'y être ajouté. Mais là, il l'ouvrit, et la quitta aussitôt. En entendant son téléphone biper, Greg le sortit de sa poche, et il lut la notification en fronçant les sourcils. Quand il releva les yeux et croisa le regard de Louis, celui-ci lui sourit, et il fit :
- Désolé, mais je n'ai pas envie d'y aller. J'ai quelque chose d'autre de plus important de prévu. Et si vous vouliez vraiment que je vienne à votre petite soiée merdique, vous auriez dû y penser avant d'agir comme si je n'existais pas.
Greg déglutit, et Louis baissa les yeux vers Harry, qui le regardait les sourcils légèrement froncés, un petit sourire aux lèvres, ne comprenant rien à ce que Louis racontait. Louis lui sourit, caressant sa main avec ses doigts, et il vit du coin de l'oeil Greg l'observer encore quelques secondes avant de tourner les talons pour servir une autre table. Alors qu'il s'éloignait, Louis glissa les yeux sur lui, en pensant à ce que Harry lui avait dit, alors qu'ils étaient tous les deux allongés dans l'eau dans une crique à l'écart de la plage.
Il lui avait dit que ses amis étaient idiots de ne pas voir à quel point il était une personne incroyable. Louis avait cru qu'il disait ça parce que Louis lui plaisait, mais en baissant les yeux sur son téléphone, ou s'affichait des messages de ses amis qui lui demandant si le voyage n'était pas trop fatiguant, ou encore sa taille de vêtements parce qu'ils avaient trouvé un short qui lui plairait, il sourit.
Il commençait à croire que Harry avait raison.
i'll find you in the dark, tony brundo
Le générique du film s'afficha à l'écran alors que Hey Stephen de Taylor Swift sortait des enceintes, et Louis se redressa en baillant. Ses pieds étaient engourdis sur la table en face du canapé où il était installé, et il les posa par terre et plia les genoux, qui étaient eux-aussi raides. Il bailla longuement, la main devant la bouche, et sa mère rit doucement en se levant pour mettre le saladier de pop corn presque vide sur le comptoir. Louis la regarda fermer les stores quelques instants, avant de tourner la tête à gauche, où Charlotte et Harry dormaient paisiblement. Le bas de Harry était autour des épaules de Lottie, qui avait sa tête sur son épaule. La seconde main de Harry était emmêlée dans les doigts de Louis, et Louis la reposa sur sa cuisse alors que sa mère revenait sur le canapé.
Johanna aussi pouffa en voyant Harry et Lottie endormis, et Louis posa sa tête contre son torse alors qu'elle entourait ses épaules avec son bras. Louis soupira, et il sourit légèrement alors que la tête de Harry tomba sur le côté. Louis se détacha de sa mère quelque seconde pour la lui remettre sur le dossier du canapé, et Johanna rit alors que Louis retournait contre elle.
- C'est un bon petit gars, commenta-t-elle.
Louis pouffa, et Johanna déposa un baiser sur son front avant de demander :
- Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?
- Chez papa, répondit Louis d'une voix à moitié endormie. Il donnait des cours de planche à voile à Harry, et il était là le jour où je suis arrivé. Enfin, il ne nous a pas rejoint tout de suite, parce qu'il a dû se battre avec la voile pour la plier. Papa ne s'en est pas encore rendu compte, elle est toujours en boule au fond du garage.
Johanna rit, et cligna des yeux, ses paupières commençant à être lourdes, ses yeux étaient rivés sur Harry et Charlotte, dont les visages étaient éclairés par la lumière bleutée de l'écran, sur lequel le générique du film qu'ils venaient de finir défilait encore.
- C'est lui qui m'a présenté à toute la bande, continua Louis en souriant en repensant à tout ça. A Niall, Levi, Océane, Théo, Lana, Liam et Zayn.
- Je suis très heureuse que tu sois tombé sur lui, fit Johanna en posant son menton sur la tête de Louis.
- Ouais, sourit le garçon. Moi aussi.
Parce que c'était vrai. Harry, ce n'état pas simplement la personne qui lui souriait quand il se réveillait. Sans lui, Louis aurait passé l'été enfermé dans sa chambre, et le pire, c'est qu'il n'aurait même regretté, parce qu'il n'aurait pas su ce qu'il manquait.
- On a un boulot, pour l'année prochaine, reprit Louis en levant la tête vers sa mère.
- Ah bon ? Pourquoi ? demanda Johanna, les sourcils froncés.
- On voudrait... On voudrait prendre un appartement, tout les deux, avec Harry, à la fin du lycée. On ne sait pas vraiment ce qu'on fera l'année prochaine, ni l'un ni l'autre, mais on est moins sûrs de ça. Alors on travaillera tout les deux l'année prochaine, dans un café, juste les samedi et deux soirs de semaine, toujours les mêmes, pour qu'on passe du temps ensemble , hors du boulot. Ça ne suffira pas à payer l'appart', mais à ce moment là, on fera les yeux doux à papa, toi et les parents de Harry pour payer ce qu'il manque.
Louis ponctua sa phrase d'un sourire angélique, et Johanna sourit doucement en lui caressant les cheveux. Pendant ces deux derniers jours, Harry et Louis en avaient beaucoup parlé, de cet appartement. Ils savaient que ce n'était pas pour tout de suite, qu'il faudrait travailler d'abord, mais ils avaient tellement hâte qu'ils n'arrivaient pas arrêter d'en parler. Ils ne l'étaient pas seulement à propos de ça, mais à propos de tout.
Louis avait adoré cet été, mais il devait se rendre à l'évidence, il était presque terminé. Ca l'effrayait un peu, de voir que le temps lui filait entre les doigts de cette façon, que dans moins d'une semaine, ses amis seraient repartis. Pendant les prochaines semaines, leurs soirées sur la plage allaient lui manquer, de même que tout les rires échangés alors qu'un film tournait en fond sonore. Cependant, il savait que tout n'allait pas se terminer pour autant. Ces conversations téléphoniques sans queue ni tête allaient toujours exister, même si les cours feraient sûrement interruption à l'intérieur. Les photos de ce que mangeait Niall, de Lana en train de dormir et de Théo en train de crier parce que Océane le coiffait, elles allaient encore exister. Louis ne se faisait pas trop de soucis.
Alors il pouvait se concentrer sur le après. La seconde qui précèderait celle où Niall, Levi, Théo et Océane monteraient dans le train. Il savait que ça n'allait pas être facile tout les jours. Les cours, le boulot, les devoirs, les contrôles. Mais il était tellement impatient que cela ne lui paraissait pas encore si horrible que ça. Il y aurait les cours, mais il y aurait Lana, qui allait sûrement être dans la même classe que lui car ils avaient pris les mêmes spécialités, qui ne cesserait de faire des dessins de ses camarades de classe pour les montrer à Louis afin qu'il leur donne une note. Il y aurait le boulot, mais il y aurait Gemma, que Louis embêterait en lui volant ses clients, et Harry, qui donneraient des coups de hanche à Louis à chaque fois qu'ils se croiseraient pour le faire rire. Il y aurait les devoirs, mais il y aurait Zayn, qui feraient des fleurs avec ses taillures de crayons sur le sol de la chambre de Harry ou de Louis. Il y aurait les contrôles, mais il y aurait Liam, pour faire des feuilles de révisions pleines de petits dessins à Louis, et des anti-sèches elles aussi pleines de petits dessins quand il n'arriverait pas à retenir ses cours.
Et puis ensuite, il y aurait un immense coup de stress en approche du diplome où tout le monde se réunirait chez Liam ou chez Zayn pour appeler Levi et Théo pour réviser, tandis que Niall et Océane se moqueraient d'eux, parce qu'ils l'avaient déjà eu, leur diplome, eux.
Et ensuite, tout recommençerait. Cet été, ces rires. Il y aura quelques petites choses qui auront changé, comme cet appartement, où encore le permi de conduire de quasiment tout le groupe.
Louis n'avait jamais été impatient à ce point. Il n'avait jamais vu la vie de cet angle. Ici, en Angleterre, il se contentait de supporter les cours pour ensuite espérer avoir un peu de tranquillité pour lire pendant quelques heures. L'année prochaine, il allait galérer. Il allait être épuisé, et il allait sûrement pleurer de nombreuses fois à cause de la pression, mais ça faisait parti du jeu. Il allait être accompagné de toutes ces personnes aux cernes immenses, et aux yeux un peu larmoyants parce qu'ils ne comprenaient pas une partie du programme.
Louis avait hâte de commncer à vivre. Parce qu'il lui semblait qu'il ne l'avait pas vraiment fait, en Angleterre. Il avait juste survécu comme il avait pu.
- Fais bien attention, d'accord ? demanda Johanna d'une voix plus basse, les yeux brillants. Et si jamais il y un problème, appelle-moi. Ou même s'il n'y a pas de problème. Appelle-moi quand même.
- Je le ferai, assura Louis. C'est promis.
Johanna sourit en entendant les mots de Louis, et il la serra contre lui, enfouissant son nez dans ses cheveux. Il savait que sa mère avait peur. Elle n'avait pas peur pour lui, parce que Louis savait qu'elle avait confiance en Harry, en Zayn, et en Anne et Desmond pour prendre soin de lui. Peut-être même en Mark. Elle avait simplement peur de ne pas être là. De ne pas être là, dans la vie de Louis. Et Louis aussi, avait peur. Il avait peur, parce qu'il ne serait pas là pour leurs anniversaires, pour fêter les bons bulletins de Charlotte, pour les soirées films et chocolats chauds en hiver.
Mais dans cette vie que Louis attendait avec impatience, il y aurait aussi ça. Les appels téléphoniques chaotiques où Charlotte essayerait de montrer son nouveau pyjama à Louis pendant que Johanna lui raconterait comme le chat du voisin avait ruiné ses plantes. Il y aurait ces photos de ces soirées films et chocolats chauds, et celles que Louis enverraient, celles de ses soirées films et chocolats chauds qu'il faisait avec ses amis. Il y aurait Johanna et Lottie en Italie, pour Noël, parce qu'elles venaient le fêter avec Louis. Et peut-être aussi avec Mark. Elles n'allaient plus être constamment aux côtés de Louis, et il allait falloir s'y habituer. Mais ce n'était pas pour ça qu'elles allaient sortir de la vie de Louis pour autant. Il faudrait beaucoup plus que quelques centaines de kilomètres pour pouvoir les séparer.
- Vous feriez mieux d'aller vous couchez, fit Johanna en se séparant de Louis. Vous avez une grosse journée, demain.
Louis acquiesça, et sa mère sourit en le voyant bailler. Puis elle déposa un baiser sur la joue, et se leva pour porter Lottie et la mettre au lit. Alors qu'elle disparaissait dans les escaliers, Harry relevait doucement la tête, ses paupières papillonnant. Louis pouffa en le regardant, et s'approcha pour passer son bras autour de ses épaules.
- Il faut vraiment qu'on vide ta chambre, demain ? grogna Harry d'une voix endormie, la tête sur l'épaule de Louis.
- Oui, c'est un peu pour ça qu'on est venus, rit Louis.
Harry sourit, mais il releva la tête, et demanda, les sourcils légèrement froncés :
- Ca ne va pas te faire bizarre ? De vider ta chambre.
Louis haussa les épaules.
- Un peu, je pense. Enfin, on ne va pas totalement la vider. On va juste prendre ce dont je me sers le plus.
- Je sais, mais... Ca ne va pas trop te manquer, tout ça ? Ta vie ici ?
Bien sûr, que ça allait manquer à Louis. L'Angleterre, cette maison, c'étaient tout ce qu'il avait toujours connu, alors forcément, ça allait lui manquer. Il voyait dans les yeux de Harry que celui-ci se demandait s'il n'allait pas regretter sa vie en Angleterre, une fois installé en Italie. Mais Louis était sûr. Sûr que c'était là-bas qu'il voulait faire sa vie. Ou du moins, commençer. Il pensait qu'un tas de facteurs l'avait ammené à cette refléxion, mais toutes ces choses, elle ne faisait que le réconforter dans son choix. Il n'y avait qu'une seule raison qui le poussait à rester en Italie, en vérité.
- Tu sais, commença-t-il, même si tout avait été différent, on serait quand même là pour vider ma chambre pour que je m'installe en Italie. Je l'aurais fait, dans tout les cas. Même si je détestais l'Italie, même si j'adorais l'Angleterre. Même si toutes les choses et les gens que j'aime étaient en Angleterre et pas en Italie. J'aurais quand même voulu rester à Alata. Parce que, peu importe si la vie en Angleterre est géniale ou non, peu importe si la vie en Italie est horrible ou non. Il y a deux vies, deux endroits. Un endroit où je me réveille seul, et un endroit où je me réveille avec toi. Peu importe les circonstences, je choisierais celle-ci. Celle où je me réveille à côté de toi. Elle sera toujours meilleure que toutes les autres.
Harry sourit, les joues légèrement rougies, et Louis lui rendit son sourire. Il avait beau se dire ce qu'il voulait, se mentir autant qu'il le voulait, la raison pour laquelle il restait était Harry. Il savait qu'il s'était dit que même s'il n'y avait eu que Zayn, il serait quand même restés. Mais il se rendait compte maintenant à quel point c'était faux. Que la seule raison qu'il le retenait en Italie, c'était ce garçon aux cheveux bouclées qui était incapable de tenir sur une planche à voile.
- Et si jamais ça change ? demanda Harry.
- Comment ça ?
- Si jamais l'endroit où tu peux te réveiller à côté de moi, ce n'était l'Italie.
- Je ne veux pas faire ma vie en Italie, Harry, répondit Louis en souriant légèrement. Je veux faire ma vie avec toi. Peu importe où.
Un grand, un immense sourire s'empara des lèvres de Harry, et il se redressa pour embrasser Louis, posant sa main sur sa joue. Louis sourit, et posa sa main sur celle de Harry en répondant à on baiser avec douceur.
En toute honnêteté, Louis se sentait un peu coupable. Coupable d'aimer tant ses amis sans pour autant que cela soit suffisant pour qu'il reste. S'il n'y avait eu qu'eux, il ne serait pas resté.
Et il savait maintenant, pourquoi il se sentait à présent bien mieux en Italie qu'en Angleterre. Pourquoi c'était l'endroit où il avait envie d'être. Son père lui avait toujours dit que c'était le paradis, mais Louis ne pensait pas que c'était vrai. Son père lui avait toujours dit que c'était leur chez eux, mais Louis ne pensait pas que c'était vrai. L'Italie, ce n'était pas chez lui. Chez lui, c'était ce garçon qui ne pouvait cesser de sourire comme un enfant alors que Louis l'embrassait. Ce garçon dont les boucles retombaient sur le front de Louis et dont les fossettes étaient si profondes que Louis pouvait les sentir contre ses joues. Chez lui, c'était ce garçon qui ne pouvait s'empêcher de couler Louis quand ils se baignaient ensemble, qui pouvait passer des heures à le regarder dormir. Chez lui, c'était ce garçon qui n'hésiterait pas une seconde pour venir à son secours.
En vérité, Louis ne s'installait pas en Italie parce que c'était son chez lui. Mais parce que son chez lui habitait en Italie. Et il était tellement désolé. Tellement désolé envers sa soeur, envers son père, envers ses parents, envers Zayn, envers tout ses amis. Désolé parce qu'ils ne parviendraient jamais à le faire rester.
Désolé, parce qu'il suivrait Harry jusqu'au bout du monde sans même poser de questions.
✰
Bonjour à toutes et à tous ! Comment allez-vous ?
J'espère que ce chapitre vous a plu. Il est très centré sur Louis et ses sentiments, qu'en avez vous pensé ?
La fin de cette histoire approche, et le dernier chapitre arrive la semaine prochaine. Je le redirai sûrement, mais merci du fond du coeur pour tout votre soutien, vos lectures, vos votes et vos commentaires <3
A la semaine prochaine pour la fin de LES PROMESSES et de l'été...
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