Chapitre 25

"i'd never let you fall and break your heart" - one direction

how many things, sabrina carpenter

Louis fronça les sourcils quand, après s'être tourné, un des rayons du soleil qui entrait dans la la chambre de Harry par la fenêtre illumina ses paupières. Il grogna, et sans ouvrir les yeux, il se tourna une nouvelle fois et attrapa le drap pour le remonter sur son corps. Il enfouit son nez dans l'oreiller, ses paupières déjà lourdes de sommeil sans même les avoir ouvertes, et soupira. Il ouvrit un œil quand il entendit Harry pouffer à côté de lui. 

Un sourire se dessina doucement sur les lèvres de Louis alors qu'il ouvrait lentement les yeux. Il les referma rapidement, aveuglé par la lumière, et Harry rit encore une fois. Louis lui donna un coup de poing dans les côtes, et Harry couina. Quand Louis réussit à ouvrir les yeux assez grand pour voir Harry, la peau du garçon était illuminée par le soleil, tellement que Louis n'était pas trop en colère contre lui pour l'avoir réveillé, si c'était pour lui offrir une vue pareille. Les cheveux de Harry était emmêlés autour de son visage, ses yeux verts devenaient presque transparents et il regardait Louis avait un léger sourire. Ses jambes étaient repliées et un livre était posé contre ses cuisses, alors qu'un paquet de cookies était posé entre lui et Louis. 

- Tu as un deuxième petit-ami pour t'apporter le petit déjeuner au lit ? demanda Louis en baillant. 

- J'ai deux petites jambes et un placard dans lequel voler des trucs, répondit Harry en souriant. 

Louis pouffa, et s'étira en prenant bien soin de mettre sa main devant le visage de Harry pour le faire râler, ce qui marcha. Il tourna la tête pour jeter un regard à la chambre de Harry qui était dans la même état que d'habitude, leurs vêtements de la veille jetés en boule au milieu en plus. Louis se mordit la lèvre en repensant à la soirée d'hier. Ses yeux glissèrent sur le réveil, et ils s'écarquillèrent en voyant qu'il était plus de midi. 

- Tu aurais dû me réveiller, fit Louis en se tournant vers Harry. 

Harry attrapa deux cookies dans la boite, en mit un entre les dents de Louis, qui pouffa, et mordit dans le sien avant de déclarer : 

- Non, parce que hier, j'ai dit qu'on passait les trois prochains jours au lit. Et puis je sais que tu n'as pas dormi de la nuit et que tu as veillé à ce que je me repose, alors tu avais besoin de dormir un peu. 

Louis ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais la referma en se rendant que Harry avait raison. Louis n'avait pas regardé l'heure en s'endormant mais, en même temps, il n'avait pas vraiment prévu de dormir. La veille, il avait serré Harry pendant qu'il pleurait, et quand il s'était calmé, il lui avait simplement caressé les cheveux et embrassé le front jusqu'à ce qu'il s'endorme. Il avait bougé quelque fois, avait ouvert les yeux alors qu'il était à demi-conscient, et Louis lui avait caressé la joue, et Harry s'était accroché à lui toute la nuit. 

- Tu es réveillé depuis combien de temps ? 

- Quasiment une heure, répondit le garçon en regardant Louis qui était allongé à côté de lui. D'ailleurs, j'avais oublié, mais mes parents reprennent le boulot aujourd'hui, alors on est tranquilles pour les deux dernières semaines. 

Il ponctua sa phrase d'un sourire exagéré, ce qui engendra celui de Louis, qui le regardait, sa tête sur son bras replié sur l'oreiller. Harry lui sourit encore quelques secondes, avant de mordre une seconde fois dans son cookie et de retourner à son livre. 

Louis ne savait pas vraiment comment agir face à cet état d'esprit. Hier, Harry avait pleuré pendant des heures. Des heures entières. Tellement qu'il avait mouillé les draps et le torse de Louis. Et là, il avait le sourire aux lèvres, comme si la soirée n'était rien. Comme si Gemma n'était pas partie en tournant les talons, en disparaissant en quelques secondes. La veille, c'était comme si le monde venait de s'écrouler et, maintenant, Harry agissait comme tout allait bien. Louis ne voulait pas qu'il fasse ça. Il ne voulait pas qu'il se convainque que ça allait si ça n'allait pas. Parce que même si c'était une qualité que Louis trouvait admirable, il savait tout les deux, et ils avaient tout les deux vu, hier, que lorsque ça explosait, ce n'était plaisant ni à voir, ni à vivre. 

Alors il tendit la main jusqu'à frôler les doigts de Harry, qui était sur le ventre du garçon. Harry tourna la tête vers Louis, les sourcils haussés, mais en croisant son regard, il les fronça et entrelaça ses doigts aux siens. 

- Est-ce que ça va ? demanda doucement Louis. 

Harry le regarda quelques secondes avant de soupirer. Il ferma son livre sans même mettre de marque page, prit la boite de cookies entre eux et les posa tout les deux derrière lui. Puis il s'allongea en face de Louis sans le toucher, et haussa les épaules. Louis pouffa, et reprit : 

- Je m'attendais à une analyse plus profonde, en fait. 

Harry gloussa, et il passa sa main dans les cheveux de Louis pour les écarter de son visage, avant de répondre : 

- Ça va. Pas aussi bien que d'habitude, mais beaucoup mieux qu'hier. 

- Ouais ?

Harry hocha la tête, et jeta un coup d'œil à son téléphone, avant de soupirer : 

- Gemma m'a envoyé un message, ce matin. Elle a dit qu'elle avait besoin de réfléchir. 

Louis hocha lui aussi la tête, et sourit doucement à Harry, mais celui-ci reprit : 

- C'est toi qui lui a dit de le faire ? 

- Elle m'a dit qu'elle avait besoin de réfléchir. Alors je lui ai demandé de t'envoyer un message pour que tu le saches. Je pensais que ça allait t'aider à ne pas tout négativiser. Et ça a marché, non ? 

- Pas vraiment, non, fit Harry. 

Louis fronça les sourcils, parce qu'appart le message de Gemma, il ne voyait pas ce qui aurait pu remonter le moral de Harry. 

- Alors pourquoi est-ce que ça va mieux ? 

- Premièrement, répondit Harry en souriant doucement, j'imagine que le truc qui m'a fait mal, c'est juste de voir que le truc sur lequel je me concentre depuis le début de l'été a échoué. Parce qu'en vérité, je ne connais pas Gemma si bien que ça. On l'a vu quoi, quatre ou cinq fois ? Je ne suis même pas sûr qu'elle va vraiment me manquer. C'est juste que j'ai mis tellement d'efforts, tellement d'espoirs là dedans que ça fait mal de tout voir se casser la gueule. 

Louis haussa les sourcils, impressionné. Harry avait pensé à tout ça pendant que lui était juste en train de pioncer. 

- Comment est-ce que tu fais, pour tout positiver ? 

- Parce qu'il y a un deuxièmement. Et c'est que te regarder dormir, ça m'a remonté le moral. 

Louis pouffa, et Harry l'attrapa par la taille pour le rapprocher de lui. Louis posa une main sur sa joue, et l'autre sur son torse, tout en demandant : 

- Tu es sûr que ça va aller ? 

- Oui, sourit Harry. Si tu me fais des câlins, ça ira. 

- En fait, c'est juste une excuse pour avoir des câlins, c'est ça ? fit Louis, les yeux plissés. 

- Comme si jamais besoin d'avoir une excuse pour que tu m'en fasses, répondit Harry en levant les yeux. 

Louis gloussa, et entoura les épaules de Harry de ses bras et enfouit son nez dans son cou. Il sentit Harry sourire contre sa tempe, et il couina quand Harry lui mordit l'oreille en riant. Louis se vengea en plantant ses ongles dans son épaule. 

- Qu'est-ce que tu lisais ? demanda Louis en s'écartant un peu pour pouvoir voir Harry. 

Le bouclé fronça les sourcils, et Louis désigna le livre posé sur le lit du menton. Harry tourna la tête vers le livre, qui était un livre de Louis. Il tourna la tête vers le garçon avec un léger sourire aux lèvres et annonça : 

- J'en sais rien. Je faisais genre je lisais pour que tu me trouves intelligent, mais ça fait une heure que je te regarde dormir. 

- Heureusement que tu es mignon, fit Louis en grimaçant, parce que ce serait flippant, sinon. 

Harry éclata de rire, et Louis le serra contre lui encore quelques instants avant de tendre le bras pour attraper son téléphone. Il envoya un message sur le groupe pour informer ses amis que Harry allait bien, et fronça les sourcils en voyant qu'il avait un message de son père. Il l'ouvrit, et son père lui rappelait juste qu'il avait besoin d'aide pour faire sa valise, et peut-être que Louis pourrait commencer à rapatrier ses affaires chez les Styles. 

Il soupira, et Harry, dont la tête était posé sur le torse de Louis et les doigts dessinaient des cercles sur son ventre : 

- Qu'est-ce qu'il se passe ? 

- Il faut que j'aille aider mon père pour sa valise. Et que je commence à ramener mes affaires ici. J'imagine que c'est mort, pour notre journée au lit. 

- Pas grave, répondit Harry. Je peux venir vous aider ? 

- Si tu veux, fit Louis en lançant son téléphone sur la table de chevet. Mais d'abord, il faut vraiment qu'on range ta chambre. Parce que si j'emmène mes affaires, on ne va même pas voir le parquet, avec tout ce bordel. 

Harry soupira, et Louis gloussa en passa sa main dans ses cheveux. Il regarda Harry dessiner des motifs pendant quelques secondes, jusqu'à ce que le garçon relève la tête et pose sa main sur la joue de Louis. Louis sourit, attrapa les hanches de Harry pour l'aider à se redresser et l'embrassa en soupirant. Le garçon approfondit leur baiser en glissant sa main dans la nuque de Louis, et Louis resserra ses bras autour de la taille de Harry pour l'approcher de lui. 

Harry fit descendre ses mains sur le torse de Louis en s'asseyant sur son bassin, et Louis pressa ses mains dans ses cheveux pour approfondir encore plus leur baiser. Harry pencha la tête pour tracer une lignée de baiser sur la mâchoire de Louis, puis dans son cou, avant de revenir à ses lèvres. Louis l'embrassa en caressant son dos, mais s'éloigna subitement pour lui dire : 

- Il faudra qu'on règle quelque chose, tout les deux. 

- Quoi ? demanda Harry en fronçant les sourcils. 

Louis lui sourit malicieusement, et attrapa les épaules de Harry pour les faire rouler sur le lit et se retrouver à califourchon. Harry étouffa un cri du surprise, mais pouffa alors que Louis se penchait sur lui pour l'embrasser en soufflant : 

- Ça. 

Harry étouffa un gémissent contre les lèvres de Louis en glissant sa main dans sa nuque, et Louis emmêla ses doigts dans ses cheveux. Harry entoura la taille de Louis avec une jambe tandis que le garçon souriait, et s'écarta pour dire avec un sourire en coin : 

- Je veux bien ranger la chambre, mais juste si on le fait sans vêtements. 

- Mais... fit Louis avant de soupirer, un air exaspéré mais amusé sur le visage. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, Styles ? 

- Me garder ? hasarda Harry avec une voix enfantine, comme si la dernière phrase qu'il avait prononcé n'avait jamais existé. 

- Ça me parait une bonne option, sourit Louis en se repenchant sur lui. 

Harry sourit aussi avant d'embrasser Louis, et de lui mordre la lèvre pour le faire râler. 



happier, marshmello and bastille

Quand Louis et Harry arrivèrent dans la chambre de Mark, ce dernier avait éparpillé des chemises sur le parquet et les fixait intensément. Louis échangea un regard amusé à Harry, et toqua à la porte en disant : 

- Tu essayes de les faire brûler par télépathie ? 

Mark releva la tête et sourit à Louis, amusé. Louis slaloma entre les chemises en sentant Harry le suivre, et il serra son père dans ses bras. Quand il s'écarta, il sauta sur le lit et regarda Harry prendre Mark dans ses bras à son tour, et il se mordit la lèvre pour ne pas sourire. Il n'avait pas encore l'habitude de voir Harry et son père ensemble, et son cœur se gonflait à chaque fois. 

- Et bah, commenta Harry en se détachant de Mark. C'est encore plus en bordel que ma chambre. Pour une fois. 

Louis leva les yeux au ciel, toujours debout. Il avait réussi à convaincre Harry de ranger sa chambre, mais ils y avaient passé trois heures, alors que la pièce n'était pas si grande que ça. Mais Harry n'arrivait pas vraiment à cesser d'embrasser Louis, et ils se chamaillaient pour savoir où ranger quoi et pour essayer d'optimiser l'armoire de Harry et laisser au moins une étagère de libre pour les vêtements de Louis, sachant que de toutes façon, il allait piocher dans ceux de Harry. 

- J'hésite entre celle-là, fit Mark, et celle-ci. 

Louis observa les deux chemises qu'il pointait du doigt, et il avait beau regarder attentivement, elles étaient exactement de la même couleur. Il passa ses doigts dans ses cheveux en soupirant : 

- C'est bien ce que je me disais. 

- Quoi ? 

- Tu es bien le père de Lottie. 

Harry sourit, amusé, et Louis le regarda discuter pendant de longues minutes pour aider Mark à choisir les chemises à emmener. Puis ils débarrassèrent le plancher de toutes les autres, et Louis sauta du lit pour les prendre des mains de Harry et le remettre une à une sur des cintres avant de les ranger dans l'armoire de son père. 

- Bon, où est-ce qu'on en est ? demanda-t-il alors que Harry cherchait des yeux une valise en entendant Mark dire qu'il l'avait perdue. Tu as commencé à mettre des vêtements de côté ? 

- Les deux qu'on vient de choisir. 

- C'est tout ?

- C'est tout, confirma Mark. 

Louis croisa son regard, et sourit, amusé par l'attitude de son père. Avant, cela l'aurait énervé, de voir que son père était incapable de faire une valise seul, et Louis allait sûrement devoir tout faire tout seul. Mais ils avaient un deal. Mark devait faire des efforts, mais Louis devait en faire aussi. Et Mark était comme ça, il n'arrivait pas à prendre des décisions. Il ne pouvait rien y faire, et Louis non plus, alors il prenait sur lui. Et puis, il savait que son père aussi allait faire des efforts pour l'aider, et qu'il y avait Harry. 

- Là ! intervint soudain le garçon. 

Louis mit le dernier cintre sur la tringle de l'armoire avant de se tourner vers Harry. Le garçon désigna quelque chose du menton au dessus de l'armoire, et quand Louis s'éloigna de quelques pas, il vit une valise bleue au dessus de celle-ci, sûrement celle que son père avait perdu. Harry se percha sur la pointe des pieds et tendit la main, mais l'armoire était trop haute, même pour lui, et il n'arriva pas atteindre la valise. 

- Louis ? 

- Mmh ? fit le garçon qui était en train de regarder les triceps du garçon se contracter alors qu'il levait les bras. 

- Tu m'aides ? 

Louis baisa les yeux jusqu'à croiser celui de Harry, et tourna la tête pour sortir de ses pensées tout en entendant son père glousser discrètement. Il lui lança un regard amusé, et s'approcha d'Harry, qui se baissa. Il posa ses mains sur ses épaules, puis sauta sur son dos avant que le garçon ne se relève. Il tendit les bras, et ses doigts effleurèrent le tissu de la valise. 

- Un peu plus haut et je l'ai, fit-il à Harry. 

- Ok, fais attention. 

Louis s'accrocha à l'armoire alors que Harry l'ajustait plus haut sur son dos, et que Mark commentait : 

- Vous êtes quand même un sacré numéro, tout les deux. 

- Un sacré numéro qui va te chopper ta valise, hein, grogna Louis en tendant le bras. 

Il sentit Harry se mettre sur la pointe des pieds, et il réussi à attraper la anse de la valise. 

- Je l'ai ! s'exclama-t-il. 

- Ouais ! crièrent Mark et Harry en même temps. 

Louis sourit, amusé. Harry recula doucement pour que Louis puisse tirer la valise et la lâcher par terre avant de sauter de son dos pour atterrir sur le sol. Une fois cela fait, Louis lui présenta sa main, et Harry tapa dedans en riant. Louis remit une boucle derrière son oreille, et Harry en profita pour sourire et embrasser sa joue, avant de le contourner. Mark était accroupi devant la valise, et posait ses chemises à l'intérieur. 

- Bon, commença Harry. L'important, c'est de savoir à quelle fréquence vous aurez accès à la laverie. 

- Ça doit être... commença Mark. 

- Attends, tu viens de le vouvoyer ? demanda Louis. 

- Je l'ai toujours vouvoyé, répondit Harry avec un léger sourire. 

- Waw, commenta Louis. Tu ne prends pas un coup de vieux à chaque fois qu'il te parle ? ajouta-t-il à son père en chuchotant. 

- Si, répondit Mark de la même façon. 

Louis pouffa, et Mark lui donna un coup dans les cotes en souriant, avant de reprendre : 

- Ça doit être marqué dans la brochure du centre. Regarde dans ma table de chevet. 

Louis hocha la tête et s'accroupi en face de la table de chevet de son père alors que Harry l'aidait à choisir des pantalons dans l'immense pile qu'il avait. 

- Toutes les semaines, fit Louis après avoir lu la brochure. 

Ils mirent longtemps à faire la valise de Mark, mais il apparu rapidement à Louis qu'il était inutile, parce que son père et Harry s'en sortaient très bien tout les deux. Et en plus, il préférait ne pas intervenir, aimant bien trop les voir tout les deux. Alors après les avoir prévenus, il se rendit dans sa chambre pour commencer à emballer ses affaires. Il sortit sa valise de dessous son bureau, et soupira en l'ouvrant sur son lit. 

Louis s'assit devant son armoire, se rendant qu'il était incapable de sortir ne serait-ce qu'une seule chemise de celle-ci. Il soupira, et s'allongea sur le tapis beige auquel il n'avait jamais vraiment attention. Il n'avait vécu dans cette chambre qu'un mois et demi, mais il y avait un gout étrange dans sa bouche en pensant qu'il allait devoir la quitter. Pourtant, elle ne ressemblait pas à sa chambre, en Angleterre, où il se sentait bien. Il n'y avait rien d'accroché au mur, un lit en bois qui grinçait, une énorme armoire en bois, un bureau vintage et une bibliothèque dont la moitié des étagères étaient occupées par de vieux livres appartenant à son père. Un tapis qui sentait le renfermé, une petite fenêtre avec un store qui ne marchait qu'à moitié, et une lampe qui sentait le brûlé quand on l'allumait trop longtemps. 

Mais pourtant. Pourtant, ce lit, c'était celui où Zayn et Lottie avaient sauté une centaine de fois pour réveiller Louis, où il s'était endormi de nombreuses fois avec Harry, dont la première, et où ils avaient l'amour. Cette énorme armoire, c'était celle que Zayn avait vidée pour trouver une tenue à Louis pour son premier rendez-vous avez Harry. Ce tapis, c'était celui sur lequel Louis s'asseyait pendant ces longues soirées où il échangeait des messages qui ne disaient pas grand chose d'intéressant avec ses amis pendant tellement longtemps qu'il s'était quelques fois endormi dessus. Cette fenêtre, c'était par celle-ci qu'il s'était penché quand Harry s'était pointé sur le trottoir d'en face comme dans un mauvais remake de Roméo et Juliette. 

Louis s'était beaucoup caché dans cette chambre mais, sans qu'il ne s'en aperçoive vraiment, des souvenirs s'étaient créés un peu partout, et maintenant qu'il devait s'en aller, il avait une boule dans la gorge. Pourtant, il n'allait pas loin, juste dans la chambre de Harry, à quelques rues de celle-ci. La chambre de Harry, qui était bien plus lumineuse, bien plus heureuse, où il avait bien plus sourit et rit. 

- Louis ? Tout va bien ? 

Louis se releva, et tourna la tête vers la porte, où son père se trouvait. Il lui sourit d'un sourire qu'il voulait rassurant, et baissa la tête pour jouer distraitement avec le tapis alors que Mark entrait dans la pièce. Il le sentit s'asseoir à côté de lui, et il releva la tête quand il demanda : 

- C'est dur de faire ses cartons, n'est-ce pas ? 

Louis haussa les épaules et jetant un coup d'œil à son armoire encore remplie. 

- Je ne sais pas pourquoi, répondit-il en regardant à nouveau son père. Je ne pensais pas tant aimer cette cette chambre que ça, mais au final... J'en sais rien. Peut-être que je ne l'aime toujours pas, mais j'ai du mal à en partir. 

- Tu sais que tu pourras revenir ? fit Mark en souriant. Rien ne t'empêche de revenir pour un après-midi, ou même pour dormir. Je ne serai simplement plus là, c'est tout. 

Louis ouvrit la bouche, mais la referma en fronçant les sourcils. Il n'y avait pas seulement cette chambre qui renfermait des souvenirs. Il y avait cette cuisine, où il avait rit avec son père et sa sœur. Ce canapé, où ils avaient longuement discuté. Il y avait cette crique, où il avait regardé son père et Harry faire de la planche à voile. La chambre de son père où il avait regardé, il y a quelques minutes, Mark et Harry rire. 

- Tu vas me manquer, répondit finalement en relevant la tête vers son père. 

- Vraiment ? demanda Mark en haussant les sourcils. 

- Bien sûr, sourit Louis. Pourquoi est-ce que je ne le ferai pas ? 

- Parce que je n'ai pas toujours le meilleur père pour toi. 

- Tu es toujours mon père. Et mon papa va me manquer jusqu'en Novembre. 

Louis sourit à son père, et il le lui rendit. C'était vrai. L'Italie, c'était quelque chose. Quelque chose de génial. Mais quelque chose qu'il n'avait jamais expérimenté sans son père. A la fin de l'été, il allait perdre beaucoup de points de repère. Océane, Théo, Niall et Levi allaient partir, il allait habiter chez les Styles, et il ne reverrait pas son père avant début Novembre, comme le spécifiait le programme du centre de désintoxication. Durant l'été, son père avait été une source d'inquiétude, de stress, et de colère. Mais c'était pour lui qu'il était venu, à l'origine. Il savait à l'avance que cet été n'allait pas bien se passer. Quand il été arrivé devant la maison, il s'était demandé en combien de temps son père et lui allaient mettre pour faire de cet endroit un véritable enfer. Ils l'avaient fait, mais ensuite, ils avaient tout fait pour refaire de cette maison un endroit où ils se sentaient tout les deux bien. Ils le faisaient encore. Et cette maison était un endroit où Louis se sentait bien quand son père était là. 

- Mais c'est pour quelque chose de bien que je m'en vais, reprit Mark en glissant un bras autour des épaules de Louis. Alors ce n'est pas si triste que ça. C'est toi qui voulait ça. C'est toi qui voulait que je me soigne et j'aille mieux. Et je l'ai promis. Je vais essayer. 

- Est-ce que... commença Louis avant de froncer les sourcils en cherchant ses mots. Je veux que tu le fasses pour toi. Tout ça. Je ne veux pas que tu essayes d'aller mieux pour moi. Je veux que tu le fasses pour toi. Parce que c'est important pour moi, mais j'aimerais que ça le soit encore plus pour toi. 

Mark regarda Louis un instant, avant de sourire, et demander : 

- Depuis quand est-ce que tu es passé du petit garçon qui s'extasiait sur les photos de l'Italie à un garçon si intelligent et réfléchi ? 

Louis pouffa et haussa les épaules, avant de poser sa tête sur l'épaule de son père. 

- Je lis des livres, répondit-il simplement. 

- Alors j'en lirai en cure si je peux devenir comme toi. 

Louis pouffa et donna un coup de coude dans le ventre de son père, qui protesta en riant. Puis il resserra son étreinte autour des épaules de Louis, en lui répondait : 

- J'essayerai de faire ça pour moi. 

Louis sourit en se rendant compte que cette fois, le simple fait que son père essaye était suffisant, parce que ça ne l'avait pas toujours été. Pendant l'été, il avait souhaité que son père soit le père parfait de nombreuses fois, mais il se rendait compte maintenant que son père n'était pas très différent de lui. Il était juste humain, et il faisait des erreurs, parfois il allait trop vite, parfois trop lentement, et parfois il fermait les yeux sur des choses que Louis aurait préféré qu'il voit. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir, ce n'était pas sa faute. Louis avait fait les mêmes choses. 

- Louis, est-ce que... retentit la voix de Harry dans le couloir. Oh, désolé, s'interrompit-il en arrivant dans la chambre de Louis. Je ne voulais pas déranger, je vais...

- Viens faire un câlin, toi, fit Louis d'une voix presque endormie en levant son bras libre. 

Harry pouffa, et s'assit à côté de Louis. Le garçon le serra contre lui, et Harry posa sa tête sur sa clavicule en entourant sa taille de son bras. Louis soupira, et ferma les yeux, essayant tant bien que mal d'arrêter le temps. Il aurait pu rester là longtemps, avec les deux personnes avec qui il pourrait passer la fin de sa vie. Dernièrement, elles étaient les principales raisons de son sourire, et il ne voulait jamais qu'elles s'éloignent de lui. 

- Il va falloir s'y mettre, soupira-t-il en ouvrant les yeux. 

- Ouais, fit Harry de la même façon. 

- Et bien vous savez quoi ? intervint Mark en s'éloignant de Louis. Débrouillez-vous, je vais me faire un thé glacé et vous m'appelez si vous avez besoin de moi. On verra si je monte. 

- C'est trop aimable, railla Louis. 

Mark lui fit un clin d'œil et se leva avant de sortir de la pièce. Louis lui suivit des yeux en enfouissant distraitement sa main dans les cheveux de Harry. Il soupira, et Harry se redressa pour serrer Louis contre lui. 

- Il va me manquer, commenta Louis, les yeux encore fixés sur la porte entre-ouverte. 

- Je sais, répondit Harry contre sa tempe avant de l'embrasser. 

Louis sourit, et posa sa main sur le bras de Harry pour caresser sa peau. Il l'écouta respirer contre ses cheveux quelques instants, jusqu'à ce qu'Harry commente : 

- C'est moche, ça. 

Louis tourna la tête pour le voir désigner un t-shirt, et lui donna un coup d'épaule en répondant : 

- Va te faire foutre. 

Harry gloussa, et réattira Louis contre lui alors que le garçon souriait. 

- Je suis fier de toi, murmura Harry dans les cheveux de Louis. 

- Pourquoi ? demanda Louis en s'écartant de lui juste assez pour le regarder. 

- Parce que tu fais des efforts avec ton père. Tu acceptes des choses que tu n'acceptais pas avant. Rien que le fait qu'il ne nous aide pas pour ta chambre t'aurais énervé, il y a un mois. 

- Et toi, tu te souviens de ce que tu m'as dit ? demanda Louis avec un sourire aux lèvres. 

- Quand ça ? 

- Après la semi conversation que j'ai eu avec mon père, la veille de notre journée à Naples avec les garçons. Tu m'as dit que tu croyais en moi, et que j'allais réussir à régler tout ça. Même moi je ne croyais pas en moi, mais j'ai quand même réussi. Et c'est un peu grâce à toi. 

- Tu vois, répondit Harry avec un sourire en coin. Tu devrais peut-être te faire confiance plus souvent. 

- Je t'aime, fit brusquement Louis en souriant. Ce n'était peut-être pas ce qu'il fallait répondre, mais...

- C'était précisément ce qu'il fallait répondre, le coupa Harry. 

Louis gloussa, et glissa sa main sur la joue de Harry pour attirer ses lèvres contre les siennes. Ils sourirent contre les lèvres de l'autre, et alors que Harry couina parce que Louis lui pinçait les côtes, il était persuadé que parmi tout les points de repères qu'il allait perdre à la fin de cet été, il n'y aurait pas Harry. Il n'y aurait jamais Harry dans les points de repère qu'il perdrait. 





home, gabrielle alpine

Harry pouffa en voyant Louis revenir dans la chambre en soupirant. Le garçon s'assit sur le lit à côté de lui, et lâcha : 

- Il faut encore faire sa trousse de toilette. Alors qu'il aurait pu la faire pendant qu'on vidait l'armoire. 

Harry sourit, amusé, devant l'expression de Louis. Ils venaient de passer la dernière heure et demi à vider l'armoire de Louis, et ils avaient remplis la valise du garçon. A présent, il était presque dix-sept heures, et cela faisait presque trois heures qu'ils étaient chez Mark. Et Harry avait beau l'adorer et aimer rire avec lui, il n'avait pas envie de faire grand chose d'autre que de rentrer chez lui et s'allonger dans son jardin pour se reposer. 

L'air de rien, il n'avait pas beaucoup dormi, la nuit dernière. Louis pensait qu'il s'était endormi contre lui, mais Harry avait simplement cessé de pleurer et de bouger. Il n'était pas parvenu à s'assoupir, alors il était simplement resté contre Louis en caressant distraitement sa peau alors que lui dormait. Quand Harry s'était enfin endormi, il n'avait pas fallu longtemps, pas plus de quelques heures, pour que le soleil le réveille. Il n'avait pas menti à Louis, ce matin ; il n'était pas fatigué. Quelques heures de sommeil lui paraissait suffisant à neuf heures du matin, mais maintenant, c'est à peine si ses paupières ne se fermaient pas toutes seules. 

Et Harry sourit quand Louis posa une main sur son bras en fronçant les sourcil. Parce qu'il faisait toujours cette chose où il le comprenait sans que le bouclé n'ait besoin de parler. 

- Rentre, Harry, tu es épuisé. 

- Ça va, je peux t'attendre, répondit Harry en souriant. 

Louis le regarda quelques secondes, et Harry pouffa en baissant les yeux, sachant très bien que s'il restait là à attendre Louis, il allait s'endormir sur son lit. Et ils avaient dit à ses parents qu'ils dormaient chez Harry ce soir, et qu'ils seraient à la maison quand ils rentreraient pour qu'ils aillent à la plage tous ensemble. 

- Tu veux que je prenne la valise ? Ça te fera moins de choses à ramener. 

Louis hocha la tête en souriant pour le remercier, et Harry commença à se lever. Mais Louis le retint en lui attrapant le poignet, et il retomba sur le lit à côté de lui avec les sourcils froncés. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? 

- Est-ce que ça va ? 

- Ça va, Louis, répondit Harry en attrapant ses main. Ça pourrait aller un peu mieux, mais ça va. 

- C'est vrai ? 

- Je te le dirai si ça n'allait pas. 

Louis hocha la tête, et Harry lui sourit. Il détestait que Louis se fasse du soucis pour lui et, en même temps, il adorait ça. Il détestait voir cette expression préoccupée sur son visage, mais il ne pouvait s'empêcher de sourire en le voyant faire attention à lui. Et il se demandait si son cœur allait à bondir dans sa poitrine encore longtemps, où s'il n'allait jamais s'habituer à ça. 

- Je t'envoi un message quand je pars, fit Louis. S'il me délivre un jour. 

Harry pouffa, et il se pencha pour embrasser doucement Louis. Louis sourit contre ses lèvres en dessinant du bout des doigts sa mâchoire, traçant des frissons sur la peau de Harry. Le bouclé soupira en posant sa main sur l'épaule de Louis, et pouffa quand le garçon ramena ses boucles sur leurs fronts. Et quelque chose lui creva les yeux, à cet instant. 

Harry ne savait pas comment il aurait fait si Louis devait repartir en Angleterre à la fin de l'été. C'était étrange de se rendre compte que ce qui était son quotidien il y a à peine deux mois était à présent insupportable à ses yeux. Il aurait trouvé ça effrayant quelques semaines plus tôt mais maintenant, cela le faisait sourire tellement fort que Louis se moquerait sûrement de lui.

Mark appela Louis, et le garçon soupira en se séparant de Harry. Harry pouffa en regardant son expression, et remit une mèche de cheveux derrière son oreille, et chuchota : 

- Courage, ça prendra trente minutes au maximum. 

- Avec lui ? Trente minutes est bien moins que le minimum. 

- Appelle-moi si tu as besoin de moi, alors. 

- Oui, répondit Louis en souriant et en roulant des yeux. Allez, vas-t-en maintenant. Tu es censé te reposer. 

Harry sourit, et déposa un baiser sur la joue de Louis avant d'attraper la valise et de sortir de la pièce. Il passa la tête par la porte de la salle de bain pour souhaiter une bonne fin de journée à Mark, et descendit les escaliers, vola une pomme dans le panier de fruits, sachant que c'étaient les préférés de Louis, et sortit de la maison en trainant la valise derrière lui. 

Quand son téléphone vibra, Harry le sortit, pour voir que c'était simplement sa mère qui le prévenait qu'elle terminerait le boulot un petit quart d'heure plus tôt. Il lui répondit rapidement et, avant que ses yeux ne glissent sur le message que Gemma avait laissé ce matin, juste en dessous de la conversation avec sa mère. Harry rangea son téléphone dans la poche de son short, mais cela n'empêcha pas les pensées d'envahir son cerveau. 

Il n'y avait pas pensé de la journée. Il n'avait pas pensé à Gemma de la journée, et il n'avait pas menti à Louis ; ça allait. Vraiment. Ce matin, alors qu'il écoutait son petit-ami respirer paisiblement contre son bras, que Louis avait agrippé, il avait réfléchi. Il avait relativisé. Il avait presque honte en pensant à quel point il avait pleuré, la veille. Même s'il savait que tout le monde avait compris que quelque chose s'était écroulé. 

Quelque chose s'était écroulé, et tout le monde savait que si Gemma ne voulait pas entendre ce que Harry voulait lui dire, si elle partait, cela allait se passer. Harry le premier. Mais ce qui s'est écroulé n'est pas ce à quoi il pensait. En vérité, il ne connaissait pas Gemma si bien que ça. Il ne connaissait pas toutes les choses qu'il aurait aimé savoir. Quelle était sa couleur préférée, à quelle heure elle se levait le matin, la blague qui la faisait le plus rire, à quoi elle ressemblait quand elle se baignait et que ses cheveux collaient à son visage. Alors non, il n'était même pas sûr que Gemma allait vraiment lui manquer. 

C'était juste que c'était sur ça qu'il s'était concentré depuis le début de l'été. Depuis ce jour où il avait trouvé cette photo dans la commode de ses parents, Harry n'avait pensé presque qu'à ça. Les trois choses les plus importantes qui avaient été dans son esprit avaient été Louis, Lana, et ensuite Gemma. Et il avait pris du plaisir en menant cette petite enquête. Il avait regardé Louis grimper par la fenêtre d'une mairie, se faire passer pour le petit-ami de Gemma puis ensuite bafouiller pour faire redescendre le stress, faire des hypothèses totalement impossibles pour le faire rire, jouer avec ses cheveux en réfléchissant à la prochaine étape pour recueillir des informations. Il avait rit pendant des heures avec Liam en épluchant les avis de recherche et toutes les informations qu'ils pouvaient trouver sur Internet. Il voulait essayer de rester les pieds sur terre, de ne pas se faire trop d'espoirs. Mais il s'était fait emporté par la positivité de ses amis. 

Et ce n'était rien de plus que ses espoirs qui s'étaient brisés, hier, alors que Gemma tournait les talons. Ce n'était pas ça qui faisait mal. C'était toutes ces images que Harry s'était fait dans sa tête, où il vivait avec Gemma à ses côtés. Quand elles s'étaient fissurées, il avait ressenti la douleur dans ses veines, et même s'il aurait pu souffrir plus, cela faisait mal. Cela faisait mal de voir que la vie qu'il s'était créé dans sa tête n'existerait jamais. 

Mais Harry ne se faisait pas de soucis. Il n'était pas le genre de personne qui pouvait souffrir longtemps, avec tout les gens qui l'entouraient et qui le faisaient sourire tout les jours. Il fallait juste du temps pour que les fissures se rebouchent, et il irait mieux. Il n'aurait plus ce désagréable gout dans la bouche dès qu'il pensait à Gemma. 

Harry ne pensait pas que ce gout deviendrait douloureux quand il verrait Gemma. Mais quand il croisa son regard, alors qu'elle était adossé contre sa maison, il dut se reprendre à deux fois avant de déglutir. Et la vérité ? Il n'était même pas heureux de la voir. C'était son choix si elle ne voulait plus entendre parler de lui. Il ne lui en voulait pas. C'étaient juste que ça faisait mal de la voir tout en sachant qu'elle avait tourné les talons sans se retourner, la dernière fois qu'ils s'étaient vu. 

- Salut, fit Gemma alors que Harry s'approchait. 

- Salut, répondit le garçon sans la regarder, en sortant les clefs de sa poche. 

Il savait qu'elle voulait discuter, ça se voyait dans ses yeux. Harry était juste lassé. Si c'était pour lui dire plus gentiment d'aller se faire foutre et que ce qu'il avait fait la faisait flipper, elle pouvait partir maintenant. Mais il n'eut pas la force de se retourner pour lui cracher ça, alors il répondit positivement quand elle demanda si elle pouvait entrer. 

Le cœur de Harry se pinça légèrement en voyant Gemma poser ses yeux partout autour d'elle. Il pensait simplement que dans une vie qui n'existait que dans sa tête, Gemma aurait pu grandir ici. Il n'était pas en colère contre ses parents pour avoir éloigné sa grande sœur de cet endroit. Il y pensait juste, c'était tout. 

Harry entendit Gemma le suivre dans les escaliers alors qu'il tirait la valise de Louis à l'étage. Il ouvrit la porte de sa chambre en y mettant un coup de pied, et entreprit d'ouvrir la valise sur le lit et d'ouvrir son armoire pour pousser un peu plus ses vêtements afin de faire de la place. Gemma était restée au milieu de la chambre, et commenta : 

- Sympa, ta chambre. 

- Ouais, répondit simplement Harry en sortant les t-shirts de Louis de la valise. 

Une vague de chaleur traversa sa poitrine quand il posa les t-shirts de Louis à côté des siens. Cela faisait déjà pas mal de temps que des vêtements appartenant au garçon trainaient dans sa chambre, et il était conscient que cette situation, où ils habiteraient sous la même toit, était juste temporaire, et que Louis retournerait chez son père. Mais voir leurs affaires côte à côte, penser au fait qu'ils se réveilleraient tout les deux dans la même pièce, et s'endormirait tout les deux dans ce même endroit faisait sourire Harry. Cela faisait grandir le sentiment que, oui, il voulait vivre avec Louis, peu importe si c'était dans un appartement minable au fin fond de Naples. Il voulait juste installer les décorations de Noël en plastique avec lui, et ranger sa brosse à dent à côté de la sienne, même si c'était dans une salle de bain trop petite pour qu'ils puissent y rentrer tout les deux. 

Harry se mordit la lèvre en repliant un des t-shirt de Louis, mais la voix de Gemma le coupa dans sa rêverie. 

- C'est les vêtements de Louis ?

- Mmh mh. 

- Pourquoi ? 

- Parce qu'il les a acheté, répondit Harry en reprenant une pile de vêtements dans la valise de Louis. 

- Harry, soupira Gemma. 

- Quoi ? demanda brusquement Harry en tournant la tête vers Gemma. 

- Pourquoi est-ce que tu ramènes ses affaires ici ?

- Parce qu'il va habiter ici. D'autres questions ? Moi, j'en ai pleins. 

Harry releva la tête après avoir posé les vêtements de Louis sur une étagère. Il croisa le regard de Gemma, qui était en tous points semblable au sien, et elle se mordit la joue. Harry soupira, attrapa un bandana qui trainait sur son bureau pour l'attacher dans ses cheveux avant de s'adosser à l'armoire derrière lui. 

- Qu'est-ce que tu veux, Gemma ? demanda-t-il en regardant la jeune fille. Me dire que tu as encore besoin de temps pour réfléchir ? Parce que j'ai déjà eu ton message. 

Ok, Harry avait dit qu'il ne lui en voulait, mais c'était peut-être faux. Il lui en voulait de ne pas avoir compris, et d'être partie comme ça. 

- Je veux te dire que j'ai réfléchi. 

- Oh, répondit Harry en haussant les sourcils d'un air exagéré. Je suis heureux pour toi. 

- Harry...

- Quoi ? 

- Arrête d'agir comme ça. De jouer un personnage. 

- Quel personnage ? demanda Harry avec un sourire narquois aux lèvres. Ce n'est pas un personnage, c'est moi. Tu ne me connais pas c'est tout. 

- J'aimerais, pourtant. 

Harry rit nerveusement en passant une main dans ses cheveux. 

- Soyons honnêtes, parce que je n'ai pas toute la soirée devant moi. Pourquoi tu es là ? 

- Pour discuter. 

Harry regarda Gemma quelques secondes. Ses doigts s'emmêlaient distraitement dans le cordon de son short, et elle remettait constamment ses cheveux derrière ses oreilles. Elle avait le même tic que lui, celui qu'était se mordre la lèvre inférieure. Harry soupira. Oui, il avait envie d'entendre ce qu'elle avait à dire. Il ne voulait pas que ça l'enfonce encore plus. 

Harry se laissa glisser contre son armoire pour s'asseoir sur le sol sans quitter Gemma des yeux. La jeune fille haussa les sourcils, mais Harry ne répondit pas, alors elle prit ça pour une invitation à parler. 

- Je savais que j'étais adoptée. Ça n'a jamais été un secret entre moi et mes parents, commença Gemma. Je l'ai toujours su, et je n'ai jamais vraiment cherché à savoir d'où je venais, ni qui étaient mes parents.

- Pourquoi ? ne put s'empêcher de demander Harry.

Gemma haussa les épaules, et elle lissa le drap du lit de Harry avant de s'y asseoir.

- J'imagine que Liam a dû t'en parler. Mes parents sont mes parents, c'est aussi simple que ça. Je n'en veux pas vraiment à mes géniteurs, parce que je ne connais pas les raisons qui les ont poussé à m'abandonner, mais ce n'est pas parce qu'on partage le même sang qu'ils ont forcément une place dans ma vie.

Harry savait qu'il ne devrait pas, mais il se prit tout de même une claque. Lui, il voulait trouver Sofia, encore plus depuis qu'il avait fait la connaissance de Gemma. Parce que l'air de rien, il aimerait beaucoup qu'elle soit sa sœur. Mais ce que disait Gemma n'était pas faux non plus. Ils n'étaient rien l'un pour l'autre. Ils faisaient peut-être partis de la même famille, partageaient les mêmes gènes, mais ça s'arrêtait là. Ils ne se connaissaient pas. Ils n'avaient pas grandi ensemble, n'avaient pas fait toutes ces choses que les frères et sœurs font. Que Louis et Lottie ou Océane et Théo ont fait et font encore. Et à tout moment, Gemma pouvait dire qu'elle n'en n'avait rien à faire, qu'ils puissent être de la même famille.

- Mais comme l'a dit Louis hier, reprit Gemma en croisant le regard de Harry, je pense que vous avez oublié un détail dans votre petite enquête.

- Quoi ? demanda Harry, ses doigts jouant distraitement avec les cordons de son short.

- Le fait que je ne suis pas aussi idiote que j'en ai l'air.

Harry fronça les sourcils, ne comprenant pas ce que Gemma voulait dire. La jeune fille pouffa en voyant son expression, et remit distraitement une mèche de cheveux derrière son oreille comme Harry le faisait souvent, et réfléchit quelques secondes à ses mots avant de reprendre :

- Ta théorie n'était pas très poussée, et elle s'appuyait simplement sur le fait qu'on se ressemble. Ce qui crève les yeux, et donc ça a crevé mes yeux, à moi aussi. Et ma théorie à moi, elle s'appuyait aussi sur ça. Même si je ne me suis pas débrouillée pour avoir ton nom de famille.

Harry cligna des yeux pour assimiler les propos de Gemma, et il se rendit compte qu'il n'avait pensé à ça. Au fait que Gemma aussi se doute de quelque chose. Mais après tout, elle avait raison, sa théorie n'était pas basée sur grand chose. En tout cas, elle était basée sur quelque chose dont Gemma pouvait facilement se rendre compte.

Puis Harry croisa le regard de Gemma, et cligna des yeux une nouvelle fois, avant de les écarquiller. Gemma venait de dire qu'elle aussi, elle se doutait de quelque chose. Que depuis le début, et même peut-être bien avant, elle savait qu'il y avait une possibilité qu'ils soient frère et sœur. Gemma pouffa devant l'expression de Harry, dont la bouche était légèrement entrouverte, et elle termina :

- Vu que tu n'es pas le plus perspicace, tout ça, ça voulait dire que je suis d'accord pour faire des tests ADN.

Cette fois-ci, le cerveau de Harry ne mit pas autant de temps pour comprendre les propos de Gemma, et haussa les sourcils. Gemma sourit, amusée, et Harry demanda, comme si c'était nécessaire :

- C'est vrai ?

- Oui, répondit Gemma, son sourire se transformant en gloussement. Et je voulais aussi m'excuser pour hier soir. Ce n'était vraiment pas cool de ma part, et...

Harry ne prit même pas la peine d'écouter le reste de la phrase de Gemma, et il sauta sur ses pied pour la prendre dans ses bras. Enfin, il la prit dans se bras à sa façon, tout cela mélangé avec beaucoup de joie, d'euphorie, et d'excitation. C'est-à-dire qu'il se jeta sur elle en riant, avec tellement d'élan que Gemma retomba sur le matelas avec un léger cri de surprise. Bien vite, elle gloussa, et enroula ses bras autour de Harry pour le serrer contre lui. Et Harry, lui, avait un peu de mal à y croire. Parce qu'il se concentrait sur ça depuis le début de l'été, et c'était presque fini. Enfin. Il avait bien cru que Gemma ne voudrait plus jamais lui reparler.

Puis Harry se souvint qu'il avait juste passé quelques heures en compagnie de Gemma, et il s'écarta soudain d'elle, d'abord avec un expression paniquée, pour finir avec une grimace.

- Désolé. C'était peut-être un peu trop. Je suis un peu trop quand je suis heureux.

- Je finirai par m'y habituer, pouffa Gemma.

Harry lui sourit, mais il était si grand que c'était ridicule. Gemma finit par éclater de rire et donner un coup de coude à Harry. Il avait du mal à réaliser. Il avait imaginé ce moment tout l'été, tellement qu'il soupçonnait que cela soit encore le fruit de son imagination, et qu'il s'était finalement endormi sur le lit de Louis.

Gemma sursauta quand on gros bruit se fit entendre en bas des escaliers, et Harry sourit, amusé, lui étant habitué à la façon dont Louis claquait la porte à chaque fois qu'il arrivait.

- Je suis là ! annonça-t-il en montant les escaliers.

- On a entendu ! répondit Gemma.

Louis mit quelques secondes de plus à répondre, sûrement surpris de savoir que Gemma était ici. Harry l'entendit même s'arrêter dans les escaliers, avant de repprendre. Il entra dans la chambre avec des chemises à imprimés sous le bras, et si le sourire de Harry ne mangeait as déjà la moitié de son visage, il aurait encore plus sourit en voyant Louis, les joues légèrement rougis comme s'il avait courut et les cheveux emmêlés. Il lança un léger "salut", et posa les chemises sur le bureau de Harry.

- Qu'est-ce c'est ? demanda Harry alors que Louis se retournait en passant sa main dans ses cheveux.

Harry le vit sourire légèrement en passant ses yeux de lui à Gemma, à moitié allongés en travers du lit, les cheveux en pétard.

- Des vieilles chemises à mon père. Il ne les voulait plus, et j'ai pensé qu'elles pourraient te plaire. Il faudra que tu regardes.

Harry acquieça, et Louis se rapprocha du lit, se pencha et déposa un léger baiser sur les lèvres de Harry, qui sourit légèrement. En se redressant, ses yeux glissèrent sur Gemma, qui les regardait, à présent assise sur le lit. Louis lui sourit, et en reposant ses yeux sur Harry, il annonça :

- Je vous laisse, je vais prendre une douche.

- On va aller à la plage, répondit Harry. Tu te laveras après.

- Laisse-moi tranquille, chuchota Louis près des lèvres de Harry, ce qui les firent sourire tout les deux.  

Harry sourit à Louis, et ce dernier ouvrit l'armoire pour prendre son maillot de bain et un t-shirt propre. Harry savait qu'il n'avait pas vraiment de besoin de se laver. Il n'était pas non plus embarassé de rester avec lui et Gemma, parce que Harry savait que Louis adorait Gemma. Il savait juste que Louis comprenait ce qu'il se passait dans sa tête avec une facilité qui l'aurait fait flipper, un mois auparavant. Parce que Harry aimerait bien rester seul avec Gemma quelques instants de plus s'il le pouvait.

Cependant, avant de sortir de la pièce, Louis se retourna, et annonça à Gemma :

- D'ailleurs, s'il t'a racontré comment on a eu ton nom de famille, c'était son idée.

- Qu'est-ce que vous avez fait ? demanda Gemma, amusée.

- Ce n'est pas nécessaire de savoir, intervint Harry.

- J'ai dû me faire passer pour ton petit-ami aurpès d'un serveur. Bisous ! conclut Louis avant de disparaitre dans le couloir.

Gemma éclata de rire, et Harry grommela :

- Je le déteste.

- Tu parles, pouffa Gemma. Je suis sûr que c'est toi qui l'a supplié de rester.

Harry leva les yeux au ciel, et Gemma rit encore une fois. Quand elle se calma, elle regarda Harry encore quelques secondes avant de déclarer :

- Tu as un ordi ? Pour prendre rendez-vous à l'hôpital.

Harry sourit, et trouva l'ordi de Louis sous son lit, et il le tendit à Gemma, qui le dévérouilla. C'était la dernière étape. La toute dernière étape. Et Harry avait la boule au ventre. Parce que maintenant, tout allait bien. Mais les résultats des tests ADN pouvaient tout faire s'écrouler.

Alors il attrapa le poignet de Gemma qui était en train de taper quelque chose, et annonça :

- Si jamais les tests sont négatifs, je... Je ne veu pas qu'on s'éloigne. Parce que je me suis fait pas mal de films où tu étais ma soeur, et...

Gemma sourit en le voyant hésiter, et HArry crut voir une étincelle de tendresse dans ses yeux. Elle attrapa les doigts de Harry en répondant :

- Je ne veux pas qu'on s'éloigne non plus. On ne se connait pas très bien, mais je sais qu'il y a deux options. Soit on partage le même sang et tu es mon frère, soit tu es le frère que je n'ai jamais eu.

Harry sourit à Gemma, et la jeune fille le lui rendit. Puis elle lâcha les doigts du bouclé pour repporter son attention sur l'ordinateur.

Harry, lui, ne savait pas vraiment s'il avait trouvé Sofia. Même s'il espérait que cette fille en face de lui soit Sofia, peut-être qu'elle ne l'était pas. Et au fond, il s'en fichait un peu, maintenant. Si elle ne l'était pas, alors il ne voulait jamais trouver Sofia. Parce que Gemma serait toujours sa soeur, même s'ils ne partageaient pas le même sang. Harry était bien placé pour savoir que parfois, les gens avec qui on n'a aucun lien de parenté sont les personnes les plus importantes de nos vies.






Bonjour à toutes et à tous ! J'espère que vous allez bien !

Voilà pour ce nouveau chapitre, riche en émotions haha. Il vous a plu ?

Rendez-vous bientôt pour le prochain chapitre, on se rapproche doucement mais sûrement de la fin <3

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