Chapitre 24
"i won't let nobody hurt you" - taylor swift
never be alone, shawn mendes
Louis se réveilla pour la énième fois de la matinée avec un léger sourire aux lèvres et les cheveux dans les yeux. Il n'ouvrit pas les paupières, enfouit simplement un peu plus son visage contre le cou de Harry, qui le resserra contre lui en souriant contre ses cheveux. Ses doigts courraient le long de la colonne vertébrale de Louis, faisant naître des frissons sur la peau du garçon qui souriait dans son cou. Les bras de Louis entouraient la taille de Harry, et il respirait sa peau parfumée et ses cheveux dont l'odeur était celle du shampoing de Louis que Harry avait utilisé la veille.
Cela faisait une semaine que Johanna était passée à Alata et que Louis avait appris que son père partait en désintoxe en Septembre. Beaucoup de choses lui étaient tombées dessus en même temps, et il était infiniment heureux pour chacune d'entre elles, donc il avait eu du mal à les garder pour lui. Alors tout ses amis étaient au courant. Pour tout. Et ils étaient tous heureux pour lui. Et, la veille, quand Mark avait appelé Louis pour l'aider à commencer ses valises, tout ses amis étaient venus avec lui pour dire qu'ils croyaient en Mark et qu'il allait réussir à guérir, tout ça avant de mettre de la musique et de foutre un bordel tellement énorme que le père de Louis n'avait même pas pu commencer sa valise, mais au moins, il avait bien ri.
Tous les amis de Louis étaient restés pour manger, et son père avait préparé des lasagnes pour cinquante personnes, tellement qu'il y avait encore trois plats remplis qui trainaient dans le frigo. Ils avaient regardé un film, tous entassés sur le canapé, et Mark avait parlé avec chacun d'entre eux. Louis, Harry et Théo avaient passé la soirée à épier Zayn et Océane, qui étaient littéralement collés l'un à l'autre, Théo hésitant entre rire et ordonner à Zayn de ne pas être si proche de sa sœur.
Il était tard quand Harry et Louis s'étaient trainés au lit, et ils s'étaient réveillés pour la première fois aux alentours de dix heures. Aucun des deux n'avaient envie de se lever, alors ils s'étaient juste câliné, avaient un peu rit, et avaient somnolé pendant deux heures. Louis soupira en dessinant des cercles dans le bas du dos de Harry, et referma les yeux avec la ferme intention de se rendormir ou, du moins, de profiter de ce moment.
Harry bougea un peu pour redescendre sur le matelas, parce que sa tête touchait la tête de lit, et déposa un baiser sur le front de Louis, laissant ses lèvres là alors que leurs visages étaient collés. Louis sentait les cils de Harry papillonner sur sa joue, ce qui lui faisait des chatouilles, et se recula un peu pour ouvrir les yeux. Les boucles de Harry étaient éparpillées sur l'oreiller qu'ils partageaient, et un léger sourire pendaient à ses lèvres alors qu'il essayait de rapprocher Louis de lui tout en ayant les yeux fermés. Louis gloussa, et posa sa main sur sa joue, caressant sa mâchoire avec le côté de son pouce tandis que le sourire de Harry s'agrandissait. Harry fit glisser sa main le long de flanc de Louis pour venir poser sa main sur la sienne. Il papillonna des paupières, et ouvrit doucement les yeux à moitié, assez pour pouvoir regarder Louis.
Louis sourit en croisant son regard vert illuminé par les rayons du soleil qui traversaient les rideaux des fenêtres, et Harry gloussa en tournant la tête pour embrasser la paume de la main de Louis sans le quitter des yeux. Louis se mordit la lèvre et s'approcha de Harry pour délicatement poser ses lèvres sur les siennes. Harry sourit et caressant les doigts de Louis et en répondant au baiser du garçon. Son autre bras rapprocha Louis de lui, et le brun gloussa contre les lèvres de Harry sans cesser de les embrasser doucement, sans aller plus loin que les caresser avec les siennes.
Harry glissa sa main dans ses cheveux pour jouer avec, et Louis gloussa quand il les rabattit tous devant ses yeux. Harry aussi rit, et bientôt, ils ne firent rien d'autre que rire contre les lèvres de l'autre. Harry s'écarta légèrement de Louis, et remit une mèche de cheveux derrière son oreille en souriant doucement. Louis le lui rendit et Harry jeta un coup par dessus son épaule, grimaça, puis replanta ses yeux dans ceux de Louis.
- Il faudrait peut-être qu'on songe à ranger ta chambre, souffla-t-il.
- Ou alors à tout ramener dans la tienne, hasarda Louis.
- Comme si la moitié de tes affaires n'était pas déjà dans ma chambre, répondit Harry en levant les yeux au ciel.
Louis pouffa contre la joue de Harry, et déposa un baiser sur la fossette qui était apparue sur sa joue. Il était vrai qu'à chaque fois que Louis venait chez Harry, il laissait des vêtements dans un coin, au cas où un jour il en aurait besoin, ou bien des livres ou son gel douche et son parfum, posés à côté de ceux de Harry dans la salle de bain que le garçon utilisait.
Et de toute façon, il ne restait que deux semaines avant que Mark ne parte en cure et que Louis habite chez les Styles. Enfin, il devrait quand même revenir chez son père de temps en temps pour s'assurer que l'homme de ménage que Mark avait engagé faisait son boulot et qu'il n'y avait pas de problème. Il ne savait pas s'il reviendrait pour autre chose que ça. Même si la relation avec son père s'était grandement améliorée depuis la discussion qu'ils avaient eu, cette maison contenait des souvenirs que Louis n'appréciait pas particulièrement. Et celle des Styles des souvenirs auxquels il était attaché, que ce soit le sourire de Harry quand il lui avait proposé de rester ou encore sa première fois.
- Ça va être un sacré bordel, soupira Harry.
Louis tourna la tête vers lui et vers le léger sourire qui étirait ses lèvres, puis compris qu'il pensait à la même chose que Louis. A eux, qui habitaient entre les mêmes murs. Et ouais, ça allait être un sacré bordel. Louis voyait déjà leurs vêtements s'éparpiller sur le bureau de Harry tandis que leurs livres scolaires trainaient sur le rebord de la fenêtre. Il avait hâte. Il n'avait jamais particulièrement aimé le lycée, mais il avait hâte de se réveiller tout les jours avec Harry, se préparer avec lui, rire avec Liam entre les intercours, porter Lana sur ses épaules pour se rendre au self, et rejoindre Zayn à la fin de la journée pour faire leurs devoirs et regarder des films.
- Et ça va être encore pire quand on aura notre propre appartement, ajouta distraitement Harry en caressant le bras de Louis.
Louis fronça les sourcils, et les yeux de Harry redescendirent sur son visage alors qu'un sourire amusé se dessinait sur ses lèvres devant la confusion de Louis. Le garçon n'arrivait pas à articuler quoi que ce soit, alors Harry demanda :
- Tu crois vraiment que je vais rester chez mes parents indéfiniment ?
- Tu crois vraiment que j'aurais envie d'habiter avec toi ? répondit enfin Louis au tac au tac.
- Il y aurait une immense bibliothèque.
- Donne-moi l'adresse, j'arrive.
Harry pouffa, redressé sur un coude, et se pencha pour embrasser Louis. Le garçon répondit à son baiser, mais y mit rapidement fin pour ordonner :
- Je veux un balcon. Avec des plantes.
- Et une grande cuisine.
- On ne sait pas cuisiner autre chose que des pâtes, Harry.
- On aura qu'a faire genre quand on recevra des gens et qu'on leur fera manger des plats commandés.
Louis pouffa, et Harry retomba sur lui en riant pour l'embrasser. Louis l'avait dit à Harry. Il voulait qu'il soit dans sa vie. Il ne savait pas grand chose à propos de ce qu'il se passerait après le lycée, mais il savait qu'ils seraient tout les deux. Cela réconfortait Louis. Que le monde pouvait changer, qu'il pouvait devenir une tout autre personne, que tout le monde pouvait le laisser tomber ou, au contraire, qu'il puisse avoir des tonnes d'amis, mais que Harry serait toujours assez près de Louis pour qu'il puisse le serrer contre lui.
Harry se blotti contre le flanc de Louis, soupirant de contentement, faisant rire Louis. Le garçon passa ses doigts dans les boucles de Harry, et il tourna la tête vers le réveil pour consulter l'heure, et soupira.
- Quoi ? marmonna Harry contre sa peau.
- On est censés aller chercher Gemma dans dix minutes.
- On peut être en retard.
- Si tu le dis, pouffa Louis.
- On sera en retard, assura Harry.
Louis leva les yeux au ciel, mais se tourna contre Harry, qui enfouit son nez dans le creux de son cou, les bras de Louis s'enroulant autour de ses épaules. Il sourit quand Harry passa son bras autour de sa taille et passa accidentellement le doigt sous l'élastique de son boxer avant de le retirer et de marmonner des excuses. Louis lui embrassa le front, et entendit Harry soupirer en se rapprochant de son corps.
Cela faisait déjà plus d'une semaine que Louis et Harry en parlaient entre eux, et avec leurs amis. Harry les avait tous mis au courant pour leur petite enquête qui durait depuis des semaines déjà. Les parents de Harry n'étaient plus en colère contre lui, ils ne voulaient tous simplement plus entendre parler de cette histoire. Ils avaient déclaré que si Harry voulait se mêler de ça, c'était son choix, mais qu'ils ne voulaient pas y être impliqués.
Et c'est ce que Harry allait faire. Il allait se mêler de ça.
Aujourd'hui, Gemma finissait plus tôt, alors Harry l'avait appelée pour lui demander si elle voulait passer l'après-midi avec eux, et la jeune fille avait accepté. Leurs amis avaient été briefés, et aucun d'eux n'allaient faire aucune allusion sur le fait que Gemma pouvait être la sœur de Harry. Cette après-midi allait juste être comme les autres, il y aurait simplement Gemma en plus. Harry voulait lui parler à la fin de la journée. Il ne voulait rien lui cacher, il voulait tout lui dire. Il voulait lui raconter l'histoire de Sofia, toutes les recherches que lui et Louis avaient fait, aidés par Liam.
Louis pouvait le sentir alors qu'il redessinait les muscles du dos de Harry. Il était tendu. Parce que tout ce qu'ils avaient fait, en y pensant, c'était flippant. Ils avaient fouillé les archives de la mairie, fouillé la vie de Gemma et de ses parents. C'était pour une bonne cause, ou du moins, ce n'était pas pour créer des problèmes à qui que ce soit. Gemma pourrait être en colère contre eux. Après tout, ils ne la connaissaient pas tant que ça. Ils lui avaient parlé à la fête foraine et quelques fois au restaurant, mais c'était tout. Et même s'ils riaient, se taquinaient, ils ne connaissaient pas grand chose d'elle.
Mais ils se l'étaient dit. C'était la dernière chose à faire. Il fallait un test ADN pour savoir si Harry et Gemma partageaient bien le même sang. Et pour cela, ils étaient obligés d'en parler à Gemma, et de lui proposer d'accompagner Harry à l'hôpital pour faire ce test. Si elle acceptait, ils pourraient découvrir si elle était le sœur de Harry. Si elle refusait... et bien ils ne le sauraient peut-être jamais.
- Mon cœur, chuchota Louis. Il faut vraiment qu'on y aille.
Louis sentit Harry sourire contre sa peau à l'entente de ce surnom. Ils ne le disaient pas souvent, ni l'un ni l'autre, et c'était en quelques sortes leur petite arme secrète. Parce que quand ils demandaient quelque chose à l'autre en ponctuant la phrase de ce surnom, ils étaient sûrs d'obtenir ce qu'ils voulaient. La preuve, Harry grogna, embrassa le cou de Louis pendant quelques secondes, mais il finit par se relever en passant une main sur son visage.
Il embarqua le drap, l'attachant autour de sa taille, en sortant du lit, et Louis pouffa en le voyant marcher jusqu'à son bureau pour consulter son téléphone.
- Elle m'a appelé trois fois, marmonna-t-il avant de grogner.
- Je t'avais dit, rappela Louis en sortant lui aussi du lit.
Harry tourna la tête vers lui pour lui lancer un regard qu'il voulait noir, et le pointa du doigt en le menaçant :
- Je te préviens, on passe les trois prochains jours au lit.
- Et les deux jours de libres qu'on a entre le départ des gars et la rentrée, compléta Louis.
Il s'approcha pour déposer un léger baiser sur les lèvres souriantes de Harry, avant d'attraper des vêtements au hasard dans son armoire et se glisser sous la douche. Il se savonna à peine et ressortit, se frictionnant avec un serviette pour gagner du temps. Il tenta de se coiffer, puis s'habilla avec un short à lui et à t-shirt à Harry qui était trois fois trop grand pour lui, et sortit de la salle de bain. Sa chambre était vide, alors il dévala les escaliers, et le retrouva dans la cuisine, en train de se servir un verre de jus de fruit. Mark était appuyé sur contre le plan de travail, et sourit à Louis quand il apparu dans la cuisine.
- Salut, fit-il.
- Salut, répondit Louis en claquant un baiser sur sa joue. Harry, bouge, on va se faire tuer.
- Je sais, j'arrive, dit Harry en buvant son verre cul sec.
Il prit ses tongs, qui étaient dans la salon, ainsi que celles de Louis. Le brun le remercia, les enfila, vérifia que son téléphone était chargé, et annonça à Mark :
- On y va, désolé, on est un peu pressés.
- Envois-moi un message si tu dors chez Harry.
- Ouais.
Harry l'attendait contre la porte, et Louis attrapa une pomme dans le panier de fruit et marmonna un salut en sortant de la maison avec Harry, qui sourit à Mark et attrapa la main de Louis.
home, gabrielle alpine
Quand Harry et Louis arrivèrent sur la place principale d'Alata, leurs téléphones sonnèrent, Niall le prévenant qu'ils venaient de s'installer à la pizzeria où ils devaient se retrouver et qu'ils les attendaient, eux et Gemma. D'ailleurs, la jeune fille était en face d'eux, assise sur un muret à l'ombre, le nez dans un livre alors que ses genoux étaient repliés sur sa poitrine. Louis grimaça en consultant l'heure. Ils avaient presque vingt minutes de retard.
Quand ils arrivèrent devant elle, Gemma releva la tête, et remonta ses lunettes de soleil pour leur sourire, et faire remarquer :
- J'ai failli vous attendre.
- C'est sa faute, annoncèrent les garçons en même temps.
Louis ouvrit la bouche, choqué, et retira sa main de celle de Harry, qui pouffa devant le dramatisme de son petit-ami. Gemma aussi pouffa, et elle rangea son livre dans son sac pour remettre ses tongs qui étaient par terre au pied du mur et remettre ses lunettes devant ses yeux.
- Alors, où est-ce qu'on va ? demanda-t-elle en se levant.
Elle aussi était grande, plus grande que Louis, mais Harry la dépassait quand même de quelques centimètres. En regardant son visage, Louis retrouvait certes Harry, mais aussi Anne, qui avait les mêmes expressions faciales qu'elle. Voilà pourquoi si un test ADN ne prouverait pas qu'ils étaient frère et sœur, Louis crierait au complot.
- A la pizzeria au bord de la promenade, répondit Harry en consultant une nouvelle fois l'heure. Et on est en retard. Niall va nous étriper.
- C'est de ta faute, rappela Louis.
Harry roula des yeux, amusé, et ils se mirent en route. Ils passèrent dans cette petite rue, où Harry avait arrêté Louis lors de leur premier rendez-vous. Où ils étaient passés et s'étaient embrassés en rentrant du restaurant, le jour où ils avaient demandé à un serveur le nom de famille de Gemma. Cette rue, où ils s'étaient dit qu'ils se plaisaient. Louis avait beaucoup été frustré, dans cette rue. Parce qu'elle aurait pu être l'endroit où il avait embrassé Harry pour la première fois et la première fois qu'il lui avait dit qu'il l'aimait. Louis avait été frustré d'avoir perdu du temps. Maintenant, cela le faisait sourire, parce que du temps, ils n'avaient que ça devant eux.
- J'ai une question importante, annonça Gemma alors que Louis sortait de ses pensées et qu'ils débouchaient dans une autre rue. Vous étiez déjà ensemble quand vous êtes venus la première fois ?
- Quand je lui ai couru après comme un taré ? demanda Harry.
- Quand tu lui as couru après comme un taré, confirma Gemma.
- Non, pas encore.
- Et pour quoi tu lui as couru après ?
Louis leva la tête et échangea un regard avec Harry. Harry avait couru après Louis pour le rattraper, parce que le garçon était parti. Et il était parti parce que cette soirée était clairement la meilleure de sa vie, et que, subitement, dès que Gemma était entrée sur la terrasse, les yeux de Harry ne s'étaient pas détachés d'elle. Louis avait été jaloux, voilà tout. Même s'il ne le savait pas encore.
Mais ils ne pouvaient pas lui dire, parce que sinon, il faudra lui expliquer pourquoi Harry la fixait sans relâche, et ils avaient prévu de passer une après-midi sympa avant de lui dire. Peut-être pour la brosser dans le sens du poil, au final.
Le sourire de Harry tomba un peu, et Louis s'empressa de répondre :
- Le service était déplorable.
Gemma lui donna un coup de coude dans les côtes, et Louis gloussa en s'écartant d'elle.
Levi cria leur nombre de minutes de retard quand Harry, Louis et Gemma apparurent sur la terrasse de la pizzeria, et Théo rajouta :
- Faites attention, vous allez finir par faire trois pompes par minutes de retard.
- Des pompes, moi ? répéta Louis. Mon pote, on sera encore plus en retard si je dois faire des pompes.
Théo rit, et Louis salua tout le monde, déposant un bisou sur la joue de Lana et d'Océane. En se relevant, il croisa le regard faussement noir de Zayn, et il lui tira la langue alors que Harry saluait tout le monde en leur faisant la bise et en présentant Gemma. Entre Théo et Levi se trouvait une chaise libre, et deux chaise cote à cote en face, sûrement réservées pour Harry et Louis. Mais Louis jeta un coup d'œil à Harry et Gemma, qui avaient décidément les mêmes fossettes quand ils souriaient, et se laissa tomber sur la chaise seule, et piqua le verre de Coca de Levi, qui protesta et essaya de lui reprendre, versant la moitié de la boisson sur la table.
Harry et Gemma s'installèrent en face de lui, et un serveur apparu au bout de leur table pour prendre leur commande.
- Liam, file la carte s'il te plait, fit Louis en tendant la main vers Liam.
- Tenez, dit le serveur en lui en tendant une nouvelle.
- Oh, merci, répondit Louis en lui prenant la carte des mains.
Il sourit au serveur, et le garçon, qui ne devait pas être plus âgé que Louis, sourit timidement en baissant les yeux, ses joues rougissant soudain. Louis fronça les sourcils, échangea un regard avec Lana, et se retenait visiblement de rire, et consulta le menu.
- Une reine, s'il vous plait, finit-il par dire en rendant la carte au serveur.
- Bien sûr, lui sourit le serveur.
Il s'écarta, Louis le suivit du regard en se mordant la joue, puis son téléphone vibra. Il le sortit de sa poche, râla quand Niall lui dit que les téléphones, ce n'était pas à table, et ouvrit le message qui venait d'arriver.
Harry, 13h52 - C'est moi qui vais finir par partir en courant à cause du service déplorable.
Louis, 13h52 - Un point partout ;)
Louis, 13h53 - Enfin, non, Gemma me faisait de la concurrence, lui ne t'en fait aucune.
Louis rangea son téléphone dans la poche de son short, et croisa le regard de Harry, qui souriait doucement, sûrement à cause de son dernier message. Louis le lui rendit, et, comme si c'était fait exprès, le serveur revint avec leurs pizzas, et Louis ne parvint pas à détacher son regard des yeux verts de Harry, et le serveur du l'interpeller plusieurs fois. Il récupéra sa pizza avec un sourire, et Harry pouffa contre son poing fermé.
- Il faut absolument qu'on aille faire du shopping, annonça Liam en coupant sa pizza.
- Pourquoi ? demanda Zayn.
- Pour acheter des choses.
- Vraiment ? fit le brun. Je pensais que c'était pour aller voir un film.
Océane les yeux au ciel et lui donna un coup dans le bras, un sourire amusé aux lèvres. Louis sourit en pensant qu'il faisait pareil avec Harry.
- Il me faut des maillots de bain, reprit Liam.
- Il n'en n'a que seize, commenta Lana avant de mordre dans sa pizza.
- Allez tous vous faire foutre, conclut Liam avant de faire semblant de bouder.
- Tu serais pas de plus en plus susceptible ? hasarda Louis.
- Ta gueule.
- Il est de plus en plus susceptible, confirma Louis en hochant la tête.
Liam lui tira la langue, et Louis éclata de rire avant de mordre dans sa pizza.
Ils passèrent beaucoup de temps à table à discuter et à voler les pizzas des uns et de autres. Gemma discutait avec Harry, mais aussi beaucoup avec Océane et Levi, en face d'elle, pendant que Zayn et Louis regardaient des tutos sur Internet pour faire des Rubik's cubes. La pizza de Levi était délicieuse, alors il se pouvait que Louis lui ait piqué quelques parts sans que le garçon ne s'en rende compte.
Louis aussi discutait et riait un peu avec tout le monde, et il ne sentit pas tout de suite le pied de Harry faire pression sur le sien sous la table, car il était concentré sur la blague que Gemma était en train de raconter. Harry se racla la gorge, et donna un coup de pied dans le tibia de Louis, qui tourna violemment la tête pour lui faire un doigt, parce qu'il était sûr que Harry faisait ça pour l'embêter. Mais il posa ses yeux sur son visage, et quand il rencontra son regard, ses sourcils se froncèrent presque automatiquement. Louis ne savait plus vraiment à quel moment il a commencé à comprendre Harry simplement en regardant ses yeux. Il ne comprenait pas non plus comment il le faisait. Mais pour une raison à peu près évidente, le regard de Harry était quelque part entre l'appréhension, le stress et la tristesse. Et quand Louis fronça les sourcils, Harry soupira en lui offrant un sourire triste, les lèvres pincées.
- Louis, ça va ? fit Zayn à côté de lui.
Louis secoua la tête, et vit que le serveur était revenu et lui tendait la carte des desserts, les yeux fixés sur lui. Louis ne lui sourit pas, et s'excusa auprès de ses amis :
- Désolé, on revient.
Il se leva de sa chaise en même temps que Harry, et leurs amis leur lancèrent un regard étonné alors qu'ils s'éloignaient, le regard du serveur brûlant le dos de Louis. Il allait lui foutre une droite, à celui-là, il avait des choses plus importantes à gérer.
Louis suivit Harry, qui s'assit sur le muret en pierre, et Louis se posta en face de lui, entre ses jambes. Le bouclés leva la tête vers Louis, qui lui offrit un sourire rassurant, et Harry ouvrit ses bras. Louis pouffa doucement, mais s'approcha pour prendre Harry dans ses bras. Le garçon posa sa tête contre son torse, et Louis déposa un baiser dans ses cheveux.
Il n'était pas vraiment dur de deviner ce qui mettait Harry dans cet état de stress. Ils avaient mis beaucoup, vraiment beaucoup d'efforts dans toute cette histoire avec Sofia et Gemma. Tout convergeait au fait que Gemma était la grande sœur de Harry, mais il restait encore un obstacle : tout raconter à Gemma. Et la jeune fille pouvait encore choisir de s'enfuir en courant et ne plus jamais vouloir entendre parler de Harry. Louis savait que cela effrayait Harry, parce que ça l'effrayait aussi un petit peu.
Harry étouffa un sanglot contre le t-shirt de Louis, et Louis s'empressa de se détacher de lui et de se baisser un peu pour pouvoir le visage de Harry, qu'il prit en coupe.
- Eh, murmura-t-il en essuyant les larmes de Harry avec ses pouces. Tout va bien se passer, d'accord ?
- J'ai juste peur qu'elle ne veuille plus jamais entendre parler de moi, articula Harry en levant les yeux pour empêcher les larmes de couler.
Louis se mordit la lèvre, et répondit en forçant Harry en le regardant dans les yeux :
- Ça ne sert à rien de penser à ça maintenant. Pour l'instant elle est toujours là, ok ? Et si jamais ce soir, ça ne se passe bien, alors on verra à ce moment-là. Ne vis pas un problème deux fois, ça ne mène à rien, crois-moi. Et si elle s'en va, ça va être dur, mais on sera tous là pour toi. Je serai là.
Harry était plongé dans les yeux de Louis, et hocha la tête en respirant profondément. Louis aussi prit une grande inspiration et se mordit la joue. Parce que c'était la première fois qu'il voyait Harry pleurer. Harry l'avait déjà vu au plus bas, mais Louis ne l'avait jamais vu, lui. Depuis le début de l'été, un sourire était tatoué sur ses lèvres, et il ne laissait jamais rien paraitre. Louis savait que ce n'était pas comme lui quand il avait caché ce que son père avait fait. C'était Harry. Il était comme ça. Pour lui, ce n'était pas important, jusqu'à ce que ça lui explose à la figure comme cela venait de le faire. Parce que ces larmes, il devait les garder à l'intérieur depuis longtemps. Louis se rendait tout juste compte à quel point cela devait être épuisant, de vivre en cherchant sa grande sœur, alors qu'elle aurait dû être juste là, à côté de lui. Cela devait être épuisant de vivre dans l'incertitude, ne sachant pas vraiment si toutes les hypothèses qu'il faisait dans sa tête avant de s'endormir était vraies ou non. Louis aurait dû voir ça, mais il s'était fait avoir par Harry et son sourire parfait qui faisait croire que tout allait bien.
Mais il secoua la tête, parce qu'il avait dit à Harry tout plein de choses sur le fait de rester positif, alors il devait l'être.
- Maintenant arrête de pleurer, sourit-il en caressant la joue de Harry, tu vas me faire pleurer aussi, idiot.
Harry pouffa, et il essuya ses larmes qui mouillaient ses joues et les doigts de Louis.
- Tu aurais dû me le dire, si ça n'allait pas, fit Louis. Tu sais. Je te dis quand ça ne va pas, et tu me dis quand ça ne va pas. Ça marche comme ça.
- Ça allait, Louis, assura Harry en entourant son poignet avec ses doigts. Je te l'aurais dit, sinon.
Louis plissa les yeux, comme s'il cherchait la confirmation des propos du garçon dans ses yeux, et Harry rit en l'attirant une seconde fois contre lui, et posa sa joue sur son torse pendant que Louis jouait distraitement avec ses cheveux. Il entendit Harry soupirer longuement contre son t-shirt, et il caressa sa nuque du bout des doigts. Il ne savait pas vraiment depuis combien de temps ils étaient là, et peut-être qu'ils allaient encore être en retard et que leurs amis allaient encore les engueuler, mais Louis resterait le temps que Harry aurait besoin pour se remettre de ses émotions.
- Louis ? demanda doucement Harry.
- Mmh ?
- Le serveur flippant vient de sortir pour fumer et il nous fixe depuis trois bonnes minutes.
Louis jeta un coup d'œil à droite, où était tournée la tête de Harry, pour voir qu'en effet, le serveur de tout à l'heure était assis sur le muret et ne détachait pas ses yeux d'eux. Il sentit Harry bouger sa tête, et il baissa les yeux pour voir que le visage de Harry était tourné vers le sien et qu'un sourire amusé était sur ses lèvres.
- Quoi ? demanda Louis.
- J'ai droit de le rendre jaloux ?
- Sérieusement ? fit Louis d'un air qu'il voulait exaspéré.
En vérité, le bout de ses doigts picotaient, de la même façon que les dernières fois où Harry avait été jaloux. Et c'était il y a longtemps, mais Louis avait toujours se même sourire incontrôlable qui se dessinait sur ses lèvres.
- Je te rappelle la scène que tu m'as fait sur la plage, l'autre jour ? répondit Harry.
Louis se mordit la lèvre en se rappelant la tête des filles ou encore de Mr Weed, devant qui il avait embrassé Harry.
- Un seul, alors, déclara-il en reposant les yeux sur Harry.
Le bouclé sourit, et il attrapa la nuque de Louis pour le rapprocher de lui. Les mains de Louis, elles, allèrent se nicher dans les cheveux de Harry, et le garçon souriait tellement qu'il ne répondit pas tout de suite au baiser de Louis. Louis empoigna le col de son t-shirt, et il rit quand Harry bascula un peu en arrière pour qu'il tombe sur lui. Et c'était la même chose que la dernière fois qu'ils s'étaient embrassés pour rendre quelqu'un jaloux arriva : ils oublièrent complètement le serveur à l'autre bout de muret et ils passèrent de longues minutes à s'embrasser au milieu de la promenade, s'écartant simplement pour reprendre leur respiration, ou quand Harry se leva parce que Louis avait mal au dos à force de se baisser.
Le sourire de Harry ne voulait pas s'effacer, et il créa ainsi celui de Louis alors qu'il remettait les boucles du garçon derrière ses oreilles. Et Louis, alors qu'ils s'embrassaient au milieu de cette promenade, repensa à cette soirée sur la plage. A quel point, malgré le nombre de jeunes qui les entouraient, Harry ne l'avait pas quitté des yeux. Puis il pensa à la rentré, au lycée, où ce nombre de jeune serrait beaucoup plus important. Mais il s'en foutait un peu. Pour la première fois, il se sentait bien. Il se sentait à sa place. Il n'avait l'impression qu'il avait besoin de faire des efforts pour rester digne d'intérêt aux yeux de Harry.
Cela faisait du bien de se sentir confiant, de savoir que peu importe à quel point les gens autour d'eux seraient beaux, Harry garderait ses yeux sur Louis. De la même façon que Louis garderait ses yeux sur Harry.
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- Bon, vous faites quoi ? cria Théo du haut des escaliers. On a dit qu'on allait manger une glace.
- On arrive ! répondit Louis. Trois secondes.
- Tu crois que ça part ? demanda Niall en regardant ses ongles.
- Oui, ça part, Niall, fit Louis en roulant des yeux.
Ils attendirent encore quelques instants de plus pour que les ongles de Niall, désormais colorés en bleu, sèchent, puis ils rangèrent tout les vernis dans le sac de Louis avant de se relever et de quitter la plage pour rejoindre le glacier où les autres les attendaient.
Après que Louis et Harry ait rejoint les autres, ils avaient fait un tour des magasins de Alata, dans lesquels ils étaient déjà allés tellement de fois que les gérants les connaissaient. Gemma avait passé beaucoup de temps avec Océane et Harry, et Louis avait passé son après-midi a acheter des lunettes moches en compagnie de Lana. Il avait acheté des vernis pour sa sœur et lui, mais alors qu'ils étaient sur la plage, Niall avait insisté pour qu'il lui en mette. Il prenait ça pour une blague, mais Louis avait pouffé quand Niall avait dit que c'était trop beau. Il avait ensuite fait un caprice pour faire ceux de Louis, alors les ongles du garçon était peint d'un bleu nuit approximatif qui débordait à plusieurs endroits.
Leurs amis faisaient la queue pour une glace, et Niall et Louis les rejoignirent dans la file alors que des gens râlaient en disant qu'ils doublaient. Louis s'excusa en disant que c'était de la faute de Niall, et le garçon lui donna un coup dans le tibia alors que Louis protestait.
- Ils sont trop beaux tes ongles ! s'exclama Gemma en baissant les yeux vers les mains de Louis.
- Eh, les miens aussi ils sont trop beaux, fit Niall en les montrant.
- Ils sont mieux fait que ceux de Louis, remarqua Liam.
- C'est parce que le faux blond est nul, répondit Louis.
- Ouais, dit Niall d'une voix enfantine, mais c'est le mien les plus beaux.
- Oui c'est les tiens les plus beaux, acquiesça Levi en levant les yeux au ciel. Même si ça fait très gay.
- Va te faire foutre, Niall en lui donnant un coup de coude. J'ai le droit de mettre du vernis sans pour autant être gay.
- C'est vrai, Zayn met du fond de teint, rappela Louis.
- Ouais, mais c'est un gay refoulé, c'est pas pareil, répondit Océane.
Zayn le regarda, la bouche ouverte, feignant le choc, et la jeune fille éclata de rire en entourant la taille de Zayn pour le rapprocher de lui, et du lui embrasser la joue pour qu'il cesse de bouder. Louis sourit en les voyant, et il sentit Harry prendre ses doigts sans les siens. Louis tourna la tête pour voir le garçon observer ses ongles, puis relever la tête et décréter :
- Je te les referai.
Louis sourit, amusé, et leur tour arriva. La main de Harry resta agrippée à la sienne alors qu'ils commandaient leurs glaces, et il ne la détacha que quand il dû donner sa carte bleue, tenant son cornet dans l'autre. Et il reprit la main de Louis dès qu'il rangea sa carte dans sa poche. Alors qu'ils s'asseyaient sur un banc - ou plutôt s'entassaient - Louis lui offrit un sourire rassurant et embrassa sa joue. Harry lui rendit son sourire.
Il était bientôt dix-huit heures, et Gemma devait s'en aller à dix-huit heures trente pour rentrer chez elle. Ce qui voulait dire qu'il fallait qu'ils se décident à tout lui raconter, et rapidement. Sauf que Louis ne voulait pas brusquer Harry, et vu la façon dont il pressait ses doigts contre les siens avec force, il était en train d'y penser. Alors il posa sa tête sur l'épaule du garçon tout en mangeant son cornet, attendant que Harry se décide à aller parler à Gemma. Ils en avaient beaucoup parlé, et Harry avait dit qu'il voulait que ce soit lui qui révèle tout à Gemma, et Louis était d'accord avec ça. Alors il allait juste être à côté de Harry, le tenir la main et croiser les doigts pour que Gemma ne prenne pas peur.
Cette après-midi, Harry n'avait été distant. Il avait juste passé la plupart de son temps avec Gemma. Louis savait pourquoi il faisait ça. Parce que, si jamais Gemma partait, au moins, il aurait passé du temps avec elle.
- Peux goûter ?
Louis cligna des yeux et sortit de ses pensées, et releva la tête de l'épaule de Harry pour le regarder. Le garçon désigna la glace de Louis du menton, et le garçon la lui donna en roulant des yeux, amusé.
- Ah, regardez, il met sa langue là où Louis a mis la sienne, fit Levi en retroussant exagérément sa lèvre supérieure.
- Tu ne veux pas savoir où... commença Louis.
- Non, on ne veut pas savoir, le coupa Théo.
- Si, on veut savoir, reprit Gemma.
- Carrément, intervint Océane.
Louis et Harry éclatèrent de rire pendant que Niall faisait semblant de vomir et que Levi le tapait en riant, disant que c'était homophobe et qu'il devait arrêter tout de suite s'il ne voulait pas qu'il appelle la police. Louis pouffa, et quand Harry lui rendit sa glace, Louis lui sourit, et demanda tout bas :
- Ça va ?
- Ouais, souffla Harry en hochant la tête. Finis ta glace, il faut qu'on aille lui parler.
- Oh, on est pressés maintenant ? pouffa Louis.
- Ce sera fait, comme ça.
- Mieux vaut tard que jamais, rappela Louis.
- Oui, mais mieux vaut tôt que tard, rectifia Harry.
- Waw, c'est la première fois que tu es en avance, railla Louis.
Harry leva les yeux au ciel et donna un coup d'épaule à Louis, qui pouffa, et se dépêcha de terminer sa glace. Une fois cela fait, il échangea un second regard avec Harry, et le garçon prit une grande inspiration avant de sourire. Louis rit un peu, et attrapa la main de Harry pour serrer ses doigts entre les siens.
- Gemma ? demanda Louis après un autre regard avec Harry. On peut de parler, deux secondes ?
- Oui, bien sûr, répondit la jeune fille en se levant.
Elle avait la même habitude que Harry ; elle souriait tout le temps.
Harry et Louis se levèrent, et dirigèrent Gemma un peu plus loin. Quand Louis et Harry tournèrent la tête, tout leurs amis leur firent un pouce levé, ce qui les fit sourire, et Louis caressa les doigts de Harry, qui lui sourit. Puis ils tournèrent tout les deux la tête vers Gemma, qui leur souriait, les sourcils légèrement froncés.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-elle.
Louis se mordit la joue, et leva les yeux vers Harry pour le voir prendre une grande inspiration. Il resserra ses doigts autour de ceux de Louis avant de commencer, en passant sa main dans ses cheveux :
- Il faut qu'on te parle d'un truc important. Genre, très important.
- Tout va bien ? s'inquiéta Gemma.
- En fait... fit Harry en tirant les cheveux de sa nuque et en grimaçant. Au début de l'été, j'ai trouvé une photo de ma mère avec un bébé qui avait les mêmes yeux qu'elle et dont je n'avais jamais entendu parlé, parce que je suis enfant unique. Le cliché date de 1990, et on a vérifié dans les registres, et il se trouve que ma mère a accouché d'une petite fille, qui est décédée à la naissance. Enfin, c'est ce qu'il était écrit dans les registres. Parce que mes parents m'ont dit qu'ils l'avaient confié à un orphelinat et magouillé le tout pour que la mention décédée soit inscrite sous le nom du bébé.
- Harry... fit Gemma. Je ne vois pas vraiment ce que...
- Tu es née en 1990, la coupa Harry, qui devenait de plus en plus nerveux et serrait de plus en plus les doigts de Louis. Tu as le même nom de famille que tes parents, mais ils ne peuvent pas avoir d'enfants. Et on se ressemble comme deux gouttes d'eau. C'est pour ça que Louis est parti en courant, lors de notre premier rendez-vous. Parce que je n'arrêtais pas de te fixer, pour être sûr que je ne rêvais pas.
Harry ponctua sa phrase avec un haussement d'épaules. Mais quand les yeux de Louis glissèrent sur le visage de Gemma, il remarqua la jeune fille avait les sourcils tellement froncés qu'un trait épais apparaissaient entre eux.
- Comment est-ce... Comment est-ce que vous connaissez mon nom de famille ? Et que mes parents ne peuvent pas avoir d'enfants ?
- Hum, ils... Ils en parlent dans un groupe de soutien en ligne. Et pour ton nom de famille, on a demandé à un serveur du restaurant où tu travailles de nous le donner.
Gemma ne répondit pas, mais son sourire avait définitivement disparu de son visage. Elle soupira, passa sa main dans ses cheveux et baissa la tête avant de la relevant vivement, demanda, véritablement concernée :
- Vous avez fouillé dans ma vie ?
- C'était pour... commença Louis.
- J'en n'ai rien à foutre si c'était utile ou nécessaire, le coupa le jeune fille. Vous avez fouillé dans la vie de mes parents et de la mienne, alors que vous auriez juste pu demander.
Louis se mordit la langue alors que les doigts de Harry se figeaient contre les siens. Gemma passait ses yeux entre eux, et Louis se dit que ce n'était pas possible. Qu'il devrait revenir quelques pages en arrière parce qu'il avait mal lu. Parce que Harry avait mis tellement d'efforts et d'espoir là-dedans durant tout l'été, Gemma ne pouvait pas réagir comme ça, non. Ça foirerait toute l'histoire, tout le script. Elle était obligé de dire que oui, elle avait elle aussi remarqué leur ressemblance, qu'elle avait entendu tout les arguments de Harry et qu'elle était d'accord pour faire un test ADN.
Mais Gemma secoua la tête, et décréta :
- C'est carrément flippant.
Et elle tourna les talons et s'éloigna rapidement.
Et Louis fit un truc bizarre qu'il ne contrôla même pas ; en entendant ses amis se lever derrière lui et Harry, il lâcha la main du garçon pour courir après Gemma. Elle tourna dans une ruelle, et il lui attrapa le bras pour qu'elle se retourne.
- Qu'est-ce qu'il... commença Gemma en soupirant.
- Tu es sérieuse là ? Tu t'en vas comme ça, c'est tout ?
- Tu veux que je fasse quoi ? Explique-moi Louis. Vous avez fouillé la vie de mes parents et la mienne, et tu veux que je lui saute dans les bras ?
- Fais un effort, au moins ! Tu vois bien à quel point ça compte pour lui.
- Alors va le consoler, qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle d'une voix calme, avant de tourner une seconde fois les talons.
Louis la regarda avancer dans la petite ruelle, et prit une grande inspiration, n'arrivant pas à calmer ses mains qui tremblaient.
- Tu le savais, hein ? reprit-il.
Gemma ne se retourna pas, mais Louis savait qu'elle l'avait entendu, parce qu'elle s'arrêta. Alors il continua :
- Tu n'es clairement pas bête, et ça se voit comme le nez au milieu de la figure à quel point tu ressembles à Harry. La seule personne qui ne l'ait pas remarqué au premier regard, c'est moi, parce que j'étais horriblement jaloux qu'il te regarde toi et pas moi.
- J'ai besoin de réfléchir, Louis, fit Gemma, désolée, en se retournant vers Louis.
- Alors dis-lui. Envois-lui un message, retourne-le voir, démerde-toi, mais dis lui que tu as besoin de réfléchir, parce que sinon, ce sera encore pire. Dis-lui que ce n'est pas perdu et que en partant, tu n'es pas en train de lui dire que tu ne voudrais plus jamais lui parler, parce qu'il a littéralement stressé à propos de ça toute la journée, et je ne te laisserai pas faire ça. Je ne te laisserai pas lui faire du mal. Alors si tu ne veux plus le revoir, c'est ton choix. Mais fais les choses bien, explique-toi avec lui, s'il te plait.
Gemma était loin, et Louis la vit une prendre une longue inspiration. Elle n'allait pas faire ça, il le savait. Elle tenait à Harry. Et si elle ne voulait plus lui parler, Louis savait qu'elle allait aller le voir. Discuter, lui expliquer. Elle n'allait pas partir comme ça, en tournant les talons et disparaitre. Parce qu'elle le savait. Elle savait bien que quelque chose clochait entre elle et Harry.
- Là, reprit Louis, je vais aller retrouver mon petit-ami et je vais le serrer contre moi toute la nuit tellement il va pleurer. Je ne vais pas dormir, parce que je garderai un œil sur lui pour m'assurer qu'il se repose. C'est inévitable, je sais que ça va se passer comme ça. Et ni toi, ni moi n'avons envie que cette situation ne dure longtemps. Alors fais quelque chose, dis-lui que tu as besoin de réfléchir si c'est vrai. Et si tu dois le faire, s'il te plait, décide-toi vite. Parce qu'on ne va pas tenir longtemps comme ça, ni lui, ni moi, ni toi.
Louis regarda Gemma hocher la tête, et n'attendit pas plus longtemps pour se retourner et sortir de la ruelle. A l'autre bout de la promenade, il voyait Harry dans les bras de Liam, la tête dans son cou, et son cœur se serra. Il marcha le plus vite possible, et quand Harry releva la tête et le vit, il se mit à courir. Il se mit à courir le plus vite qu'il n'avait jamais couru, et prit Harry dans ses bras dès qu'il arriva à sa hauteur. Le garçon s'accrocha à lui et étouffa un sanglot contre son épaule alors que Louis glissait un bras autour de sa taille et une main dans ses cheveux.
- Chut, ça va aller, mon ange, murmura Louis en caressant les cheveux de Harry. Je suis là, ça va aller.
Un autre sanglot traversa la gorge de Harry, et Louis croisa le regard de ses amis, qui étaient empreints d'inquiétude en regardant Harry. Les boucles du garçon étaient éparpillées sur l'épaule de Louis, tellement qu'il ne voyait pas son visage. Il le berça encore quelques secondes, puis il lui chuchota à l'oreille :
- On devrait rentrer à la maison, qu'est-ce que tu en dis ?
Harry hocha la tête sans pour autant se détacher de Louis.
Le chemin jusqu'à chez Harry fut long. Louis soutenait Harry par la taille, et Théo - la seule personne plus grande que lui - lui avait empoigné les épaules. Le cœur de Louis se serrait alors que les larmes de Harry courraient silencieusement sur sa joue, et il faisait de son mieux pour lui caresser les côtes et tenter de l'apaiser. Théo et Niall l'aidèrent à monter les escaliers, et redescendirent alors que Louis prenait tout le monde dans ses bras pour les remercier et les saluer.
- Tiens-nous au courant, fit Lana.
- Je le ferai, assura Louis.
Les Styles n'étaient pas à la maison, et Louis leur envoya un message pour dire qu'Harry et lui dormaient chez eux, mais qu'ils allaient se coucher tôt. Puis il grimpa les escaliers quatre à quatre, et il entra dans la chambre déjà plongée dans la pénombre grâce aux rideaux que les garçons avaient tiré. Harry était sous les draps, les yeux sur Louis, et le garçon vint s'asseoir sur le lit à côté de lui. Les yeux verts de Harry étaient rouges et remplis de larmes, et c'était la pire vision que Louis ait jamais eu. Il tendit la main pour lui caresser doucement la joue, et Harry sourit légèrement en posant sa main sur son bras. Louis enleva ses tongs à l'aveugle en les lançant sur le mur, puis voulu se lever, mais Harry lui retint par le bras.
- Reste-là, murmura-t-il.
Louis le regarda pendant quelques secondes, et se mordit la lèvre pour empêcher ses larmes à lui de lui monter aux yeux. Il se pencha vers Harry pour déposer un doux baiser sur son front, puis se redressa en chuchotant :
- J'enlève juste mon short, Harry. Je suis là. Je reste là.
Harry hocha doucement la tête, et en se déshabillant, Louis vit que le bouclé enleva lui aussi son short en jean et son t-shirt pour être plus confortable. Louis jeta leurs vêtements dans un coin de la pièce, et se glissa sous le draps avec Harry.
Ils ne bougèrent pas, et restèrent en face de l'autre pendant quelques instants. Ces instants où Louis se creusa la tête pour trouver quelque chose à dire. Un de ces discours inspirant visant à remonter le moral de Harry. Mais il ne trouva rien, alors il souleva son bras et Harry vint se blottir contre lui, les larmes coulant silencieusement dans le cou de Louis.
Ce qui faisait le plus mal, dans tout ça, c'est que Louis ferait tout pour ce garçon. Il ferait tout pour qu'il arrête de pleurer, pour qu'il lui sourit, lui fasse des blagues nulles, et l'embrasse en l'écrasant, parce qu'il savait que Louis détestait ça. Louis ferait des choses délirantes, et il n'exagérait pas : il ferait littéralement tout pour atténuer la peine de Harry. Mais il avait beau être prêt à tout faire, rien ne pouvait calmer Harry.
Il aurait aimé trouver les mots pour le calmer. Il aurait aimé trouver les mots pour lui dire, pour le convaincre que tout allait bien et que tout allait s'arranger. Mais il ne trouvait rien à dire, alors au lieu de ça, il serra Harry contre lui toute la nuit. Et vu la façon dont le garçon s'accrocha à lui, c'était la bonne, et la seule chose à faire.
✰
Bonjour à tous et à toutes !
J'espère que vous allez bien
J'espère que ce chapitre vous aura plus, bien qu'il soit un peu triste hihi
On se retrouve très vite<3
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