Chapitre 22
"parfois les gens ne comprennent pas les promesses qu'ils font au moment où ils les font" - nos étoiles contraires
majorie, taylor swift
Louis sentit la main de Harry se resserrer autour de la sienne presque automatiquement alors qu'ils tournaient dans la rue. Louis sourit doucement, et caressa doucement le dos de sa main avec son pouce. Harry baissa la tête vers leurs mains entrelacées et la releva en souriant, et quand Louis rencontra son regard, il lui lança un sourire qu'il voulait réconfortant. Même s'il ne savait pas vraiment s'il essayait de rassurer Harry ou bien lui même.
Harry s'arrêta au milieu de la route quand ils arrivèrent au niveau de la maison du père de Louis. Contrairement à d'habitude, les fenêtres étaient fermées, ainsi que la porte en bois blanc. La chaise et la plante qui étaient sur le porche y était encore, mais des mauvaises herbes avaient colonisé le pot. Louis soupira, sachant que ce moment était le moment où les choses allaient changer. Changer en bien, changer en mal, il ne savait pas. Mais cette situation allait changer, parce qu'il ne la supportait plus.
- Tu es sûr que ça va aller ? souffla Harry.
Quand Louis détacha son regard de la maison de son père, il vit que Harry ne l'avait pas quitté des yeux, un air inquiet sur le visage. Louis pouvait le voir dans ses yeux, ou dans la façon dont ses sourcils se fronçaient ou qu'il serrait nerveusement la main de Louis dans la sienne.
- Oui, répondit-il. Ça ira, ne t'en fait pas.
- Appelle-moi si ça ne se passe pas bien.
Louis hocha la tête. Il avait toujours voulu quelqu'un comme ça. Quelqu'un qui s'inquiétait pour lui. Il avait trouvé Harry, et depuis bien longtemps, le garçon s'inquiétait pour Louis. Au début, Louis trouvait ça irréel, mais maintenant, il avait les pieds sur terre, bien accrochés au sol, et cela le faisait sourire, simplement. Sa poitrine se réchauffait, ses lèvres s'étiraient, et il ne se demandait plus où est-ce que Harry avait pu se tromper et penser qu'il était digne d'intérêt. Il cessait de l'idéaliser, c'était rassurant. Sûrement parce qu'il l'avait vu malade, ou au réveil, ou grognon, ou en train de retourner sa chambre pour trouver ses chaussettes. Dans tout les cas, Louis le trouvait magnifique et il adorait l'embêter pour le faire glousser, mais il ne pensait plus que la vie de Harry avait des airs de série américaine, parce que ça n'était clairement pas le cas. Louis avait vu Harry bailler, un bâillement long et bruyant, et ça avait cassé le mythe. Mais au moins, ils avaient bien rit.
- Appelle-moi si ça se passe bien aussi, ajouta Harry avec un sourire.
Louis pouffa, et tira sur la main de Harry pour l'attirer contre lui. Harry rit doucement, et entoura ses bras autour du cou de Louis, qui posa sa tête sur son épaule en souriant, le serrant contre lui.
- Merci, souffla-t-il, son souffle s'échouant dans le cou de Harry et créant des frissons sur la peau du garçon.
- Pourquoi ?
- J'en sais rien. Pour être là.
Harry se recula pour regarder Louis dans les yeux sans pour autant se détacher de lui, et sourit en coin avant de demander, les yeux plissés :
- Tu sais que si un jour, tu as problème, peu importe si tu es au fin fond de la Sibérie, je saute dans le premier avion pour t'aider ?
Louis lui sourit, se mordant la joue pour ne pas que son sourire grandisse encore plus. Les mots de Harry faisait vibrer sa poitrine, même si ce n'était pas la première fois qu'il en disait dans ce genre là. Cela faisait toujours le même effet à Louis, même un mois après.
- Enfin, si tu repars un jour d'ici. Et si ça ne tenait qu'à moi, tu ne partirais jamais.
- Si ça ne tenait qu'à moi, je ne partirais jamais non plus, répondit Louis en dessinant des ronds sur les hanches de Harry.
- Tu vas lui en parler ?
- Je vais essayer. Il faudra aussi que j'en parle à ma mère, et aussi ma sœur. Je ne veux pas rester ici si elle a besoin de moi en Angleterre.
Harry hocha la tête, et Louis lui sourit doucement. Louis ne savait vraiment pas s'il allait pouvoir rester. Sa mère ferait tout pour lui, certes, mais il n'était qu'un garçon de dix-sept ans, et il ne savait pas si Johanna faisait assez confiance à Mark pour veiller sur Louis. Harry semblait comprendre ça. Qu'il y avait autant de chances que Louis reste ou qu'il parte.
- Mais si ça ne tenait qu'à moi, je resterais pour toujours, rappela-t-il.
Harry hocha la tête, et se pencha pour poser ses lèvres sur celles de Louis. Le garçon sourit, et caressait le bas du dos de Harry du bout des doigts par dessus sa chemise tandis que Harry traçait des motifs sur la mâchoire à la joue de Louis. Louis s'accrocha un peu plus, ce baiser lui donnant du courage pour la discussion qu'il allait avoir avec son père.
Quand il se recula, il sourit à quelques millimètres de lèvres de Harry, qui le lui rendit. Puis il ouvrit la bouche, cherchant ses mots, la referma, puis finit par dire :
- Je vais parler à mes parents. De la photo, de Sofia, de Gemma, de tout.
Louis ouvrit grand les yeux, surpris que Harry veuille en parler avec ses parents tout de suite, lui qui tenait tant à ne pas qu'ils le découvrent, au cas où il se plantait sur toute la ligne.
- Tu es sûr ?
Harry haussa les épaules, Louis remit une boucle derrière son oreille.
- On a découvert tout ce qu'il y avait à découvrir, et c'est la dernière solution pour savoir la vérité. Même si on ne saura toujours pas pour Gemma, au moins, on sera fixés pour Sofia.
Il avait raison, alors Louis hocha la tête en caressant sa nuque. Ils avaient cherché partout où ils pouvaient chercher, et la dernière solution et celle-ci. En espérant que les parents de Harry ne soient pas en colère contre eux.
- Appelle-moi après alors, fit Louis.
Harry sourit, et pressa un dernier, brève baiser contre les lèvres de Louis, qui souriait.
- Bonne chance. Je t'aime.
- A toi aussi. Et moi aussi.
Harry pouffa, et Louis se sépara de lui pour traverser la distance qui le séparait de la porte d'entrée de la maison de son père. Une fois devant, il soupira, sachant qu'il n'y avait pas d'autres options pour arranger les choses. Ils avaient évité cette discussion pendant trop longtemps. Il toqua à la porte, son poing fermé, et il attendit pendant quelques secondes. Il eut un instant peur que son père ne soit pas là, mais la seconde d'après la porte s'ouvrit.
Les yeux de Louis tombèrent sur son père, qui avait une mine fatiguée. Il portait un polo bleu et un short beige, et ses cheveux étaient décoiffés, encore plus que d'habitude. Quand ses yeux se posèrent sur Louis, son visage s'illumina, et Louis lui sourit timidement. C'était étrange, mais il ne lui avait pas manqué pendant une seule seconde depuis qu'il ne l'avait pas vu, mais maintenant, il se rendait à quel point, si, il lui avait manqué.
Mark se contenta de lui rendre son sourire, et s'écarta pour le laisser entrer. La maison n'avait pas changé. Après tout, Louis n'était pas parti longtemps. Elle était juste plus sombre à cause des volets fermés. Son père ne referma pas tout de suite la porte, et quand Louis se retourna après avoir posé son sac à dos dans un coin, il le vit faire un signe de main à quelqu'un. Ses yeux glissèrent sur Harry, qui n'avait pas bougé, toujours au milieu de la route, et il sourit. Il savait que leur relation en tant que gendre et beau-père n'avait pas vraiment bien commencé, et Louis mentirait s'il disait qu'il n'espérait pas du plus profond de son cœur que cela change.
- Comment tu vas ? demanda Mark en se retournant vers Louis, fermant la porte dans son dos.
- Bien, répondit Louis. J'ai encore squatté chez les Styles.
- Il faudra peut-être que je leur envois un chèque, depuis le temps qu'ils t'hébergent.
Louis pouffa, et regarda Mark s'asseoir sur un des tabourets installés autour de l'îlot central, devant un cahier de mots croisés ouvert. Cependant, il ne le toucha pas, ses yeux restant fixés sur Louis. Louis soupira, passa une main dans ses cheveux, et se dirigea vers le frigo pour se servir un verre de jus d'orange. Il voyait bien que son père cherchait ses mots, et il garda le silence, avant que Mark dise finalement :
- Je suppose qu'il n'y à rien d'autre à dire appart que je suis désolé.
- Il n'y a rien que tu sois obligé de dire, répondit Louis en s'accoudant à l'îlot central en face de son père. Seulement des choses que tu veux dire.
- Alors je suis vraiment désolé, Louis. Sincèrement. J'espère que tu as le temps, parce qu'il y a beaucoup de choses pour lesquels je suis désolé.
- J'ai tout mon temps, papa. Si tu veux me dire des choses, j'ai tout mon temps.
Mark sourit à Louis, et il le lui rendit avant de prendre une gorgé de jus d'orange. Il regarda son père fermer son cahier de mots croisés en prenant une grande inspiration, et nota avec une certaine satisfaction qu'il semblait plus atteint et touché que lors de leur dernière conversation.
- Je suis désolé d'agir comme ça. Je ne sais pas vraiment d'où ça vient, ce comportement que j'ai envers toi. Peut-être parce que j'étais jeune quand tu es né, mais ce n'est pas une excuse, parce que Johanna était plus jeune que moi et pourtant, elle s'en sort parfaitement avec toi. Mais je n'en sais rien. Tu étais toujours celui que j'emmenais quand je voulais faire quelque chose. Quand je voulais aller à la piscine, au zoo, à la fête foraine, en forêt pour marcher un peu ou faire kayak. Tu étais toujours partant, et tu étais mon excuse pour quitter la maison et m'amuser.
Louis sourit légèrement en repensant à ses souvenirs où, c'est vrai, il accompagnait toujours son père pendant ses activités. Il avait toujours trouvé ça amusant, et c'était un moyen de passer du temps avec son père.
- On n'était pas si proches avec Lottie, du moins, elle n'a jamais vraiment partagé mes centres d'intérêts. Alors je la considérais comme ma fille. Ma petite fille que je devais protéger. Toi, c'était... Je te voyais comme mon meilleur ami. Ç'aurait été cool si j'avais été bon dans le rôle de père, mais je ne l'étais pas. C'est fou, mais je viens juste de me rendre compte, après dix-sept ans, que je n'agis pas bien avec toi. Tu aurais dû me le dire, si ça te gênait.
- Tu... commençait Louis, faisant tourner son verre sur la table. Tu n'écoutais pas vraiment.
- C'est vrai. Mais j'écoute, maintenant. Tu peux tout me dire. J'écoute.
- Je...
La phrase de Louis mourut dans sa gorge alors qu'il fronçait les sourcils. En vérité, il avait beaucoup attendu ce moment. Le moment où son père l'écouterait enfin, et où il pourrait lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur. Il l'avait tellement attendu qu'il avait du mal à y croire.
- J'aimerais juste avoir un père, dit-il, sentant sa gorge se serrer. Je t'en veux pour avoir trompé maman, pour m'avoir demander de mentir, pour m'avoir fait de fausses promesses, mais je t'en veux plus pour ne pas avoir été le père dont j'avais besoin. J'aimerais bien que tu recommences à m'emmener un peu partout, comme par exemple faire les magasins ou m'apprendre à faire de la planche à voile. Mais j'aimerais aussi que tu sois là pour m'écouter, parce qu'au début de l'été, j'avais tellement de choses à penser qui si je n'avais pas eu mes amis, je pense que j'aurais explosé. J'aimerais que tu t'inquiètes pour moi. Que tu m'engueules un peu quand je rentre tard le soir parce que tu as flippé en ne me voyant pas rentrer. Que je puisse inviter mes amis sans avoir peur que tu m'embarrasses ou que tu les embarrasses. Et c'est simple et un peu con, mais j'aimerais bien pouvoir inviter Harry, et juste vous regarder parler sur le canapé.
Louis regarda Mark baisser la tête vers la table sur laquelle il tordait ses doigts. Louis se mordit la lèvre, et reprit :
- Et j'aimerais que toi aussi, tu me parles, papa. Si jamais ça ne va pas. Parce que je sais que, certaines fois, ça ne va pas.
Mark releva la tête, et sourit faiblement à Louis. Peut-être que se prendre toutes ces réflexions en pleine tête faisait beaucoup, mais c'était tout qui était sur le cœur de Louis. Et il avait beau avoir de la peine de son père, tout ça était devenu trop lourd à porter avec le temps.
- J'aimerais que les choses soient comme ça, finit-il. Et, oui, tu vas devoir faire des efforts, mais moi aussi. Je sais que ça ne changera pas du jour au lendemain, et que ça prendra du temps, mais je suis prêt à attendre.
- Alors on fera des efforts tout les deux, répondit Mark. Parce que je pense que moi aussi, j'ai envie que tu me parles, que tu invites tes amis, et que je puisse te parler, aussi.
Louis reposa son verre et cette fois, quand il sourit à son père, c'était un grand, un vrai sourire. C'était peut-être un des moments qu'il attendait depuis des années. Et en vérité, c'était peut-être un mensonge, mais Louis avait tellement attendu ça qu'il avait du mal à ne pas croire son père et ses yeux larmoyants. Il y avait deux options. Soit cela marchait et Louis était, soit cela ne marchait pas, et Louis ne savait pas vraiment comment il se sentirait.
- Je suis désolé, reprit Mark, pour avoir fait tout ça à ta mère. D'avoir brisé notre famille. C'est de ma faute.
- Ce n'est pas vraiment mes affaires, répondit Louis.
Il tira la tabouret en face de son père pour s'y asseoir, et posa son téléphone sur la table à côté de lui, jouant toujours avec son verre à présent vide.
- Je pense que si, fit Mark. Je pense que c'est tes affaires parce que tu étais impliqué là-dedans, peut-être un peu trop. Et ça aussi, j'en suis désolé. Je suis désolé de t'avoir demandé de mentir, tout comme avoir trompé ta mère pendant des années.
- Tu aurais dû dire ça à maman l'année dernière, répondit Louis avec une grimace.
- J'ai essayé de lui dire. Je suis peut-être un enfoiré, mais j'ai essayé de m'expliquer, et de m'excuser.
- Tu avais des raisons ? Pour faire ça, tu avais des raisons, ou des excuses ? demanda Louis.
C'était quelque chose à la quelle il ne pensait plus à présent, parce que c'était le seul moyen de survivre du divorce de ses parents. Se dire que c'était fini, que rien n'aurait pu être arrangé. Il était toujours parti du principe que, oui, son père était un enfoiré, et qu'il trompait sa femme pour la même raison trouble que tout les hommes qui trompaient leur femme.
- Je n'ai pas vraiment d'excuses. J'ai fait ça parce que j'étais un enfoiré, c'est tout. Parce que oui, je souffre d'addictions. A la drogue, au sexe. Elles sont diagnostiquées. Ce n'est pas leur faute à elles, mais plutôt à mon côté d'enfoiré, parce que tout les hommes qui souffrent de ses addictions ne font pas ça.
- Elles ne sont toujours pas guéries, je me trompe ? souffla Louis.
Mark fit non de la tête. Louis ne l'avait jamais vu se droguer, mais il devait le faire depuis pas mal de temps. Pour ce qu'il s'agissait du sexe, Louis n'aurait jamais pensé que cela pouvait être une addiction. Son père avait raison, cela ne justifiait pas tout, mais peut-être que Johanna aurait aimé le savoir.
- Maman le sait ? demanda Louis.
- Oui. Je lui ai dit, alors qu'on était en train de divorcer. Parce que j'étais toujours amoureux d'elle. Au fond, je pense que je suis toujours amoureux d'elle. Mais ça ne pouvait rien excuser, et elle a eu raison de demander le divorce. Elle ne pouvait pas me faire confiance, et je savais que je lui faisais du mal.
- Alors tu as divorcé pour ça ? Parce que tu étais amoureux d'elle et que tu ne voulais pas lui faire du mal ?
Mark haussa les épaules, un sourire triste sur les lèvres.
- Ça marche comme ça, l'amour, parfois. On était fou amoureux avec ta mère. C'est pour ça que le divorce à fait si mal, et que toutes les disputes étaient si violentes. Parce qu'on voulait trouver un terrain d'entente. On le voulait tellement, parce qu'on voulait retourner à notre vie d'avant, notre vie avant toutes mes conneries. Mais c'était impossible. Parce qu'elle ne me faisait plus confiance, et que à me faisait trop mal de la voir souffrir à ce point. Et je pense que l'amour c'est ça, aussi. Laisser partir celui qu'on aime lorsqu'il en a besoin.
Louis hocha la tête, la gorge serrée. Il n'avait jamais vu le divorce de ses parents de cette façon. Il avait toujours pensé que Mark n'avait pas grand chose à faire de Johanna, et que Johanna était juste en colère contre lui. Alors que c'était bien plus profond. Parce que ça doit faire mal, de blesser celui qu'on aime sans même le faire exprès. De se rendre compte qu'on a beau aimer de tout notre cœur, quelques fois, ça ne marche plus, c'est comme ça, et on ne peut rien y faire.
- Est-ce que... commença Louis. Est-ce que tu peux faire quelques choses ? Pour tes addictions ?
- Des docteurs existent pour ça, des psychologue, aussi, répondit Mark. Mais à mon avis, c'est de la mer...
- Vas-y, le coupa Louis, les yeux pleins de larmes. Vas-y, s'il te plait. Essaye au moins de te guérir. J'ai besoin que tu guérisses. Parce que je m'inquiète pour toi. Je n'ai pas envie que tu ailles mal.
Mark regarda longuement Louis, ayant l'air de réfléchir. Louis eut un instant peur qu'il n'accepte pas, mais il se pinça les lèvres, et hocha la tête.
- Je vais essayer, si c'est ce que tu veux.
- Je veux que tu guérisses. J'ai besoin de mon père, et ça ne va pas être possible si je te retrouve défoncé tout les soirs.
- J'essayerai, souffla Mark en hochant une seconde fois la tête.
Louis lui sourit, et prit une grande inspiration en fermant les yeux pour chasser les larmes de ses yeux et pour que sa respiration se fasse moins lourde. Ils venaient de se dire beaucoup de choses, avec son père, et les choses allaient sûrement changer. Louis était heureux. Mais apprendre que son père n'allait pas bien l'avait frappé en plein visage, alors il avait un peu de mal à se remettre de ses émotions.
Quand il rouvrit les yeux, son père avait le nez baissé vers son cahier de mots croisés, ayant laissé à Louis l'intimité dont il avait besoin, et cela fit sourire le garçon. Puis son téléphone sonna, et l'écran s'alluma. Il aperçu un message de Harry en lettres capitales, et il se dit que c'était sûrement une bêtise, et il éteignit son écran en levant les yeux au ciel avec un sourire amusé aux lèvres.
- C'était... ?
- C'était Harry, oui, répondit Louis en passant sa main dans ses cheveux. Rien d'important, il a sûrement perdu ses chaussettes dans sa chambre.
Mark sourit tendrement, avant de demander plus timidement :
- Est-ce que... ça se passe bien ?
Louis haussa les sourcils, surpris. Mais son père avait dit qu'il allait faire des efforts, et il en faisait, cette question en était la preuve. Louis n'avait pas l'habitude de raconter sa vie à son père, mais il avait dit qu'il allait faire des efforts, et il allait en faire.
- Oui, répondit-il en souriant. Ça se passe bien.
- Tu as rencontré ses parents, du coup.
- Oui. Ils sont vraiment gentils. On est allés au restaurant ensemble l'autre jour.
- Ils t'ont invité au restaurant ? répéta Mark en haussant les sourcils. Il faudrait peut-être qu'on invite Harry, alors.
- Seulement si c'est toi qui cuisine. Tu cuisines mieux qu'au café de la place.
Mark pouffa, et Louis sourit à ce son. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu ce genre de discussions, légères et amusantes.
- Tu as dit que tu étais amoureux de lui, la dernière fois qu'on s'est vu.
- C'est vrai, fit Louis, soudain plus timide, parce qu'il n'avait pas l'habitude de parler de ça avec son père. Lui aussi. Il me l'a dit.
Mark haussa les sourcils, un léger sourire aux lèvres, et Louis éclata de rire en lui mettant un coup de pied sous la table. Mark rit aussi, mais redevint sérieux quand il demanda :
- Et vous avez couché ensemble ?
- Pardon ? s'étouffa Louis avec sa salive.
- Quoi, tu veux une métaphore ? Vous avez crac-crac, ou vous avez...
- Ok, non, on arrête ça, le coupa Louis, amusé. Et oui, on a couché ensemble. Enfin, on a pas tout fait.
- Comment ça pas tout fait ?
- Papa, tu veux vraiment que je te fasse un dessin ?
- Pas besoin, fit Mark avec un grimace qui fit rire Louis. Mais un préservatif est indispensable en cas de pénétration.
Ok, ouais, Louis lui avait demandé de s'intéresser un peu plus, mais Louis ne s'attendait pas à ça.
- Oui papa, répondit-il d'une voix enfantine. J'ai écouté les cours de SVT en quatrième, tu sais.
- Les cours de SVT sont très hétéronormés, alors je faisais juste un point.
Louis leva les yeux au ciel, juste pour l'usage, parce qu'un immense sourire étirait ses lèvres sans qu'il ne puisse le contrôler. Il reposa les yeux sur son père, qui fronça les sourcils, et reprit :
- Il ne vous reste que trois semaines tout les deux, alors.
- En fait... commença Louis, ne sachant pas trop où commencer. Je... J'aimerai rester. Ici. En Italie.
Son père ne répondit pas tout de suite, surpris. Le cœur de Louis résonnait à ses oreilles, et il avait peur de la réaction de son père, parce que c'était très important pour lui. Il voulait rester ici, avec Harry, ses amis. Et son père, aussi.
- Tu es sûr ? demanda Mark.
- Oui. Je sais que ce n'est pas une décision à prendre à la légère, et on en a beaucoup parlé avec Harry. Mais je n'aime pas ma vie en Angleterre. Je fais des allers-retours entre le lycée et ma chambre, mes amis se foutent de ma gueule et je suis toujours le gars qu'on exclu si on est trop pour un exercice. Et ici, il y a Harry, il y a Liam, Lana, Zayn, et toi. Et j'aimerais qu'on répare ce qu'on a cassé, et je doute que ce soit possible en trois semaines.
Mark réfléchit quelques instants, et Louis pouvait le voir déglutir. Peut-être qu'il n'aurait pas envie de voir Louis toute l'année. Peut-être qu'administrativement, cela serait trop compliqués. Peut-être que sa mère serait trop inquiète pour lui. Peut-être qu'il manquerait trop à Lottie.
- Si tu veux rester, je n'y vois aucun soucis, répondit finalement Mark, permettant enfin à Louis de respirer. Et j'aimerais beaucoup que tu restes ici.
- Merci papa, fit Louis, surexcité.
- Mais c'est une décision que je dois prendre avec ta mère.
Louis hocha la tête, conscient que cela reposait autant sur les épaules de sa mère que sur celles de son père. Mark et Johanna n'avaient plus aucun contact, sauf lorsqu'il s'agissait de Louis et Lottie. Dans ce cas-là, ils faisaient des efforts pour trouver un terrain d'entente. Ils savaient que leur mariage avait foiré et qu'ils ne pouvaient rien y faire, mais Louis était sûr d'une chose : ses parents l'aimaient lui et Lottie inconditionnellement, même s'ils ne le montraient pas tout le temps. C'est pourquoi quelques fois, ils discutent entre eux en sachant que c'est compliqué rien que pour leur bonheur.
- Depuis quand est-ce que tu y penses ? fit le père de Louis.
- Hier soir. Harry y pense certainement depuis plus longtemps, mais il ne me l'a dit qu'hier soir.
- Hier soir !? répéta Mark. Tu y penses seulement depuis hier soir, et tu es déjà excité à ce point-là. Tu vas finir par faire une crise cardiaque.
Louis sourit à son père d'un air enfantin. Mais c'était vrai, il était impatient. De savoir s'il pouvait commencer sa vie avec Harry, faire des plans pour l'année suivante, et profiter de ses amis sans avoir ça en tête.
- Louis, reprit sérieusement Mark. Est-ce que tu es sûr de vouloir rester ici ? Est-ce que si jamais ça se passe mal avec Harry, avec tes amis, ou même avec moi, est-ce que tu es sûr de vouloir rester ici ?
Louis réfléchit quelques secondes. Il se rendait compte que beaucoup de choses étaient en fait un pari. Sortir avec Harry était un pari, tomber amoureux de lui était un pari, parce qu'il pouvait le lâcher à tout moment. Faire confiance à ses amis et à son père était un pari, parce qu'ils pouvaient les lâcher à tout moment. Louis ne voyait pas dans le futur, il ne pouvait pas savoir si ça arriverait un jour. Mais il en avait marre d'avoir peur que quelque chose se passe mal. Il passait à côté de toutes les choses qui se passaient bien. Et s'il n'avait jamais pris de pari, il n'aurait pas vécu cet été aussi magique. Il avait la possibilité de faire durer cet été idyllique, et ça aussi, c'était un pari. Cela pourrait être la plus belle année de sa vie, ou la pire. Mais il était prêt. Il était prêt à prendre le risque de tomber, si grâce à ça, il pouvait vivre la vie qu'il voulait.
- C'est l'Italie, répondit-il à son père en haussant les épaules. C'est le paradis sur Terre.
Mark sourit en entendant cette phrase qu'il avait répété à Louis et Lottie toute leur enfance. Et il avait presque raison, au final.
- Alors je pense qu'on devrait appeler ta mère, pour que tu arrêtes de sautiller sur ton siège comme ça.
Louis pouffa, et Mark sortit son téléphone de sa poche pour le poser sur la table. Louis le regarda faire défiler ses contacts jusqu'à ce qu'il tombe sur Johanna. Il appuya sur son nom, et Louis était sûr qu'elle allait répondre. Elle savait que Mark n'appelait que lorsqu'il s'agissait de Louis et Lottie. Alors sa voix retentit quelques secondes plus tard.
- Mark, le salua-t-elle. Comment vas-tu ?
Alors que son père répondait à Johanna, Louis sourit.
Il n'avait pas la petite famille parfaite qu'on voyait à la télé. Il n'avait pas la famille parfaite qu'il voulait quand il était petit. Et, jusqu'à il n'y a pas si longtemps, il la voulait, cette famille parfaite. Il voulait remonter dans le temps, réparer ce qui avait été brisé. Mais il ne pouvait pas. Et maintenant, il ne voulait plus de famille parfaite. Il avait la sienne, c'était suffisant.
Même si elle n'était pas parfaite. Louis l'aimait quand même.
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Le soleil était en train de se coucher, et Louis et Mark étaient encore en train de discuter autour de l'îlot central. Ils avaient passé les trois dernières heures à le faire, pour essayer de rattraper le temps qu'ils avaient perdu. Louis avait raconté ses vacances, les bêtises qu'il avait fait en compagnie de ses amis, que Mark ne connaissait pas, pour la plupart. Louis lui parla un peu plus de Zayn, parce que Mark ne le connaissait qu'en surface et ne lui avait parlé que quelques fois. Louis lui raconta la sortie à l'hôpital et à quel point il avait eu peur.
Louis savait bien que tout n'allait pas changer du jour au lendemain. Ils allaient devoir faire des efforts, tout les deux, et son père allait devoir apprendre à poser des limites dans leur relation, à faire attention à ce que la ligne père-fils et amis ne devienne pas trop fine. Il allait devoir se battre contre ses addictions. Mais Louis était sûr que, dans la durée, ils y arriveraient.
Louis sursauta presque quand des coups se firent entendre à la porte. Il jouait toujours avec son verre vide, le faisait tourner sur la table, et il le lâcha sous le coup de la surprise. Son père pouffa, amusé, et se leva, car la porte était encore fermée. D'habitude, quand quelqu'un arrivait, et passait juste la tête par la porte en se signalant, et c'est pour ça que Louis avait été si surpris. Il n'avait l'habitude d'entendre quelqu'un frapper.
Mark ouvrit la porte, et quand Louis se tourna sur son tabouret pour voir de qui il s'agissait, il tomba sur le visage de Harry, illuminé par un immense sourire, comme d'habitude. Il portait la même chemise rouge à motifs que ce matin, ouverte sur un débardeur blanc et les mains dans les poches de son short en jean. Il ne croisa pas le regard de Louis, mais le garçon sourit simplement en le voyant.
- Harry, le salua Mark en souriant. Comment vas-tu ?
- Bien, répondit le garçon en remettant une boucle en place. Je peux entrer ?
- Oui, bien sûr, fit Mark en se décalant pour laisser Harry entrer.
Le regard de Louis tomba dans celui de Harry dès l'instant où celui-ci entra dans la maison. Il lui sourit, haussant les sourcils pour montrer sa surprise de le voir ici, et Harry pouffa en s'approchant alors que Mark rasseyait en face de Louis, qui avait la tête levée vers Harry. Le bouclé posa une main sur la hanche de Louis pour déposer un baiser sur front, avant de demander :
- Je peux me servir à boire ? J'ai failli mourir de chaud sur la route.
- Vas-y, répondit Mark en désignant le frigo du menton.
Louis échangea un regard avec son père, et il lui sourit doucement avant de tourner la tête vers Harry, qui ressortit la bouteille de jus d'orange du frigo. Il balaya la cuisine du regard à la recherche d'un verre, et Louis lui tendit le sien. Harry le remercia avec un sourire et se servit du jus avant de s'accouder à côté de l'îlot, à côté de Louis.
Il semblait bien heureux. Louis se souvint seulement à cet instant qu'il avait dû parler à ses parents de Sofia, Gemma, et de tout ce qu'ils avaient découvert. Il lui prit délicatement son verre des mains pour en boire une gorgée, avant de demander :
- Alors ? Ça s'est bien passé avec tes parents.
Harry grimaça en plissant les yeux, et son expression fit sourire Louis. Il reprit son verre en pouffant, et le porta à ses lèvres avant de dire :
- Je n'ai pas dit que tu avais tout fait avec moi, de peur qu'ils soient en colère. Et j'avais raison, parce qu'ils sont en colère. Ça fait deux heures que je les évite.
- Deux heures ? Tu aurais pu me prévenir.
- Je t'ai envoyé un message. Tu ne l'as même pas lu.
Louis fronça les sourcils, mais se mordit la lèvre en se souvenant du message qu'il avait reçu, quand il discutait avec ton père. Il avait vu que c'était Harry, mais il ne l'avait pas lu. Il croisa son regard, et sourit d'un air coupable, avant de faire :
- Désolé... ?
- Ce n'est rien, rit Harry. Tu étais occupé. Enfin, soupira-t-il en reposant son verre vide sur la table, mes parents ont failli me punir pour être rentré illégalement dans la mairie, alors j'ai bien fait de ne pas mentionner.
- Vous êtes rentrés illégalement dans la mairie ?! répéta Mark.
Louis et Harry tournèrent simultanément la tête vers Mark, et Louis grimaça, ce qui fit son père. Un vrai père l'aurait sûrement disputer, mais c'était encore tout nouveau dans la tête de son père, alors il ne lui en voulait pas trop quand il lui demanda, l'air un peu émerveillé, de lui raconter cette histoire.
Harry raconta donc leur petite enquête, se faisant quelques fois couper par Louis qui rajoutait des détails inutiles et faisait râler Harry. Mark riait tout en jetant en coup d'œil à leurs doigts qui se tordaient entre eux quand ils se chamaillaient pour savoir qui racontait une partie de l'histoire. C'était toujours Harry qui finissait par gagner, et Louis faisait semblant de bouder dans son coin.
- Au bout d'un moment, on a fini par se rendre compte qu'on tournait en rond, alors j'ai demandé à mes parents, tout à l'heure, fit Harry alors que Louis se redressait.
- Et alors ? demanda-t-il.
- Et alors... fit Harry en cherchant quelque chose dans la poche arrière de son short. Voici l'acte de naissance de Sofia Styles.
Il lança sur la table un bout de papier plié en quatre, et quand Louis le déplia, ses yeux tombèrent en effet sur le nom de Sofia Styles. Il y avait tout. Le jour de sa naissance, le nom de ses parents, qui étaient bien ceux de Harry.
- Mes parents ne voulaient pas du bébé, soupira Harry en passant sa main dans ses cheveux. Ma mère a découvert qu'elle était enceinte alors qu'il était trop tard pour avorter. Alors ils ont contacté un orphelinat, et ils ont tout préparé pour qu'ils viennent chercher le bébé le jour de sa naissance, à l'hôpital. Mon père a été obligé d'aller le déclarer en mairie alors que ma mère était enceinte, et Sofia est juste le premier prénom qui lui est passé par la tête. Ils savaient que pour qu'un enfant soit entièrement déclaré, il fallait revenir à la mairie après qu'il soit né et affirmer que tout s'était bien passé, et que l'enfant était là. Alors quand mon père est revenu, après que l'orphelinat ait emmené le bébé, il a fait couler de fausses larmes sur ses joues et a dit qu'elle était morte à la naissance. C'est pour ça que sur les registres, c'est marqué que Sofia est décédée.
Louis ouvrit la bouche de sachant pas quoi dire, et Harry lui jeta un coup d'œil en souriant en coin. C'était assez énorme. Louis ne jugeait pas Anne et Desmond, parce qu'il n'avait jamais été dans leur situation, et qu'il ne savait pas ce qu'ils avaient pu ressentir. Mais il ne s'attendait pas à ce qu'ils cachent quelque chose comme ça à Harry.
- Et quelle est la dernière chose à faire, maintenant ? demanda Mark.
Harry haussa les épaules en soupirant, et échangea un regard avec Louis. Ils savaient tout les deux quelle était la dernière étape.
- Parler à Gemma, répondit Louis. Parler à Gemma, tout lui dire, tout lui avouer, et ensuite faire des tests ADN.
- Ouais, affirma Harry en redressant. Encore un petit bout de chemin à faire. Mais, reprit-il plus joyeusement en posant ses mains sur les épaules de Louis, on a réussit notre petite enquête. Alors est-ce que je peux vous le voler pour ce soir ?
- Quoi ? fit Louis en levant la tête vers Harry.
- Bien sûr, répondit Mark en riant.
- On va où ? demanda Louis d'une voix enfantine.
- Surprise, lui sourit Harry en baissant la tête vers lui. Vas te préparer, et appelle-moi quand la douche est libre.
Louis minauda encore quelques instants pour savoir où ils allaient, mais Harry refusa de lui dire, alors il monta les escaliers après lui avoir tiré la langue.
Une fois sous la douche, il sourit en pensant à Harry et à son père, en bas. Il savait que son père faisait aussi des efforts, mais pas là où Louis pensait qu'il aurait besoin d'en faire. Il n'en faisait aucun lorsqu'il discutait avec Harry, parce que Louis pensait maintenant que son père avait toujours voulu faire parti de sa vie. Il ne s'y prenait simplement pas de la bonne façon. Pas de la façon dont Louis avait besoin. Et ça le faisait sourire, de penser qu'à cet instant, Mark faisait des efforts pour discuter avec Harry, pour ne pas aller trop loin afin de ne pas l'embarrasser.
Louis avait bien capté les regards que sont père leur lançait, à Harry et lui. Mark ne lui avait pas dit, mais Louis n'en n'avait pas besoin pour savoir qu'il était content pour lui. Il avait parlé de Harry à sa mère depuis longtemps, mais il aurait aimé pouvoir en parler à son père avant. Il aurait bien aimé être là sous la douche en pensant à son petit-ami et son père qui discutaient tout les deux depuis plusieurs semaines déjà.
Il ne se dépêcha pas, et resta presque un quart d'heure sous la douche, et il enroula une serviette autour de sa taille tout en tentant de démêler ses cheveux humides. Il récupéra son téléphone et ses vêtements, et cria à Harry du haut des escaliers que la douche était libre, et le garçon lui répondit qu'il arrivait. Une fois dans sa chambre, Louis enfila une des chemises que son père lui avait offert lorsqu'il était arrivé en Italie avec un short beige.
Il s'allongea sur son lit avec un livre, et lu pendant une bonne dizaine de minutes en écoutant l'eau de la douche couler depuis la salle de bain. Cela faisait presque étrange, d'être là dans son lit devant un livre, alors qu'il ne l'avait pas fait depuis un mois. Pourtant, c'était tout ce qu'il faisait quand il était en Angleterre. En Italie, il avait été incapable de le faire. Parce qu'il y avait tout ses amis. Toutes ces choses qui tournaient en rond dans sa tête. D'abord ç'avait été Harry, pendant un bref moment Zayn, puis son père. A présent, il ne pensait plus à rien, appart passer un bon été. Enfin, il pensait juste à quelque chose qu'il devait dire à Harry.
Il entendit Harry ouvrir sa porte, et il finit sa ligne avant de détacher ses yeux de la page de son livre pour les poser sur Harry, qui referma la porte derrière lui. Il était habillé de la même façon, mais avait enlevé son bandana de ses cheveux, comme Louis l'aimait. Le bout de tissu était accroché autour de son poignet, et Harry souffla pour remettre ses cheveux qui lui retombait sur les yeux en place. Il semblait à Louis que ses cheveux avaient poussé depuis le jour où il l'avait vu pour la première fois.
Harry s'assit au bord du lit, et Louis replia ses jambes pour lui laisser de la place.
- J'imagine que ça s'est bien passé avec ton père, fit Harry en s'adossant contre les jambes de Louis, souriant au garçon.
- Ouais, répondit Louis en posant son livre sur le sol. Il m'a écouté. Et, pour l'instant, il a l'air de faire des efforts.
- J'ai vu ça. Je suis content pour vous.
Louis le remercia, et Harry le poussa pour qu'il puisse s'allonger à côté de lui. Louis gloussa quand il lui pinça les côtes, et se mit sur le côté pour que Harry s'installe.
- J'espère que tes parents ne sont pas trop en colère, fit-il, tourné vers Harry.
- Ça ira, répondit Harry en haussant les épaules en regardant le plafond. Ils sont juste énervés parce que j'aurais pu leur demandé dès l'instant où j'ai trouvé la photo au lieu de fouiner de partout.
- Peut-être qu'ils se sentent coupables de ne pas te l'avoir dit.
- Peut-être.
Louis profita de ses quelques minutes de silence et de cette bulle qui s'était créée autours d'eux pour observer le profil de Harry. Son nez droit, l'arc de cupidon en dessous de celui-ci, ses cils presque transparents à cause de la lumière. Ses boucles souples et en peu humide à cause de la douche, et sa peau bronzée qui sentait le gel-douche de Louis. Quand Harry tourna la tête et que Louis croisa son regard, il sourit, faisant apparaitre les fossettes que Louis aimait tant dans ses joues.
- Où est-ce qu'on va ce soir ? réessaya-t-il.
Harry rit, et finit par dire, en reposant la tête sur l'oreiller de Louis :
- Au restaurant, sur la place. Comme notre premier rendez-vous.
Louis plissa les yeux, puis fronça les sourcils et se recula de quelques centimètres, tandis que Harry pouffa :
- Quoi ?
- Tu veux vraiment parler à Gemma tout de suite ?
- Non, rit Harry en secouant la tête. Mais on a résolu notre enquête, ça fait une éternité depuis notre dernier restaurant, et je suis amoureux de toi.
- En effet, ça mérite bien un restaurant, sourit Louis.
Harry lui rendit son sourire, et nicha sa main au creux de ses reins pour le rapprocher de lui, et l'embrasser. Louis répondit doucement à son baiser en posant sa main sur la joue de Harry, faisant glisser son pouce contre sa mâchoire. Il pouffa quand Harry lui pinça la hanche, et fit exprès de lui emmêler les cheveux sans pour autant de détacher de lui. Louis approfondit leur baiser en soupirant, mais Harry se recula subitement. Louis releva les yeux, il fronça les sourcils en voyant le sourire.
- Je viens juste d'y repenser, fit Harry, mais est-ce que tu en as parlé à ton père ?
Louis comprit immédiatement de quoi Harry parlait, mais il fit semblant de ne pas le savoir, pour embêter le garçon.
- Lui parler de quoi ?
- Louis... soupira Harry avec un léger sourire amusé.
- Parler de quoi ?
Harry leva les yeux au ciel, et Louis pouffa.
- Lui parler de rester.
- Oh, répondit Louis. J'ai oublié.
- Tu sais que des fois, je ne comprends pas bien pourquoi je suis tombé amoureux de toi.
Louis éclata de rire en se tournant sur le dos, et Harry pouffa lui aussi, donnant un coup de pied dans les jambes de Louis. Puis il se tourna pour écraser le garçon, qui rit encore plus en voyant l'expression de Harry, qui n'avait pas d'autres buts que de l'attendrir pour lui faire cracher le morceau.
- Je lui en ai parlé, dit-il finalement. Et il est d'accord pour que je reste.
- C'est vrai !? s'exclama Harry en se redressant sur ses mains. C'est génia...
Il se coupa quand Louis donna un coup dans ses mains et qu'il retomba sur son torse.
- Laisse-moi finir, fit Louis.
- A vos ordres, dit Harry en levant exagérément les yeux au ciel.
Louis prit le temps de chercher ses mots, et gloussa en imaginant la réaction de Harry à ce qu'il allait dire.
- Mon père est d'accord pour que je reste. Mais c'est un décision qu'il doit prendre avec ma mère, alors on l'a appelé tout à l'heure.
- Et alors ? demanda Harry, qui avait cessé de respirer, les sourcils haussés, attendant la réponse de Louis.
Le garçon fit exprès de mettre quelques secondes à répondre :
- Alors ma mère vient après-demain. Pour gérer tout ce qui est administration avec mon père. Parce que je reste.
La mâchoire de Harry tomba, et le garçon mit quelques secondes à réagir. Il posa ses mains à plat contre le torse de Louis pour se redresser et il s'exclama que c'était génial, qu'ils allaient se voir tout les jours et qu'ils n'allaient pas être séparés plus loin que quelques kilomètres. Louis l'écouta en souriant, amusé, mais sursauta presque quand Harry se pencha brusquement pour l'embrasser passionnément, une main dans sa nuque. Louis répondit à son baiser alors que Harry passait une jambe par dessus le sienne pour s'asseoir sur son bassin. Louis fit descendre ses mains le long de son dos, et quand il les passa sous le débardeur de Harry, celui-ci sourit contre ses lèvres.
- Harry, fit Louis avant que Harry ne l'embrasse une seconde fois. On va être en retard.
- Pas grave. On aura tout le temps pour faire un restaurant plus tard.
Louis leva les yeux au ciel, mais soupira quand Harry reposa ses lèvres sur les siennes. Louis se redressa, une main dans les cheveux de Harry, et celui posa ses mains sur les épaules de Louis, leurs torses collés alors qu'ils étaient tout les deux assis sur le matelas.
Alors que Louis enlevait lentement les vêtements de Harry, il ne put s'empêcher de sourire. Il allait rester. Il allait rester ici, et même si la plupart de ses amis partiraient à la fin de l'été, lui, n'aurait pas à retourner en Angleterre. Et surtout, il était heureux parce qu'il n'allait jamais avoir la réponse à la question qu'il s'était posé, il y a quelques temps de cela. Il ne saurait jamais si une relation à distance leur conviendrait. Parce qu'ils n'en n'auraient jamais.
Louis voulait Harry juste là, assez près pour qu'il puisse le toucher rien qu'en tendant le bras.
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