Chapitre 15

"hope we grow old but we never grow up" - niall horan




raging, kygo and kodaline

- Cette chanson est nulle. 

- On devrait te foutre dehors, alors. Tu y iras à pieds, et tout le monde sera content. 

- Moi je serais pas content ! répliqua Liam. 

Louis leva les yeux au ciel, et se retourna sur son siège pour échanger un regard avec Lana. A côté d'elle, sur la banquette arrière de la voiture, Liam et Charlotte se chamaillaient depuis qu'ils étaient entrés dans la voiture, il y a à peu près dix minutes. Louis ne savait pas ce que Lana en pensait, mais l'idée de s'arrêter au bord de la route et les laisser là était plutôt tentante. 

- Taisez-vous, ou on vous laisse tout les deux sur le trottoir. 

Charlotte tira la langue à Louis tandis que Liam grogna qu'il ne pouvait pas s'exprimer, et Louis sourit en se remettant droit sur son siège. Des enceintes s'échappaient une vieillie chanson de Depeche Mode, et Harry tapait distraitement sur le volant au rythme de la musique pendant qu'il conduisait. Il le tenait d'une main, tandis que son autre bras était accoudé sur la portière, la fenêtre ouverte et le vent balayant ses cheveux dans tout les sens. Un léger sourire planait sur ses lèvres et il réajustait quelques fois ses lunettes de soleil sur son nez. 

Tout le petit groupe était en route pour Naples, pour se rendre à la fête foraine. Ils n'avaient pas pu y aller lorsqu'ils l'avaient prévu, et ils ne pouvaient le faire que maintenant car, après les crises de Lana, il avait fallu attendre que Harry soit de nouveau d'attaque et puisse sortir de son lit pendant plus de dix minutes sans tomber d'épuisement. Cela avait pris trois jours. Trois jours pendant lesquels Louis était resté avec lui, s'inquiétant à chaque fois qu'il croisait ses yeux ternes à cause de la fatigue. Anne et Desmond l'avaient laissé dormir chez eux, et l'avaient même nourrit pendant ces trois jours. Il se sentait un peu gêné de s'incruster comme ça, mais ils avaient insisté sur le fait que cela leur faisait plaisir et que Louis pouvait rester aussi longtemps qu'il le voulait. 

Louis ne voulait pas rentrer chez lui. Pas encore, du moins. Il ne voulait pas avoir à confronter son père encore une fois. Il aurait voulu aller lui parler, lui expliquer que tout cela lui faisait du mal, mais il avait déjà essayé. Il avait essayé des centaines de fois, pas plus tard que la dernière fois qu'il l'avait vu, quand ils s'étaient disputé, mais son père ne comprenait jamais. Parce que c'était son père. Il cuisinait un repas pour lui et Louis, puis ils finissaient la soirée devant un film avec des bières et Mark appelait Louis mon pote. Il ne comprenait pas que Louis, même s'il avait dix-sept ans, n'avait pas besoin d'un pote. Il avait besoin d'un père, de quelqu'un qui s'occupait de lui et qui le préservait un peu de toute la merde qu'était ce monde. 

Louis n'en n'avait pas parlé à Lottie. En vérité, ils ne s'étaient pas beaucoup vu pendant ces trois jours. Seulement pendant les petites heures disséminées un peu par-là, un peu par ici quand ils venaient rendre visite à Harry. Ces moments où ils n'était pas seuls, et où Lottie lançait des regard inquiets à Louis. Louis ne savait pas vraiment quand est-ce qu'il rentrerait chez son père. Peut-être quand les Styles décideraient que ça suffisait, et qu'ils n'avaient pas besoin d'une personne en plus à nourrir et loger. Peut-être quand plus personne ne voudra le laisser dormir chez lui, il rentrerait. 

Il rentrerait quand son père commencerait à se demander s'il avait fait une connerie quelque part. Et ça pourrait durer longtemps parce que, en dix-sept ans, il ne s'en était toujours pas rendu compte. 

Louis sursauta quand la main d'Harry se posa doucement sur son genou. A l'arrière, Charlotte et Liam avaient recommencé à piailler, rejoints par Lana qui essayait de les faire taire en criant plus fort qu'eux. Louis tourna la tête vers Harry, qui regarda la route, la tête tournée vers lui. Il tourna sur une route secondaire et, une fois qu'elle allait tout droit, il posa ses yeux sur Louis et demanda : 

- Est-ce que ça va ?

Louis lui sourit et hocha la tête, mais Harry n'avait pas l'air convaincu. Alors pour souligner ses propos, il entrelaça leurs doigts sur sa cuisse, et Harry lui rendit son sourire avant de se réinstaller correctement. Il avait l'impression que ça aussi, en ces trois minuscules jours, ça avait changé. Sa relation avec Harry. La façon dont ils dormaient toute la journée en se serrant l'un contre l'autre, la façon dont Harry l'arrêtait dans le couloir pour l'embrasser, la façon dont, Louis ne savait pas trop comment, il avait retrouvé une brosse à dents à côté de celle de Harry dans la salle de bain du garçon, ce matin. La façon dont ils se souriaient, dont Harry comprenait la plupart de ses regards ainsi que celle dont Louis comprenait les siens. 

La façon dont Louis avait l'impression que tout ce qu'ils faisaient, tout ce qu'ils tentaient valait le coup. La façon dont Louis se sentait à sa place, du moment que Harry donnait des coups de pieds dans sa chaise ou tirait son t-shirt pour l'attirer plus près de lui. 

La façon dont Louis l'observa pendant trente minutes, jusqu'à ce qu'ils arrivent sur le parking de la fête foraine. La façon dont, en sentant son regard sur lui, Harry avait resserré ses doigts autour des siens et un sourire en coin avait pris place sur ses lèvres. 

Sur le parking recouvert de poussière, ils retrouvèrent les autres, qui étaient montés dans la voiture de Océane, qui était partie devant. Ils les attendaient assis sur un banc, Océane en train de faire des couettes à Théo et Niall prenant tout le spectacle en photo tandis que Zayn et Levi tendaient des élastiques à Océane. Harry, Lana, Liam, Charlotte et Louis les rejoignirent et, tous ensemble, ils entrèrent dans la fête foraine. Les allées étaient bondées, mais de toute façon, Lana criait tellement dès qu'elle posait les yeux sur un manège qu'ils ne risquaient pas de se perdre, s'ils suivaient la jeune fille. 

- Bon, commença Niall. On a des pleureuses avec nous, ou il n'y a que Zayn ? 

Le garçon fit un doigt d'honneur à Niall, et Louis éclata de rire. Zayn lui lançait un regard blasé, et Louis lui sourit avec un air moqueur. Appart Zayn, il n'y avait personne qui craignait vraiment les gros manèges, alors ils décidèrent d'en faire un tranquille pour commencer, pour qu'ils puissent rester tous ensemble. Ils choisirent un petit train qui allait un peu vite et dont la file d'attente était seulement composée d'enfant de moins de douze ans et leurs parents. 

- Regardez-le, fit Théo, il va devenir tout pâle. 

Zayn grogna, plus amusé qu'autre chose, et Louis passa son bras autour de ses épaules pour lui souffler : 

- Tu as vraiment peur, ou tu fais semblant pour que Océane te console pendant le tour de petit train ? 

- C'est vrai, mais ça m'arrangerait qu'elle me console, alors si tu pouvais enlever ton bras pour qu'elle vienne le faire à ta place, ça serait cool. 

Louis lui sourit, et garda son bras autour des ses épaules, et Zayn soupira sans cacher son amusement. Ils attendirent pendant plusieurs minutes durant lesquelles Théo, Harry et Liam prenaient des photos avec des filtres idiot, Louis et Charlotte inventaient et décrivaient des grands huit horribles pour faire blanchir Zayn et Niall, Levi, Lana et Océane faisaient des aller-retours entre la file et la buvette pour commander des boissons et des glaces. 

Quand ils montèrent dans le train, l'employé qui s'occupait de la répartition soupira en les voyant, et ils se retrouvèrent serrés dans des wagonets supposés pouvoir accueillir deux personnes. Mais deux personnes supposées être des enfants.

- Lana, ton téléphone me rentre dans la cuisse, se plaignit Levi alors qu'ils attendaient que le train démarre. 

- Oui, bah moi c'est ton genou qui me rentre dans la cuisse. 

- Sérieux, râla Harry en direction de Liam, tu peux pas bouger tes jambes ? Zayn a enlevé la sienne, ça à l'air beaucoup plus pratique. 

- Il prend toujours toute la place, fit Théo, à côté de Zayn. 

- C'est bon, on a compris, intervint Océane. Les wagons sont de taille enfant, il n'y a que Louis qui a le gabarit pour rentrer à l'intérieur. 

Louis se retourna pour faire face à Océane, qui gloussait à côté de Niall, et il lui lança un regard noir qui la fit encore plus rire. A côté de lui, Charlotte fit descendre la barre de sécurité et Zayn se retourna vers lui avec un sourire moqueur. 

- On pourrait mettre trois Louis dans un wagon. 

- Bon, c'est quand qu'on y va !? s'exclama Louis tandis que tout le monde riait. 

Le train démarra à ce moment là, et Louis eut donc tout le loisir de voire le visage de Zayn se décomposer avant que le garçon ne se remette droit sur son siège. Derrière Louis, Niall criait déjà en levant les bras pendant la montée. Zayn s'accrocha à la barre devant lui quand le train commença à pencher en avant et Louis attrapa la main de Lottie avant de lever les bras. 

Le tour n'était pas violent, la chose la plus impressionnante était qu'il allait vite. Une fois le tour finit, Louis et Charlotte se regardèrent, mort de rire. Louis sortit pour aider Zayn a sortir du train, et il l'assit sur le côté pour qu'il puisse remettre sa prothèse avec difficulté, car ses mains tremblaient. Une fois cette tâche accomplie, ils sortirent du manège et passèrent devant le stand de photos. Celle du manège les avait surpris dans la première descente. Tout le monde levait les bras en riant, appart Zayn qui serrait la barre de sécurité en fermant les yeux. Ils éclatèrent tous de rire, même Zayn, et Harry finit par l'acheter en forma polaroid et la rangea précieusement dans son sac pour l'accrocher sur le mur de sa chambre. 

Après ça, ils se contentèrent juste de se balader dans les allées en regardant les manèges. Ils achetèrent des barbe-à-papa qui rendirent leurs bouches et leurs doigts collants, Louis et Levi coururent derrière Théo en le menaçant de mettre ses doigts dans ses cheveux. Ils perdirent Zayn et Liam, qui partirent faire des auto-tamponneuses et, pendant ce temps, ils partirent faire un tour de balançoires qui montaient et descendaient tout en tournant. Lana perdit sa sandale, et il fallu lui en racheter une paire. 

La journée fila à une vitesse folle. Ils mangèrent des frites tout en attendant pour faire un tour de manège, et à chaque fois que Louis regardait son téléphone, il écarquillait les yeux, surpris de voir que tant de temps était passé. Ils firent la plupart des manèges que Zayn voulait faire tous ensemble, puis ils se séparèrent en petits groupes en fonction de qui voulait faire quelle attraction. Louis laissa Charlotte partir avec Levi et Zayn pour faire un carrousel géant, et il lui ordonna de lui acheter une sucette multicolore si elle en voyait une quelque part. 

Assez naturellement, il se retrouva à marcher avec Harry tandis que tout les autres étaient partis pour faire du tire à la carabine ou un tour de train. Main dans la main, ils avançaient en regardant distraitement les attractions sans vraiment y faire attention, jusqu'à ce que Harry ne s'exclame en pointant du doigt un manège doté d'un bras qui se balançait de droite à gauche : 

- Il faut absolument qu'on fasse ça. 

Louis accepta en riant et, après avoir acheté une bouteille d'eau, ils se mirent au bout de la file d'attente, qui était longue mais qui avançait vite. Louis n'avait pas peur dans les attractions, même dans les plus grosses, mais Harry était clairement surexcité et sautillait un peu plus à chaque fois que le bras passait devant eux et qu'il entendait les gens crier. Louis souriait en le voyant comme ça, et, alors qu'il avançait, Harry entoura ses bras autour de son cou, son torse contre le dos de Louis. Louis joua avec ses doigts et sourit en demanda, les boucles de Harry effleurant sa joue :  

- Dis-moi, tu ne serais pas un peu impatient, par hasard ?

Harry lui fit un grand sourire qui fit apparaitre ses fossettes et briller un peu plus ses yeux, et Louis éclata de rire. Harry le suivit et embrassa sa tempe alors qu'ils avançaient encore une fois. Le téléphone de Louis vibra dans la poche arrière de son jean, et ce Harry qui le récupéra pour le lui donner. Louis le lui prit en pouffant, et le déverrouilla pour voir un message de Zayn. 

- C'est Zayn, dit-il à Harry. Il se plaint, parce qu'il ne sait pas comment faire pour que Océane fasse un tour de manège avec lui. 

- Il faut juste qu'il lui demande, ce crétin. 

Louis pouffa, et tapa une réponse à Zayn. 

Louis, 15h26 - Harry dit : Demande-lui, crétin. 

Harry gloussa en voyant la réponse de Louis, son menton à présent posé sur l'épaule du garçon. Ils restèrent quelques minutes comme ça, dans le silence percé par les cris des gens dans les manèges alentours. Puis Louis sentit Harry se détacher de lui, et il se retourna pour le voir sortir son téléphone de sa poche. Harry releva les yeux vers lui, et annonça : 

- Ma mère demande si tu restes cette nuit, pour savoir si elle te prépare à manger ou non. 

- Hum... Si ça ne vous dérange pas, ouais, j'aimerais bien, répondit Louis, hésitant. 

Harry hocha la tête et envoya une réponse à sa mère avant de ranger son téléphone. Quand il releva la tête, Louis le regardait toujours, et il fronça les sourcils : 

- Qu'est-ce qu'il y a ? 

- Tu es sûr que ça ne dérange pas, que je reste ? 

- Pas du tout, lui répondit Harry avec un sourire rassurant. Mes parents te l'auraient dit et, franchement, ils sont très heureux que tu sois là. Ils t'adorent. 

Louis pouffa en passant sa main dans ses cheveux. Anne et Desmond étaient clairement les meilleurs êtres humains de cette Terre, et Louis exagérait à peine. Ils l'avaient laissé rester chez eux sans poser de questions. Louis ne savait pas si Harry leur avait dit qu'il y avait eu un problème avec son père, mais même s'il pensait que Harry n'avait rien dit, ses parents n'avaient jamais été dérangés par la présence de Louis. Au contraire, ils étaient tout le temps souriant, lui préparaient à manger, discutaient avec lui pendant les repas et lui souhaitaient une bonne nuit quand il allait se coucher en compagnie de Harry. 

- Et puis, reprit Harry, si il y a un problème avec ton père et que vous vous êtes disputés, je préfère que tu restes à la maison plutôt qu'avec lui. 

Louis releva mes yeux vers lui et lui sourit sincèrement. Harry le lui rendit, l'air un peu perdu, mais Louis tendit les bras pour le serrer contre lui. Harry gloussa mais se laissa faire, entourant la taille de Louis. 

- J'ai dit quelque chose de spécial ? pouffa Harry contre son épaule. 

- C'est juste que c'est la première fois que quelqu'un s'inquiète à ce point-là pour moi. 

Harry s'écarta, un léger sourire aux lèvres, et croisa le regard de Louis. Louis lui sourit timidement et, lentement, Harry leva sa main entre leurs deux corps pour la poser sur la joue de Louis. Il caressa sa pommette avec le côté de son pouce, et Louis fronça les sourcils. Harry se mordit la lèvre en plissant les yeux, avant de demander : 

- Je t'ai déjà dit que les gens en Angleterre étaient idiots de ne pas vouloir en savoir plus sur toi ? 

- Tu as dit qu'ils étaient aveugles. 

- Oh, alors j'ai changé d'avis. Ils sont vraiment, mais vraiment très cons. 

Louis sourit, et Harry lui rendit son sourire sans cesser de se mordre la lèvre. La poitrine de Louis brûlait, et alors qu'il allait se pencher pour embrasser Harry, le regard du garçon se détacha du sien pour se poser quelque part par dessus son épaule. Louis n'eut même pas le temps de demander ce qu'il se passait que Harry murmura, un sourire amusé aux lèvres : 

- La dame là-bas nous regarde bizarrement et vient de mettre la main devant les yeux de son petit garçon. 

Louis se retourna, toujours accroché, et croisa le regard de la dame qui, en effet, cachait les yeux de l'enfant qu'elle accompagnait. Elle les regardait sans se gêner, un air de dégout tellement prononcé que sa lèvre supérieure se relevait. C'était ridicule, et Louis ne put s'empêcher ne pouffer, entrainant Harry avec lui. Il se retourna vers le garçon, et annonça : 

- C'est parce qu'elle ne nous a pas encore vu nous embrasser, ça. 

- Sûrement, répondit Harry en souriant, amusé. 

Puis il reposa les yeux par dessus l'épaule de Louis, et il pouffa encore une fois. Louis glissa sa main dans ses cheveux et observa ses yeux qui pétillaient, le léger pli entre ses sourcils et la pression que ses mains exerçaient sur le bas de son dos. Alors Louis se percha sur la pointe des pieds, et Harry tourna la tête, un sourire aux lèvres. Louis ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit et l'embrassa au milieu de la file d'attente. Pas vraiment pour rire ou se moquer de la dame qui devait être en train de faire une syncope, mais simplement parce que Harry était magnifique. Harry répondit à son baiser en souriant et quand Louis retomba sur ses talons, il se pencha en avant en posant sa main à l'arrière de sa tête. Louis fit glisser ses mains jusqu'au col de sa chemise et l'agrippa entre ses doigts pour l'attirer encore plus près. 

Ils se séparèrent quand les gens derrière eux commencèrent à râler parce qu'ils n'avançaient pas, et gloussèrent en parcourant la distance qui les séparèrent du manège. Quand leur tour arriva, ils montèrent dedans, et Harry se tortillait tellement sur son siège que l'employé eut du mal à l'attacher. 

Le tour ne dura pas longtemps, mais il suffit à remuer Louis de l'intérieur. A coté de lui, Harry était pris d'un fou-rire incontrôlable qui peignit un sourire sur le visage de Louis, alors que le paysage devant lui était tout trouble. Quand le manège s'arrêta, Harry rit en regarda Louis poser précautionneusement les pieds au sol et marcher doucement pour ne pas tomber, car il avait la tête qui tournait. Ils attendirent quelques minutes avant de repartir. Ils se promenèrent sans but encore une fois, jusqu'à ce que cette fais, ce fut Louis qui s'exclama : 

- Harry, il y a un photomaton, c'est trop la classe ! 

Harry pouffa en voyant l'excitation de Louis, et ils rentrèrent tout les deux dans la petite cabine étouffante. Il n'y avait qu'un seul tabouret, et Louis s'assit sur les genoux de Harry en grommelant : 

- Ce n'est pas parce que je suis le plus petit, hein ? 

- Pas du tout, pouffa Harry contre l'épaule de Louis. 

Ils mirent une pièce dans la machine, et ils sourirent pour les deux premières photos. Ensuite, tout dérapa un peu, Louis se balança en arrière et Harry se rattrapa de justesse au mur derrière lui pour ne pas tomber. Il tira les cheveux de Louis, qui couina. Louis lui frappa l'épaule tandis que Harry riait, et Harry fit par l'embrasser alors que Louis râlait. Quand ils se séparèrent, Louis grogna qu'il avait ruiné les photos, et Harry répondit, amusé : 

- C'est toi qui a commencé. 

Ils sortirent du photomaton pour récupérer leurs photos, qui étaient au nombre de huit, rangées sur deux colonnes. Les deux premières étaient bien, même si le sourire de Harry était trop grand et que les cheveux de Louis lui retombaient dans les yeux. Sur la suivante, Louis était de profil et les yeux de Harry étaient écarquillés alors qu'il était en train de tomber et sur la troisième, il regardait Louis qui pouffait avec un air blasé, le bras tendu en arrière pour se retenir. Sur la quatrième, Harry tirait les cheveux de Louis, sur la cinquième, Louis lui frappait l'épaule tandis que Harry riait aux éclats et sur les trois dernières, ils s'embrassaient en souriant. 

- Elles sont trop bien, souffla Harry. 

Louis gloussa, en l'entraina par la main pour trouver un gérant de manège qui voulait bien leur prêter des ciseaux. Plusieurs refusèrent, et le gérant des auto-tamponneuses finit par accepter et leur passa ses ciseaux. Harry coupa et sépara les deux colonnes de photos pour qu'ils en aient chacun une, et tandis qu'il le faisait, Louis jeta un coup d'œil sur la piste et écarquilla les yeux en voyant Zayn et Océane dans la même voiture, riant aux éclats en se faisant rentrer dedans. Ils n'avaient pas vu Louis, et le garçon sourit en se retournant vers le gérant, et demanda : 

- Combien coûte une partie ? 

- Trois euros le jeton, annonça-t-il. 

Louis chercha dans la poche de son jean et sortit deux pièces. Le gérant les prit, et alors qu'il allait lui donner un jeton, Louis secoua la tête. 

- Donnez-le au garçon brun et à la fille blonde, là-bas, dans la voiture jaune. 

Le gérant hocha la tête et Louis et Harry le remercièrent et s'en allèrent après lui avoir rendu ses ciseaux. Harry donna une colonne de photo à Louis, et le garçon la mit dans son téléphone. En le consultant, il s'aperçu qu'il était presque dix-sept heures, et releva la tête vers Harry : 

- On va manger une glace ? 

- Avec plaisir, je meurs de faim, répondit le garçon. 

Louis rit et ils cherchèrent tout les deux un stand de glaces. Ils en trouvèrent un rapidement qui, en plus, avait un espace avec des tables à l'ombre. Louis dit à Harry d'aller leur trouver un table parce qu'ils commençaient tout les deux à avoir chaud pendant qu'il faisait la queue pour commander. La file formait un serpent et en s'avançant, il vit Lottie de dos, juste de l'autre côté de la corde qui délimitait la queue. Il posa une main sur son épaule, et la jeune fille sursauta. 

- Il faut vraiment que tu arrêtes de faire ça, dit Charlotte en se retournant vers son frère, la main sur son cœur. 

- Tu es toute seule ? demanda Louis après lui avoir fait un grand sourire. 

- Niall et Levi sont dans la queue, juste là, répondit la jeune fille en désignant la file d'attente pour un énième manège, dans laquelle il apercevait Niall et Levi. 

Il était content que Charlotte ne se retrouve pas toute seule. Elle n'avait que quinze ans, après tout, et Louis était touché de voir que ses amis aussi, faisait attention à elle, en s'assurant qu'elle soit toujours accompagnée. 

Il tourna à nouveau la tête vers Lottie, qui le regardait toujours. Mais, à présent, son sourire était tombé, et elle le regardait avec des yeux inquiets. Louis fronça les sourcils, et demanda : 

- Tout va bien ? 

- Pourquoi est-ce que ça fait trois jours que tu n'es pas rentré à la maison ? 

Louis ouvrit la bouche, mais ne trouva rien à dire, alors il la referma. Il regarda Charlotte quelques instants. Les images lui revenaient en tête, ce moment où elle avait tout découvert en même temps que leur mère, ce moment où elle s'était effondré dans les bras de Louis en pleurant. Ce moment où elle avait dit, Louis s'en souviendrait toute sa vie, qu'elle détestait son père. Mais pourtant, elle, elle faisait des efforts. Et Louis se sentait presque bête, de tant rejeter toute interaction avec son père. Il se sentait coupable, aussi. Parce que Charlotte voulait croire que son père avait changé, et pourtant, Louis expliqua tout ce qui s'était passé. Cette femme qui était sortie de chez son père à moitié nue dans la nuit, l'incompréhension de son père face à sa colère. Il lui raconta ça dans la file d'attente d'un glacier, et il regarda le visage de Charlotte se décomposer peu à peu. 

- Quand est-ce que tu rentres ? souffla-t-elle, une fois qu'il eut fini. 

- J'en sais rien. Il n'en n'a probablement pas grand chose à faire, que je sois parti. 

- C'est faux. Ça l'affecte. Ça l'affecte de ne pas te voir à la maison. Il est plus triste, de ne pas te voir au réveil, ou pendant qu'on mange. 

- Au moins, il a de la place pour se taper pour tout le monde. Je ne vais l'en empêcher. 

- Louis, souffla Charlotte. 

- Quoi ? Tu veux que j'oublie tout ça ? demanda sérieusement Louis. Tu veux que j'oublie tout ce qu'il nous a fait, tout ce qu'il m'a fait ? 

- Je veux que tu fasses des efforts, répliqua Lottie, totalement calme. S'il te plait, mets tout ça de côté pendant encore deux semaines. Fais en sorte, qu'on soit tous les trois, que ça ait un semblant de normalité. Quand je serai partie, tu auras tout le loisir de le détester mais s'il te plait, va lui parler. Je n'ai pas envie que cette famille se brise encore plus qu'elle ne l'est déjà, en plus pendant les vacances.  

Louis observa sa petite sœur pendant quelques secondes avant qu'elle n'avance pour commander ses glaces. Il se mordit la joue. Il savait qu'il ne faisait pas d'effort avec son père. C'était fait exprès, c'était délibéré. Parce qu'il savait que s'il le faisait, son père allait forcément le décevoir s'ils se rapprochaient pendant l'été. Il avait réussi à le faire alors même qu'ils n'avaient pas échangé beaucoup de mots depuis qu'il était arrivé. Mais il venait de se rendre compte qu'il n'avait pas pris sa sœur dans l'équation. Et à cet instant, il se sentait un peu comme son père, parce qu'il n'avait pensé qu'à lui et n'avait jamais réfléchi à la répercussion de ses actes. Mais Lottie avait raison. Elle, elle voulait juste des vacances le plus normale que possible, même s'ils doivent jouer à la petite famille parfaite pour ça. Peut-être qu'elle se voilait la face en pensant que Mark avait tout un père parfait, mais Louis ne pouvait pas lui en vouloir ; il l'avait fait pendant longtemps avant elle. Et Louis ne voulait pas être celui qui gâche ses vacances. 

Alors il fallait qu'il aille parler à son père. 

Charlotte lui sourit en partant vers le file d'attente, et Louis le lui rendit. Il attendit encore quelques minutes, envoyant des messages à Harry pour s'occuper, mais le garçon ne répondait pas. Il était sûrement en train de regarder un manège avec de grands yeux ronds ou avait trouvé un nuage à la forme étrange et ne cessait de le prendre en photo. Louis sourit en y pensant, et avança lentement jusqu'à ce que son tour arrive. Il commanda deux glaces, fraise et vanille pour lui, framboise et caramel pour Harry - un mélange étrange mais un mélange qui ne le surprenait pas venant de Harry. Il récupéra les pots en cartons, remercia le glacier, et partit sous les grands parasoles, essayant de trouver Harry. Il le trouva après quelques minutes. Il était en face de Louis, le menton posé dans la paume de sa main, et quelqu'un dont les cheveux bruns descendaient jusqu'au milieu du dos. Quand il l'aperçu, Harry lui sourit, et Louis fronça les sourcils en le lui rendant avant que Harry ne se reconcentre sur la personne en face de lui.

Louis s'approcha, et Harry reposa les yeux sur lui en souriant. Louis tourna les yeux, et la personne en face de Harry se retourna et oh. Il quittait à peine les yeux de Harry qu'il replongeait dans un océan d'émeraude. Lui qui n'avait vu cette fille qu'une seule fois, il aurait pu la reconnaître dans la rue s'il la croisait. Harry avait raison, elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Le même nez droit, les même pommettes hautes, les mêmes fossettes, quoi que moins prononcées que celles de Harry, et ce même léger sourire alors que Louis croisa son regard. Louis ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas vu leur ressemblance à première vu, parce que c'était frappant. 

Il adressa un sourire à la fille en s'approchant, et se laissa tomber sur la chaise à côté de Harry. Il le regarda en souriant, amusé, et Louis lui tendit sa glace. Harry le remercia, et commença et désignant la jeune fille en face de lui : 

- Louis, voici Gemma. C'est elle qui nous a servi au café, tu te souviens ?

Louis plissa les yeux comme s'il cherchait dans sa mémoire, et il vit Harry se mordre la lèvre pour s'empêcher de rire. Louis haussa ensuite les sourcils, et s'exclama en tapant du poing dans sa main, peut-être un peu exagérément : 

- Oui, je me souviens. Excuse-moi, ce n'était pas très frais dans ma mémoire. 

- Aucun soucis, répondit la fille - Gemma - en souriant. 

- Enchanté, lui fit Louis en lui tendant la main. Louis. 

Gemma répéta son prénom et lui serra la main. Elle avait sûrement les même gènes que Harry, car son sourire ne quittait pas ses lèvres, comme s'il y était tatoué. En se réinstallant sur sa chaise, Louis échangea un regard avec Harry avant de prendre une cuillerée de sa glace. C'était quand même un immense coup de chance. Quelques jours auparavant, Louis abordait justement l'idée d'aller lui parler, car ils ne connaissaient même pas son prénom, et voilà qu'Harry la croisait par hasard dans une ville qui n'était même pas la leur. 

- On était en train de dire avec Harry, commença Gemma en mangeant elle aussi une glace, qu'on ne s'était jamais croisé. Toi non plus, Louis, on ne s'est jamais vu. 

- Oh, je ne suis pas d'ici, répondit Louis. Mais si tu n'as pas croisé Harry, c'est sûrement parce que c'est un geek et qu'il passe la journée dans sa chambre sur ses jeux vidéos. 

Harry leva les yeux au ciel en donnant un coup de pied dans la chaise de Louis, et Louis gloussa en rectifiant : 

- Bon, ce n'est pas vrai. Je ne sais même pas s'il sait ce qu'est un ordinateur. 

Gemma pouffa, et Louis tourna la tête vers Harry pour lui lancer un sourire moqueur. Harry répondit par un sourire en secouant la tête, et Gemma reprit : 

- D'où tu es, du coup ? 

- Doncaster, en Angleterre. Je suis là juste pour les vacances. 

Gemma écarquilla les yeux, et répondit : 

- J'aurais parié que tu étais italien. 

- Tout le monde pense pareil au début, rit Louis. Mon père est passionné par ce pays, alors il nous a appris la langue, à ma sœur et à moi, la cuisine, la géographie, l'histoire et tout ça.

- Et il est tellement arrogant qu'il me reprend quand je parle, intervint Harry. 

- C'est parce que tu parles mal, ça.  

Harry ne réagit même pas et se pencha vers Louis pour piquer un peu de sa glace avec sa cuillère. Louis grogna, et Harry gloussa tandis qu'il faisait la même chose. Puis Harry s'adossa au fond de sa chaise, passa un bras sur le dossier de celle de Louis et demanda en jouant distraitement avec le bas de sa chemise : 

- Tu as toujours habité à Alata ? 

- Oui, répondit Gemma. Enfin, je ne suis pas allée à l'école là-bas, mais dans la ville d'à-côté. 

- Tu connais Zayn ? demanda Louis. 

Gemma fronça les sourcils, réfléchissant quelques instants avant de reprendre : 

- Le brun qui faisait de la piscine ? 

- Ouais, ça doit être lui. 

- Je l'ai vu quelques fois. On avait quatre ans d'écart, mais on a du se croiser. 

Louis échangea un regard avec Harry, encore une fois, et Harry fit une réflexion à propos de la chaleur, et Gemma enchaîna sur le fait que les rues de Alata soient faites en pavés noirs était idiot. Louis les observa un peu et, s'il ne les connaissait pas, il aurait parié qu'ils se connaissaient depuis l'enfance et avaient les quatre cents coup. Il ne savait pas si Gemma se doutait de quelque chose, ou si elle pensait que leur ressemblance était juste du au hasard. Et pour l'instant, ils n'étaient sûr de rien. Cela pourrait juste être du hasard. C'est pour ça que quand ils en avaient parlé, Louis et Harry s'étaient mis d'accord pour ne rien dire à Gemma, qui n'était que la fille du café à ce moment-là. Ne rien dire pour que, si jamais ils se rendaient compte que tout cela était faux et qu'ils avaient crée une histoire de toutes pièces dans leurs têtes, Gemma ne les prendrait pas pour des idiots. 

Mais Louis était convaincu que cette fille était la grande sœur de Harry. Il fallait juste qu'ils réussissent à le prouver, et comment ils en étaient arrivés là, à se croiser dans une fête foraine et se parler pour la première fois à dix-sept et vingt-et-un an. 








this town, kygo and sasha alex sloan

La nuit était tombée depuis une heure sur Naples, et la ville était éclairée par les étoiles et les lumières des attractions de la fête foraine. Zayn était assis sur le rebord d'un trottoir, un gobelet de granité dans les mains et les yeux perdus dans les couleurs des autos tamponneuses devant lui. Il était tard, presque vingt heures, et personne ne semblait vouloir partir. 

En vérité, Zayn n'avait pas fait beaucoup de manèges dans la journée, mais il s'était amusé comme un petit fou lui aussi. Il avait poursuivit Lottie entre les gens avec sa glace à la main, et avait regardé Levi blanchir peu à peu dans la grande roue, car le garçon avait le vertige. Zayn avait même pris quelques photos qu'il garderait précieusement. Pendant l'après-midi, il avait fait deux parties d'auto-tamponneuses avec Océane pendant lesquelles ils avaient fit en se faisant rentrer dedans. C'était Zayn qui conduisait, alors forcément, il était rentré dans à peu près toutes les voitures, et au moins deux fois chacune. Alors qu'ils étaient sortis, le gérant de l'attraction leur avait donné un jeton, leur disant que quelqu'un avait payé pour eux, et Zayn avait fait semblant de ne pas voir Louis s'éloigner en courant, poursuivant Harry. 

D'après les dires de Harry et Charlotte, Louis dormait chez Harry depuis trois jours, et n'était pas rentré chez lui pendant ce laps de temps. Zayn en avait discuté avec Charlotte au téléphone, et il lui avait conseillé de lui en parler. Il l'avait vue le faire, pendant qu'ils attendaient au stand de glaces, et il espérait que Louis avait changé d'avis. 

Oui, Zayn avait peut-être un peu espionné son meilleur ami, mais il avait peur qu'il y ait eu un problème avec son père. Enfin, il était sûr que c'était pour cela que Louis ne rentrait plus chez lui, mais il espérait que ce n'était pas trop grave. 

Il avait un peu l'impression de faire la mère poule avec Louis, mais ce n'était pas sa faute s'il se faisait du soucis pour le garçon. Louis partait toujours du principe que rien n'était grave, qu'il pouvait éviter ses problèmes en claquant la porte de chez lui et en ignorant son père. Mais son père serait toujours là, et ça, Zayn n'était pas sûr que Louis l'ait compris. Ce n'était pas vraiment ses affaires, mais si Louis n'allait pas parler à son père pour essayer d'arranger leur relation, Zayn lui en parlerait. 

Zayn consulta son téléphone pour dire à sa mère qu'il s'arrangerait avec Niall pour qu'il le repose chez lui et quand il releva la tête, il vit une silhouette s'approcher de lui. Océane avait attaché ses cheveux en une couette haute, et portait un simple débardeur et avait noué une veste en jean autour de sa tailleur, par dessus son short en toile. Elle sourit à Zayn. Elle semblait être seule, elle qui pourtant, avait passé le plus clair de la journée avec Charlotte et Niall. Et Zayn n'était pas jaloux. Pas du tout. 

- Tu es tout seul ? demanda Océane en s'asseyant à côté de lui. 

- Ouais. Tout le monde voulait refaire un tour du petit train qu'on a fait ce matin, et je préfère mourir plutôt que de remettre mes fesses là-dedans. 

Océane pouffa, en grattant quelque chose sur la semelle de ses basket. Zayn la regarda à faire avant de retourner la question : 

- Et toi, Niall t'a abandonné ? 

- Clairement. Il a vu un stand de tir à la carabine où il pouvait gagner plein de peluches, alors il a dépensé au moins cinquante euros dedans. Et encore, ça, c'était quand j'étais avec lui, et ça fait dix minutes que je suis partie. 

- On ne va jamais pouvoir toutes les rentrer dans la voiture. 

- C'est pas grave, elles prendront sa place et il courra derrière. 

Zayn pouffa, et mangea un peu de granité, qui le fit frissonner. Il n'était pas particulièrement tard, mais les nuits étaient fraîches en Italie, et Zayn était un peu frileux, même si il ne l'admettrait jamais.  

- Tu as pu faire des manèges, du coup ? Autre que les auto-tamponneuses. 

- Pas vraiment, répondit Zayn. Personne n'a vraiment voulu les faire avec moi, mais c'est pas grave, je me suis amusé quand même. 

- Tu aurais dû me dire. J'aurais fait les manèges que tu voulais faire avec toi. 

Zayn releva la tête, et Océane lui sourit, presque timidement. Zayn lui rendit son sourire, son cœur battant à la chamade. Tout était un peu compliqué, avec Océane. Ils étaient amis depuis longtemps, et c'était dur pour Zayn de faire changer leur relation. Il avait peur de passer pour un idiot, que Océane le voit simplement comme un ami est rien de plus. 

Zayn était en train de jouer distraitement  avec des cailloux tandis qu'un silence était tombé sur Océane et lui. Il ne parvenait pas à savoir s'il était lourd ou apaisant. Des pas se rapprochèrent, Zayn était sûr que c'était Louis qui arrivait plus ou moins discrètement pour lui faire peur, mais quand il releva la tête, il vit un petit garçon vêtu d'un t-shirt Cars marcher lui. Il ne semblait pas accompagné, et Zayn fronça les sourcils quand il arriva devant lui. 

- Tu es tout seul, mon grand ? 

Le garçon ne répondit pas à sa question, et à la place, il pointa du doigt la jambe de Zayn et demanda d'une petite voix : 

- Pourquoi tu as une jambe en métal ?  

Zayn sourit, la tête relevée vers le garçon. Il n'avait jamais eu l'intention de cacher sa prothèse, et avait donc l'habitude des regards qui glissaient sur lui. Des regards de pitié, des regards de dégout, des regard perdus. Mais le gens ne l'approchaient jamais. Il n'y avait que les enfants pour faire ça, et Zayn adorait leur répondre. 

- C'est parce que je suis à moitié robot. 

Le garçon gloussa, mettant ses petites mains devant sa bouche, et Zayn sourit. A côté de lui, Océane pouffa, et l'enfant continua : 

- Mais pourquoi ? 

- C'est parce qu'on me l'a enlevé, expliqua doucement Zayn. Des petites bestioles me mangeaient la jambe, et avant qu'elles ne me mangent tout entier, on m'a enlevé la jambe. 

- Pourquoi tu avais des petites bestioles dans la jambe ? continua le garçon en fronçant les sourcils. 

- Je ne sais pas, répondit Zayn en secouant la tête. Je n'ai pas trop écouté à l'école. 

Le garçon rit une seconde fois, et soudain, Zayn fit une femme fendre la foule, un peu paniquée, regardant partout. Quand ses yeux se posèrent sur le petit garçon, elle se précipita vers lui. Zayn sourit en la voyant le prendre par les épaules et demander : 

- Où est-ce que tu étais passé ? 

- Je discutais avec le monsieur, répondit l'enfant. 

La femme tourna la tête vers Zayn, qui adressa, et ses sourcils se haussèrent alors que ses yeux glissèrent sur sa prothèse. Elle lança un regard au petit garçon, et revint vers Zayn en s'excusant :

- Désolé s'il vous a embêté. 

- Il ne l'a pas fait, répondit Zayn. Aucun soucis. 

- Maman, c'est trop cool ! Il m'a dit qu'il était à moitié robot ! 

Le femme regarda le petit garçon pendant quelques instants avec un petit sourire, puis souhaita une bonne soirée à Zayn. 

- Bonne soirée, répondit-il. 

Il les regarda s'éloigner, et Océane, fit remarquer : 

- Je ne savais pas que tu étais doué avec les enfants. 

- Seulement avec ceux qui pensent que je suis trop cool avec ma jambe de robot. 

Océane pouffa, et Zayn la regarda ramener ses genoux contre sa poitrine. Elle entoura ses jambes avec ses bras, posa sur menton dessus et dit, en regardant les auto-tamponneuses en face d'eux : 

- Je ne pense pas que je supporterais tout les regards sur moi comme tu le fais. 

Zayn haussa les épaule, jouant avec le reste de son granité au font de son gobelet. 

- Si je n'étais pas cancéreux, je serais pakistanais. Si je n'étais pas pakistanais, je serais musulman, et dans tout les cas, ça ne plairait pas à tout le monde. Et si je ne l'étais pas, je serais M. Tout Le Monde, personne ne me regarderait et ça ne me plairait pas. 

- Bienvenue dans ma vie, pouffa doucement Océane. 

- Comment ça ? 

- Je suis la personne la plus invisible de ce pays, du mien et de l'Angleterre. 

Zayn regarda Océane quelques secondes. Les lignes délicates de son visage, son nez retroussé, ses longs cils et ses légères tâches de rousseurs qui décoraient ses joues. Il ne savait pas comment il avait fait pour vivre des années sans se rendre compte que Océane était là, à côté de lui, et qu'elle était la plus belle fille qu'il ait jamais vu. La plus intelligente, douce, drôle, intéressante et la seule qu'il voulait raccompagner chez elle. 

- Je ne crois pas que tu sois si invisible que tu le penses. 

Océane tourna la tête vers Zayn, et il lui sourit. Elle le lui rendit, et Zayn aurait pu parier qu'elle rougissait dans le noir. 



Bonjour à tous ! Comment allez vous !

Voilà pour ce chapitre, que je poste un peu en retard, j'espère que vous ne m'en voudrez pas hihi.

Comment l'avez-vous trouvé ?

A demain pour un nouveau chapitre ;)


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