Chapitre 14

"oh captain, my captain" - dead poets society



lost cause, billie eilish

Louis entendit Niall hurler derrière lui, et quand il se retourna, le garçon était trop près de lui et Louis ne pu riposter quand il posa ses mains sur ses épaules pour le pousser en arrière. Louis l'insulta mais bientôt, sa tête se retrouva immergée sous l'eau et des bulles sortirent de sa bouche. Il remonta à la surface et secoua la tête pour dégager ses cheveux de ses yeux. 

Cela faisait maintenant une heure qu'il était dans l'eau avec Océane, Théo, Lana, Liam, Niall et Levi. Ils avaient sauté dans la mer dès qu'ils étaient arrivés à la plage, car il faisait vraiment chaud, et le trajet entre le cabinet et la plage avait été un calvaire. Louis apercevait Zayn et Charlotte sur la plage, qui jouaient à un jeu de cartes. Harry était étendu un peu plus loin et dormait sur sa serviette, les bras enroulés autour de son corps. 

Il s'était un peu reposé dans la salle d'attente, mais Louis avait pu voir en revenant du cabinet qu'il était encore épuisé. Alors il l'avait laissé dormir, tout en espérant que ça allait s'arranger et que sa fatigue était juste due au fait qu'il n'avait pas beaucoup dormi pendant la nuit. Et Louis allait faire comme s'il ne jetait pas un coup d'œil en direction du garçon toutes les deux minutes et qu'il se faisait du soucis pour lui parce que sinon, sa sœur, Zayn et Niall n'allaient jamais le lâcher avec ça. 

Il sauta sur les épaules de Niall, qui s'était retourné, et réussit à le couler sous les rires de Lana. Il croisa le regard de la jeune fille et lui sourit tout en s'éloignant de Niall, qui risquait de surgir à tout moment pour le couler une seconde fois. Comme Lana le lui avait dit, personne n'avait reparlé de l'incident de la salle d'attente, comme Louis aimait l'appeler. Ces mots qui lui avaient échappés, tout le monde avait compris que ce n'était pas contre Lana, et Louis en était soulagé. Il n'aurait pas supporté de se disputer avec ses amis. Mais ils n'étaient pas en colère contre lui, et lui avaient souri en sortant du cabinet. Zayn avait même froncés les sourcils en sa direction, une lueur d'inquiétude dans les yeux et Harry lui avait demandé si tout allait bien. 

Louis sortit de ses pensées quand Niall s'approcha rapidement de lui et il plongea pour s'éloigner du garçon, tout en tapant des yeux pour lui asperger le visage. Un combat s'engagea entre Louis et Niall tandis que les autres étaient en train de rire, et la seule façon que Louis trouva pour échapper au blond fut de courir en direction de la plage. Une fois sur le sable, il se retourna pour faire un doigt d'honneur à Niall, qui était mort de rire. 

- Tu t'es encore fait victimisé, Louis ! 

Louis se retourna pour voir Zayn, les mains en porte-voix, un sourire fier aux lèvres. Louis lui fit alors un doigt d'honneur, à lui aussi, parce qu'il n'avait pas grand chose d'autre à répondre. Il s'approcha d'eux et remarqua qu'ils jouaient au UNO. Sans bruit, il avança dans le dos de Charlotte, qui ne l'avait pas vu et, quand il fut assez près, il se baissa pour la prendre dans ses bras. Trempés. Lottie sursauta et poussa un petit cri, tellement surprise qu'elle fit tomber ses cartes. Elle se retourna vers Louis pour lui jeter un regard noir, et Louis éclata de rire. Elle récupéra ses cartes et, en les contournant, Louis lâcha à son meilleur ami : 

- Fais gaffe, elle a deux +4. 

- Va te faire foutre Louis ! intervint Charlotte. 

Louis tourna la tête pour lui faire un grand sourire moqueur, et s'installa sur sa serviette, qui était à côté de Harry. Il plia les jambes pour ramener ses genoux contre sa poitrine et poser son menton dessus. Il n'avait même pas besoin de s'enrouler dans sa serviette et profita de la fraicheur des gouttes sur sa peau. Ce ne fut que quand il tourna la tête et vit que Harry le regarda qu'il se rendit compte que le garçon était réveillé. 

Il sursauta, ce qui fit rire Harry, et Louis sourit légèrement en secouant la tête. Il observa Harry quelques secondes. Ses cheveux étaient un peu en pétard et ses yeux pas encore complètement ouverts. Il était encore pâle mais pas autant qu'avant, et les cernes sous ses yeux avaient rétrécies bien qu'elles soient toujours présentes. 

- Ça va mieux ? demanda-t-il doucement, posant sa joue contre ses genoux. 

Harry le regarda un peu avant d'ouvrir la bouche, et la poitrine de Louis se réchauffa. Mais ce qui sortit de la bouche ne fut pas des mots, mais un énorme bâillement, qui fit rire Louis. 

- Je crois que j'ai ma réponse, gloussa-t-il. 

- Fatigué, répondit Harry avec un petit sourire en fermant brièvement les yeux. J'ai un peu mal à la tête aussi. 

- Bouge-pas, annonça Louis. 

Il se pencha en arrière pour atteindre son sac à dos qu'il avait attrapé en partant, et fouilla dans la petite poche de devant tout en sentant le regard de Harry sur lui, qui réchauffait sa peau humide. Louis trouva enfin la petite boite jaune qu'il cherchait, et la sortie du sac, un sourire fier aux lèvres. Harry pouffa en le voyant sourire comme ça avec une boite de Doliprane dans la main, mais il fit quand même : 

- J'ai pas d'eau. 

Louis leva les yeux au ciel, ce qui amusa Harry, et il replongea dans son sac pour en ressortir une bouteille d'eau encore plus fièrement que la boite de Doliprane. Harry haussa les sourcils, impressionné, et s'assit sur sa serviette pour prendre la bouteille et la boite de médicaments. 

- Merci maman, fit-il. 

Louis le regarda avaler le médicament avec un grimace, ce qui le fit doucement sourire, et récupérant l'eau et le Doliprane pour les balancer dans son sac. Quand il se retourna vers Harry, celui-ci était en train de regarder les autres, qui se chamaillaient dans l'eau, et demanda : 

- Tu crois que Niall va couler Liam en premier ou alors il va trébucher sur un rocher ou mourir avant de pouvoir le faire ? 

- Il va trébucher à cause de Lana, répondit Louis. 

Harry pouffa doucement, et Louis jeta un coup d'œil en sa direction. Le soleil reflétait sur sa peau, comme le soir de leur premier baiser, bien que la lumière soit un peu plus vive et fasse plus ressortir ses yeux. Son léger sourire faisait naître une petite fossette dans le creux de sa joue, et son arc de cupidon raccrochait délicatement sa lèvre supérieure à son nez. Ses boucles décoiffées caressaient sa joue et se mêlaient avec ses sourcils à cause du soleil et la perspective. Soudain, sûrement parce qu'il avait senti le regard de Louis sur lui, Harry tourna la tête et Louis, surpris, rencontra ses pupilles vertes, presque transparentes. Harry lui sourit en coin, ce sourire qui faisait tant d'effet à Louis, et Louis choisit de tourner la tête vers la mer pour faire comme si rien ne s'était passé. 

Louis entendit Harry pouffer, et il vit du coin de l'œil qu'il se rallongea sur le dos en soupirant. Timidement, il vint effleurer les doigts de Louis avec les siens, et Louis sourit en posant ses doigts sur ceux du garçon. Distraitement, tout en regardant l'écume se créer sur le sable, et caressa les doigts de Harry avec le côté de son index et, quand il tourna la tête vers lui, il vit qu'il avait fermé les yeux. 

Ils restèrent longtemps comme ça, jusqu'à ce que tout le monde sorte de l'eau et se chamaillent pour savoir qu'elle serviette appartenait à qui. Louis pensait que Harry s'était endormi, mais il attrapa ses doigts quand Louis essayait de se lever pour récupérer son téléphone. Il tourna la tête et sourit à Harry, qui lui rendit son sourire à travers ses paupières à moitié ouvertes. Louis se pencha pour attraper son téléphone et se rassoir à côté de Harry. 

Zayn et Liam allèrent acheter à manger pendant que les autres restaient sur la plage. Ils commencèrent une conversation à voix basse, pour ne pas déranger Harry, qui dormait à moitié. Le soleil commençait à descendre dans le ciel, et les paupières de Louis commençaient à devenir lourdes alors que Charlotte l'interpela :

- Louis ! Je peux dormir chez Océane, ce soir ? 

- Bien sûr, répondit Louis en souriant, heureux que sa sœur s'intègre parmi ses amis. Tu n'es pas obligé de demander, je ne suis pas ta mère. 

- Des fois, j'en doute, railla Lottie. 

Louis leva les yeux au ciel tandis que les autres riaient, et il étouffa un bâillement avec le dos de sa main libre. Il s'était levé tôt ce matin, et cette micro-sieste qui n'en n'était même pas une, car il n'avait rien fait d'autre que somnoler, n'avait pas servi à grand chose. Et puis il avait barboté dans l'eau - avait plutôt lutté pour survivre dans l'eau - et le soleil qui devenait orangé et les chuchotements de ses amis suffisait à accroitre sa fatigue. 

Alors il s'allongea à côté de Harry, sur sa serviette. Harry releva doucement les paupières en le sentant s'allonger et lui sourit doucement, avant d'ouvrir le bras. Louis se colla contre lui, la tête sur son épaule, et ferma les yeux, un sourire aux lèvres. Il soupira de bien-être, et Harry le resserra un peu contre lui. Louis nicha son visage dans le creux de son cou, et il lui sembla qu'il s'endormit rapidement. 

Quand il se réveilla, Harry n'était plus contre lui, mais assis un peu plus loin contre un arbre. La nuit était tombée, et à la lueur de la lampe posée au milieu de la ronde qu'ils avaient formé, il ne restait que Harry, Niall et Levi. Louis se releva en position assise, et les têtes se tournèrent vers lui. 

- Et bah, commença Levi, on a bien cru qu'on allait devoir t'abandonner là pour la nuit. 

Louis grogna, et Harry lui lança an sandwich qu'il rattrapa au vol. Maintenant qu'il y pensait, il ne savait pas quelle heure il était, et il avait une faim de loup. Il mordit dans son sandwich tout en envoyant un message à Lottie en s'excusant de s'être endormi et de ne pas lui avoir dit bonsoir, et lui demandant de bien lui confirmer qu'elle était arrivée chez Océane. Il remarqua ensuite qu'il était presque vingt-trois heures, et se dépêcha de finir son sandwich. 

Avant de se rendre compte qu'en fait, son père n'en n'avait rien à foutre s'il rentrait à vingt-trois heures. 

Mais Niall et Levi annoncèrent qu'ils allaient rentrer et Harry bailla contre la paume de sa main en marmonnant que lui aussi, alors Louis se leva et roula sa serviette pour la fourrer dans sa sac. Levi s'aida de sa lampe torche pour les guider à travers l'obscurité jusqu'à la promenade, qui était éclairée par les lampadaires. 

- Bon, à un de ses jours quand on aura décidé qu'on voulait vous voir, sourit Niall avant de s'éloigner. 

Levi pouffa et leur adressa un signe de la main en partant à la suite de Niall, courant un peu pour le rattraper. Louis pouffa en les regardant, et se tourna vers Harry en serrant la lanière de son sac de sa main. Il passa une main dans ses cheveux, qui avaient gonflé et ne ressemblaient sûrement plus à rien - quelle idée de s'endormir avec les cheveux mouillés, aussi ? - et se racla la gorge, soudain timide : 

- Tu veux... Tu veux dormir à la maison ? 

Harry lui sourit doucement avant de faire une grimace, et répondit : 

- Je crois que je vais juste rentrer chez moi, demander à ma mère un thé glacé et dormir pendant des centaines d'années. Désolé. 

Louis rit doucement, et qui fit sourire Harry. Puis il s'approcha pour délicatement poser ses mains sur ses joues et reprendre : 

- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave. Repose-toi, et envois-moi un message si ça ne va toujours pas demain, je passerai te voir. 

Harry sourit, un immense sourire qui créa des rides aux coins de ses yeux et des fossettes au creux de ses joues. Il enroula ses bras autour de la taille de Louis et se pencha pour l'embrasser. Louis sourit et répondit à son baiser en glissant sa main dans ses cheveux. Ils étaient là, au milieu de la promenade, seuls, éclairés par un lampadaires et face à la mer. Louis aurait pu y prêter attention à ça si elle n'était pas déjà totalement focalisée sur Harry. 

- Allez, lui sourit-il quand ils se séparèrent, rentre avant que tu ne tombes d'épuisement. 

Harry lui sourit et lui embrassa le front avant de tourner les talons et s'engager dans sa rue. Louis, un léger sourire aux lèvres, le regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'il ne soit plus visible. Puis il secoua la tête, se frotta les yeux et se mit en route vers chez lui avec une seule pensée en tête : son lit. 

Louis marcha rapidement, les mains serrant les bretelles de son sac à dos. Il aperçu rapidement la maison de son père, et fronça les sourcils en voyant les volets ouverts et quelques lumières. Généralement, son père était déjà couché à vingt-deux heures. Il aimait ce rythme-là ; se coucher tôt pour ensuite se lever tôt. Quand Louis était petit, il allait généralement courir et ensuite, il leur préparait le petit déjeuner, ou alors passait l'acheter. 

Louis sortit son téléphone quand il reçu une notification, et s'arrêta au milieu de la rue pour l'ouvrir. C'était Harry, qui lui disait qu'il était arrivé chez lui. Ce n'était rien, mais cela suffit à peindre un immense sourire sur le visage de Louis. Il lui répondit en lui disant de bien se reposer et lui souhaita bonne nuit. Il s'apprêtait à ajouter quelque chose, comme un émoji que lançait un baiser, mais une porte claqua et il releva violemment la tête. Une silhouette sortit de la maison de son père, mais ce n'était pas lui. Elle portait une paire d'escarpins à la main et, quand elle passa à côté de Louis sans même le remarquer, il s'aperçu que ses cheveux étaient en pétard et que son rouge à lèvre avait coulé. 

Le sang de Louis ne fit qu'un tour. Quand il avait dit à Harry que son père faisait des efforts, il le pensait vraiment. Louis pensait sincèrement que si leur relation ne marchait toujours pas, c'était que son père avait des traits de personnalité qu'il n'arrivait pas à faire disparaitre et que Louis, lui, ne faisait aucun effort. 

Mais il avait tort, et son père n'en n'avait clairement rien à foutre, pas plus qu'avant. 

Et Louis aurait dû s'en douter. Il aurait dû savoir que son père n'avait pas changé, mais il avait tellement eu envie d'y croire. Croire qu'il avait apprit de ses erreurs, qu'il avait évolué, et comprit ce qui avait foiré dans sa relation avec Johanna, et celle avec Louis. Louis aurait voulu que son père s'excuse, qu'il comprenne et qu'il essaye de l'avancer, d'effacer ses blessures qui se transformaient en traumatismes au fil du temps dans la poitrine de Louis. 

Quand Louis ouvrit la porte, son père était dans la cuisine en train de faire smoothie, à vingt-trois heures passées. Il était habillé comme ce matin, et il releva la tête vers Louis avec un sourire. 

- Louis, tu es rentré ! Lottie n'est pas avec toi ? 

- Tu te fous vraiment de ma gueule. 

Mark fronça les sourcils, et c'était peut-être ça le problème. Il ne savait même pas ce qu'il faisait de mal. Il n'avait jamais su, et Louis avait toujours été trop petit pour lui avouer que tout cela lui pesait. 

- Tu vas me demander quoi, maintenant ? demanda-t-il, ses yeux se brouillant de larmes. Tu vas me demander de me la fermer, encore une fois ? De le cacher à maman. Tu te rends quand même compte qu'après toutes ses années, tu es toujours merdique à ça, parce que je te surprends à chaque fois ?

Ça y est, il avait de nouveau sept ans et demi, ou onze ans, ou quatorze ans, devant son père qui lui expliquait d'une voix calme de ne rien dire, tandis que le cœur de Louis, lui, battait comme un fou dans sa poitrine. 

- Louis... commença Mark en soupirant. 

- Non, le coupa Louis. Je ne veux rien savoir. Je vais me coucher, je ne veux pas te voir. 

Il tourna les talons, à deux doigts de pleurer, et commença à grimper les marches. Il voulait s'endormir dans son lit et ne plus jamais se réveiller. Ou se réveiller à des kilomètres de là, de son père et de cette putain de fille à moitié nue qui venait de sortir de chez lui. 

Mais Mark l'attrapa par le bras et Louis fut obligé de se retourner. Il croisa le regard de son père, qui était profondément perdu, et Louis avait envie de le frapper. Peut-être pour lui faire ressentir la douleur qu'il lui avait infligé pendant toutes ses années. 

- Louis, je ne comprends pas... Pourquoi es-tu en colère ? Ça n'atteint plus ta mère, et...

- Putain, mais c'est quoi ton problème ? demanda Louis, sa voix montant d'un ton. Cool, ça n'atteint plus maman, génial ! Tu peux te taper tout le monde, comme ça, tu es content ? Sauf que moi, ça m'atteint. Ça m'a toujours atteint, et tu n'en n'as jamais rien eu à foutre. 

Louis soutint le regard de Mark. Le sien était sûrement rempli de colère, mais celui de son père était vide. Louis se mordit la joue pour ne pas pleurer, et pour ne pas lui mettre son poing dans la figure. Les doigts de son père ne se desserrèrent pas autour de son bras, mais il répondit tout de même : 

- C'était la dernière, Louis. C'est promis. 

Sans le lâcher du regard, il dégagea son bras et tourna les talons pour continuer de grimper les marches. 

Louis détestait son père. Les promesses, il savait que ce n'était que du vent. Son père le lui avait bien montré. Et il le montrait encore aujourd'hui. Mais Louis n'était plus un enfant, alors il monta dans sa chambre sans même entendre le bruit de la porte se claquer sous sa colère. Sans entendre le bruit de son espoir naître dans sa poitrine. Parce qu'il ne voulait pas l'entendre mourir tout en regardant la promesse se briser sur le sol de la cuisine. 

Parce qu'une promesse, c'était fait pour ça. Se briser en mille morceaux et briser les gens avec les éclats qui volent à travers la pièce. 





never grow up, niall horan

Quand Louis se réveilla, il n'ouvrit pas tout de suite les yeux, mais les rayons du soleil perçaient ses paupières d'une lueur orangée. Il grogna et se tourna dans ses draps, coinçant sa tête sous son oreiller dans l'espoir de stopper son mal de tête qui faisait vriller ses tympans. En bougeant, il se rendit compte qu'il portait encore son short en jean inconfortable, et en y pensant, il ne se souvenait pas l'avoir enlevé, la veille. Il s'apprêtait à ouvrir les yeux quand un bâillement le traversa, qui lui fit se rendre compte à quel point il était épuisé. 

La veille, il s'était certes couché dès qu'il était entré dans sa chambre, mais il s'était endormi tard. En vérité, il avait un peu pleuré, et avait beaucoup tourné dans son lit en pensant à quel point il détestait son père et en réfléchissant à tout les stratagèmes qu'il pourrait mettre en place pour l'éviter le plus possible. Louis se mordit la lèvre et se retourna une nouvelle fois. Il ne voulait pas penser à son père. L'épisode de la veille avait montré qu'il ne se souciait pas de Louis, même le garçon le savait depuis plusieurs. Il aurait juste un peu aimé, pour une fois, avoir un père qui s'occupe de lui. 

Il tira le draps par dessus sa tête, et l'oreiller, avec la ferme intention de se rendormir. Le soleil tapait sur son lit, car il n'avait pas pris la peine de fermer les volets la veille, et c'était agréable. Il soupira. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de journée au lit, et cela lui paraissait bien, à cet instant. Mais son téléphone sonna, et il grogna en ressortant la tête des draps. Il regarda sur la table de chevet, mais son téléphone n'y était pas, et il mit quelques secondes à comprendre qu'il était encore dans sa poche. Le temps qu'il le sorte, la sonnerie s'était coupée, et il découvrit en l'allumant que ce n'était qu'un numéro inconnu. Il soupira, mais c'est yeux glissèrent vers le message que Harry avait laissé, ainsi que deux appels manqués, à dix heures du matin. Louis se rendit compte qu'il était déjà treize heures, et se mordit la lèvre, espérant que Harry ne se soit pas inquiété en ne le voyant pas répondre. 

Harry, 10h02 - Rapport de la nuit : je suis malade, et je vais sûrement mourir d'un mal de crâne dans les prochaines 48h. 

Louis, 13h26 - Je peux passer ? 

Harry, 13h26 - Certainement pas, j'ai une sale gueule. 

Louis leva les yeux au ciel, amusé. Il quitta sa conversation avec Harry et envoya un message à Zayn, et le garçon répondit quelques minutes plus tard avec l'adresse de Harry. Louis le remercia, et se leva, soudain de meilleure humeur que précédemment. Peut-être que l'idée de passer la journée à moitié endormi était tentante, mais la passer à moitié endormi en compagnie de Harry l'était bien plus. Rapidement, il ferma les volets car la lumière lui cramait la rétine, et refit son lit. Puis il prit un short de sport et un t-shirt dans son armoire, et se dirigea vers la salle de bain pour se glisser sous la douche. 

Une fois sous l'eau, il ferma les yeux pour profiter des sensations des gouttes sur sa peau, et il soupira. Il adorait et détestait ses vacances en même temps. Il les adorait parce qu'il était sous le soleil chaud de l'Italie, au bord de la mer et avec Harry, sa petite sœur, Zayn, Théo, Niall, Liam, Océane, Lana et Levi, et il les détestait parce qu'il y avait son père. Il fallait que tout ça cesse. Il fallait vraiment que tout ce que faisait son père arrête d'avoir de l'importance. Louis n'avait pas d'importance dans la vie de son père, alors très bien, Mark n'en n'aurait pas dans la vie de Louis. 

Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Parce que malgré tout, malgré tout ce que Louis pouvait penser de lui, il restait son père. 

Louis secoua la tête et entreprit de se savonner rapidement, soudain impatient de retrouver Harry. Le garçon avait un don pour rendre tout plus léger, et Louis en avait vraiment besoin, en ce moment. Il sortit de la douche, s'essuya à moitié et sauta dans ses vêtements. Il essayait de coiffer ses cheveux humides sans grand succès, et attrapa ses clefs, son téléphone, et son sac dans lequel il fourra quelques affaires et dévala les marches, le nez dans son téléphone pour télécharger des films. Ses tongs claquant sur le bois des escaliers alerta son père et, quand Louis releva la tête pour traverser le salon, il le vit sur le canapé, lui faisant un grand sourire. 

Mais non, aujourd'hui était une bonne journée, il allait voir Harry, et il ne laissait pas tout ça l'atteindre, et il referma la porte derrière lui. 

Louis soupira et passa sa main dans ses cheveux. Il paramétra son GPS avec l'adresse de Harry, et il marcha lentement, parce que le soleil était brûlant et les pavés gris foncés de Alata attiraient la chaleur. Heureusement, il arriva rapidement chez Harry, une grande maison de trois étages dont la façade était peinte en vert pomme. Sans vraiment y réfléchir, il appuya sur la sonnette mais, la seconde d'après, il écarquilla les yeux. 

Il venait de sonner chez les parents de son petit-ami. Parents qu'il allait rencontrer dans quelques secondes. Heureusement qu'ils ne savaient pas qui il était. Est-ce qu'ils savaient qui il était ? Il espérait que non, sinon, il allait devoir tuer Harry de ses propres mains pour lui avoir infligé un tel moment de gêne. 

La porte s'ouvrit alors que Louis était figé, et un femme brune apparu. Quand Louis rencontra ses grand yeux verts, il essaya de reprendre contenance et sourit poliment. Pour ne pas rendre le moment encore plus gênant qu'il ne l'était déjà, il ne prit pas le temps de détailler son visage, qui ressemblait beaucoup à celui d'Harry, et se présenta : 

- Bonjour, je suis Louis. Harry m'a dit qu'il était malade, alors je viens voir comment il va. 

La mère de Harry sourit, et répondit d'une vois douce : 

- Enchantée, Louis. Entre, je t'en pris. 

Il sourit à la mère de Harry, et se creusa la tête pour se souvenir de son prénom. Il savait bien que Zayn le lui avait dit, et il était là, sur le bout de sa langue, mais il ne parvenait pas à le retrouver. Elle ferma la porte derrière lui et passa la tête dans l'encadrement d'une porte ouverte et fit doucement : 

- Desmond ? Louis est là, viens dire bonjour. 

Le père de Harry sortit de la pièce, et sourit à Louis en croisant son regard. C'était définitif, Harry avait parlé de lui à ses parents. Desmond lui tendit la main, et se racla la gorge.

- Heureux de te rencontrer, Louis. 

- De même, répondit le garçon avec un sourire légèrement forcé, serrant la main de Desmond. Est-ce que je peux...

Il fit un geste en direction de l'escalier au fond du couloir, et Anne - il avait retrouvé son prénom ! - lui sourit, en expliquant : 

- Sa chambre est la deuxième porte à droite en haut des escaliers. Il dormait tout à l'heure mais maintenant, il doit être réveillé. 

Louis la remercia, et se dépêcha de grimper les escaliers. Une fois à l'étage, il ne fit pas attention à la décoration un peu kitsch et frappa à la porte, de peur de réveiller Harry. Il attendit quelques secondes dans le silence, mais au bout d'un moment, il entendit un grognement, suivit d'un : 

- Ouais ?  

Louis pouffa et se mordant la lèvre, et ouvrit la porte pour passer seulement sa tête et demanda directement : 

- C'est comme ça que tu parles à tes parents ? 

Quand les yeux de Louis tombèrent sur le visage de Harry, il vit le garçon grogner et se tourner sur le dos, les mains sur le visage. Louis pouffa et entra dans la chambre, et il entendit Harry marmonner dans ses mains : 

- Oh non, pas toi. 

- Sympa l'accueil, pouffa Louis. 

Il jeta un coup d'œil à la chambre de Harry, et si on ne lui avait pas dit que c'était sa chambre, il l'aurait deviné tout seul. Des pots de fleurs étaient posés à même le sol, des chemises trainaient un peu partout, et des affiches de vieux films étaient affiché au mur. Des CD étaient soigneusement alignés sur des étagères et son bureau disparaissait sous les cahiers qui, Louis n'en doutait pas instant, avaient du être jeté là le jour de la fin des cours et qui n'avaient pas bougé depuis. 

Louis reposa les yeux vers Harry, qui n'avait pas bougé. Il se souvenait de son message, de la raison pourquoi il ne voulait pas que Louis vienne, et il leva les yeux au ciel. Harry était la personne la plus insupportable et la plus mignonne de cette planète. Louis laissa tomber son sac par terre, et s'approcha du lit de Harry, qui était contre un mur, juste sous la fenêtre. Il donna un coup de genou dans le matelas en riant : 

- Arrête ça. 

Un autre grognement sorti de la bouche de Harry, et Louis entoura ses poignets de ses doigts et essaya de dégager ses mains de son visage. Harry couina et se retourna, mais Louis l'enjamba et, allongé entre Harry et le mur, mort de rire, il n'arrêta pas la partie. Il finit par dégager les mains de Harry de son visage et, franchement, Harry devrait peut-être acheter un miroir pour apprendre à définir une sale gueule. Il était un peu pâle, et des cernes bleutées avaient pris place sous ses yeux, mais c'était tout. Et c'était presque emmerdant pour Louis de se rendre compte que, même malade et au lit, Harry lui plaisait toujours autant. Harry remarqua que Louis l'observait, et se débattit pour remettre ses mains devant son visage, mais Louis lui planta un baiser sur le nez et déclara : 

- J'ai déjà vu pire. 

Harry rougit, et Louis lui sourit avant de se pencher pour attraper son sac. Il s'assit en tailleur en face de Harry, dos au mur, et lui demanda : 

- Alors, comment ça va ? 

Harry haussa les épaules, un bras sous son oreiller, et répondit : 

- J'ai beaucoup dormi, j'ai mal au crâne et j'ai passé une bonne partie de la nuit à vomir. 

- Sympa. 

- Les autres sont passés ce matin, continua Harry en souriant au commentaire de Louis, mais j'étais épuisé, donc ils ne sont pas restés longtemps. 

Louis fronça les sourcils et fit : 

- Tu veux que je te laisse te reposer ? Je n'y ai pas vraiment pensé en me pointant sans prévenir. 

- Ça va, répondit Harry en posant sa main sur le genou de Louis. J'aimerais bien que tu restes. Et puis, je peux me reposer avec toi. 

Louis lui sourit tendrement, et Harry lui rendit son sourire. Il caressa brièvement le genou de Louis du bout des doigts, avant de lui sourire en coin et dire en désignant son sac du menton : 

- Tu me montres ce que tu as amené, Mary Poppins ?

Louis pouffa et prit son sac sur ses genoux pour l'ouvrir. Il avait prit plein de choses pour s'occuper, et ses livres préférés qu'il fallait absolument que Harry lise, pour qu'ils puissent en parler. Mais en remuant le contenu de son sac à dos, il vit les vêtements qu'il avait mis en boule au fond, et releva la tête vers Harry qui le regardait encore. Il se mordit la lèvre en repensant à ce qui s'était passé hier soir et à la raison de pourquoi il avait pris des vêtement, et demanda timidement : 

- Est-ce que... Je peux rester dormir ici ce soir ? 

Harry fronça les sourcils, ayant remarqué le changement soudain d'expression de Louis, et répondit rapidement : 

- Bien sûr. 

Puis il observa Louis quelques secondes de plus, et demanda, inquiet : 

- Tout va bien ? 

Louis lui sourit doucement, et fit : 

- Je ne veux pas vraiment en parler. 

Harry fronça encore plus les sourcils, et reprit en se mordant la lèvre : 

- Tu te souviens de ce que je t'ai dit ? 

- Comment ça ? 

- Si jamais il y a un problème avec ton père, tu peux m'en parler. Si tu as envie de parler de ça, je suis là. 

Louis releva les yeux vers Harry, et il lui sourit doucement en voyant son regard vert étincelant. On le disait beaucoup en ce moment, à Louis, que s'il avait un problème, il pouvait en parler. Il commençait à le croire. Que si un jour, si dans un futur hypothétique, il voulait parler, des gens seraient là. 

Il brisa le contact avec Harry en baissant la tête pour regarder dans son sac pour cacher son sourire. Il fouilla un peu avant de trouver ce qu'il cherchait, tout en sentant le regard de Harry toujours sur lui. Louis sortit un pile de livres pour la poser sur le ventre de Harry, qui grogna. Louis annonça fièrement : 

- Tes devoirs. Il faut absolument que tu les lises, pour qu'on en parle. 

- Sérieusement ? demanda Harry avec un visage qui trahissait de la douleur tellement exagérée que Louis faillit rire. 

- Sérieusement. 

Harry sourit doucement en levant les yeux au ciel et entreprit de regarder la couverture de chaque livre avant de les poser en une pile à côté de lit. Louis le regarda faire en faisant semblant de chercher quelque chose dans son sac. Il ne savait pas si Harry lisait beaucoup, il n'y avait pas de livres dans sa chambre appart ceux du lycée. Et en vérité, il ne serait pas si déçu que ça s'il ne les lisait pas. Mais Harry avait l'air bien décidé à les lire pour en parler avec Louis, pour connaître un peu plus Louis, et cela faisait que les lèvres de Louis s'étiraient en un sourire stupide.

Harry releva la tête vers lui une fois qu'il avait posé tout les livres sur le sol, et ce vu le moment où Louis sortit tout les paquets de gâteaux et de chips qu'il avait pris. C'était sa réserve personnelle, celle qu'il avait volé dans les placards de son père le premier jour. Harry leva les yeux sur lui avec un air exaspéré, et Louis protesta : 

- Quoi ? Tu es malade, et quand on est malade, il faut manger pour reprendre des forces.

- Je t'ai dit que j'avais vomi ? demanda Harry. 

- Et bah, comme ça, tu vomiras tout ce que tu as à vomir et tu seras guéri. 

Harry leva les yeux au ciel en souriant, et Louis lui envoya un sourire moqueur en le voyant prendre une boite de gâteaux et l'ouvrir. Louis remballa les autres paquets, et après un léger regard vers l'intérieur de son sac, il le posa à côté de lui et annonça : 

- J'ai des jeux de sociétés, si tu as envie. J'ai aussi téléchargé des films sur mon téléphone, si tu as plutôt envie de te reposer. 

Harry finit de mâcher le biscuit qu'il avait dans le bouche en souriant, avant de demander : 

- Tu pensais que je n'avais pas assez de bordel amassé pendant dix-sept années d'existence pour m'occuper ?

Louis haussa les épaules, et Harry lui sourit, amusé et attendri en même temps. Louis avait un peu peur d'en avoir trop fait, mais Harry avait l'air touché qu'il ait pensé à lui, alors il ne se fit pas trop de soucis. Au lieu de ça, il piqua un gâteau dans le paquet de Harry, qui couina. 

- Je veux bien regarder un film, fit le garçon après avoir foudroyé Louis du regard. 

Louis acquiesça et, coincé entre Harry et le mur, il balança son sac sur le sol. Il s'adossa sur la tête de lit, et Harry s'approcha de lui pour posa sa tête au niveau de sa clavicule et ainsi pouvoir voir l'écran du téléphone de Louis. Louis glissa une main dans ses cheveux pour jouer distraitement avec, et fit défiler sa bibliothèque de films. Ses yeux tombèrent sur une affiche de film, et il s'exclama : 

- Oh ! Tu as vu Dead Poets Society

Harry, surpris de son cri soudain, leva la tête les sourcils haussé, et secoua la tête. 

- Tu en as déjà entendu parler, au moins ? s'assura Louis. 

- Hum, non, je ne crois pas. 

Louis s'écarta de Harry en ouvrant la bouche, feignant le choc. Enfin, il faisait à moitié semblant, parce que ce film était le plus grand film de l'univers et que c'était un scandale que Harry ne le connaisse pas. D'ailleurs, ce fut à peu près ce qu'il lui dit : 

- C'est clairement le film le plus grandiose de tout l'univers, et même des deux trois univers d'à côté. 

- Au moins, fit Harry avec un sourire moqueur. 

- Au moins, répéta sérieusement Louis. C'est mon film préféré de tout les temps, et c'est un scandale que tu ne l'es pas vu. Tu ne le connais même pas ! Comment est-ce que tes parents t'ont éduqué ? C'est presque un motif de rupture. 

Harry leva les yeux au ciel en pouffant, et railla, entrant dans le jeu de Louis : 

- Et bien, si ça l'est, essaye de ne pas le faire maintenant, parce que je vais sûrement me mettre à pleurer, et ma mère va te tuer, littéralement. 

Louis cligna des yeux, intégrant les paroles de Harry. La première chose, il avait dire qu'il pleurerait si Louis le quittait, et cela faisait naître une légère chaleur dans l'estomac de Louis. Parce que ça voulait dire que tout ça était important pour Harry, et que Louis n'avait pas l'impression d'être le seul idiot à être impliqué dans cette relation. Puis la deuxième chose, c'était la confirmation de ses craintes de quelques minutes plus tôt, et il demanda, les yeux écarquillés : 

- Tes parents savent que je suis ton petit-ami ? 

- Oui, je leur ai parlé de toi, répondit nonchalamment Harry en jouant avec les draps. 

Louis se souvenait de tout le cinéma que Harry lui avait dit quand Louis avait parlé de lui à sa mère. Mais s'il avait ressenti la même chose de Louis, cette chaleur qui le brûlait et le bout des doigts qui picotait, Louis comprenait la réaction qu'il avait eu. Et il comprenait la réaction de Anne et Desmond de tout à l'heure. 

- Quoi ? Tu me l'as pas dit et tu m'as laissé me pointer comme ça ? C'est pour ça qu'ils me regardaient bizarrement !

Harry le regarda, la tête sur l'oreiller, en riant doucement, et Louis continua en le pointant du doigt : 

- Je vais te tuer. Ça aussi c'est un motif de rupture. 

- Non, répondit Harry, le bras sous l'oreiller. C'est mignon. C'est peut-être pour ça que tu rougis. 

Louis se rendit soudain compte de la chaleur de ses joues, qui provenait sûrement du brasier qu'était l'intérieur de son ventre. Il se sentait soudain un peu gêné, et adopta la même technique que Harry ; il mit ses mains devant son visage pour se cacher. Harry éclata de rire et se releva en position assise. Il attrapa les poignets de Louis pour dégager son visage, et le garçon ne résista pas. Il croisa le regard de Harry, qui souriait, et il devait sûrement être tout rouge, et son cœur battait un peu trop vite. Alors qu'en vérité, ce n'était rien. Harry avait juste parlé de lui à ses parents. A ses parents, les êtres qui l'avait mis au monde, qui l'avait élevé et qui étaient certainement les personnes qu'il aimait le plus au monde. 

Merde. 

- Alors, qui c'est qui se cache, maintenant ? demanda Harry, amusé, tenant toujours les poignets de Louis. 

- Tais-toi, marmonna Louis. 

Il ne trouva pas de moyen pour s'échapper, alors à la place, il se pencha pour embrasser les lèvres de Harry, étirées en un léger rire. Harry lâcha un de ses poignets pour glisser sa main dans la nuque de Louis, tandis que Louis s'accrochait à son t-shirt rouge et bleu absolument ridicule. C'était un peu comme si ça vidait la tête de Louis de tout ses problèmes, et quand ils se séparèrent, il avait totalement oublié sa colère de la veille. Au contraire, il souriait à Harry, qui avait les lèvres et les joues rosées. Et l'envie de l'embêter était bien trop forte, alors il grimaça et demanda en retroussant son nez : 

- Tu as vomi, c'est ça ?

Harry protesta et lui frappa l'épaule tandis que Louis riait. Ils se chamaillèrent un instant avant de retomber dans le lit, Harry appuyé sur Louis, la main de Louis dessinant des ronds sans but sur son épaule. Ils posèrent le téléphone contre la cuisse de la jambe pliée de Harry, et Louis lança le film sans avoir vraiment demandé son avis à Harry. 

Et c'était assez étrange de voir que, pour la première fois, il n'était pas totalement absorbé par ce film, qu'il adorait, pourtant. Il était plutôt concentré sur la pression qu'exerçait le dos de Harry sur son torse, sa peau qui frissonnait quand il passait ses doigts sur son bras, la ligne brute de sa mâchoire, sa main posée sur sa cuisse et ses légers sourires quand Louis lui embrassait les cheveux. Il écouta sa respiration quelques instants, et ce fut aussi la première fois qu'il s'endormait devant ce film, qui était un chef d'œuvre. 

Et c'était peut-être son chef d'œuvre préféré, après Harry. 

Il ne pensait pas s'endormir si profondément, mais quand il ouvrit les paupières, le film n'était plus diffusé sur son téléphone. Louis cligna des paupières, sentant toujours Harry contre lui. Son épaule bougeait un peu contre son torse, et il bailla longuement avant de baisser la tête. Il ne voyait que l'arrière de la tête de Harry, ses boucles emmêlés, et il semblait avoir la tête baissé vers un carnet. Louis demanda d'une voix rocailleuse : 

- Qu'est-ce que tu fais ? 

Harry releva la tête et croisa son regard. Il sourit, amusé, et entremêla ses doigts à ceux de Louis qui étaient posés sur son épaule. 

- Bienvenue parmi nous. Tu as bien dormi ?

- Mmh, pas mal. 

Harry rit doucement, ce qui fit sourire Louis. Il demanda : 

- Tu as aimé le film ? 

- C'était bien. Vraiment ton style de film. 

- Je prends ça pour un compliment, grogna Louis. 

Harry pouffa, et baissa les yeux sur son carnet. Quand il les releva vers Louis, il lui sourit doucement et expliqua : 

- J'étais en train de réfléchir à la fille du café. J'y pense depuis hier matin, alors je commence à faire des hypothèses. 

- Oh. Alors, qu'est-ce que tu as trouvé ? 

Harry se releva pour s'asseoir contre Louis, leurs épaules pressées l'une contre l'autre. Louis pouvait apercevoir l'écriture peu appliqué de Harry sur les pages blanches, et sourit. 

- Ce qu'on a découvert est un peu improbable, donc je suis un peu perdu. 

Louis fronça les sourcils. La veille, ils avaient bien découvert que Harry avait une sœur, nommée Sofia, mais elle était morte le jour de sa naissance. Pourtant, il y avait cette fille, la fille du café, comme Harry aimait l'appeler, qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Louis ne soit pas sûr que ce soit scientifiquement possible. 

- Donc j'ai deux pistes, continua Harry. L'enlèvement ou l'abandon. 

- L'enlèvement ? répéta Louis. A mon avis, ils n'auraient pas déclaré sa mort le jour même de l'enlèvement. 

- Mouais. Tu as raison. Mais l'abandon signifie la simulation de la mort, et ça m'a l'air un peu compliqué dans les hôpitaux, non ? Et puis, qu'est-ce qu'ils en font, des bébés morts à la naissance ? Sofia ne doit pas être enterrée, mes parents n'auraient pas pris ce risque. 

Louis haussa les épaules. Il était paumé. 

- J'en sais rien. Mais je pense qu'on devrait aller parler à cette fille avant de faire quoi que ce soit. On ne sait même pas comment elle s'appelle.

Harry pouffa, et Louis continua en souriant : 

- Et puis, j'aimerais bien la revoir une fois pour voir si vous vous ressemblez de mes propres yeux. Même si je te fais confiance. C'est juste que j'aimerais qu'on soit sûr qu'elle soit ta sœur avant de faire des hypothèses complètement tordues. 

Harry acquiesça, et sourit à Louis. 

- Encore merci de m'aider avec cette histoire, même si elle est un peu bizarre. 

- Je t'en pris. Et puis, les histoires qui ont un rapport avec toi ne peuvent être que bizarres, vu le personnage. 

Harry secoua la tête en soupira, et Louis pouffa. Il regarda Harry laisser tomber son carnet par terre et Louis dit doucement : 

- Qu'est-ce que tu veux faire ? 

- Une sieste ? Le film m'a épuisé. 

- C'est parce que tu n'es pas assez intelligent pour le comprendre, ça. 

Harry tira la langue à Louis, qui éclata de rire. Il plaqua sa main sur le côté du visage de Harry pour le détourner. Mais le garçon retourna la tête vers lui, et écarquilla les yeux comme s'il venait de faire la plus grande découverte du monde. 

- J'ai entendu mes parents partir tout à l'heure. Et je suis pratiquement sûr qu'il y a des glaces au frigo. 

C'était à peu près comme ça que, dix minutes, ils se retrouvèrent tout les deux agenouillés dans la cuisine de Harry, mangeant des glaces, Louis n'était pas sûr si c'était bon pour Harry ou non. Ce qu'il savait, par contre, c'était que ce n'était certainement pas sa faute s'ils avaient mis tant de temps à descendre, et que ce n'est pas sa faute non plus s'ils s'étaient embrassés pendant cinq grosses minutes dans les escaliers. Bien sûr que non, ce n'était pas lui qui avait attrapé Harry pour le serrer contre lui et l'embrasser. Bien sûr que non.  





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