Chapitre 12
"this is me trying" - taylor swift
safe and sound, taylor swift
Louis regardait Charlotte et Harry courir pour remonter la rue tandis qu'il était en train de fermer à clef la porte de la maison. Lottie se retourna en lui disant de se dépêcher, et il cria qu'il arrivait, courant pieds nus sur les pavés.
Il n'avait jamais vécu une soirée si magique et une matinée si catastrophique.
La veille, lui et Harry s'étaient endormis vite, tellement qu'ils n'avaient pas entendu le bazar que Lottie avait fait en prenant sa douche. Le matin même, Louis s'était réveillé alors que Harry se lavait, et quand il était revenu, le garçon avait essayé de l'étouffer sous la couette alors que Louis se moquait de ses cheveux mal coiffés. Puis ils avaient tranquillement fait leurs sacs pour la fête foraine, et avaient attendu Lottie dans le salon pendant une demi-heure, qu'ils avaient passé à regarder FRIENDS, étalés sur le canapé.
Puis leurs téléphones avait sonné.
Lana avait fait une crise de panique ce matin. En fait, elle en avait fait deux. Une dans la nuit, et une alors que Théo venait d'arriver chez elle alors qu'elle se préparait pour aller à la fête foraine. Au début, Théo avait juste appelé le groupe pour annoncer que lui et Lana ne viendraient pas, mais ils avaient tous décidé d'annuler la sortie pour se rendre chez Lana et voir comment elle allait.
Voilà comment Louis s'était retrouvé, à huit heures du matin, courant dans les rues de Alata pieds-nus, suivant Harry, qui était le seul à connaître le chemin pour se rendre chez Lana. Ils avaient été les derniers à partir, car ils avaient du attendre que Lottie descende, et ils toquèrent à la porte, complètement essoufflés. La maison n'était pas très loin de la plage, et une fenêtre était ouverte, d'où ils entendaient les voix de leurs amis. Louis leva les yeux pour voir s'il voyait quelqu'un dans la chambre, et la porte s'ouvrit. Il baissa les yeux, et vit une femme à la porte. Elle ressemblait à Lana ; de grands cheveux noirs et des yeux marrons. Elle avait l'air surprise de les voir là, et demanda à Harry :
- Lana vous a vraiment tous invité ?
Bonjour peut-être ? Louis était vraiment à deux doigts de lui dire. Elle avait l'air exaspérée de les voir là, comme s'ils en faisaient trop ou qu'ils exagéraient, alors que Lana avait fait deux crises de panique en quelques heures et que, selon les dires de Théo, elle avait besoin de ses amis.
- Elle a fait des crises, Tessa, soupira Harry.
- Je sais, répondit la mère de Lana. Je l'ai entendu pleurer. Entrez.
Louis écarquilla les yeux, mais suivit Harry et Charlotte à l'intérieur. La mère de Lana venait elle de dire qu'elle avait entendu Lana pleuré ? Avait-elle fait quelque chose ? Parce que vu sa réponse, Louis avait du mal à le croire. Il suivit Harry, qui connaissait la maison, depuis le temps qu'il côtoyait Lana. Ils grimpèrent les escaliers, et une porte en face des marches était ouverte, d'où s'échappaient la voix de leurs amis, plus précisément celle de Niall, qui ne savait vraiment pas parler sans crier. Harry s'approcha, toqua à la porte et Louis enroula son bras autour des épaules de Lottie, qui semblait inquiète.
Louis passa la tête par la porte, et tout le monde tourna les yeux vers eux. Ils étaient tous assis sur le sol, sauf Lana, Théo et Liam, qui étaient sur le lit. La jeune fille avait l'air épuisée, et ses épaules tremblaient, Louis pouvait le voir au bras de Théo qui bougeait alors qu'il était posé sur les épaules de Lana. Liam avait une main sur son genou et la regardait tristement.
- Hey, souffla Harry s'approchant. Comment ça va ?
Lana ne répondit pas, et serra Harry contre elle quand le garçon se pencha vers elle. Théo la lâcha tout en gardant une main dans le bas de son dos, et Louis pouvait dans son regard à quel point il s'inquiétait pour elle. Harry se détacha de Lana et grimpa sur le lit à côté de Liam, et Louis et Charlotte la prirent dans leurs bras. Lottie avait l'air dépassée, et c'est vrai, Louis n'avait pas pris le temps de lui expliquer. Mais sa petite sœur n'en n'avait sûrement pas besoin, parce que Louis voyait la façon dont ses yeux se posaient sur Lana.
Parce qu'elles se ressemblaient, quand elles venaient de faire une crise. Toujours ce regard un peu perdu, la lèvre inférieure un peu tremblotante et leurs mains qui s'accrochaient à leur genoux.
Louis s'installa entre Zayn et Levi, et Charlotte à côté de Océane. Un silence planait sur la pièce, et il fallait avouer qu'il était un peu lourd. Tout les yeux étaient tournés vers Lana, et cela devait être désagréable, mais Louis ne pouvait pas détourner le regard de cette fille qui semblait si sûr d'elle et forte mais qui pouvait se briser si rapidement.
- Vous auriez dû aller à la fête foraine sans moi, soupira Lana.
- Arrête de dire n'importe quoi, répondit Océane. Personne ne veut y aller en sachant que tu ne vas pas bien.
Lana lui sourit légèrement, et Théo lui déposa un baiser sur sa tempe. Lui aussi n'avait pas l'air bien. Il était pâle, et ses cheveux étaient ramenés au dessus de sa tête en un chignon brouillon. Ça ne devait pas être facile pour lui non plus, de voir celle qu'il aimait ne pas aller bien. En fait, c'était dur pour tout le monde. Parce que tout le monde tenait à Lana.
- Est-ce que tu sais ce qui les a déclenché, cette fois ? demanda doucement Levi, pour ne pas brusquer Lana.
La jeune fille posa le regard sur lui, et prit une grande inspiration avant de soupirer une nouvelle fois.
- Hier, mes parents m'ont dit que la semaine prochaine, on irait aux portes ouvertes d'une école de médecine à Naples pour m'y inscrire, après le BAC. J'y ai pensé toute la nuit.
- Tu ne sais pas ce qui les déclenche, tes crises ? demanda Lottie.
Lana secoua tristement la tête, et le silence retomba à nouveau. Louis croisa le regard de Charlotte, et ils se souvenaient tout les deux de cette période où Louis avait dû apprendre à calmer sa petite sœur quand celle-ci ne pouvait plus respirer ni s'arrêter de pleurer alors que les cris de leurs parents résonnaient depuis la cuisine.
- Louis m'a parlé de quelque chose, reprit soudainement Harry, et je pense que ça pourrait être bien pour toi.
Lana fronça légèrement les sourcils, et Harry lança un rapide coup d'œil à Louis pour lui sourire.
- Tu pourrais prendre des rendez-vous chez un psychologue.
Lana regarda Harry quelques secondes, et Louis se demanda pourquoi elle ne l'avait pas encore fait. Pourquoi, depuis tout ce temps, elle n'avait pas envisagé l'idée de commencer un thérapie afin d'aller mieux.
- Ça ne marchera pas, répondit-elle en haussa les épaules, un sourire réconfortant aux lèvres. Je ne sais même pas ce qui les déclenche, alors le médecin ne pourra rien y faire.
- Justement, si, intervint Charlotte. Moi non plus, je ne savais pas ce qui déclenchait mes crises de panique, au début, et une thérapie m'a aidé à y voir plus clair. Et ça marche. Je ne suis pas à cent pour cent guérie de mon anxiété, mais ça va beaucoup mieux qu'avant.
Elle échangea un regard avec Louis, qui lui sourit doucement. Cette période était un peu floue dans son esprit, comme s'il avait voulu l'oublier. Mais c'était vrai qu'au début, Charlotte faisait des crises n'importe quand, tellement qu'il a été difficile de déterminer l'élément déclencheur. Et c'était son psychologue qui l'avait trouvé.
- Mes parents ne vont jamais vouloir, soupira Lana. C'est vraiment gentil, mais ils sont capables de m'empêcher d'y aller.
- Pourquoi ? ne put s'empêcher de timidement demander Louis.
Parce que ouais, les parents de Lana donnaient clairement l'impression de ne rien en avoir à foutre de son anxiété. Sa mère l'entendait pleurer et ne faisait rien, et Louis avait la claire impression que cette école de médecine, Lana n'en voulait pas vraiment.
Lana haussa les épaules en souriant tristement.
- Mes parents connaissent les gars. Ils connaissent les histoires de Levi, Zayn et Océane. Ils ont vécu des trucs horribles. Mais moi, non. Alors ils ne comprennent pas pourquoi je pourrais ne pas aller bien.
Louis pensait avoir un père merdique, mais certainement pas à ce point-là. Il avait bien des défauts, mais Louis savait que s'il faisait une crise comme celles de Lana devant lui, Mark paniquerait plus que lui.
- Tu peux prendre rendez-vous sans accord parental, intervint Océane.
Toutes les têtes se tournèrent vers elle, et Liam demanda :
- Tu es sûre qu'on peut aussi en Italie, et pas seulement en Angleterre et en France ?
Océane acquiesça, et Louis fut soulagé. Ça aussi, il en avait parlé à Harry, mais il ne savait si prendre un rendez-vous sans accord parental à partir d'un certain âge était possible en Italie. Et heureusement, parce que sinon, il se doutait sans mal que les parents de Lana aurait refusé.
- Tu fais comme tu veux, lui dit-il. Moi, je pense que c'est une bonne idée. Tu peux au moins essayer.
Tout les yeux étaient posés sur la jeune fille, qui avait les yeux baissés sur les draps du lit, avec lesquels elle jouait. Louis la comprenait, et il savait qu'elle devait avoir peur. Peut-être qu'au final, après tout ce temps, elle s'était convaincue qu'elle ne pourrait pas aller mieux. Peut-être qu'au final, ses parents avaient réussi à la convaincre que ce n'était pas grand chose, simplement un caprice d'adolescente.
Elle releva la tête, les yeux brillants de larmes, et demanda d'une petite voix :
- Vous viendrez avec moi ? Aux rendez-vous, vous viendrez avec moi ?
- Bien sûr, répondit Théo, Liam et Harry en chœur.
- Tu crois vraiment que je préfère rester à la plage plutôt que de te soutenir en attendant dix milles ans dans une salle d'attente flippante ? Non, fit à son tour Levi.
- Ou que j'ai envie de rester coincé avec Louis pendant des heures ? continua Zayn.
Louis leva les yeux au ciel en lui donnant un coup de coude, tandis que Océane riait :
- De toute façon, j'attendrais pendant des heures avec ces idiots, même si j'aime bien dire le contraire.
- J'imagine qu'on a plus qu'à se prévoir des après-midi salle d'attente, alors, sourit Louis.
- Ouais ! s'exclamèrent Niall et Lottie.
Et ce n'était même pas ironique. Ils étaient vraiment heureux de devoir attendre pendant plusieurs heures dans une salle impersonnelle, si ça voulait dire que Lana allait aller mieux. Même Charlotte était partante. Et Louis connaissait Lana depuis un peu plus d'une semaine, mais il serait prêt à l'attendre toute une après-midi, s'il le fallait.
- Je veux bien essayer, dans ce cas, répondit doucement Lana en souriant sincèrement.
Niall poussa un cri d'exclamation, et se leva pour aller chercher l'ordinateur afin que Lana puisse prendre rendez-vous par Internet, et elle ria en le voyant se lever à moitié en train de danser. Il revint avec le PC, et s'assit sur le lit pour être aux côtés de la jeune fille. Tout le monde les rejoignit, de façon à entourer Lana, à la soutenir alors qu'elle tapait quelque chose dans la barre de recherche.
Elle arriva sur le site de médecine, et Théo s'exclama :
- C'est trop bien, il y a une psy à Alata !
- Cool, commenta Liam.
- J'espère qu'elle ira, murmura Lana en cliquant sur le profil de la psychologue.
- Si elle ne va pas, on ira à Naples, alors, fit Harry d'un ton rassurant.
Lana leva les yeux de son ordinateur quelques secondes pour sourire au garçon, puis reporta son attention sur l'écran. Elle afficha le calendrier des consultation, et Zayn constata :
- Il y a un créneau de libre dans deux jours. D'habitude ça prend des semaines d'avoir un rendez-vous.
Louis croisa son regard, et lui sourit. Il n'était pas stupide, et Zayn avait sûrement déjà dû se rendre chez le psychologue après l'annonce de son cancer. C'était presque dur à imaginer. Un Zayn apeuré, bien loin de la grand gueule qu'il était aujourd'hui.
- On avait prévu d'aller à Naples, répondit Lana, l'air soudainement fatiguée.
- Eh, fit Océane en posant sa main sur son épaule. On a dit qu'on s'en foutait de louper des trucs, d'accord ? Prends ce rendez-vous, même si ça tombe le jour de mon anniversaire, je m'en fiche, je veux bien passer une journée dans une salle d'attente pour moi.
- Prends un pour son anniversaire, mais pas pour le mien, hein, intervint Liam.
Lana pouffa, et Liam sourit en voyant que sa blague pour détendre l'atmosphère avait marché. Lana cliqua, et c'était presque effrayant avec quelle rapidité elle entra ses coordonnées pour confirmer la prise de rendez-vous. Effrayant de se rendre compte qu'elle aurait peut-être pu faire ça dès le début.
Une fois la notification affichée sur l'écran de l'ordinateur disant que son rendez-vous avait bien été noté dans l'agenda de la psychologue, Niall poussa un cri de victoire en levant les deux poings en l'air.
- Câlin général pour fêter ça !
Puis il tomba sur Liam, qui tomba sur Lana en riant, et tout le monde retomba dans les bras de tout le monde. Louis se joignit à cette étreinte, heureux de voir que Lana semblait plus légère, elle aussi. Cela avait dû être épuisant pour elle et pour les autres, de la voir se détruire comme ça. Louis ne le supportait déjà plus, après deux semaines. Il avait hâte que ce rendez-vous arrive, que Lana puisse voir qu'elle n'était stupide et surtout, qu'elle était comprise.
Malheureusement, l'euphorie générale retomba quand ils se détachèrent les uns des autres et virent que Lana luttait pour ne pas s'endormir, malgré le léger sourire apaisé qui flottait sur ses lèvres. Et que oui, ça faisait toujours mal de la voir comme ça, alors qu'elle pourrait être en train de s'amuser à la fête foraine dans un manège et en parsemant les cheveux de Théo de barbe-à-papa.
- On ferait mieux d'y aller, annonça Zayn. On te laisse te reposer.
Louis acquiesça, et ils se levèrent tous pour serrer Lana encore une fois dans leurs bras. Louis était fière d'elle. C'était étrange de se dire que cette personne, à qui il n'avait aucun compte à rendre, était à l'origine de sa fierté.
Théo les raccompagna à la porte, après avoir annoncé qu'il restait avec Lana pour s'assurer que tout allait bien. Louis était le dernier du groupe et, grand il passa devant Théo, il regarda le visage pâle du garçon, et sa main qui passait presque nerveusement dans ses cheveux. Louis et les autres allaient sûrement aller à la plage pour discuter un peu, peut-être se baigner et manger quelques fruits achetés en route. Théo, lui, allait rester dans cette grande maison, et n'allait pas fermer un œil - les cernes sous ses yeux témoignaient de sa fatigue - car il allait les garder fixés sur Lana, même si celle-ci n'allait sûrement pas approuver, mais n'allait rien pouvoir faire contre ça.
Louis posa sa main sur son bras avec un sourire triste, et demanda, parce qu'il ne savait pas quoi dire d'autre :
- Est-ce que ça va ?
Théo sourit de la même façon et haussa les épaules.
- Ça pourrait aller mieux. Je suis heureux qu'elle ait pris la décision de prendre un rendez-vous chez la psychologue, mais c'est épuisant de se sentir impuissant. De ne pas se sentir capable d'aider ceux qu'on aime.
- Je sais, répondit sincèrement Louis. Mais tu sais, elle a pris la bonne décision en commençant une thérapie. Tu l'aides beaucoup, crois-moi. Mais elle a besoin de l'aide d'un professionnel. L'amour aide mais, même si ça fait mal, il ne peut pas sauver.
Théo lui sourit, avant de lui dire :
- Merci beaucoup Louis. Maintenant sors de là et va t'amuser un peu, tu es encore tout banc alors que ça fait deux semaines que tu es là.
- Hey ! protesta Louis riant. Appelle si tu as besoin de quelque chose.
Théo le remercia avec un sourire, et Louis sortit de la maison. Les autres l'attendaient sur le trottoir d'en face, et il sourit à cette pensée, avant tomber dans les yeux de Harry, qui lui l'attendait devant la porte. Louis lui sourit, et Harry lui rendit son sourire, les yeux brillants. Louis le rejoignit et, sans un mot, ils traversèrent la rue. En rejoignant les autres, Harry lui glissa néanmoins avec un sourire en coin :
- Je ne savais pas que tu parlais aussi bien.
- Je lis des livres, répondit Louis en roulant des yeux comme si c'était évident.
Harry pouffa et, tous ensemble, ils prirent la route de la plage. Niall et Liam s'arrêtèrent devant un présentoir de lunettes de soleil, et Levi finit par leur acheter les paires qu'ils voulaient, fatigué de les voir faire un caprice comme des enfants. Ils s'arrêtèrent en route pour acheter des salades toutes prêtes ainsi que des fruits, car l'air de rien, il était plus de quatorze heures. Océane prit un selfie avec Louis, Zayn et leurs pommes pour l'envoyer à Théo et Lana en leur disant qu'ils pensaient fort à eux.
- Bon, commença Zayn alors que, naturellement, il s'était retrouvé avec Louis à la fin du groupe, marchant à la même allure. On va faire comme si ce matin, tu n'étais pas arrivé avec Harry.
- Absolument, acquiesça Louis.
- Et que hier, quand ta sœur, Lana et Océane ont appelé, il n'était pas à moitié étalé sur toi.
- Attends, tu étais dans le costume de ma sœur ? Je me disais bien qu'elle était bien plus insupportable que d'habitude.
Zayn pouffa, et croqua dans une pomme.
- Océane m'a envoyé une capture d'écran.
Louis haussa les sourcils, surpris de la réponse du garçon. Zayn le remarqua, et leva les yeux au ciel.
- C'est bon, elle m'a juste envoyé une photo de vous deux. Un peu chelou.
- Ouais, mais elle te l'a envoyé à toi.
- Harry t'a envoyé des photos de moi pour te draguer ? demanda Zayn.
Louis éclata de rire, et piqua la pomme de Zayn simplement pour l'embêter, car il en avait au moins une dizaine dans les sacs de plastique qu'il tenait.
- Ça avance, du coup ? reprit-il.
- J'en sais rien. J'ai un peu peur de me faire friendzoner.
Louis, la bouche pleine, répondit :
- Après tout, vous êtes amis depuis trois ans.
- Tu es génial pour remonter le moral toi, dis-moi ?
Louis fit les gros yeux en haussant les épaules. Il avala sa bouchée avant de répondre :
- Ce sont des faits, excuse-moi d'être réaliste. Et d'ailleurs, de rien pour avoir fait ma petite comédie pour que vous vous retrouviez ensemble au laser game.
- Mouais. Même pas sûr que tu l'ais fait exprès.
Louis regarda Zayn quelque seconde, dont les yeux évitaient ceux de Louis. Mais quand ils les rencontrent, il soupira et sourit, amusé :
- Merci, mon pote.
- C'est rien. Si tu n'avais pas été là, je serais dans mon lit en train de pleurer parce que je penserais que Harry ne voulait pas de moi.
- C'est peut-être le cas.
- Va te faire foutre.
Louis bouscula Zayn, mais le garçon ne se laissa pas faire et attrapa Louis pour le hisser comme un sac à patates par dessus son épaule, et commença à courir.
- Aidez-moi, je me fais kidnapper !
Zayn passa devant les autres, qui éclatèrent de rire en les voyant. Ils les suivirent en courant, et ils traversèrent toute la promenade comme ça ; Louis frappant le dos de Zayn, tout les autres riant aux éclats. Zayn descendit les marches pour rejoindre la plage tellement vite que la tête de Louis cogna à son dos. Les autres riaient encore plus et ouais, Louis s'était retrouvé avec des fous. Quand Zayn le lâcha enfin, c'était sous les arbres où ils avaient l'habitude d'aller, et Louis se jeta sur lui pour le faire tomber dans le sable. Ils roulèrent, Louis faisant semblant l'égorger Zayn, et Niall vint les séparer pour une seule raison : ne pas faire tomber les pommes dans le sable.
- Il a essayé de me tuer, s'exclama Louis alors que tout le monde s'asseyait.
- Il a essayé de me tuer ! répliqua Zayn.
- Oui on a compris, vous avez chacun essayé de tuer l'autre mais, malheureusement, vous n'avez pas réussi, conclut Levi.
Louis et Zayn lui lancèrent du sable dessus, et Levi se protégea les yeux avec son bras en poussa un petit cri aiguë. Tout le monde prit une salade, mais Louis n'avait pas très faim, alors il se contenta d'une pomme ou deux. A côté de lui, Harry était silencieux, tout comme lui et Océane. Peut-être qu'ils étaient tout les trois un peu trop remués par l'état de Lana. C'était la meilleure amie de Océane et Harry, et ils ne devaient pas être tranquilles en sachant qu'elle était en ce moment en train de dormir simplement parce que l'épuisement l'en obligeait.
Louis, lui, était entré dans une machine à remonter dans le temps et se retrouvait un an en arrière, sur sa chaise en cours, à se demander comme Charlotte allait après les deux crises de la veille. Il était à nouveau à son bureau, en train d'écrire un discours à ses parents pour les convaincre de prendre rendez-vous chez un psychologue pour Lottie au lieu de faire ses devoirs. Il était de nouveau dans le lit de sa petite sœur, la serrant fort contre lui pour la rassurer.
Ce n'était clairement pas la meilleure période de sa vie. Parce qu'en même temps, il se prenait toutes les conneries de son père en pleine tête et le mal être de sa sœur, qu'il lui avait fait réaliser qu'il n'était pas si présent qu'il pensait l'être. Peut-être que s'il ne s'était pas autant plongé dans les livres, aujourd'hui, Charlotte serait capable de se rendre chez des amies à elle sans se demander si elle n'allait pas mal réagir devant leur petite famille parfaite.
- Je vais me baigner, souffla Harry en baissant la tête vers Louis, qui sursauta. Tu viens ?
Louis lui sourit, et se leva en même temps que lui. Ils avaient tout les deux besoin de se changer les idées. Les autres ne firent aucun commentaires en les voyant s'éloigner, peut-être parce qu'ils avaient remarqué leur absence pendant cette conversation dont Louis n'avait tellement rien écouté qu'il ne connaissait pas le sujet.
C'est en arrivant au bord de l'eau que Louis se rendit compte que la seule fois où il s'était baigné depuis qu'il était arrivé, c'était quand Harry l'avait jeté dans l'eau et que Louis l'avait tiré avec lui. Ils étaient alors tout habillés, et Louis rougit en voyant Harry enlever son t-shirt et en pensant que lui aussi allait devoir le retirer. Louis n'était pas particulièrement complexé par son corps, mais il restait un adolescent de dix-sept ans, alors oui, des fois, c'était un peu difficile de s'aimer. Il n'était pas aussi musclé que Harry et, merde, c'était Harry.
Harry le regarda, les sourcils froncés, et Louis comprit qu'il avait dû se figer. Il ne voulait pas avoir l'air d'un idiot, alors il retira son t-shirt pour le laisser tomber dans le sable aux côtés de celui de Harry. Quand il releva les yeux, ceux d'Harry n'étaient plus sur son visage, mais sur son torse, et un léger sourire flottait sur ses lèvres. Et curieusement, Louis ne ressentait pas cette envie de remettre son t-shirt, ou de partir se cacher en courant. Il se sentait bien.
Harry avait ce don de le faire se sentir bien.
L'eau était froide, mais Harry rentra dedans comme si de rien n'était. Louis, lui, resta bloqué, immergé jusqu'aux genoux, et Harry leva les yeux au ciel.
- Sérieusement ?
- Elle est glacée, s'exclama Louis.
- Reviens en décembre, tu verras à quel point elle peut être glacée, rétorqua Harry, amusé.
Puis il aspergea Louis, qui cria. En fait, non, il hurla tellement fort le prénom de Harry que toute la plage avait dû l'entendre. Il voulu reculer, mais il trébucha et tomba dans l'eau. Harry éclata de rire, et Louis grogna. Il se releva pour l'asperger lui aussi, jusqu'à ce qu'il soit complètement trempé et que ses cheveux dégoulinent.
- C'est une vengeance, se défendit Louis alors que Harry le regarda avec un regard qu'il voulait noir, mais qui ne l'était qu'à moitié.
- Tu es un enfant.
- Gnagnagna.
Harry pouffa, mais suivit Louis quand il plongea - maintenant qu'il était sorti de l'eau en se relevant, il fallait y retourner, et y aller d'un coup était plus simple est moins douloureux. Ils nagèrent jusqu'à arriver à un endroit où ils avaient encore pieds, mais n'était trop près de la plage, et Louis se mit sur le dos pour faire la planche et ferma les yeux. Il entendit Harry arriver près de lui, et il l'écouta respirer pendant quelques instants, jusqu'à ce qu'il soupire. Louis rouvrit les yeux et se remit debout pour se retrouver en face de lui. Il n'eut même pas besoin de poser cette question stupide qu'il avait posé à Théo, parce que Harry la lu dans ses yeux.
- Désolé, c'est...
- Lana, le coupa Louis avec un sourire attristé.
Harry lui sourit, les lèvres pincées, et hocha la tête. Louis détestait le voir aussi préoccupé, et il ne savait pas vraiment quoi faire à ce propos. Dans les livres, ils trouvaient toujours les bons mots pour rassurer quelqu'un, mais Louis n'en n'avait pas. Alors il tendit le bras, et murmura :
- Viens-là.
Harry vint se blottir dans ses bras, et bien qu'il soit plus petit que lui, Louis entoura ses épaules d'un bras pour le serrer contre lui. Harry s'accrochait à sa taille, et Louis eut l'intuition qu'en fait, Harry n'avait pas besoin de grands discours mais simplement que Louis le serre contre lui.
- Il faut que cette thérapie marche, souffla Harry contre l'épaule de Louis. Je suis épuisé de la voir comme ça. Je suis épuisé de la voir souffrir, épuisé de devoir veiller sur elle quand elle ne va pas bien, épuisé de penser à ça. Il y a Lana, et cette fille, au café, et j'en peux plus.
Louis le serra un peu plus, et sentit Harry relâcher un peu la pression qu'il avait sur les épaules et se laisser tomber un peu plus sur Louis. Louis se creusait la tête, mais il ne trouvait pas grand chose à faire pour soulager Harry. Appart...
- On pourra aller voir dans les registres.
Harry s'écarta de Louis et fronça les sourcils, alors Louis s'expliqua :
- Je ne peux pas faire grand chose pour Lana, et j'en suis désolé, mais j'ai dit que je t'aiderai à savoir si cette fille est ta sœur. Et on pourrait aller voir dans les registres si un bébé au nom de Styles est né en 1990.
Harry lui sourit, presque ému, mais il répondit :
- Les registres ne sont pas accessibles à Alata, je ne sais pas pourquoi. J'ai déjà voulu aller voir, mais ils m'ont refusé l'accès.
Merde. Louis qui croyait, avoir eu une idée de génie, il devait avoir l'air un peu idiot. Mais Harry lui sourit.
- On rentra en douce.
- Quoi ?
- On rentra en douce dans les registres.
- Tu es taré.
- Je sais.
Louis pouffa, et Harry l'attira contre lui. Pas pour l'embrasser, pas pour le serrer contre lui pour le rassurer, simplement pour être plus près de lui. Puis il dégagea la mèche trempé qui était collé sur le front de Louis, et lâcha :
- Tu sais, tu dis que tu ne peux rien faire pour Lana, mais j'ai l'impression que tu en as déjà fait plus que moi.
- Comment ça ? demanda-t-il.
Harry haussa les épaules.
- Dès le premier jour où tu as vu une de ses crises, tu as dit qu'il faudrait qu'elle aille voir un psychologue. On n'y avait jamais vraiment pensé, parce qu'on pensait que ça ne marchait pas. C'est grâce à toi, si elle a pris ce rendez-vous. Et je suis sûr que ce sera grâce à toi qu'elle ira mieux.
Louis lui sourit, rayonnant. Oui, il était heureux d'avoir aidé Lana. Parce que la jeune fille était son amie, et qu'elle comptait pour lui. Et que la voir malheureuse le rendait malheureux, alors il faisait le plus possible pour qu'elle ne le soit pas.
- Je ne pensais pas que tu serais si fan de nous, quand je t'ai présenté aux autres, sourit Harry, ses bras autours du cou de Louis.
- Il me plait bien, ce petit groupe, répondit Louis de la même façon. Je m'y sens bien.
- A nous aussi, tu nous plaît bien.
- Je savais que je plaisais à tout le monde, gloussa Louis.
- Juste à moi et peut-être un peu Levi, fit Harry en glissant un regard vers les lèvres de Louis.
- Et à Zayn, ajouta Louis.
- Il va vraiment falloir que j'ai une conversation avec lui.
Louis pouffa, et Harry sourit avant de venir l'embrasser délicatement. Louis caressait sa peau avec ses pouces, et il ne se souvenait pas qu'ils s'étaient un jour embrassés avec cette douceur. Les boucles de Harry effleuraient sa peau, et Louis tendit la main pour les replacer derrière son oreille. La peau de Harry était douce sous ses doigts, et son cou était un peu humide, ce qui fit que des frissons naquirent à cet endroit alors que Louis y passa ses doigts. Au dessus d'eux, le soleil était brûlant, mais Louis avait presque froid alors que Harry caressait sa peau du bout des doigts.
Ils se détachèrent sans s'éloigner pour autant, et Louis enroula une des boucles de Harry autour de son doigt. Alors que Harry le fixait, Louis, lui, fit glisser ses yeux sur tout les traits du visage de Harry. L'arrête de son nez, les arcades des ses sourcils, ses pommettes hautes, ses grands yeux verts soulignés par ces cils, ses joues dont la peau brillait sous le soleil, l'arc de cupidon au creux de ses lèvres, les fossettes qui se creusaient dans ses joues alors qu'il souriait doucement, sa mâchoire délicatement tracée au pinceau et ses boucles qui devenaient plus lourdes à cause de l'eau.
Et comme ça, sans vraiment y penser, il souffla d'un air ébahi, comme s'il venait de le découvrir :
- Tu es magnifique.
Quoi ? Non non, son cerveau n'avait pas prévu de dire ça. Harry allait se foutre de sa gueule, c'est sûr, et il allait devoir faire semblant de se noyer pour se sortir de cette situation, et le lendemain, il quitterait Alata pour aller mourir de honte tout seul en Angleterre en mangeant les lasagnes de sa mère.
Mais Harry lui sourit, ce sourire adorable qui faisait fondre Louis, quand il se mordait la lèvre pour s'empêcher de sourire encore plus. Ses doigts coururent dans les cheveux de Louis pour les caresser doucement, et le temps s'était clairement arrêté, parce que Louis n'entendait plus rien d'autre que la respiration apaisante de Harry. Il lui sourit timidement, et le sourire en coin reprit possession des lèvres d'Harry alors qu'il s'éloignait lentement du corps de Louis. Sans le quitter des yeux, il se mit sur le dos pour faire la planche et, avant de fermer les yeux, il lâcha paresseusement :
- Il faut vraiment que tu arrêtes de faire comme si tu n'étais pas le beau d'entre nous deux.
Louis ne sut pas vraiment si son cœur s'arrêta de battre où s'il recommença, justement. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait froid quelques instants auparavant, mais que sa poitrine était à présent réchauffée par le compliment de Harry.
Il posa ses yeux sur le garçon, qui avait fermé les yeux, un sourire satisfait sur ses lèvres, et Louis leva les yeux en ciel en pouffant devant son attitude. Il rentra dans son jeu, et railla :
- C'est ça.
Puis il posa les deux mains sur sa poitrine pour le couler, et Harry dit quelque chose d'étrange que Louis ne comprit pas, mais qui ressemblait à une insulte tandis que sa tête disparaissait sous l'eau et les rires de Louis.
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Le soleil commençait à tomber, et cela faisait presque deux heures que Harry et Louis étaient dans l'eau, essayant plus de se tuer l'un l'autre que se baigner tranquillement. Zayn les regardait, assis sur la plage, un peu à l'écart de ses amis, qui riaient depuis des heures. Un léger sourire s'étirait sur ses lèvres quand il les entendit éclater de rire alors que Louis ressortait la tête de l'eau. Il était content de les voir tout les deux si légers. Avant de se retrouver dans l'eau, juste tout les deux, ils avaient l'air de ruminer des pensées lourdes, mais dès l'instant où ils s'étaient retrouvés, où ils s'étaient serrés dans les bras et s'étaient dit quelques mots, tout allait mieux. Zayn était sincèrement heureux pour eux.
Lui, il n'avait pas trouvé de moyen pour les bloquer, ces pensées là. Alors il s'isolait en attendant que ça passe. Et peut-être que les autres avaient compris ça, parce qu'ils ne lui firent aucune remarque, et ne le poussèrent pas non plus à les rejoindre dans leur conversation. Les gens pourraient penser qu'avec son histoire, avec ce qu'il avait traversé, il en fallait beaucoup pour l'ébranler et nuire au sourire sur ses lèvres, mais c'était le contraire. Il avait juste l'impression de ressentir les choses dix fois plus fort que les autres.
Parce que pour le mettre dans cet état-là, il n'en n'avait pas fallu plus que voir Lana dans cet état-là, ce matin. Pourtant, ses amis avaient vu la même chose que lui et, même si ce n'était pas aussi joyeux que d'habitude, ça l'était quand même. Ils y pensaient, mais trouvaient un moyen pour se changer les idées tandis que Zayn était là, assis contre un arbre, à regarder l'horizon comme dans un mauvais film hollywoodien.
Dans son enfance, on lui avait toujours dit qu'un homme, ça devait être un dur. Ne pas montrer ses émotions, et ne surtout, ne surtout pas dire aux autres qu'il tenait à eux. Zayn avait essayé de rentrer dans ce moule tant bien que mal, mais la vérité était là ; un jour, il s'était retrouvé à l'hôpital en apprenant qu'il avait 50% de chances de plus que tout les adolescents de mourir, et que ses amis ne savaient pas à quel point il les aimait.
Peut-être que c'était aussi pour ça qu'il était dans cet état-là. Il tenait à ses proches, plus que tout. Parce qu'il était bien placé pour savoir qu'un jour, on rit en sortant du collège, le lendemain on tombe un peu bêtement en courant au bord de la piscine pour rejoindre ses amis et que le jour suivant, on découvre qu'on a un cancer et que tout pourrait s'arrêter subitement. Alors ouais, peut-être qu'il avait un peu compris cet état d'esprit de vivre au jour le jour, parce que c'était ce qu'il faisait. Il vivait au jour le jour parce qu'il pouvait mourir a tout moment, tout en étant terrifié que son cancer se soit développé dans une autre partie de son corps.
Zayn sortit de ses pensées quand il tourna doucement les yeux jusqu'à tomber sur la silhouette d'Océane, assise sur les rochers au bord de l'eau. Il fronça les sourcils. Aujourd'hui, elle n'avait pas l'air dans son assiette, mais personne n'avait semblé le remarquer. Il avait bien pensé à demander à Louis, mais le garçon avait été occupé, et Zayn avait un peu peur de passer pour le mec lourd à la fixer toute la journée.
Mais peut-être que c'était ce qu'il faisait. La fixer toute la journée. Parce que c'était clairement la plus belle fille qu'il ait jamais vu, et il ne comprenait pourquoi il avait mis tant de temps à le comprendre. A présent, c'était évident que c'était la fille la plus lumineuse et la plus gentille de cette planète, parce que personne n'éclairait autant Alata en souriant.
Zayn décida à se lever pour s'éloigner. Océane ne le remarqua pas tout de suite, mais quand il s'approcha, elle releva la tête et lui sourit doucement. Mais Zayn ne loupa pas cette lueur de tristesse dans ses yeux. Ses cheveux blonds étaient balayés par le vent, tellement qu'elle devait plisser les paupières pour ne pas s'en prendre dans les yeux.
Zayn lui rendit son sourire alors qu'il s'asseyait à côté d'elle, sur le même rocher. Elle paraissait concentrée sur sa contemplation de la mer, comme Zayn quelques minutes plus tôt. Mais on avait toujours dit à Zayn que parler était la même façon de se libérer de ses émotions. Et il était un chieur dans l'âme, aussi.
- Est-ce que tout va bien ?
Océane tourna la tête pour regarder Zayn, un léger sourire amusé aux lèvres, et Zayn continua en souriant lui aussi.
- Enfin, j'ai vu que ça n'allait pas, alors prends ça comme une question rhétorique, ou au pire un qu'est-ce qui ne va pas ?
Océane pouffa doucement, ce qui réchauffa la poitrine de Zayn, heureux d'avoir réussi à l'avoir et sourire, et rire. Mais cela retomba doucement et elle haussa les épaules.
- Lana, j'imagine.
- Tu es sûre ? reprit Zayn. Enfin, si tu ne veux pas m'en parler, je comprendrais, mais je t'ai trouvé un peu ailleurs toute la journée, et je doute que ce soit à cause de Lana, même si je sais que vous êtes proches.
Océane ne regardait plus Zayn, mais la mer en face d'elle. Elle soupira longuement, et Zayn eut peur d'être allé trop loin. Ok, ça c'était étrange. D'habitude, il n'avait pas peur d'être trop lourd ou trop curieux mais, avec Océane, il voulait faire bonne impression. Détonner de son image de râleur insupportable.
- C'est l'anniversaire de mon père, aujourd'hui.
Zayn avait baissé le tête sans s'en rendre compte, et la releva brusquement. Océane ne le regardait toujours pas, et il n'arrivait pas à voir sur son visage si le dire à voix haute l'avait attristé ou non. Il ne put s'empêcher de souffler :
- Merde.
Océane tourna la tête vers lui avec un léger sourire, et Zayn se mordit la lèvre, gêné d'avoir eu l'air de vouloir se moquer de Océane. Mais elle n'avait pas l'air offensée, plutôt amusée, alors Zayn reprit :
- Ça ne doit pas être facile tout les jours.
Ouais, il disait des trucs stupides. Ça aussi, c'était nouveau. Il fallait qu'il en parle avec Louis pour voir si c'était normal ou si c'était juste lui qui avait un problème.
- Ça ne l'est pas toujours, répondit Océane. Enfin, je me sens stupide maintenant. Tu as vécu bien pire que moi. Je n'ai pas vraiment le droit de me plaindre.
Il y avait ça, aussi. C'était quelque chose que les gens disait à Zayn, mais le garçon ne les croyait jamais. Parce qu'ils faisaient juste ça pour avoir l'air intelligent et sensible, mais ils n'en n'avaient rien à foutre, pour la plupart. Il savait que Océane le pensait. Il le voyait dans ses yeux, et il se souvenait de ses cris de joie quand il avait dit, après son amputation, que son cancer avait totalement disparu de son corps.
- Eh, fit-il alors que Océane levait les yeux sur lui. Tu as le droit d'avoir mal. Il y a des tonnes de gens sur Terre qui ont eu mal à en crever sans qu'un cancer ne les frappe. Ce n'est pas parce que d'autres gens ont vécu des choses soit disant horribles que tu n'es pas légitime d'avoir mal.
Océane hocha la tête, le visage grave, et c'était plus fort que lui, Zayn devait relaxer cette ambiance soudainement devenue lourde.
- Et puis, entre nous, je crois que perdre son papa est bien pire que d'avoir une jambe en carbone. Regarde ! s'exclama-t-il en levant sa prothèse. J'ai même un truc pour poser mon téléphone et regarder des films. Louis est trop jaloux.
Océane pouffa, et Zayn fut heureux d'avoir réussi à la faire rire et, par extension, réussir à la rendre un peu moins triste. Elle semblait plus ouverte, aussi, parce qu'elle reprit en riant :
- Tu sais, le pire, c'est que quand j'ai eu 18 ans, je me suis fait un tatouage. Rien de gros, juste la première lettre de son prénom sur ma hanche. Je ne l'ai pas dit à ma mère pour lui faire la surprise, et quand je lui ai montré, elle a dit qu'elle adorait mais que mon père, lui aurait détesté, parce qu'il avait toujours été contre les tatouages.
Zayn éclata de rire, peut-être un peu trop fort, mais entraina Océane avec lui. Il comprenait que Océane pensait à son père, et c'était normal. Il ne voulait juste pas que ça la rendre triste, il voulait qu'elle y pense comme ça. Qu'elle rit en repensant à lui et à leur moment, et qu'elle se souvienne de leurs rires.
Ils parlèrent pendant quelques temps, d'abord du père d'Océane, et ensuite d'un peu de tout et surtout des batailles de polochons entre elle et Théo. La nuit était sur le point de tomber, et Zayn aperçu Louis et Harry sortir de l'eau. Harry mit ses mains en porte-voix pour leur crier qu'ils partaient et que Louis les invitait pour la soirée, et Zayn répondit :
- Si c'est lui qui fait à manger je reste là pour bouffer le sable.
Louis lui montra son majeur, et Zayn avait sûrement eu l'air un peu ridicule. Mais à côté de lui, Océane pouffait alors que quand il l'avait rejoint, elle était presque sur le point de pleurer. Et, étrangement, c'était tout ce qui comptait.
Bonjour à tous ! Comment allez-vous ?
Voilà pour ce 12e chapitre, qui est plus court que les autres, j'espère qu'il vous aura plu.
A très très vite pour la suite !!
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