Chapitre 11

"you're still written in the scars on my heart" - p!nk and nate ruess




orange show speedway, lizzy mcalpine

Louis réajusta ses lunettes de soleil sur son nez en enfonçant un peu plus ses pieds dans le sable. A ses pieds, il y avait une petite montagne de sable qu'il avait distraitement construit tandis que ses yeux étaient fixés sur les vagues en face de lui. Il était assis sur la plage, son short dans le sable, depuis deux heures à présent. A côté de lui, un livre était posé, mais il ne l'avait pas ouvert depuis qu'il était ici. 

Son regard n'était pas perdu dans les vagues, en vérité, parce qu'ils étaient fixés sur les deux voiles vertes et blanches qui se promenaient entre les vagues bleutées. Enfin, en vérité, il n'y en avait qu'une sur les deux qui se baladait sur l'eau, l'autre avançait peu sûrement, mais au moins, elle n'était pas tombée depuis une bonne demi-heure. Mais Louis la regarda pencher un peu trop à droite, jusqu'à ce qu'elle touche doucement l'eau et que la plateforme bascule. 

Il pouffa en regarda Harry ressortir de l'eau et secouant la tête pour dégager ses cheveux mouillés de son visage. 

La première fois qu'ils s'étaient vu, Harry sortait de sa leçon de planche à voile avec son père. D'après lui, cela faisait des années que Mark pratiquait cette activité, et Louis n'était même pas au courant. Il n'y avait pas pensé depuis ce jour-là, mais quand il avait vu le nom de Harry noté sur le calendrier de son père, une petite case s'était rallumée dans son cerveau. Une question résonnait dans sa tête : depuis quand est-ce que Harry et son père se connaissaient ? Ils paraissaient proches, du moins autant qu'un homme de quarante ans puisse l'être avec un adolescent à qui il donnait des cours de planche à voile. A chaque fois que Harry tombait, il pouvait entendre Mark rire doucement avant de lui expliquer ce qu'il avait fait de mal. Et Harry progressait grâce à lui. 

Louis mentirait si voir son père et Harry interagir ne faisait pas gonfler son cœur. Ces deux personnes, c'était deux personnes importantes pour lui. Même s'il avait toujours voulu que Harry soit important et avait toujours voulu que son père ne le soit pas.  

Harry était arrivé tôt, ce matin. Louis lui avait dit qu'il allait se lever pour le voir faire de la planche à voile mais il avait mal calculé le coup, et Harry était arrivé avant qu'il ne soit prêt. Il avait pu voir ses yeux dévaler son pyjama avec un léger sourire et se poser sur ses cheveux emmêlés et ses yeux encore ensommeillés. Le garçon ne l'avait pas embrassé devant son père, mais Louis avait senti qu'ils venaient de passer un nouveau cap. Celui de se voir en pyjama, au réveil. Et ça plaisait à Louis, de voir qu'ils se rapprochaient doucement, comme ça, petits pas par petits pas.   

La veille, lors de son appel téléphonique avec sa mère, il lui avait avoué qu'il avait un petit-ami. Il l'avait fait avec un léger sourire en coin, et sa mère s'était tût quelques secondes avant de demander si c'était une blague. Honnêtement, si deux semaines plus tôt, on avait dit à Louis ce qu'il se passerait, il aurait éclaté de rire. C'était presque étonnant de repenser à quel point tout avait été rapide. A quel point Louis et Harry s'étaient compris, a quel point ils avaient été sur la même longueur d'ondes depuis le début. Sa mère était heureuse pour lui, et Louis lui avait parlé de Harry. Il regrettait qu'ils ne puissent pas se rencontrer, parce qu'il était sûr que sa mère aurait adoré Harry, et inversement. Alors à la place, il lui avait raconté cette petite manie que Harry avait de replacer ses boucles derrière ses cheveux même s'il portait un bandana, ou encore celle d'arriver en retard quasiment à chaque fois.

Sa mère était presque émue, à la fin. Parce que oui, si Louis avait toujours souffert de ne pas avoir de vrais amis en Angleterre, sa mère aussi. Peut-être que c'était comme ça que ça marchait, et que les mamans souffraient en même tant que leurs enfants, parce que les voir malheureux les rendaient aussi malheureuses.  

Louis, pour sa part, était aussi heureux pour lui. Il était même fier de lui. Il avait des amis, il avait réussir à sortir de chez lui pour rencontrer des gens et leur parler, même s'il avait un peu été forcé au début. Mais il était plus que content d'avoir écartée de cette pensée de lui. Celle qui lui disait que si ses amis n'en n'avait rien à faire de lui, c'était de sa faute Qu'il y avait quelque chose qui clochait chez lui. Maintenant, il savait qu'il y avait sur Terre des personnes qui l'appréciaient pour ce qu'il était réellement. Et il été heureux d'avoir compris que non, il n'était pas si étrange que ça, finalement. 

Quand il releva les yeux, qu'il avait posé sans vraiment s'en apercevoir sur le sable, Harry était en train de revenir vers lui. Mark était en train de remballer les deux voiles au bord de l'eau du mieux qu'il pouvait, sachant qu'elles étaient encore mouillées. Surtout celle de Harry. Louis reposa les yeux sur lui, et lui sourit doucement quand il croisa son regard, qui était resté posé sur lui. Et vraiment, il faisait des efforts pour ne pas que ses yeux descendent sur son torse, mais c'était plus fort que lui. Il avait déjà vu Harry torse nu, mais ils n'étaient pas encore ce qu'ils étaient aujourd'hui. Et puis il avait aussi le fait que Harry était absolument magnifique. Avec ses bras légèrement musclés, ses pectoraux dessinés et son ventre plat. Ses cheveux à présent raides qui effleuraient ses larges épaules, ses longs doigts qui les dégageaient de son visage illuminé d'un léger sourire. C'était peut-être pour ça que Louis avait du mal à intégrer l'idée qu'un garçon comme lui pouvait bien s'intéressé à un garçon comme Louis. 

Il tendit sa serviette à Harry, qui le remercia d'un sourire, et s'enroula dedans comme un enfant avant de se laisser tomber dans le sable à côté de Louis. 

- Tu n'es pas beaucoup tombé, fit remarquer Louis. 

Harry grogna, mais Louis répondit en riant : 

- C'était un compliment ! Tu ne te débrouilles pas aussi mal que je le pensais. 

Harry souffla, un sourire étirant ses lèvres, et Louis rit à son tour en voyant son visage qui ne savait pas s'il devait afficher une expression amusée, touchée ou exaspérée. Alors Harry, à la place, posa ses yeux sur Louis et se contenta de l'observer quelques instants, avant de frissonner. 

- On peut rentrer, si tu veux, proposa Louis.  

Il faisait déjà chaud bien qu'il soit à peine dix heures, mais le vent était légèrement frais et Harry était trempé. Louis n'avait pas pensé à prendre un gilet qu'il aurait pu passer à Harry. Mais la maison n'était pas très loin de la petite crique que Louis ne connaissait pas dans laquelle Mark et Harry avaient l'habitude de se rendre pour faire de la planche à voile.

- Ton père a bientôt fini, je vais tenir jusqu'à ce qu'il plie les toiles.  

Louis hocha la tête en posant les yeux sur son père qui finissait de ranger les voiles. Il aurait voulu rentrer seul avec Harry pour passer un peu plus de temps avec lui. Parce que même s'il s'était levé pour le voir, ils n'avaient pas beaucoup parlé, appart sur la route entre la maison et la crique. Aujourd'hui, ils n'avaient rien de prévu avec le groupe, et Louis n'en n'avait pas vraiment l'habitude. Si bien qu'il n'avait rien de prévu. Et il devait bien avouer que, pour la première fois de sa vie rester enfermé dans sa chambre pour lire ne l'enchantait pas plus que ça. Il aurait préféré passer un peu plus de temps avec Harry. 

Mais rien ne l'en empêchait. Alors il tourna une nouvelle fois la tête vers Harry et lui demanda presque timidement : 

- Si tu n'as rien de prévu aujourd'hui, tu voudrais rester un peu chez moi ? 

Louis hésita à ajouter qu'il n'avait rien à faire, mais cela aurait donné l'impression qu'il voulait passer du temps avec Harry seulement parce qu'il s'ennuyait. Mais c'était faux. Aujourd'hui, il avait tellement envie de le voir qu'il aurait pu annuler tout ses plans, s'il en avait, simplement pour rester un peu plus avec lui. 

Harry lui sourit, son menton et sa joue posés contre ses genoux repliés sur son torse. Il était adorable comme ça, quand ses fossettes se creusaient dans ses joues et que de petites rides apparaissait aux coins de ses yeux. Il se mordit légèrement la lèvre comme il le faisait souvent, et répondit doucement : 

- Avec plaisir. Je pourrai prendre une douche ? 

Evidemment que oui, c'était évident. Mais Louis aimait le taquiner, alors il répondit en grimaçant : 

- Je suis désolé, ça ne va pas être possible. On accepte pas les italiens dans la douche. 

- Mince. Je vais être obligé de rentrer chez moi, à pieds. Ça va être long, et on aura moins de temps pour se voir. 

Louis sourit en levant les yeux au ciel, amusé par la réponse de Harry. Il aimait ça. Quand ils se taquinaient tout en sachant très bien que la réponse de à la question de l'un était exactement le contraire de ce que l'autre disait. 

Louis se rendit compte alors que son regard était toujours plongé dans le regard de Harry qu'il allait lui montrer sa maison. Enfin, sa chambre. Harry était déjà rentré dans la maison de son père, et ce n'était même pas celle de Louis. Mais sa chambre, c'était ce petit bout de béton et de placo qu'il s'était approprié et qui était sa pièce à lui. La pièce qui lui ressemblait. C'était sa petite intimité à lui dans cette immense maison qui lui était étrangère, et il allait la montrer. Ça paraissait anodin, mais vu le sourire timide qui s'était installé sur les lèvres de Harry, ça ne l'était pas. 

Mark arriva près d'eux, les faisant sursauter. Ils étaient tout les deux un peu trop perdu dans les yeux de l'autre, et ils ne l'avaient pas vu arriver. Louis et Harry se levèrent pour le suivre jusqu'à la sortie de la crique et en voyant Harry emprunter le même chemin qu'eux, Mark fronça les sourcils : 

- Tu rentres avec nous, Harry ? 

- Euh, oui, Louis m'a proposé de rester un peu. 

Le père de Louis hocha la tête, et Louis lança un regard en coin à Harry. Ils marchaient tout les trois en ligne, Louis au milieu, mais Harry se tenait à distance. Leurs mains ne se frôlaient pas comme elles avaient l'habitude de le faire, et Louis était tiraillé. Il était déçu que Harry n'agisse plus comme la veille, où ils s'étaient tenu la main dans la rue. Il ne voulait pas que le garçon soit intimidé devant les parents de Louis et, si ç'avait été Johanna, Louis aurait attrapé la main de Harry. Mais l'autre côté, Louis était heureux que Harry se montre distant devant son père. 

Ils arrivèrent rapidement chez le père de Louis, qui passa directement dans le garage. Louis, lui, conduisit Harry dans la salle de bain de l'étage, celle qu'il partageait avec sa sœur. Harry restait derrière lui, si bien que Louis conclut qu'il n'était encore jamais montré à l'étage. Il ouvrit un placard dans le couloir pour en sortir une serviette, puis le guida jusqu'à la salle de bain. 

- Voilà, annonça-t-il en ouvrant la porte de la salle de bain. Fais juste attention à ne pas mettre l'eau trop chaude, parce qu'elle brûle vraiment. Ma chambre est juste en face, mais je laisserai la porte ouverte pour que tu la trouves. 

- Merci, répondit Harry en souriant. 

Louis lui sourit en retour et sortit de la salle de bain en fermant la porte derrière lui. Il enleva ses doigts de la poignée en se rendant compte que Harry était chez lui, sur le point de prendre une douche. Il était peut-être même en train de se déshabiller de l'autre côté de la porte et, waw, Louis ne devait pas penser à ça maintenant. 

Il s'éloigna de la porte de la salle de bain pour entrer dans sa chambre, qui était dans un bazar pire qu'il l'aurait imaginé. Il était vrai qu'il était du genre à éparpiller ses affaires un peu partout et ne pas trouver le temps, l'énergie ou le courage pour tout ranger. A présent que ses yeux glissaient sur les vêtements nonchalamment posés sur le dossier de sa chaise de bureau, des livres et des notes sur tout et n'importe quoi entassé sur son bureau, et sa couette qui trainait par terre; parce qu'il n'avait jamais envie de faire son lit le matin. 

Et il se surprit lui-même quand il se mit à attraper tout ce qui trainait pour ranger. 

Ça ne lui était jamais arrivé, de faire des efforts pour quelqu'un. De vouloir montrer à une personne qu'il s'intéressait à elle, qu'il prenait sur lui et... Ouais. Il n'avait jamais fait d'effort pour quelqu'un, parce que personne n'avait jamais vraiment voulu entrer. Tout ses faux amis n'en n'avait rien à foutre de lui. Ils n'en n'avaient rien à foutre que Louis doive aller faire les courses pour aider sa mère, qu'il doive aller chercher sa sœur à l'école parce que son père ne pouvait pas ou qu'il devait la serrer fort contre lui alors que leurs parents hurlaient dans la cuisine. Harry, lui, le voulait. Il voulait connaître Louis, il voulait avoir quelque chose à faire dans sa vie, et Louis voulait la même chose dans celle de Harry. Et il voulait lui montrer. Lui-montrer qu'il n'était pas seulement là pour l'embrasser sous un soleil couchant, mais qu'il faisait des efforts, et qu'il se souciait de lui. 

C'était peut-être une analyse bien trop poussée de ce qui se passait au fond de lui et qui le poussait à ranger sa chambre. 

Une fois le parquet ayant réapparu, tout ses vêtements jetés dans son armoir, il se retrouva assis sur son lit, le nez dans un livre. En vérité, il n'arrivait pas à retenir ne serait-ce qu'une seule ligne, il pensait bien trop pour cela. C'était la première fois qu'il invitait quelqu'un qui comptait autant chez lui. C'était la première fois qu'il avait quelqu'un dans sa vie qui comptait autant. Harry était ses premières fois. Son premier baiser, son premier petit-ami, la première personne qu'il voulait serrer contre lui pendant des heures et la première personne qui lui plaisait autant. Et il avait envie que Harry soit ses premières fois, mais voilà pourquoi il avait peur. 

Harry était ses premières fois, et il ne voulait pas qu'il soit sa première peine de cœur.  

Finalement, il était tellement concentré sur la page de son livre, dont il fixait la marge, il n'entendit Harry frapper que la troisième fois. 

- Oh, désolé, je ne t'avais pas entendu, s'excusa-il. 

Harry le rassura d'un sourire et fit quelques pas dans la pièce, son sac à dos pendant à son épaule. Il enfilé les mêmes vêtements avec lesquels il était arrivé plus tôt dans la matinée, et ses cheveux encore humides goutaient sur ses épaules, assombrissant le bleu ciel de son t-shirt. Il observa la chambre de Louis en silence pendant quelques secondes, avant de lâcher : 

- C'est sympa. Un peu petit, mais cool. 

- Ouais. Elle un peu vide, mais comme je ne reste que pour l'été, je ne compte pas la décorer. 

Harry hocha la tête, les yeux fixés sur la fenêtre, et Louis y vit une étincelle de quelque chose qu'il n'arriva pas à comprendre. Harry reposa bientôt les yeux sur lui, et désigna son livre avec un léger sourire en coin. 

- Qu'est-ce que tu lis ? 

- Pas grand chose, répondit Louis en refermant le livre avant de la poser sur sa table de chevet. J'arrive pas à me concentrer. J'avais prévu des centaines de livres pour cet été, et je n'ai même pas réussi à en finir un seul. 

Harry pouffa en s'asseyant sur le lit, là où Louis était assis en tailleur. Les jambes dans le vide, Harry fixa le plancher quelques secondes sans rien dire, et Louis fronça les sourcils. Ce n'était pas dans son habitude d'être aussi silencieux. 

- Ça va ? demanda Louis en penchant la tête pour voir le visage de Harry. 

Harry releva la tête en soupirant, passant sa main dans ses cheveux. Il avait l'air contrarié, comme si quelque chose le travaillait. Il tourna la tête vers Louis et noua leurs regards.

- C'est juste que... Non, laisse tomber. Ce n'est rien.  

- Si. Dis-moi. 

C'était officiel, Louis détestait voir le visage de Harry quand il n'était pas illuminé par un immense sourire. 

- Hier, en apprenant que je venais ici, Lottie m'a dit de... De ne rien faire devant ton père qui puisse lui faire penser qu'on sort ensemble. Alors voilà, e me demande ce que j'ai fait de mal pour que tu ne veuilles pas dire à ton père que je suis ton petit-ami.

- Eh, Harry, se précipita Louis en posant une main sur sa joue. 

Voilà pourquoi Harry ne lui avait tenu la main, dans la rue, ou pourquoi il n'avait pas serré Louis dans ses bras à la plage. Louis ne savait pas vraiment s'il était reconnaissant vers Lottie ou non. Il était content que, grâce à elle, Harry ne fasse rien devant Mark, mais il aurait aimé lui expliquer dès le début pour pas qu'il ne se fasse du soucis comme ça.  

- Ecoute, soupira Louis. 

Il tira sur le bras de Harry pour qu'il se mette en face de lui, et noua ses doigts aux siens. Il vit Harry sourire discrètement en sentant les doigts de Louis jouer avec les siens, et il lui sourit. 

- Je suis désolé de ne pas pouvoir tout dire à mon père. Tu n'as rien fait de mal, tu es parfait depuis le début, d'accord ? C'est lui le problème. Il n'a jamais fait aucun effort pour faire parti de ma vie, alors je ne veux pas qu'il le soit. Et si ça peut te rassurer, j'ai parlé de toi à ma mère. 

Louis déglutit difficilement à cet aveu. Il ne savait pas trop où il en était avec Harry. S'ils parlaient l'un de l'autre à leur parents, où même s'ils se disaient autre chose qu'ils se plaisaient. Il eut un instant peur d'être allé trop vite mais Harry, un sourire un peu idiot sur le visage, demanda : 

- Tu peux répéter, s'il te plait ? Je n'ai pas compris grand chose appart "parfait" et "j'ai parlé de toi à ma mère". 

Louis éclata de rire et frappa l'épaule de Harry, en disant qu'il ne retenait que ce qui l'arrangeait. Harry pouffa aussi en passant sa main dans ses cheveux humides, et Louis pu apercevoir ses joues devenir légèrement rosées. Merde, est-ce que Louis venait de dire qu'il était parfait sans vraiment s'en rendre compte ?  

- J'imagine que tu m'en parleras quand tu seras prêt, fit Harry une fois le rire de Louis éteint. 

Louis fronça les sourcils pendant quelques secondes, avant de comprendre que Harry parlait de son père. 

- Ce n'est pas parce que je ne suis pas prêt que je ne t'en parle pas, soupira Louis, cherchant ses mots. C'est juste qu'ici, il fait des efforts pour devenir meilleur. Et tu l'aimes bien. Je ne veux pas dégrader son image auprès de toi alors que pour l'instant, il est parfait. 

C'était vrai. Harry appréciait son père, et Louis ne voulait pas qu'il le déteste par sa faute. Et puis, ne le dire rendait ça moins réel. Comme si ces cris n'avaient jamais existé, comme si les bouts de verres tombant sur le sol de cuisine n'avaient jamais blessé Louis. 

- Très bien, répondit Harry les lèvres serrées, ses yeux ne se décrochant pas de ceux de Louis. Mais si jamais un jour, quelque chose ne va pas avec ton père, dis-le moi, d'accord ? Parce que ton père est peut-être sympa, mais tu l'es encore plus. 

Louis pouffa, sachant que Harry avait essayé de détendre l'atmosphère, et avait réussi. 

- Waw, quel compliment, commenta Louis. 

- Je sais. 

Harry rit doucement, de ce rire un peu aiguë que Louis n'entendait que quand ils étaient tout les deux. C'était le genre de rire qui le faisait fondre, parce que Harry était encore plus adorable dans ses moments là que d'habitude. Alors il ne retint pas vraiment, et se pencha pour glisser sa main dans la nuque de Harry. Le garçon sourit en le voyant faire, et se pencha de lui-même pour lier leurs lèvres. C'était comme une bouffée d'oxygène pour Louis, qui était en train de se noyer dans ses pensées tournées vers son père. Harry posa sa main sur l'avant-bras de Louis et caressa doucement sa peau avec son pouce. Son autre main était encore noué à celle de Louis, posées sur leurs cuisses.

Louis aurait pu l'embrasser toute la journée. Il aurait pu le serrer contre lui pour ne jamais le laisser partir, parce qu'il n'aimait rien plus que sentir l'odeur de Harry tout autour de lui et son sourire en coin contre le sien. Mais le garçon mit fin à leur baiser sans pour autant s'écarter, et sourit. Et ouais, s'il avait quelque chose à dire, il allait devoir le faire vite parce que Louis n'allait pas tenir longtemps avant de l'embrasser à nouveau. 

- J'aime bien quand on fait ça. 

- Quand on s'embrasse ? demanda Louis en souriant, amusé.  

- Quand on discute de choses importes au lieu de se braquer. Mais ouais, s'embrasser, c'est cool aussi. 

Louis gloussa, et glissa sa main sur la joue de Harry pour l'embrasser a nouveau. Il aimait ça aussi. Ça ne se passait jamais comme ça dans les livres, pourtant. Les personnages étaient toujours sur la même longueur d'ondes, et n'étaient jamais inquiets, apeurés ou quoi que ce soit. Mais la vraie vie ce n'était pas ça, et Louis aimait comment ils s'en sortaient. Comment, dès que quelque chose tracassait l'un, ils essayaient de régler ça en parlant. Et Louis adorait ça. 

- Donc, tu as parlé de moi à ta mère ? répéta Harry, amusé, en s'écartant de Louis. 

Le garçon éclata de rire, le traitant d'idiot. Harry avait un sourire satisfait sur le visage, et Louis ne savait pas vraiment si ça venait du fait qu'il avait trouvé son intervention drôle ou s'il avait réussi à faire rire Louis. Louis se demandait si Harry faisait pareil que lui. S'il avait cette manie de le détailler à chaque fois qu'il le voyait pour la première fois de la journée, ou celle de différencier son rire des autres. 

Louis allait répliquer quelque chose sur le fait que sa mère n'allait jamais vouloir rencontrer Harry - même si c'était faux, elle trépignait déjà d'impatiente - lorsque son téléphone sonna sur sa table de chevet. Il se pencha en arrière pour l'attraper, le dos contre la tête de lit. 

- C'est Lottie, annonça-t-il à Harry. 

Ce matin, alors que Louis, Harry et Mark étaient à la plage, Lottie était partie avec Océane et Lana à Naples pour une sortie shopping entre filles. Louis était très protecteur avec sa sœur, parce qu'il l'avait vu complètement brisée pendant le divorce de leurs parents, et qu'il ne voulait plus jamais voir ça se reproduire. Mais quand il avait vu le message qu'elle lui avait envoyé en lui disant qu'elle venait de se faire embarquer par les filles pour une sortie, Louis avait sourit et lui avait dit de s'amuser. Parce que la voilà, la vérité ; il était protecteur envers sa petite sœur, mais il avait entièrement confiance en Océane et Lana. Encore une fois, c'était quelque chose qui ne lui était jamais arrivé avant cet été. 

Il décrocha, et la tête de sa sœur apparue sur l'écran. Il sourit en la voyant avec un horrible serre-tête aux oreilles de Minnie, et aussi en voyant Océane derrière elle qui lui faisait coucou. Louis rit et lui rendit son signe de la main, alors que Lottie demandait, tellement près du micro de son téléphone que le son grésillait : 

- Tu sais si mes sandales sont dans ma chambre ? Je ne sais pas si je les ai prises, et j'en ai trouvé des trop belles alors ça m'arrangerait de les avoir oublié, ça me fera une excuse. 

- Bonjour ! répondit Louis. Je suis content de te voir aussi. Oui, j'ai bien dormi, et toi ? 

Charlotte leva les yeux au ciel tandis que Lana, que Louis ne voyait pas dans l'écran, disait qu'il était insupportable. Louis protesta, et Harry pouffa. Louis lui lança un regard, et le garçon était encore assis en tailleur au milieu du lit. D'un geste de la tête, Louis lui fit signe de venir, et Harry rampa vers lui pour le faire rire. Il s'installa, la tête sur l'épaule de Louis, à moitié écrasé sur lui. L'estomac de Louis se retourna, et Harry eut peur d'en avoir fait un peu trop, alors il lança un regard à Louis. Et Louis savait, il voulait y aller doucement. Il voulait faire les choses bien, mais c'était plus fort que lui, cette envie de serrer Harry contre lui et être près de lui à longueur de temps. Et il ne voulait certainement pas que Harry arrête de faire tout ça, alors il lui sourit pour le rassurer et glissa sa main dans ses cheveux. Harry lui rendit son sourire, rayonnant, et ils reportèrent - assez difficilement - leur attention sur l'écran que Louis tenait devant leurs visages. 

- Ça y est, il commence à squatter ici, lui, soupira Charlotte en levant les yeux au ciel. 

Louis et Harry pouffèrent. Lana, curieuse, se pencha pour voir l'écran de Lottie, et fit une grand signe de main à Harry en, s'exclamant : 

- Harry ! Comment tu vas ? 

- Bien et toi ? répondit le garçon en souriant amusé. 

- Moi aussi ça va, si jamais une de vous s'y intéresse, intervint Louis. 

Les filles rirent, et Harry pouffa et se fondant un peu plus contre Louis. Louis jouait distraitement avec ses cheveux, entourant ses boucles autour de ses doigts. Lottie leur dit d'attendre deux secondes, le temps qu'elles trouvent un endroit pour s'asseoir, et elle posa finalement le téléphone sur une table, et les garçons pouvaient enfin voir les trois filles en entier. 

- Eh, c'est pas mal comme ça, commenta Louis, on ne voit plus ton grand front. 

Lottie lui montra son majeur, un air blasé sur le visage, et Océane commanda des milkshakes, qui arrivèrent quelques minutes plus tard. 

- Alors, commença Harry alors que les filles buvaient leurs boissons, qu'est-ce que vous avez fait pour l'instant ? 

- Survécu à la conduite d'Océane, répondit Lana. Puis un magasin de fringues qui était moche, mais il y avait la clim, alors c'est un bon point. 

- On va encore faire quelques magasins, continua Océane, et on va aller manger puis on pensait aller au cinéma, puis aller se baigner. On sera de retour vers vingt heures à mon avis. Appart si tu veux qu'on te rendre ta sœur plus tôt. 

- Gardez-là, répondit Louis. Je vous la donne si vous voulez. 

- Ouais, trop bien ! s'exclama Charlotte. 

Louis pouffa, et il vit sur son écran que Harry souriait tendrement. Leur regard se croisèrent brièvement dans le petit écran, et Lottie reprit : 

- Les filles m'ont fit qu'il y avait une super bijouterie à Naples, alors je me suis dit qu'on pourrait offrir un cadeau à maman. 

- Carrément. Je te fais confiance pour choisir, mais envois-moi en photo ce que tu prends. 

- Pas de soucis. Je pensais graver nos prénoms, mais je ne sais pas si elle va aimer. 

- Fais graver le nom des chats, elle préfèrera, fit Louis. 

Charlotte rit, et ils se mirent d'accord tout les deux pour écrire leurs prénoms à l'intérieur d'une bague que Lottie choisirait. Ils parlèrent encore quelques temps avec les filles, le temps qu'elles finissent leurs milkshakes, puis raccrochèrent alors qu'elles rentraient dans un magasin de vêtements. Louis lança son téléphone sur sa table de chevet, mais trop fort, alors son portable glissa sur la tablette en bois pour tomber de l'autre côté. Il grimaça, et Harry pouffa contre son t-shirt. 

- Trajectoire parfaite, commenta-t-il. 

Louis gloussa, et Harry releva la tête avec un léger sourire en coin, et demanda : 

- Vous pourrez écrire mon prénom aussi dans la bague de ta mère ?

- Tu es épuisant, répondit directement Louis. 

Harry lui fit un grand sourire qui était pour le moins adorable, et Louis attrapa son menton entre ses doigts pour l'embrasser en souriant. Harry gloussa contre ses lèvres, et se redressa un peu. Sa main sur le ventre de Louis, il faisait naître des frissons sur la peau du garçon alors que sa peau était protégée par son t-shirt. Ils s'embrassèrent paresseusement, parce qu'ils n'avaient rien d'autre à faire, et qu'ils ne voulaient rien faire d'autre. Louis sentait qu'il pourrait exploser d'un moment à un autre, parce qu'il n'était pas sûr que son corps soit physiologiquement capable de supporter les frissons et les loopings que son estomac faisait. 

Avec ses doigts, et dessinait des cercles dans les cheveux de Harry, il le garçon marmonna de recommencer quand il cessa, faisant rire Louis. Finalement, il avait bien fait de demander à Harry de rester. Louis avait prévu de finir le livre qu'il lisait depuis deux semaines, et peut-être faire des cookies. Une journée chargée, en somme, et en Angleterre, il aurait été frustré si quelque chose l'avait empêcher de faire tout ce qu'il voulait faire pendant la journée. Mais là, toute de suite, il se sentait tellement bien qu'il savait que si un jour, il avait encore l'opportunité d'inviter Harry chez lui, ou simplement passer du temps avec lui, il abandonnerait tout ses plans pour passer ne serait-ce qu'une toute petite-demi heure à le voir sourire.

Ils sursautèrent quand soudain, la porte d'entrée claqua. Ils se regardèrent, les sourcils froncés, et Harry se redressa pour voir à la fenêtre, et annonça : 

- Ton père s'en va. 

Il reposa ses yeux sur Louis avec une étincelle d'inquiétude. Peut-être parce qu'il savait que les relations entre son père et Louis étaient compliquée, et que voir son père partir sans prévenir allait attrister Louis. Et ça l'aurait fait en temps normal, mais pas maintenant. Louis fit un grand sourire, et se leva en attrapant Harry par la main. 

En temps normal, il aurait juste broyé du noir en voyant que son père était parti sans même avoir prit la peine de crier du bas des escaliers qu'il s'absentait pour l'après-midi. Mais là, ça voulait dire que lui et Harry avaient la maison rien que pour eux, et qu'ils pouvait faire autant de conneries qu'ils voulaient. 

- Qu'est-ce que tu fais ? pouffa Harry en voyant Louis dévaler les escaliers. 

- Je vais piquer de la nourriture, j'ai faim. 

Harry leva les yeux au ciel, mais suivit Louis jusque dans la cuisine, et l'aida à prendre tout les paquets de bonbons qu'ils pouvaient trouver. Ils étalèrent tout sur le comptoir de la cuisine, et Harry fit goûter à Louis tout les bonbons italiens qui n'existaient pas en Angleterre, et ils s'amusèrent à faire des mélanges absolument ignobles. Puis, voulant regarder un film, ils se mirent en tête de faire du pop-corn. 

- Tu crois que c'est comme ça qu'il faut faire ? demanda Louis en se penchant par dessus la casserole. 

- Normalement oui, répondit Harry, peu sûr de lui. 

Et oui, ils avaient oublié ce mettre le couvercle. Quand les popcorns se mirent à sauter hors de la casserole, Louis fit un bond en arrière et lâcha un petit cri de surprise. Harry l'entoura de ses bras pour le protéger, et Louis éclata de rire. Quand l'averse de popcorns fut passée, Louis releva les yeux vers Harry, dont les cheveux étaient parsemés de popcorns. Il éclata de rire pour la deuxième fois, et alors qu'il enlevait les popcorns des cheveux de Harry, celui-ci se pencha pour l'embrasser. Louis pouffa contre ses lèvres, et retira tout les popcorns de ses cheveux tout en l'embrassant. Des popcorns se collèrent dans ses cheveux, à ses vêtements et aux vêtements de Harry, mais ce n'était pas grave. 

C'était tout ce dont il avait besoin. 






the night we met, lord huron

- Je croyais que tu avais emmené les tiennes, commenta Louis. 

- Tu ne m'as répondu quand je t'ai demandé d'aller voir, alors je les ai quand même prises, dans le doute. 

Louis soupira, exaspéré, et Lottie haussa les épaules tandis que Harry éclatait de rire. Charlotte venait de rentrer de sa journée à Naples et avait tenu à montrer aux garçons ce qu'elle avait acheté. Eux, pour leur part, ils n'avaient pas fait grand chose de la journée appart se chamailler et se lancer des coussins à la figure. A présent, il était vingt-deux heures et ils mangeaient les cookies qu'ils avaient préparé en riant et en ruinant la cuisine. 

- Et je crois que c'es tout, termina Lottie en reposant ses sandales dans son énorme sac à dos. 

- C'est tout, répéta Louis, épuisé, alors que sa petite sœur avait passé une heure à tout leur montrer tellement elle avait acheté de choses. 

- Bon, je vais prendre une douche et je vais me coucher. Bonne nuit ! 

- Bonne nuit, répondirent les garçons en chœur. 

Charlotte leur adressa un sourire et ferma la porte. Louis poussa un soupire en prenant un cookie dans le saladier posé entre eux deux. 

- Elle m'épuise. 

Harry pouffa, et sortit son téléphone qui venait de vibrer. Louis le regarda, curieux. Son visage était illuminé par la lumière blanche de son écran, et il fronça d'abord les sourcils, pour ensuite pousser un long soupire et éteindre son téléphone et le poser à côté de lui. Il passa une main dans ses cheveux et Louis, perdu, demanda : 

- Quelque chose ne va pas ? 

- J'avais déposé une candidature pour un poste de serveur, au bar de la place, là où on est allé manger, la première fois. Ils m'ont refusé. 

- Merde, fut tout ce que Louis trouva à dire. 

- Ouais. 

Louis se mordit la lèvre, et poussa le saladier pour le poser plus loin. Puis il s'approcha de Harry et tendit ses bras pour le serrer contre lui. Harry se laissa faire, et Louis pouvait le sentir sourire contre sa poitrine. Louis avait sûrement l'air idiot à tout comptabiliser comme ça, mais c'était la première fois qu'il serrait Harry dans ses bras, et ça faisait du bien. Un sentiment de bien être l'envahi, et Harry entoura ses bras autour de sa taille et enfouit son visage dans son coup. 

Mais soudain, les sourcils de Louis se froncèrent. Oui, ce restaurant était l'endroit où ils étaient allé manger pour leur premier rendez-vous. Louis n'oublierait jamais cette soirée, et le moment où Harry lui avait avoué que Louis lui plaisait aussi. Mais il n'oubliait pas non plus cet épisode étrange où Harry n'avait pas pu quitter cette fille du regard, et celui où Louis avait décrété qu'il en avait marre et était parti. Il ne savait pas vraiment si ce poste était important pour Harry et qu'il était réellement attristé, mais il était désolé de devoir lui poser la question à ce moment-là. Mais il avait vraiment besoin de savoir. 

Il s'écarta, de façon à se retrouver en face de Harry, qui le regardait en fronçant les sourcils. Ses lèvres s'étiraient en un léger sourire, peut-être engendré par leur étreinte, et Louis se pinça les lèvres. 

- J'aurais aimé te poser cette question à un autre moment, mais j'ai vraiment besoin de savoir. Je... Qui c'était, cette fille ? Cette serveuse au restaurant, que tu ne pouvais pas arrêter de regarder ? 

Harry le regarda quelque seconde, son sourire fanant sur ses lèvres. Louis s'en voulait, vraiment, mais il avait besoin de savoir. Ce n'était pas encore ses affaires il y a quelques jours, mais maintenant que Harry lui avait proposé de tenter le coup, tout les deux, Louis devait savoir avant de décider s'il se jetait dans le grand bain les yeux fermés ou non. Harry soupira, et se laissa retomber contre le mur. Il passa sa main dans ses cheveux, et commença : 

- Cette fille, c'est... Je ne sais même pas qui c'est, en fait. Je ne connais même pas son prénom, je ne suis même pas allé à l'école avec elle. Je ne sais pas où elle habite, qui sont ses amis alors que pourtant je connais tout le monde à Alata. Mais cette fille, elle pourrait être ma grande sœur. 

Louis cligna des yeux, pas certain d'avoir compris ce que Harry avait dit. 

- Ta grande sœur ? répéta-t-il. 

- Ma grande sœur, confirma Harry. 

Et, waw, Louis ne s'attendait pas à ça. Il s'attendait à l'excuse bidon de c'était ma copine en 6è ou quelque chose comme ça, mais certainement pas à ce que Harry pense que cette fille soit sa sœur. Il se souvenait encore de cette soirée, chez Théo et Océane, où il avait demandé à Harry de l'accompagner au restaurant, au lieu de lui demander s'il avait des frères et sœurs. Il aurait du lui demander ça, il aurait du lui poser la question. Harry aurait pu lui en parler, et ça aurait dégagé un poids de ses épaules. Parce que Louis se doutait sans mal à quel point ça devait être épuisant de se demander si une personne avait le même sang qui coulait dans nos veines. 

- Explique-moi, lui demanda-t-il doucement.  

Harry avait baissé les yeux, et il les releva pour regarder Louis avec un léger sourire. Il hésita quelques secondes, comme s'il cherchait ses mots, et commença finalement : 

- Je ne l'ai dit à personne mais, au début de l'été, j'ai trouvé des photos dans la commode de ma mère, alors que je cherchais des piles. C'était elle, elle était dans un lit d'hôpital avec un bébé dans les bras. C'était une petite fille, et au dos, il y avait inscrit une date en 1990, quatre ans avant ma naissance. Et cette fille, au café, elle me ressemble. Elle me ressemble, elle ressemble à ma mère et à mon père, et elle à l'âge d'être née en 1990. C'est pour ça que je voulais ce poste. Pour pouvoir me rapprocher d'elle et d'en savoir un peu plus. 

- Pourquoi tu n'en n'as pas parlé à tes parents ? 

Harry haussa les épaules. 

- Les photos étaient cachées, ils ne voulaient pas que je les trouve. Ils m'auraient dit un truc bidon, parce que si cette fille n'est plus là, avec nous, c'est que quelque chose est arrivé et qu'ils ne veulent pas que je le sache. Donc, depuis trois semaines, je cherche, mais je ne trouve rien du tout. 

Louis ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Il était abasourdi. Jamais en regardant Harry il se serait douté qu'il cherchait sa grande sœur. Mais maintenant qu'il le savait, il le regardait observer le message sur son téléphone, qui venait de lui enlever l'espoir de se rapprocher un peu de cette fille, il se rendit compte à quel point il semblait fatigué. Alors il posa sa main sur son bras, et Harry releva la tête. 

- Je vais t'aider, annonça Louis. 

- Quoi ? 

- Je vais t'aider à la retrouver. 

- C'est vrai... ? demanda Harry, surpris. 

- Bien sûr, répondit Louis en souriant. Ça compte pour toi. Alors je vais t'aider, parce que ça compte pour moi aussi.  

Le visage de Harry s'illumina, et il éclata de rire avant de se jeter sur Louis pour le serrer contre lui. Ils retombèrent sur le matelas, hilare, et Louis passa ses bras autour du cou de Harry. Puis il repensa à cette phrase. Je ne l'ai dit à personne. Harry ne l'avait dit à personne, mais il l'avait dit à Louis. Louis sourit et baissa la tête pour embrasser Harry. Le garçon fut surpris, mais répondit au baiser de Louis en souriant. Louis sourit aussi, parce qu'il se souvenait de ce qu'il s'était dit, un jour, en regardant Harry rire avec ses amis. Qu'il aimerait être la première personne qu'il appelle quand ça n'allait pas. Il ne savait pas s'ils étaient déjà là, mais ils s'en rapprochaient petit à petit. Doucement, comme Louis l'avait demandé. Doucement, et Louis n'était plus aussi effrayé qu'au début.

Harry se détacha de lui et retomba sur le matelas, à côté de Louis. Ils entendaient la douche couler, le seul bruit qui venait briser le silence confortable qui s'était installé sur eux. Louis sourit, observant les traits fins de Harry éclairés par les lampadaires a l'extérieur, car ils avaient éteint la lumière. Les paupières de Louis devaient plus lourdes, et il se sentait bien. Il bailla, et Harry sourit. Puis il chuchota, comme s'il avait peur de briser ce moment : 

- Je ferais mieux d'y aller. Je vais te laisser te reposer. 

Louis rouvrit les yeux pour croiser ceux de Harry, et il se souvint. Il se souvint de cette journée, après le repas qu'il avait partagé avec son père. Quand il avait appelé Zayn pour lui demander de rester dormir au lieu de Harry, parce qu'il ne voulait pas encore dormir avec Harry. Il ne se sentait pas encore prêt. 

Mais après cette journée où ils n'avaient fait que sourire, s'embrasser et se courir après, Louis se sentait bien. Là, dans l'obscurité, son corps à quelques centimètres de celui de Harry, il se sentait bien. Alors il dit timidement, les joues rosées : 

- Tu peux rester dormir, si tu veux. 

- Tu... Tu aimerais que je reste ? demanda Harry, les sourcils froncés. 

Louis ne savait pas si Harry avait eu d'autres relations avant celle-ci, mais Louis ne cesserait jamais de se sentir spécial devant les sourires et les regards timides de Harry. 

- J'aimerais beaucoup que tu restes, confirma-t-il. 

Harry lui sourit, et Louis lui rendit son sourire. Ils avaient passé beaucoup de caps, aujourd'hui. Tout les deux, main dans la main, en faisant attention. Cela plaisait beaucoup à Louis. 

- Laisse-moi juste prévenir mes parents. 

Louis hocha la tête, et regarda Harry, qui était entre lui et le mur, ramper jusqu'au bout du lit pour se pencher et récupérer son sac à dos. Il sortit son téléphone, tapa un texto sur son écran avant de laisser tomber l'appareil. En revenant, il posa le saladier de cookies qui était resté sur le lit par terre, et laissa sa tête tomber sur l'oreiller. Louis rit doucement en le voyant faire, et Harry tourna la tête vers lui et sourit, puis ils se glissèrent sous le draps sans même se mettre en pyjama. Ils portaient tout les deux des t-shirt et des shorts de sport, et étaient bien trop fatigués pour se changer. 

Louis avait pensé à dormir avec Harry, avant. Il pensait que cela allait être gênant, qu'ils se retrouveraient tout les deux sur le dos à fixer le plafond sans oser toucher le corps de l'autre. Mais il se trompait. Parce que c'était comme tout avec Harry ; tout se passait naturellement. Louis luttait pour ne pas s'endormir, et Harry rit doucement en le voyant faire. Louis lui rendit son sourire, les paupières à moitié fermées. Harry tendit le bras pour le passer autour des épaules de Louis et le serrer contre lui. Louis nicha son visage contre son cou et sourit en sentant son parfum l'entourer. Timidement, il entoura ses bras autour de la taille de Harry, et souffla : 

- Bonne nuit. 

Il vit des frissons courir sur la peau de Harry, là où son souffle s'était échoué, et le garçon répondit de la même façon : 

- Bonne nuit. 

Louis ne s'était jamais couché aussi tôt. D'habitude, il lisait un livre jusqu'à pas d'heure ou rentrait tard de sa journée avec ses amis. Il n'avait jamais été le genre de personne à aimer dormir, et il retardait à chaque fois le moment où il devait aller au lit. 

Mais là, il ne voulait plus jamais y sortir. Parce qu'il y avait les bras de Harry. 

Et il voulait y rester le plus longtemps possible. 


Bonjour à tous, comment allez-vous ?

On se retrouve pour ce chapitre 11, que j'aime beaucoup beaucoup haha.

Que pensez-vous de la relation entre Louis et son père, ou encore entre Louis et Harry ?

Très bonne journée, et à bientôt pour le prochain chapitre ;)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top