"Señora, je vous prie d'avancer. "

J'ai encore les yeux gonflés et rouges, mais le directeur ne dit rien. Il se contente de sourire. Il semble content. C'est vraiment bizarre.

"Je vous ai fait convoquer pour vous annoncer une bonne nouvelle. Votre candidature de décembre pour le poste dans la région des Alpes a été acceptée. Vous irez donc là-bas dès la semaine prochaine."

Je n'arrive pas à cacher ma joie.

Il me donne un nouveau départ. Une chance d'enfin m'insérer dans une société. Je suis aux anges.

Finalement, c'est mieux que le Paradis. C'est une deuxième chance, voire une troisième.

Je n'ai pas besoin de plus.

Demain, samedi, je sauterai dans un avion et je disparaîtrai de la vie de tous ces collégiens ignares.

J'oublierai "el cielo de nos souvenirs" une bonne fois pour toutes.

Je lance un dernier adieu à tous. À tout. Mais un adieu joyeux, non teinté de mélancolie mais d'espoir.

Adieu.