PARTIE 1 - Chapitre 2
Cela faisait maintenant quatre appels. Il n'avait pu décrocher à aucun. Il savait très bien ce qui l'attendait, et il préférait repousser ce moment le plus possible.
La sonnerie se fit de nouveau entendre, et le bic rouge du jeune homme traça un énorme trait sur une copie.
Il pesta devant sa maladresse et sa peur, et passa un coup de souris sur la copie en question.
Il se reconcentra et reprit son stylo doucement, avant de relire une dernière fois la dictée d'un des élèves de 6°12, qu'il avait demain à neuf heures.
La sonnerie s'arrêta d'un coup, et le jeune professeur sut que cette fois-ci, son père n'avait pas laissé de messages.
Bizarre, de sa part...
Il avait du se lasser. Il avait sûrement du se lasser. Il n'y avait pas d'autres solutions...
Pourtant, le corps du jeune homme se mit à convulser et il se força à penser au parfum de sa mère... Et peu à peu, il reprit contenance.
La copie avait volé au sol, et le jeune professeur se remit à son travail, désormais plus paisible...
***
Ce furent les coups brutaux à sa porte qui le réveillèrent en sursaut. Le premier réflexe du jeune homme fut de regarder par la fenêtre, et il écarquilla les yeux en voyant la vitre noire. Il faisait déjà nuit. Il avait du s'endormir plus longtemps que prévu...
Un autre coup donné contre la porte le fit sursauter et il cria : "J'arrive" à la personne derrière sa porte.
Il ouvrit la porte sans vérifier l'identité de l'inconnu, et se retrouva sans comprendre pendu par la cravate, une poigne gigantesque le maintenant au dessus du sol.
"Toi ? Toi, mon fils, tu oses me raccrocher au nez, et m'ignorer ! Et n'essaie pas de mentir, je t'ai conçu je te rappelle..."
Sa poigne m'étranglant, je ne pris même pas la peine de répondre. De toute façon, j'étais trop terrorisé pour produire un son.
"Maintenant tu vas m'expliquer exactement ce qu'il se passe ! Tu as une nouvelle copine ? Tu as l'impression d'exceller dans ton boulot ? Tu prends de la drogue ?"
Je secouais la tête de plus en plus vigoureusement, mais il ne semblait pas s'en formaliser.
"Et en plus, tu oses me répondre au téléphone ! Il te faut quoi ? Des salutations en bonnes et dues formes ?"
Comme la dernière fois, une colère sourde s'empara de moi. Mais cette fois-ci, elle était entièrement calme.
"Papa."
Mais il continuait son dialogue à lui-même.
"Papa."
Il ne semblait même pas m'entendre.
"Papa !"
Il sursauta, comme brûlé. Cette fois-ci, il m'avait entendu. Il me lâcha, encore surpris. J'en profitais pour l'informer de ma façon de penser :
"Tu arrives chez moi, tu oses me frapper et me brutaliser, après avoir été grossier par téléphone. Et tu reportes la faute sur moi... Tu me dégoûtes. Je me demande comment maman a pu te choisir toi. Ce qui est sûr, c'est que tu n'es à pas mon père."
Je marquais une pause et l'expression apeurée de mon père me remplit de puissance. J'arrivais enfin à lui montrer mon autorité.
"Comment est-ce que tu-?"
Mais je ne laissais pas finir. Je devais avoir le dernier mot.
"Tu es seulement mon géniteur."
Et je partis en claquant la porte sans prendre le temps de regarder l'expression de mon "géniteur". De toute façon, j'avais besoin d'air et une sortie en ville ne me ferait pas de mal...
Je marchais dans les rues sombres avec tellement d'enthousiasme que certains passants s'éloignaient de moi.
J'étais puissant.
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