Chapitre 33 :

An: Un chapitre supercourt, je le reconnais. J'aurais pu le rattacher au chapitre final mais je déteste avoir des point de vue de deux personnes différentes dans un même chapitre. Alors c'est pourquoi. 

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CARDIN POV :

Etant pourtant médecin, j'ai toujours détesté les hôpitaux. Ceux-ci ravivaient de douloureuses mémoires en moi. Me faisant penser à mes parents, à ma sœur, à la mort. A toutes ses personnes qui perdaient leur vie. Et maintenant à Aiden. Et c'était horrible.

Mes pas résonnaient sur le sol blanc de l'hôpital. Dans mes mains, un bouquet de roses blanches que je venais juste d'acheter chez la fleuriste en face. Je l'avais trouvé beau et il m'a fait tout de suite pensé à Aiden. Leur douce senteur chatouillait mon nez et pourtant n'arrivait point à calmer la douleur de mon cœur.

Avalant ma salive, je m'arrête devant un porte ouverte, mon regard tombant sur un lit vide qui était occupé il y avait seulement une heure. Mes yeux commencent immédiatement par me trahir, en s'inondant doucement de larme.

- Cardin ?

Je me retourne pour voir Gina, la meilleure amie d'Aiden, les yeux gonflés et rouge, fatigués d'avoir autant pleuré depuis tout à l'heure. J'ai essayé de lui sourire pour lui remonter le moral, mais je n'ai pas pu.

- Tout ça c'est de ma faute. Si je n'étais pas parti en Australie et était restée, tout ceci ne se serait passé.

J'avance vers elle, incapable de supporter ses larmes couler autant. Cela ne faisait qu'amplifier ma tristesse. J'ai fermé les yeux et tenté de combattre la douleur. Cela faisait si mal de penser à tout ça... Mon Dieu qu'est-ce que c'était douloureux.

- Non, ce n'est pas ta faute Gina, c'est la mienne. Je souhaiterais tellement... Je souhaiterais que...

Je ne pouvais pas finir ma phrase. J'étais fatiguée, je ne voulais plus penser à ça.

- Et Nick ?

- Il est sorti faire un tour. Il n'a pas encore appris la nouvelle.

Puis, regardant sa montre, elle ajoute :

- Je dois partir le chercher. Lui annoncer la nouvelle de vive voix pour qu'il évite de commettre une bêtise. Il l'aimait tellement. C'est comme perdre un autre membre de la famille.

Je pouvais tout à fait comprendre. Comme lui, je m'étais vite attacher.

Gina me tire de mes pensées en me donnant une tape à l'épaule qui se voulait réconfortante avant de s'en aller. Cependant, elle me demande avant de partir en désignant mes mains : '' Les fleurs... dit-elle en regardant le lit vide : Elles sont pour elle ?

Je réponds par un hochement de tête.

- Tu es un gars cool Cardin. Je comprends pourquoi Aiden t'aime autant.

L'observant partir le cœur lourd, je rentre dans la pièce déposer le bouquet de fleur sur le lit. Et toute sortes de pensées se sont mises à se bousculer dans ma tête dans ce si grand silence. J'ai repensé à comment je l'avais rencontré. A comment nous avions atterri ici. A ce jour où Aiden est tombé dans le vide. Son corps s'écrasant lourdement au sol. Je me rappelle avoir senti la terre se dérober sous mes pieds, incapable de bouger. Et tout ce que je pouvais voir était du sang. Beaucoup de sang. Il y'en avait partout.

Mon corps a refusé de m'obéir. De bouger. Alors que mon esprit ne rêvait que d'une chose. Courir vers elle, la prendre dans mes bras, lui demandant de ne pas mourir. La suppliant de survivre, pour elle. Pour nous deux.

Mais j'ai pu esquisser un mouvement, quand j'ai vu son père qui tentait de se faire la malle. Combien je rêvais de lui foutre mon poing dans la gueule. Je n'avais jamais autant détesté quelqu'un de toute ma vie. Je l'avais rattrapé, puis tabassé, encore, encore et encore, jusqu'à ce que les larmes ne puissent plus rien y faire. J'avais tellement envie qu'il meurt. Heureusement, la police est vite arrivée et m'a extirpé de ce cauchemar sanglant.

Si Aiden était morte ce jour-là, une partie de moi l'aurait également été.

- Cardin ?

Je tourne la tête pour voir dans l'entrebâillement de la porte une vieille dame que j'ai rencontrée le jour de l'hospitalisation d'Aiden. Elle et son épouse, un couple de lesbienne, étaient les voisins de chambre d'Aiden et nous avions finit par tisser des liens d'amitié avec elles. Les Alberigo également.

- Tu es passé lui apporté des fleurs ? me demande-t-elle.

- Oui. J'ai appris ce qui était arrivé.

- Merci Cardin, dit-elle en avançant emporter le dernier carton de la salle. Mina aurait adoré.

- Je l'aimais beaucoup également. Et j'ai appris à la connaitre depuis qu'Aiden a été admise dans cet hôpital. Alors je ne pouvais ne pas être triste en apprenant son décès.

- Merci. Sincèrement merci, dit-elle les larmes aux yeux, contente qu'une personne pense à eux. Son épouse et elle n'avaient personne d'autre à part eux. Jamais eu d'enfants, pas de famille. Alors elle était bien heureuse d'avoir rencontré des personnes si formidables durant le dernier mois de celle-ci... Au fait, demande-t-ellle, comment va Aiden ?

- Elle commence la rééducation aujourd'hui.

- Ça doit être dur pour elle depuis qu'elle a appris qu'elle ne pourra peut-être jamais jouer aux instruments comme elle le faisait si bien.

- Oui. C'est très dur.

Aiden n'avait pas arrêté de pleurer quand elle a appris depuis son dernier examen où elle est sorti de son coma de presqu'un mois, que le choc reçu lors de sa chute à la moelle épinière, l'empêcherait de coordonner les mouvements de ses mains et de ses jambes désormais. Et qu'il lui faudrait beaucoup de temps, pour qu'on envisage une mobilité totale.

La musique c'était toute sa vie.

Et maintenant son père risquait de le lui priver.

- Bon, je dois y aller, dis-je en regardant rapidement ma montre. Elle m'a demandé de lui apporter un truc à boire.

- Tu es devenu un vrai esclave, rigole-t-elle.

- Oui. C'est difficile de résister face à tant de charme, réponds-je moqueur. Même si au fond c'était l'ultime vérité.

Je sors vite fait prendre une boisson au distributeur et revient vers la chambre d'Aiden. Au passage je croise Nick, les cheveux en bataille avec un garçon à ses côtés.

- Holà toi !

- Salut !, lui dis-je...

- Aiden dort toujours ? me demande-t-il.

- Non. Elle m'a envoyé chercher à boire.

Je lui montre la petite bouteille de jus de pomme que j'ai en main et il rigole en le voyant.

- Tu ne lui as pas dit qu'elle finirait par ne plus passer la porte le jour où elle devra partir d'ici ?

- Tu plaisantes, j'espère. On ne parle pas de kilos avec une femme.

- Alors dis-le lui d'une façon plus subtile. Comme quoi, tu n'aimes pas les grosses.

Je roule des yeux au plafond. Les Alberigo. Vraiment.

- Seul toi peux trouver de la subtilité dans ces mots. Elle m'arrachera la tête.

Il faut croire que notre conversation était plutôt amusante vu qu'elle a fait rire le jeune homme qui suivait Nick depuis tout à l'heure.

- Et qui est ton camarade ? demande-je en regardant le petit garçon aux grosses lunettes, franchement pas bien dans sa peau. Il me faisait étrangement penser à quelqu'un que je connaissais. Cependant je n'arrivais pas à mettre la main sur qui.

- Lui ? Un camarade de classe. Il voulait voir Aiden... Au fait, tu as des nouvelles de sa sœur ?

- Maryne ? Non... Elle n'a toujours pas été retrouvée.

Maryne avait réussi à s'échapper le jour où son père a tenté de tuer sa sœur. Elle était en cavale depuis près d'un mois déjà. Il y avait un mandat d'arrêt contre elle, toutes les polices de chaque état à ses trousses. Comment une femme enceinte a pu réussir cet exploit ? Je ne le comprenais pas jusqu'à ce jour.

- Tu as pris tout ton temps.

Mes pensées sont vites perturbées quand j'entends la voix d'Aiden. Je n'avais pas remarqué qu'on avait atteint sa chambre.

- Où est mon jus de pomme ?

Oui. Depuis son réveil Aiden se montrait très égoïste, à nous commander tous. Et je dois dire que j'adorais ça venant d'elle. Il était difficile d'imaginer qu'il y avait quelques semaines, elle était allongée sur le lit, incapable de bouger, sa peau encore plus pâle que d'habitude. Ses paupières fermées cachant ses magnifiques yeux bleus qui me rendaient dingue. Sa bouche ouverte de force par le tube qui lui permettait de respirer. Ses cheveux noirs tombant sur son bandage blanc et qui avaient fini par pousser depuis.

- Holla principessa !

Son sourire s'agrandit quand elle voit Nick entrer dans la pièce. Je suis toujours jaloux de la relation que ces deux-là entretiennent. Même en sachant qu'il ne se passait rien de ce que j'imaginais entre eux. Mais comment pourrait-on m'en vouloir ? Je ne me connaissais pas ce côté jaloux avant de la rencontrer. Alors je ne savais pas du tout comment le gérer. Et c'était encore plus difficile vu qu'elle et moi ne nous sommes pas réconciliés depuis. Bon, c'était aussi parce qu'on n'avait pas encore eu l'occasion de parler vraiment.

- Je t'ai amené quelqu'un.

- Qui ça ? demande-t-elle.

Nick se tourne vers la porte quand l'homme qui était avec lui il y a peu, pénètre à l'intérieur. Le sourire d'Aiden s'évanouit aussitôt.

- Tu es mon frère c'est ça ?

Voilà, d'où je voyais l'air de ressemblance.

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An : Avouez que vous avez eu peur quand le chapitre a commencé. Je vous ai eu. Mwahahaha. Il ne manque plus que l'épilogue et s'en est enfin fini de l'histoire. Ce fut une belle aventure en tout cas.

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