Chapitre 31
CARDIN POV :
Mon monde semble s'effriter. Pleins de choses que je ne comprenais plus. Comment est-ce qu'on en était arrivé là ? Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? Où avais-je mal joué mes cartes ?
Je pensais lui avoir tout donné. M'être assez expliqué la dernière fois. Ce n'était pas comme si je l'avais trompé. Ce n'était pas comme si je ne tenais pas à elle. Elle était tout pour moi. Et depuis ces derniers jours où elle et moi ne nous sommes plus parler, je sentais que j'avais perdu une partie de moi, même si mon orgueil voulait me persuader du contraire. Ça faisait deux semaines et trois jours que je ne l'avais pas vu, que je ne l'avais pas embrassé, que je ne l'avais pas touché. Voilà deux semaines que je tentais de l'oublier peu importe combien chaque centimètre de mon corps la réclamait.
J'étais sérieusement atteint, incapable de dire quelle partie d'elle j'aimais tant. Son innocence? Sa fragilité ?
Merde! Qui pouvais-je leurrer ? Aiden était la fille la plus forte qu'il m'est été donnée de rencontrer. Elle avait toujours eu ce côté mystérieux que je ne réussissais pas à appréhender. Ne divulguant ces petits secrets que quand ça l'arrangeait.
Il est vrai que je ne l'avais jamais compris et pourtant je l'aimais.
Tout était de ma faute, après tout.
Elle me l'avait bien fait remarquer quand je l'avais tendu cette embuscade en face de son lycée. Et m'en rappeler me mettait tellement en colère que mes doigts blêmissaient devant ce volant que je serais plus qu'il ne fallait .
Jamais des mots ne m'avaient autant blessé.
"Comme tu le disais j'ai maintenant compris que je confondais l'attachement dont tu me parlais à de l'amour."
"Je ne t'aime pas Cardin"
Tentant de balayer toutes ses pensées noires qui rongeaient mon cerveau, je gare la voiture et me dirige vers mon café préféré. Et malheur pour moi, je tombe sur Maryne qui m'avait tendu une énième embuscade. J'essayais de faire des efforts pour la supporter mais je n'y arrivais pas. Non pas qu'elle avait fait quelque chose de mal. J'avais juste beaucoup de difficulté à supporter n'importe qui ces temps –ci. Et Même James l'avait remarqué, ayant pris pour habitude de ne plus parler de la famille Tempel, alors qu'il était la plus grande pipelette que la terre ait jamais vu naître.
- Quelle coïncidence Cardin ! s'enjoue-t-elle.
Oui. Une sacrée coïncidence.
Je lui fais la bise et nous allons nous installer à la même table. Je me prends un café noir et elle un chocolat chaud.
- Comment tu vas ?
- Bien. Et toi ?
- Pas mal. Recommençons tout ensemble, Cardin. Élevons notre bébé ensemble.
Je me demandais quand elle allait finalement aborder ce sujet récurrent. Soufflant exaspéré, je lui répète à nouveau :
- Je m'occuperai de cet enfant. Je serai un père pour lui, mais n'espère rien d'autre en retour.
- Je sais que tu ne m'aimes pas. Mais tu ne peux pas faire cet effort pour nous ?
- Je ne peux pas.
Je lui réponds froidement, mettant clairement les points sur les i. Car je ne voulais pas qu'elle puisse s'imaginer des choses.
- Ne me dis pas que c'est à cause d'Aiden ?
- ça n'à rien avoir avec elle.
- Mais si tu m'as quitté c'est bien à cause d'elle n'est-ce pas ? Mon père me l'a dit.
- Ce n'est pas....
C'est à ce moment que je venais de réaliser quelque chose. C'était si évident. Comment ne m'en étais-je pas rendu compte plus tôt ? J'ai froncé les yeux, très énervé.
- Tu savais ce que ton père lui faisais subir ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
Donc c'était vrai. A la façon dont ses yeux verts ont cligné un instant avant qu'elle ne les refixe dans le brun des miens, j'ai su qu'elle jouait à l'ignorante exprès. Il n'était pas sorti avec elle pendant plus d'un an sans savoir lire certaines de ces réactions.
- Tu ne vas pas me dire que tu as vécu autant de temps avec eux sans rien savoir. A quel point es-tu aveugle ?
- Je. Tu te trompes sur Aiden. Elle est celle qui a apporté le malheur à papa. A cause d'elle il est triste. Mais je n'ai jamais voulu accepter ce qu'il me disait, parce que tu vois, c'est ma sœur. Mais quand je vois comment elle a pu te prendre à moi, je me dis qu'elle mérite bien ce que papa lui a fait.
- Mais tu es tarée toi et ton père ?
Je me lève, les poings serrés, gagnant l'attention de tout le monde dans le café.
- Je n'arrive pas à croire que j'ai voulu un jour finir ma vie avec toi.
- Cardin ?
Elle pose sa main sur la mienne, dans le but de me calmer, mais je la dégage aussitôt. Elle avait bien de la chance d'être une femme. Sinon, ce que je lui aurais fait ne serait pas du tout beau à voir.
Sortant plus qu'énervé de cette entrevue, je ne comprenais toujours pas comment j'avais pu pouvoir imaginer vivre une histoire avec une femme pareille. Mais quand je rentre chez moi je fronce les sourcils car les cheveux roux de la personne que je voulais le moins voir, m'attendaient à l'entrée. Le nouveau petit ami d'Aiden !
Je gare rapidement la voiture et claque la portière fortement pour lui faire comprendre ma frustration et qu'il ne fallait surtout pas me chercher.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Tu n'aurais pas vu Aiden par hasard ?
- Comment ça Aiden ? Elle n'est pas avec toi ?
- Non. Je n'arrive pas à la joindre depuis hier et je me demandais si elle n'était pas retourné avec toi et avait eu peur de m'en parler.
- Et pourquoi tu supposerais cela ? C'est bien ta petite amie non ? Aiden et moi n'avons plus rien à faire ensemble. Quitte ma propriété sur...
Et avant que je ne finisse ma phrase j'ai senti un coup de poing m'avoir au visage, me faisant tomber sur mes fesses.
- Arrête de faire ta tête de gland. Tu n'es pas le seul qui souffre suite à votre rupture. Je recherche Aiden, je te dis qu'elle a disparu et tu ne peux pas voir plus loin que ta jalousie. Aiden n'est qu'une amie à mes yeux. La meilleure, une fille que je veux à tout pris protéger et que j'aime beaucoup. Et face à ton attitude, je ne pense pas que j'accepterai qu'une chose se repasse entre vous.
Il semblait très énervé, sur le point de craquer et cela m'avait immédiatement calmé. Dès lors je vis cette agitation qu'il disait si bien, la jalousie m'avait empêché de voir.
- Attends ! Je...
Je ne pouvais pas me permettre de m'excuser, pas face à lui.
- Comment ça elle a disparu ?
- Je n'arrive pas à la joindre depuis hier. Je suis passé chez elle et son appartement était vide.
- Elle vit seule ?
- Oui. Elle n'était pas à son boulot ce matin.
Et elle avait également un boulot. Qu'est-ce que je ne savais pas d'autre sur elle ?
- Tu as demandé à sa sœur, ou à son père ?
- Oui, déjà. Son père est en voyage.
Cela devenait vraiment inquiétant, je sors mon portable et compose certains chiffres:
- Tu fais quoi ?
- J'appelle la police.
- Ils disent qu'ils ne peuvent pas se mettre à la chercher avant quarante huit heures. Surtout qu'elle a une autorisation de son père qui fait d'elle une adulte aux yeux de la loi.
Deux jours plus tard, nous étions au même point et nos pensées volaient dans tous les sens. Aiden ne pouvait pas avoir disparu ainsi. J'essayais tout ce qui était en mon pouvoir pour la retrouver. Des recherches avaient été effectuées non seulement par la police mais également par les hommes que j'avais engagé. On a fouillé partout, de fond en comble, mais rien n'y faisait. Une nouvelle fois, j'étais au poste de police et on me servait la même rengaine :
- Nous ne l'avons pas retrouvé.
C'était la goutte de trop. Exaspéré, je pique une crise et balance tous les documents à ma portée.
- Calmez-vous Monsieur, se répartissaient-ils autour de lui. Nous faisons tout notre possible.
Énervé, je frappe du poing la table. Et je ne savais pas si c'était à cause de la fatigue, de la frustration ou le manque de sommeil, mais j'avais si peur pour elle. Et si elle était mo...?
Non, Cardin.
Tout sauf ça.
Ne pense pas à ça.
- Pourquoi vous n'interrogez pas son père ? Saviez-vous qu'il battait sa fille ?
- Ce sont de graves accusations Monsieur Yatkes. Avez-vous des preuves de ce que vous avancez?
- Je ne devrais pas faire votre boulot à votre place. Mais oui, il battait sa fille.
N'en pouvant plus, je claque les portes derrière moi, démarre ma voiture. Il ne fallait pas que je commette de bêtises mais je n'en pouvais plus. Mes mains tremblaient, mes yeux étaient injectés de sang. Je faisais peur à voir dans mon rétroviseur. Mais il fallait que j'aille à la maison du père d'Aiden. Il semblait sortir de chez lui, prêt à aller au boulot. Lorsqu'il me voit, il fronce les sourcils.
- Cardin ? Puis-je faire quelque chose pour toi ?
- Où est Aiden ?
- Je n'en sais rien. Tout comme toi, je la cherche. Tu sais bien que je viens de rentrer d'un voyage d'affaires.
- Ne me mentez pas. Vous vous êtes toujours foutu de votre fille. Ce n'est pas aujourd'hui que ça changera.
Je l'attrape par le col, le secouant comme un prunier. Combien j'aimerais l'étrangler à ce moment.
- C'est vrai que je ne suis pas triste qu'elle ait disparu. Mais c'est ma fille quand même. Croyez moi ou non, mais ma vie ne se résume pas à elle. J'ai mieux à faire que la kidnapper... Et si vous me faites mal ici, je porterai plainte. Vous pourrez dire Adieu aux recherches pour retrouver votre fiancée.
Autant je le détestais, autant je savais qu'il avait raison. Toutefois, je n'ai pas pu retenir un coup de poing qui est parti se planter directement dans son estomac, le pliant en deux.
- Voyons si on vous croira maintenant. Des coups au ventre laissent rarement des marques. Vous êtes un expert dans ce domaine, vous devriez le savoir.
Sur ces mots, je démarre à nouveau et quitte les environs, m'empêchant de broyer du noir. Combien de fois voudrais-je revenir en arrière et tout recommencer? Encore plus aujourd'hui que jamais.
Autant étais-je éreinté, autant je ne savais pas ce qui m'avait poussé à appeler Maryne.
- Hey bébé, dit-elle. Comment tu vas ?
J'ai été surpris par sa voix mielleuse mais je ne m'attarde pas là dessus. J'avais besoin de me confier à quelqu'un. Je n'en pouvais plus. Et ne pouvant plus me retenir, mes larmes commencent par couler au bout du fil.
J'entends un soudain bruit de métal qui claque, puis plus rien. Elle me raccroche au nez pour me rappeler cinq minutes plus tard me disant qu'elle arrivait.
- Je n'en peux plus Maryne.
- ça ira mon cœur. J'arrive tout de suite.
Je l'ouvre la porte, mal coiffé, ne sentant pas du tout la rose. Je ne savais plus quand étais-ce la dernière fois que j'avais pris une douche. Et ce n'était pas ma priorité. Moi qui étais du genre maniaque, à tout ranger, me retrouvait avec des millions de documents éparpillés au salon.
- Installe-toi où tu peux.
- Tu as des nouvelles ?
- Non, tout est resté au même point et je ne sais plus quoi faire.
Impuissant, je me laisse tomber dans le canapé et Maryne me prend dans ses bras. Tentant de me réconforter.
- Ça ira. Je suis sure qu'on la retrouvera. Je me rends compte à présent de combien tu l'aimes.
Puis elle se met à pleurer, ses larmes inondant mon cou.
- C'est ma petite sœur. J'ai tellement peur pour elle. Ces derniers temps elle et moi, ce n'était plus trop ça. J'ai tellement peur Cardin. Mais on la retrouvera, je le sens.
- Je ne sais pas si je pourrai vivre sans elle.
- Je te comprends. Mais je suis sûr que tu pourras. Pour ton bébé. Pour nous. Pour tout ceux qui sont vivants.
Ce qu'elle dit m'énerve et je me dégage.
- Aiden n'est pas morte.
- Je sais. Pas encore. Je disais juste cela au cas où. Je suis juste, je ne sais plus trop ce que je dis. Je suis si bouleversé.
S'éloignant rapidement, elle ramène ces mèches blondes derrière son oreille, son petit ventre de femme enceinte visible.
- Je vais faire à manger. Je suis sure que ça fait longtemps que tu n'as rien consommé.
Je me remets immédiatement à fouiller sur mon ordi, à l'affût du moindre indice pour la énième fois de la journée. C'est là que j'entends la voix de Nick me parvenir. Depuis la disparition d'Aiden, il avait pris ses aises dans ma maison. Entrant et venant comme bon lui semble, car c'était devenu le quartier général de toutes nos opérations. Il avait l'air aussi mal que moi, si ce n'est pire, portant le même tee-shirt qu'il y a trois jours.
- Tu as trouvé quelque chose ?
- Toujours rien. J'ai demandé à tout le monde. Et je me sens si impuissant. Comment ai-je pu la laisser seule ? Elle ne sortait jamais sans me prévenir avant.
On en était toujours au même point. Revivant les mêmes conversations comme de vieux disques rayés. Nous étions passés par toutes les étapes, le regret, la culpabilité de n'avoir pas été plus présent, et la force de poursuivre nos recherches.
- J'ai fait des pâtes, ça passera ?
C'est le moment que choisis Maryne et sa voix haut perchée pour refaire leur réapparition au salon. Elle s'arrête dans son trajet quand elle voit qu'on n'est plus que tous les deux.
- Tu es ?
- Oh ! Désolé. Nick, je te présente Maryne, la sœur d'Aiden. C'est le meilleur ami à ta sœur.
- Ah oui, je me rappelle maintenant. T'es le gars de la dernière fois. Enchanté... Elle ne m'avait jamais parlé de toi auparavant.
- En revanche, Elle m'a beaucoup parlé de toi.
- En bien j'espère, demande-t-elle souriante mais celui s'évanouit bien vite face à la réponse de Nick :
- Non, pas du tout.
- Je. J'ai fait des pâtes, ça te dirait de te joindre à nous ? il y en assez pour trois.
- Je n'ai pas faim.
- Moi non plus Marynne, Merci pour tous les efforts. Mais est-ce que tu pourrais partir s'il te plait, j'ai des choses importantes à discuter avec Nick. J'ai obtenu quelques indices hier.
- Mais...
- je te recontacterai plus tard.
L'attirant contre moi, le pose un baiser sur son front, ne me rapprochant pas d'une quelconque façon de son ventre. Je sais que c'était mon enfant. Mais ces moment-ci je ne ressentais plus rien d'humain. Encore moins une once de paternité en moi.
Elle enfile son manteau et nous dit au-revoir de loin. Quand elle disparait au volant de sa voiture, Nick me dit :
- Est-ce que tu sais qu'Aiden la détestait ?
- Je ne l'aime pas non plus. Donne-moi les clés de ta voiture.
Je prends mon manteau également et file à la petite voiturette rouge de Nick.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- On va la suivre.
- Tu vas suivre la mère de ton enfant ?
- Oui. Quand on sait l'enfant de qui elle est. Tu viens?
Au point où j'en suis, je ne faisais confiance à personne. Et encore moins à Maryne. Je préférais tout vérifier par moi-même. Car tout me laissait penser à croire qu'elle et son père avaient fait le coup. Je l'ai senti dans sa voix, dans nos conversations, ce moment où elle s'est trahie. J'aurais jurer avoir entendu celle-ci quand je l'ai eu au combiné il y a quelques minutes.
Aiden était encore en vie, et je la retrouverai avant tous.
Au point où j'en étais arrivé, je trouvais de l'espoir dans n'importe quoi.
Nous démarrons ainsi la filature, la suivant à la trace grâce au micro que j'avais mis dans sa veste.
Elle va chez elle en premier, où elle reste enfermée une bonne heure au moins. J'avais perdu tout espoir quand près de quatre heures du soir, elle redémarre, vers une destination qu'aucune femme enceinte n'irait. Et là j'ai tout de suite su qu'elle nous cachait quelque chose.
Le trajet s'est fait silencieux entre Nick et moi jusqu'à une bifurcation où elle a dévié de la route principale et s'est enfoncée dans la forêt.
- La pute, je suis sure que c'est elle qui l'a enlevé , s'emporte Nick plein de rage. Et je suis un peu surpris de l'entendre utilisé ce genre de vocabulaires. Mais qu'est-ce que je le comprenais!
Au fond, pour tout dire, j'avais l'espoir que Maryne ait été innocente. Sinon, cela voulait en partie dire que c'était ma faute si Aiden s'était retrouvée dans ce genre de situation.
J'étais responsable de tous les nouveaux problèmes que rencontraient la femme que j'aime. Et par conséquent, la culpabilité me rongeait de l'intérieur. Je ne sais pas ce que je deviendrai si jamais je la perdais. Je ne veux même pas y penser. Je ne sais pas ce qui se passera quand on arrivera enfin à destination, mais je sentais que peu importe ce que ce sera, ça allait finir très mal.
Je m'extirpe de mes pensées quand deux heures plus tard, je vois Maryne se garer un peu plus loin. Je fais de même. Je sors l'arme à feu que j'avais caché dans ma poche, que j'inspecte avant de la placer dans ma ceinture.
- Qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ?
- Pour plus de sécurité.
Maryne sort enfin de la voiture, regardant de droite à gauche comme un animal traqué. Tout en elle suintait la culpabilité, et qu'est-ce que je commençais par la détester.
- Je vais y aller seul, dis-je sans la quitter des yeux un seul instant.
- Je ne te laisserai pas y aller seul.
- Ecoute, j'ai un micro sur moi. Ainsi si quelque chose se passe, tu pourras attendre l'arrivée de la police et leur donner notre localisation. Contacte-les s'il te plait.
Nick réfléchis à ma proposition avant de soupirer vaincu.
- Ok! Mais dès que je finis cet appel, je te rejoins.
Il se montrait si borné. Toutefois je ne débats pas avec lui et sors également de la voiture. Et avant que je ne puisse faire plus de deux pas, je l'entends me crier:
- Hey, Cardin!
Je me retourne brusquement, mes nerfs très à vif.
- Fais très attention.
J'ai simplement hoché la tête avant de me mettre à courir en direction de Maryne. Mon cœur battait à cent à l'heure, injectant de l'adrénaline dans mes veines. J'étais à la fois pressée de résoudre tout ce problème mais également effrayé à l'idée de découvrir un malheur. Quand je finis ma course effrénée dans les bois, aussi calmement que je le pouvais, je me faufile derrière Maryne et pointe mon arme sur sa tête.
- Où est-ce que tu vas comme-ça?
Elle se fige, paralysée avant de tourner la tête dans ma direction.
- Cardin ?
Elle me gratifie d'un sourire crispé que j'avais envie de lui faire ravaler.
- Qu'est-ce que tu fais ici?
- C'est à toi de me le dire. Que fais une femme enceinte au beau milieu de la forêt?
- Je suis là... C'est que... Mais baisse ton arme, tu me fais peur.
Elle essaie de tendre son bras que je rejette aussitôt.
- Ne me touche pas. J'espère pour toi que tu n'as rien fait à Aiden, sinon je te jure que je vous traquerai toi et ton père même en enfer s'il le faut.
- De quoi est-ce....
Je libère la sécurité de mon arme pour bien lui faire comprendre que je ne m'amusais. Chose que je n'étais pas. J'avais beaucoup de mal à me calmer et je me sentais capable du pire.
- Avance...
Un chalet apparaissait désormais dans notre champ de vision et je ne doutais pas que c'était l'endroit où elle se dirigeait depuis tout à l'heure.
- C'est juste que je t'aime tellement. Je suis désolé. J'ai compris que j'avais eu tord. Et que mon père n'avait pas raison. J'ai même voulu porter plainte pour abus. Je viens d'apprendre tout ce qu'il avait fait. Je suis là pour le raisonner.
- C'est bien que tu es pensé ainsi. Cela montre que tu deviens responsable.
- Alors on peut redevenir amis ? Même si on ne sort pas ensemble ? Et peut être qu'un jour ?
- Mais vous êtes malades toi et ton père. Dans quoi je ne t'aime pas, tu ne comprends pas. Ce n'est pas parce que je suis séparée d'Aiden que je vais me jeter dans tes bras. Cet enfant, je m'en occuperai, mais ça s'arrête là entre nous, Ok?
- Ok! j'ai compris. Mais...
Elle tente à nouveau de me reprendre l'arme de main et je la gifle avec. Incapable de plus contrôler ma colère. Son visage d'hypocrite disparaît aussitôt pour laisser place à de la haine.
- Qu'est-ce que tu lui trouves au juste, à cette traînée ?
- Avance Juste, je n'ai pas de réponse à te donner.
- Elle n'a jamais rien fait de bien dans sa vie.
- Continue juste d'....
Un soudain coup de feu retentit et dans mes yeux j'ai vu le monde tourner au ralenti. Mon corps se glace quand il comprend enfin que ce bruit venait de l'intérieur de la cabane. Sans une seconde de plus, je me mets à courir vers le bâtiment alors que Maryne allait dans le sens inverse, m'imaginant diverses scénarios. Dans ma tête, c'était la pagaille, tout comme dans ma poitrine qui ne demandait qu'à exploser. Et ce que je découvre en ouvrant la porte, était bien pire que tous les cauchemars que j'avais pu faire ces derniers temps. Je regarde impuissant le corps d'Aiden gisant au sol, dans une marre de sang.
J'ai senti ma vie qui s'envolait .
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AN: J'ai fait comme je pouvais. Décrire les scènes post apocalyptiques c'est dur hein. Mais j'ai fait de mon mieux. Peut être que je modifierai cette partie un de ses jours, mais j'en garderai l'idée générale.
Si vous remarquez fautes, phrases mal tournée, incompréhensibles, s'il vous plait faites le moi savoir. Merci
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