Chapitre 17
Je n'avais jamais vu quelqu'un se relever aussi vite.
- Qu'est-ce que tu viens de dire ?
Oh Merde ! Que venais-je de lâcher ? Qu'est ce que je venais de dire ? Que mon père me faisait quoi ? Oh mon Dieu ! paniqué-je en agitant mes yeux inlassablement dans mes orbites, les bras de Cardin sur mes épaules. Est-ce qu'il m'avait entendu ?... Oui... Il n'y avait aucun doute vu la colère qui brouillait ces yeux. Ceux-ci n'étaient plus marrons, mais noirs, m'effrayant moi-même. Le comprenant, Cardin les ferme quelques secondes et quand il les rouvre, ils étaient bien plus doux, plus calme.
Passant ses mains dans mes cheveux, il les descend le long de mon bras qu'il caresse encore et encore, avant de les poser sur ma taille dans le but de sûrement m'apaiser. Mais cela n'avait que l'effet contraire. Mes mains étaient moites et ma gorge complètement sèche.
- Aiden calme-toi, me rassurait-il doucement, le répétant sans cesse. Puis il m'embrasse sur le front tendrement, son souffle caressant ma peau nue.
- Je suis désolé, ai-je dit.
Il m'enlace dans ses bras pendant de longues minutes, manquant de m'étouffer par la force employée.
Il était si patient. A mon entière écoute. Sa main traçant mon dos.
- Ce n'est pas ta faute, me répétait-il.
Cardin ne faisait que me serrer contre lui, le bruit de ma respiration haletante surplombant la sienne. Et pourtant, j'étais devenue une source à larmes et à mucus. J'étais vraiment cassée. Et je me sentais si vulnérable. Qu'est ce qui m'arrivait ? Il était peut-être temps que j'avoue tout. Que j'avance et me libère de ces chaines qui m'emprisonnaient.
Cependant, chaque fois que je pensais à mon père, ma trachée s'obstruait et je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir froid. J'avais si froid. J'avais l'impression que des mains glacées me caressaient ma gorge déjà nouée, resserrant leur emprise autour de mon cou frêle, jusqu'à ce que des ombres commencent à flotter à l'intérieur de mes yeux vides.
Puis d'un coup, le trou noir. Mon souffle devient court et mes poumons vides. Il m'était devenu impossible d'aspirer de l'air.
- Respire Aiden. Respire, m'ordonnait Cardin très inquiet de voir ma respiration se bloquer.
Je passe ma main sur ma poitrine alors qu'il me tapotait le dos doucement.
- Inspire, expire. Cale-toi sur ma respiration.
Sa voix ne m'aidait pas plus que ça, mon inspiration plus sifflante. En plus, je n'arrêtais pas de me rappeler de mon père et de tout ce qu'il m'avait fait subir, amplifiant de surcroît mon état pitoyable.
- Concentre-toi sur moi, exigeait Cardin en prenant mon visage entre ses mains, me forçant à le fixer. Et à cet instant, ses traits ont submergé toutes mes pensées, inondant ainsi ma mémoire.
- Oui c'est ça. Doucement. N'essaie pas de te presser, ajoutait-il.
Et ainsi petit à petit, ma respiration s'est finalement adoucit jusqu'au point de redevenir normale. Je me sentais vivante à nouveau. Reprenant mon souffle, je demandais à Cardin, dont les cheveux étaient tenus dans tous les sens :
- Qu'est ce qui s'est passé ?
- Tu as fait une crise de panique, frotte-t-il ma joue.
- Mais pourquoi ?
- Le stress surement.
Puis il se lève descendre chercher un verre d'eau qu'il me transmet. Je le bois d'une goulée avant de le lui remettre, pour le poser au chevet du lit.
- Viens par là, ouvre-t-il ces bras ensuite et je me blottis à l'intérieur.
Sans ajouté aucun mot, il m'incite à me calmer par sa chaleur et me caresse les cheveux doucement, jusqu'au point où je finis par m'endormir d'épuisement, dans cette position incroyablement confortable.
Le lendemain, je me suis levée bien plus tôt que lui. Mon corps toujours dans ces bras, Il ronflait calmement et ce rythme avait le don de pacifier mon humeur. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de cogiter en repensant à ce que j'avais dit la veille. Qu'est ce qui avait pu m'y pousser ? M'avait il ensorcelé ? Je n'avais pas de temps à perdre avec ces questions. Il fallait que je m'en aille si je voulais rentrer à temps préparer le petit-déjeuner de mon père.
Doucement, je dégage sa main autour de moi, sortant de sa chambre sans aucun bruit avec mes vêtements sous la main. Me changer en bas des escaliers n'était vraiment pas une chose que j'avais prévue la veille.
J'enlève rapidement la chemise de Cardin qui faisait office de robe, puis retire le boxer que j'avais enfilé pour ne pas être nue d'en bas.
Certains penseraient que je tente d'occulter la réalité en m'enfuyant ainsi. Eh bien, c'est vrai. Je ne lie point. Mais je peux également leur répondre que cela n'est pas leur vie, que ça ne les regarde pas, et ils n'ont pas vécu la même chose que moi pour pouvoir me comprendre. En plus qui est plus apte à décider de mon destin que moi-même ?... Personne.
La main sur la poignée, j'entends des pas descendre les escaliers et mon anxiété s'en fait plus grandissante.
- Ne t'approche pas, hurlé-je à son encontre. Et le bruit de ses pieds s'arrête à mi-course.
- Je ne suis pas encore prête Cardin, lui confié-je.
J'ouvre la porte grandement et me met à courir pour aucune raison apparente.
- Attend Aiden, me surprend-il en me suivant. Il me rattrape, mais ne m'oblige pas à me retourner le regarder.
- Tiens, glisse-t-il ses mains le long de mes avant-bras jusque dans mes paumes, son souffle court à cause de ce petit marathon. Il y dépose un objet froid. Si tu m'aimes un peu au moins, continue-t-il, promets-moi juste que tu passeras chez moi ce soir. C'est la clé de ma maison.
Puis il se dégage et me laisse m'en aller sous les gros nuages noirs qui se formaient dans le ciel.
Je n'étais vraiment qu'une lâche. Une faible
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Je sentais que j'allais commettre une bêtise. Comment l'idée m'est venue ? Je n'en savais trop rien. Mais je pouvais assurer qu'elle n'était pas venue d'internet. Et que cela m'a fait beaucoup de bien.
Tout a commencé lorsque je suis rentrée de chez Cardin et ai marché sur mon père saoul, étalé sur le sol de la cuisine quand je contournais la table. Je ne l'avais pas vu de là où j'étais et ces ronflements avaient été noyés par les bruits de tonnerres qui grondaient dehors. Le plan de faire juste à manger et de m'échapper avant son réveil était par conséquent tombé à l'eau.
Un souffle grognon signifiant qu'il se réveillait a été émis et j'ai tout de suite couru vers la porte d'entrée. Cependant, je m'interromps en plein devant. S'il vient de se réveiller cela veut dire qu'il voudra son petit déjeuner plus tôt. Et s'il ne le voit pas, cela me vaudra bien plus qu'un coup au ventre. Mais en même temps, lui avoir marché dessus me voudra bien plus. En addition, il pleuvait dehors, je risquais d'aggraver mon rhume si je sortais maintenant. Ô fichtre! Mais pourquoi est-ce que je pense a toutes ces choses inutiles?
- Aiden, c'est toi ?, me surprend-il
Je ne réponds pas et garde mes distances. Il essaie d'avancer vers moi, mais grogne et ramène sa main à son front.
- Putain, j'ai un mal de chien.
Puis sans me porter d'autre regard, il escalade les marches à pas d'escargot. Il y avait une belle empreinte boueuse de basket inscrite sur son dos qui m'a fait tiquer un moment. Lorsque j'entends la porte de sa chambre s'ouvrir puis se refermer, je cours vers la cuisine, sans oublier de jeter un œil aux escaliers. On ne sait jamais. Il était capable de me jouer un tour.
J'accomplis ma mission en deux temps trois mouvements. Prête à quitter la maison, son portable pausé sur la table à manger s'est mis à sonner. Nul doute que j'étais curieuse de savoir de qui il s'agissait étant donné qu'il résonnait sans cesse. Néanmoins, je tenais plus à mes dents présentement. Alors prête à quitter la maison à nouveau, c'est le combiné dans le vestibule qui sonne cette fois. Je le décroche aussitôt et c'est la voix de Maryne qui m'interpelle par un '' Allô''.
- Salut Maryne !
- Salut Aiden! réplique-t-elle. J'essaie de joindre papa mais il ne décroche pas, alors je voulais savoir s'il allait bien
- Il est toujours couché, justifié-je. Il a trop bu hier en fait.
- C'est de ma faute tout ça. Il doit être triste pour moi.
Un long silence s'insinue dans la conversation et je l'entends soupirer de chagrin, se mouchant dans un papier.
- Je n'aurais pas, bégaie-t-elle, Je n'aurais pas dû lui annoncer que j'avais rompu mes fiançailles.
Puis elle se met à pleurer toutes les larmes de son corps, son visage déformé surement dans des contorsions auxquels il n'était pas habitué.
- Tu as rompu tes fiançailles ?, demandé-je faussement surprise.
- Oui. Une longue histoire, avoue-t-elle en émettant un haut-le cœur sur le point de vomir de tristesse.
Je roule les yeux au ciel. Elle avait le don de tout exagérer. Mais elle se reprend en continuant : « ... Papa ne comprend pas qu'il n'est plus tout jeune. Il ne peut pas se permettre de boire autant. Prends soin de lui Aiden. »
Comme si, avais je voulu répondre mais je m'en ravise.
- Tu voulais lui transmettre un message ? remplacé-je plutôt.
- Je m'inquiétais juste. Je le rappellerai après. Passe une bonne journée, finit-elle faiblement entre deux hoquets. Je dois aller vomir.
- Bonne journée.
Elle n'avait pas l'air bien. Bon ce n'est pas comme si cela m'intéressait plus que ça.
Raccrochant, je sors de chez moi pleine de joie. Cardin avait vraiment rompu. Il ne m'avait pas menti. Et moi qui m'étais mise à douter de lui ? De toute façon qu'il me trompe ou pas, je doute que j'aurais eu la force de le quitter. En plus, il m'a déjà tellement apporté dans ma vie.
Comment maintenant vais-je gérer le problème de mon père ? Pensé-je en ralentissant ma démarche, bien moins sure de vouloir aller chez Cardin tout d'un coup. Qu'est ce qui m'a pris hier ? C'était sûrement le temps, ou être seul avec lui, ou toutes ces révélations. Il a trompé mon esprit avec tant de beaux mots que je n'ai pas réfléchi. Ou était-ce plutôt ma mère qui était intervenue ? Était-ce la raison de la pluie ce matin ? Ha haha, comme-ci. Maman n'a jamais pensé dénoncer mon père jusqu'au jour de sa mort.
Devant chez lui, je ne savais pas si je devais sonner à la porte ou m'enfuir tout compte fait. Mais s'il fallait l'affronter, autant que ce soit tout de suite que plus tard. J'insuffle et sonne à la porte... Personne les cinq minutes qui suivent. Je contourne la maison et remarque les fenêtres fermées. Il ne devait surement pas être là.
Prête à rebrousser chemin, je fronce instantanément les sourcils quand ma main plonge dans ma poche. Je sors la clé de sa cachette et la tient bien haut, le temps que le métal brille précieusement sous le ciel éclairci. Je ne me doutais pas que je ferai si vite usage de ce bout de métal. Mais est-ce que j'avais le droit de rentrer ? J'étais un peu hésitante quand j'introduis la clé dans la serrure.
La maison était vide, aucune âme dans les environs. J'aurais pu monter dans sa chambre, mais j'avais l'impression d'outrepasser mes droits, surtout si le proprio n'était pas là. Je me dirige plutôt au salon, et m'assoit mal à l'aise sur le canapé.
Je me lève jeter un œil à son impressionnante collection de CD, à proximité de sa nouvelle chaîne stéréo. Je sourie en songeant au fait que c'était moi qui avais fait le choix quelques jours plus tôt, quand il m'avait demandé de l'accompagner en ville. Il n'avait toujours pas retiré le plastic de notre dispute d'après ce que je vois. Je suis de celles qui pensent que quand on a un objet neuf, il faut garder le film qui le recouvre pour le conserver plus longtemps, mais Cardin c'était :
- On arrache tout Aiden. C'est même le premier plaisir que je ressens quand je m'approprie de nouvelles choses.
- Mais Cardin, me suis-je avancée vers lui en posant ma main sur la sienne pour l'empêcher de commettre cette infâme ignominie.
- Mais... c'est illégal de faire cela, ai-je répliqué scandalisée.
- Selon quelle loi, de quel pays ? rigolait-t-il.
- A Aidenland évidemment, statué-je faussement, fronçant les sourcils pour paraître très sérieuse.
En réponse il se met à rire pleinement, son corps animé de spasmes.
- Et qui m'arrêtera ?, Semblait-il se prendre au jeu un sourcil arqué.
- Moi évidemment, caressé-je sa main lentement.
Je savais déjà qu'un petit contact de ma part lui ferait changer d'avis. Je ne jouais vraiment plus franc jeu. Et l'expression qu'il arborait à ce moment, me faisait savoir qu'il ne tiendrait pas bien longtemps. Son sourire avait disparu et ces yeux étaient passés en un battement de cils, de mes doigts à mes lèvres.
- Vous essayez d'acheter le juré bien avant le procès ma chère, commençait-il. C'est un vice de procédure.
Et il me pivote vers lui soudainement, mon dos s'écrasant contre son torse solidement. C'était à mon tour de rire face à tant de bêtise. Mais je me suis prise au jeu en continuant: « Vous êtes bien futé... monsieur l'accusé» , murmurant les derniers mots audacieusement.
- Votre honneur, soufflait-il à mon oreille, mon corps vibrant instantanément contre le sien. « Dans l'égalité de la chose» , entourait-il ses bras autour de ma taille, « nous devons également tenir un procès à votre encontre. Qu'en pensez-vous?» , me mordille-t-il le lobe.
- Hmmm, essayais-je de reprendre mes esprits, ma concentration défaillante.
Je pose ma main sur son avant-bras pour me soutenir.
- Pensez-vous que vous méritez également une punition ? lèche-t-il cette fois derrière mon oreille.
Mes jambes m'ont subitement lâchée et s'il ne m'avait pas tenu si fortement contre lui, mes ongles plantés son bras, je me serais sans aucun doute écrouler au sol.
- Allez, répondez, rigolait-il.
Il s'amusait surement de la réaction qu'il provoquait. Il pouvait entendre mon cœur battre d'aussi près. Et j'aurais juré que le sien battait également à la même vitesse que le mien, s'il ne paraissait pas aussi confident dans ses gestes.
- Alors ?
Je n'arrivais plus à réfléchir. Cette proximité me figeait sur place et rendait mon cerveau inapte à trouver des solutions. J'ai même oublié le sujet qui nous avait menés à là. Ouais, inutile de dire que je ne connaissais rien en droit..
Il s'est arrêté dans la course de ses lèvres et devant le soudain silence, j'ai tourné la tête dans sa direction. Ces yeux dessinaient mon corps et j'ai tout de suite été très gênée devant l'intensité qu'imprimait son regard. Une lueur différente de l'amusement dansait à l'intérieur de ces pupilles rétrécies. C'était une pointe d'incompréhension... et de désir? Il s'est penché vers moi, mais s'est immobilisé à la moitié du chemin tandis que je fermais les yeux en anticipation. M'attendant à ce qu'il pose ses lèvres sur les miennes, il m'embrasse plutôt dans le cou, avant de coller son bassin au mien.
- Voilà ta punition pour être un juge si corrompu, a-t-il dit. Puis il a planté ces canines dans ma peau, me mordant outrageusement. J'écarquille les orbites estomaqué.
Une douce douleur qui fait bouillir mon bassin d'une féroce envie, m'envahie. Et je n'étais visiblement pas la seule car je pouvais assurer que ce n'était pas le portable de Cardin qui était si dur contre mon dos.
Il est descendu à nouveau vers moi et a embrassé goulûment mes lèvres, quémandant ma langue tel un assoiffé en face d'une oasis. L'air était sec et chaud, et rapidement sa chemise s'est inondée de sueur, m'enivrant d'une odeur difficile à décrire. Piquante mais puissante. C'était comme s'il sentait... l'HOMME. Et une nouvelle vague de chaleur m'a parcouru instantanément à cette pensée.
- On se contrôle, s'est-il dégagé. Le disant à lui-même plus qu'à moi. Mais m'opposant à ses plans, je me suis mise sur la pointe des pieds et ai entouré tel un serpent, mes bras autour de ses épaules.
Je l'ai embrassé à mon tour et il s'est laissé tenter une nouvelle fois, sa main traçant mon dos d'une traînée volcaniquement brûlante. Sa langue s'est insinuée à nouveau dans ma bouche et a trouvé le chemin jusqu'à mon palet. Dès qu'elle le touche, j'ai gémi à son contact et Cardin m'a collé plus contre lui, pour répondre à cette étreinte. Il s'immisçait dans tout. M'envahissait de partout... Aussi physiquement qu'émotionnellement. Je ne pouvais plus me séparer de lui.
J'avais besoin de le sentir plus contre moi et m'agripper à sa chemise humide, n'aidait pas. J'avais la vague impression qu'elle m'empêchait d'accomplir tout ce que je désirais lui faire. Le toucher. Peau contre peau. Ma main caressant sa poitrine sur laquelle, une fine trace d'une phrase tatouée m'attendait pour la déchiffrer.
A cette allure, je ne pourrais pas tenir bien longtemps dans cette même position. Mes jambes tremblaient. Mes genoux menaçaient de me lâcher. Et heureusement, Cardin saisissant le fil de mes pensées, s'est accroupi sans détacher sa bouche de la mienne et a glissé une main entre mes cuisses, me caressant lentement l'entre-jambe. Il l'a passé ensuite derrière ma cuisse et m'a soulevé du sol telle une princesse.
Il a marché doucement vers le canapé et m'attendant à ce qu'il s'allonge à mes côtés, m'a surpris en me jetant brusquement sur le meuble en cuir, me faisant crier de stupeur.
Puis il a tracé un index sous son nez et a ajouté souriant, le souffle court mais les yeux toujours pleins d'autres choses :
- On. Se. Contrôle.
Avant de monter rapidement dans la salle de bain, finir seul ce qu'on avait commencé.
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J'ai juré énervée à ce moment, mais là, je suis plus encline à sourire. Parce que même si je n'avais pas réussi à faire flancher ses résolutions, j'avais quand même gagné notre débat, car le plastic recouvrant les écrans et les boutons était toujours là.
Mon ventre prononce un gargouillis qui me ramène à la réalité et je me rappelle n'avoir rien consommé depuis la veille, si ce n'est ce thé froid. Je trifouille à l'intérieur de son frigo, pour ne rien trouver à manger. Avais-je le droit de commander une pizza ? L'idée est vite balayée quand je note que je n'avais pas un sous en poche. Je me rabats sur les seuls ingrédients présents, des œufs. Une omelette vaut mieux qu'un ventre vide.
Cela me rappelle quand lui et moi sommes rentrés après ma tentative de sui.... Enfin, vous voyez.... C'était le jour, si je ne me trompe pas que notre relation a pris un certain tournant. C'était le jour où j'ai su que je ne pourrai plus me passer de lui. Et quand je me rappelle du baiser passionné qu'on a échangé sur son lit, mon cœur en fait des galops encore.
Ce n'était pas la première fois que quelqu'un m'embrassait. Mais c'était la toute première fois que j'avais ressenti cela en un seul baiser. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Sa peau qui me brûlait. Mon ventre qui se nouait. Et mes mains moites qui ne voulaient que le toucher pour que mon corps se calme. Mais au même moment, mon désir ne cessait de grandir et voulait bien plus.
Si on m'avait dit à ce moment là, que je deviendrai sa ... petite amie. Oh ! Putain, je sourie bêtement en prononçant ces mots.
- Petite amie. Pe-ti-te. a-mie.
J'imagine instantanément ces lèvres me le dire encore et encore.
Oh Cardin ! Il m'aimait vraiment, je n'avais plus aucun doute à ce sujet. Et pourtant j'ai toujours du mal à y croie. Comment pouvait il m'aimait comme je suis ? Encore plus en sachant ce qui se passait dans ma vie ? Qu'avais-je fait pour mériter un tel homme ? Surtout si on suppose que je l'ai volé à ma grande sœur, qui ne m'avait jamais fait de mal auparavant. Est-ce que le Karma ne viendra pas me botter le cul par après ?
J'entends la porte d'entrée s'ouvrir et je sursaute brusquement en pensant bêtement au destin venir demander des comptes. Puis reprenant mes esprits, je me précipite hors de la cuisine.
- Avant que tu ne te mettes à me crier dessus, sache que je ne suis pas là de mon plein gré, ok ?
Cette voix me fige sur place. L'intrus se retourne après avoir refermé la porte et copie mon mouvement en se figeant à son tour un instant.
- Oh ! Pour une surprise, c'en est une, s'approche James de moi, un sourire aux lèvres. Qu'est ce que tu fais ici, Aiden?
Je ne parvenais pas à répliquer, tellement cette situation m'était nouvelle. Il passe une main sous le menton et fait des cercles autour de moi pour me jauger du regard.
- Aiden, Aiden, pose-t-il les mains dans mon dos, chantant mon nom. Qu'est ce que tu faisais à manger ?
Et je prends conscience que j'avais toujours la spatule en main.
- Je... je voulais... En fait ...
Il pose un index sur ma lèvre :
- Chut. Chuttt. Je ne t'ai pas encore demandé d'explications, me convie-t-il à me taire.
Et je me sens toute bête de paniquer autant. Il savait tout. Et, il semblait très amusé par mon chamboulement.
- Oh, ça sent le brûlé, renifle-t-il l'air.
L'omelette ! Merde. Je cours à la cuisine arrêter l'arrivée de gaz et je jure en remarquant le désastre. Je n'avais plus rien d'autre à me faire.
- C'est vraiment cramé, commente James penché sur mon épaule.
Je profite de cet incident pour me distancer de lui, en me dirigeant vers la poubelle renverser le contenu du poêle. Il me déstabilisait à un tel point. Il me rappelait étrangement Cardin. Possédant ce genre d'aura qui donnait l'impression qu'on pouvait lire en toi. Au départ, je pensais que c'était dû à ces yeux noisette. Mais je me rends compte qu'il y a peut être bien plus derrière ce don.
- Où est Cardin au juste ? En haut ?me demande-t-il.
- Non, il est sorti.
- Et il t'a laissé seul ?
- Oui. Mais il revient tout à l'heure, espéré-je mentalement en me retournant pour le voir adossé à l'évier.
- Ouais. ça m'étonne qu'il laisse quelqu'un ici...seul qui plus est...Il n'aime pas qu'on envahisse son espace la plupart du temps, tente-t-il de me piéger dans le but de divulguer des informations.
- Il est du genre à faire attention aux autres, non ?, répliqué-je en haussant les épaules, feignant l'innocence.
James immédiatement remplit l'air de ces rires. Cramponnant son ventre car il avait bien vite du mal à respirer.
- Dans quel genre de rêve est-ce ça ?, commente-t-il plus que nécessaire. Cardin affectionné ? Elle est bien bonne celle-là, frappe-t-il sa cuisse.
- Oui... Par moment, essayais-je de me rattraper, pour ne pas paraître obnubilée par lui.
- Qui ça ? Cardin ? Ouais c'est une première, nettoie-t-il une larme. Je crois que tu confonds l'affection hypocrite qu'il a dans son travail avec le reste... La seule qualité que je veux bien concéder à une personne si têtue, c'est sa sincérité et son franc parlé parfois exaspérant.
Puis il soupire : « C'est également son plus grand défaut. Il dit ce qui lui passe par la tête et s'en fiche un peu de blesser les autres ou pas. »
- Alors dis-moi, reprend-il toute plaisanterie gommée dans la voix. Qu'est ce que vous mijotez tous les deux ? Si tu n'es pas avec lui pour le travail alors c'est bien parce qu'il y a une autre raison.
- C'est pour le travail, lance Cardin en pénétrant les lieux.
Nous pivotons la tête vers la porte au même moment. J'étais si soulagée de voir le jeune médecin que j'ai été étonnée de soupirer de contentement. Mes épaules se sont tout de suite délestées d'un gros poids.
- Salut frérot.... OH MON DIEU, apporte James la main à sa bouche. C'est quoi ces horribles cernes sous tes yeux ?
Oui, je l'avais également remarqué. Cardin donnait l'impression de traîner deux gros sacs sous ces yeux et ce n'était pas du tout joli à voir. Pas du tout.
- Tu fiches quoi ici ? Je ne t'ai pas invité à ce que je sache, s'empresse-t-il de lui faire réaliser, ne cachant pas une once de son exaspération.
- C'est la faute à Caro, réplique son ami. Elle m'a dit de trouver un moyen pour t'obliger à passer jeudi prochain à la maison.
- Pourquoi ?
- Une fête d'anniversaire je crois.
- Oh ! répond Cardin très embêté. J'avais complètement oublié. Je ne veux pas de fête James...
- Hey, ne te plains pas chez moi. Plains-toi à l'organisatrice... si tu peux.
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AN : Salut à tous ! Comment va ? Ce chapitre est beaucoup trop long. Quand j'ai commencé par l'écrire, je ne me doutais pas qu'il le serait autant. Et je dois avouer que j'au eu juste la flemme à un moment de le continuer. Et quand j'ai la flemme, eh bien, j'écris n'importe quoi. Alors j'ai préféré le scinder, pour vous promettre une meilleure qualité d'écriture. Alors toutes les interrogations que ce chapitre emmènera, seront pour la plupart résolues dans le prochain. Enfin, je crois... Merci pour vos votes. .
Ouais, peut être qu'au prochain chapitre, certains me détesteront. Ou peut être pas.
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