66 - Ephraim

Orion me jeta un coup d'œil. Je grimaçai et tentai de m'installer correctement, mais j'avais quand même mal aux couilles, il fallait l'avouer. Une vasectomie n'était pas sans douleurs. Mais c'était nécessaire à mes yeux. Je ne voulais pas que Lilianne porte le poids de la contraception dans notre Céracle. Orion et Patrocle avaient tous les deux subis une vasectomie il y avait plusieurs années. J'avais traîné par principe, mais j'avais toujours voulu faire la même chose. Être allé à Vegas deux trois jours m'avaient permis de passer rapidement sous le bistouri du chirurgien qui s'étaient occupés des deux autres. Quand Viktor et Hunter seraient assez grands pour prendre leur décision quant à leur vie sexuelle, ils feraient ce qu'ils voudraient en discussion avec Lilianne. Je ne voulais pas interférer pour eux, mais je savais déjà qu'ils suivraient notre exemple. Une vasectomie était réversible, même si le médecin partait quand même du principe que c'était définitif et qu'il fallait la réfléchir comme telle. J'avais préféré par principe mettre du sperme en congélation si jamais Lilianne, un jour, voulait des enfants, mais rien n'était pressé.

— Tu vas survivre ? minauda Orion.

Je lui fis un doigt d'honneur et il ricana. Je devais faire un spermogramme dans quinze jours pour être sûr que le nombre de spermatozoïdes étaient nuls et ensuite, nous pourrions nous passer de toute protection. J'allais sentir mes couilles pendant encore quelques heures, c'était bien plus supportable qu'avant-hier.

— J'aurais dû faire ça plus tôt, maugréai-je.

— C'est sûr, acquiesça Orion.

— Des nouvelles des garçons ?

— Hunter est à la maison d'après son dernier message. Viktor devait le rejoindre pour qu'ils aillent à l'UOP mais il a été retardé. Sûrement à cause de ses cours.

— Est-ce que nous aurons le temps de passer les chercher ?

Je regardai rapidement mes réunions pour la journée de demain. J'aurais aimé réussir à tout décaler avant d'atterrir pour pouvoir profiter de Lilianne, mais j'avais l'impression que ça serait mission impossible à ce stade. Ades m'avait aussi posé un point que je refusais par pur esprit de contradiction. Après tout, il m'avait littéralement cassé les couilles, alors j'allais lui faire payer ça encore quelques temps.

— Tu as des nouvelles concernant Creed Jacobsen ? grognai-je.

Je venais de lire les rapports de Lance et cela ne me plaisait pas du tout. Ce petit con traînait bien trop autour de Hunt pour mon confort psychologique. Je n'avais jamais empêché les garçons de se faire leurs propres amis, mais j'allais commencer à mettre des vétos si je voyais des idiots pareils se pavaner à côté des membres de mon Céracle.

— Lance continue de le surveiller. Rien de plus depuis le dernier rapport.

— Si jamais ça va trop loin, si Hunter ne fait ne serait-ce qu'une allusion à lui, je m'engouffre dedans et je lui fais comprendre qu'il doit arrêter de le voir.

— Creed ne fait pas spécialement partie du groupe d'amis des garçons. Je ne pense pas que ça arrivera.

— On ne sait jamais. Les rapports sont trop alarmants pour que je mette ma tête dans le sable. Surtout concernant Hunter. Certains se doutent déjà de qui est l'Inferni au sein du clan Jacbosen. Le bruit s'ébruite et je n'arrive pas à couper les sources de cette information.

— Les membres les plus hauts placés le savent déjà tous, sinon ils n'asticoteraient pas Ades pour qu'on nous parque à un endroit.

Je le regardai sans expression particulière, persuadé qu'il plaisantant. Et que c'était une plaisanterie de mauvais goût, mais il haussa simplement ses épaules le bougre.

— Tu ne comptes toujours pas me dire comment s'est passé ta première nuit avec Lilianne ? m'enquis-je, le nez dans mon téléphone portable.

Patrocle m'annonçait qu'ils étaient, lui et Lilianne, bien arrivés à l'UOP et que l'entraînement allait commencer. Parfois, nous allions atterrir d'ici quelques minutes et nous serions là-bas d'ici deux heures, maximum.

— Non, toujours pas.

— Tu comprends pourquoi je le fais n'est-ce pas ?

— Même si ce n'était pas le cas, est-ce que j'aurais le choix sur la prochaine nuit ?

— Non, rétorquai-je. On va faire un roulement pour stabiliser Lilianne.

— Elle est liée à toi, elle devrait rester avec toi.

Je soupirai et regardai Orion.

— Que nous soyons liés ne change pas la donne, Orion. Nous sommes un Céracle. Nous avons tous besoin de passer du temps avec Lilianne pour ne pas créer de déficit. Ni chez nous, ni chez elle. C'est compris ?

Il fit la moue, mais ne rajouta rien. Quinze minutes plus tard, nous descendions sur le tarmac. Nous avions un petit bout de chemin jusqu'à l'UOP, mais je ne pris pas mon portable sur mes jambes. Orion grimpa derrière le volant de la voiture que nous prîmes et attendit que je m'installe pour démarrer. Nous aurions pu faire appel au service de chauffeur, mais Orion voulait conduire. C'était son privilège après tout. Je trouvais ça insupportable de conduire, car vous ne pouviez rien faire en même temps.

— Les rapports de la Tasksight sont précis et bien écrits. Lance s'applique enfin ?

Orion ricana et prit la voie qui nous mena à l'autoroute. La Tasksight était une petite fierté personnelle avec Orion et Lance. Elle définissait une équipe d'élite qui faisait un travail incroyable et qui me permettait de garder un œil, certes sur le Clan Jacobsen, mais aussi sur tous les Primordiaux, ici, aux Etats-Unis.

— Mauvais, ronchonna Orion.

— Le dernier incident en marge qui a eu lieu à San Fransisco m'embête énormément, grognai-je. Nous n'avons toujours aucun moyen de savoir où ces enfoirés vont frapper la prochaine fois ?

— D'après Lance, il faudrait développer une équipe qui irait sur le terrain plutôt que juste une surveillance accrue mais distante.

— Non, rétorquai-je.

— C'est ce que je lui ai dit.

— Alors répète lui. Je ne mettrais personne en danger tant que les Clans ne prendront pas part à ce sujet.

— La Tasksight pourrait servir à ça, tu sais, remarquai-je.

Je fis la moue.

— Vik et Hunt ? m'enquis-je.

Orion regarda rapidement l'écran de son portable accroché devant lui. J'y vis apparaître un message de Viktor qui disait qu'ils seraient probablement en retard à cause d'un de ses groupes de projets qui avaient tardé.

Nous n'étions qu'à quelques minutes de notre arrivée quand la panique de Lilianne balaya mon corps brusquement.

— Il y a un problème, soufflai-je.

Ephraim ?

Je posai une main sur ma tempe. La distance de Lilianne m'empêchait de lui répondre, mais je pouvais l'entendre. Notre Céracle n'était pas encore assez puissant pour qu'on s'amuse sur la distance.

— Lilianne ? s'inquiéta Orion.

Il appuya sur son portable pour appeler Patrocle immédiatement, mais le numéro sonna dans le vide. Je tentai de la toucher, pour la rassurer, ou tenter de comprendre ce qu'il se passait.

Au loin, l'UOP apparut.

— Accélère, sifflai-je.

Je tentai de joindre de nouveau Patrocle, mais rien. Soudain, j'eus un geste qui n'était pas le mien et levai mes mains devant moi.

Je sentis Zeke.

Et j'entendis la voix de Lilianne dans ma tête.

Plus forte que tout.

EPHRAIM !

Je retins mon souffle et quelque chose heurta ma cage thoracique. Je posai ma main à l'endroit de mon cœur, une panique atroce s'agrippant à moi.

— LILIANNE ! criai-je.

Puis la douleur.

Ça me lacera au creux du torse et Orion freina comme un forcené quand je me recroquevillai sur moi-même.

— EPHRAIM ! hurla-t-il.

Puis au loin, il y eut un bruit sourd et le sol trembla.

L'UOP venait d'exploser sous nos yeux !

Orion cria quelque chose, mais déjà une douleur explosa dans mon crâne et je m'évanouis d'un seul coup.

Lilianne.

Lilianne.

Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne. Lilianne.

NON ! NON !

NON !

NON ! NON !

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Parce qu'on aime bien faire durer le suspens 😎😎

La bise 😘

Taki et Ada'

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