61 - Ephraim
Je rangeai mon portable après avoir lu le message d'un des instructeurs de l'UOP. Viktor, Hunter et Lilianne s'entraînaient de plus en plus et ça rassura une partie de moi. Si Lilianne prenait assez en confiance, elle parviendrait à asseoir un contrôle sur son corps, et sur ses capacités. Je remerciai mon chauffeur qui me déposa devant l'immeuble d'Ades. Ce dernier vivait au penthouse et je savais qu'il était probablement occupé.
Ma volonté était-elle de le faire chier ? Bien sûr. Il m'avait cassé les couilles et j'allais lui rendre la monnaie de sa pièce. Je pus rentrer sans aucune difficulté. J'avais presque vécu ici avant d'acheter la maison pour y élever Viktor. Je remis ma cravate en place et retirai mes gants. L'ascenseur s'ouvrit sur le hall d'entrée du penthouse. Je m'avançai dans l'immense espace qui était la pièce à vivre de l'endroit.
Je m'arrêtai à quelques mètres du salon et observai les deux hommes nus sur le canapé. Je claquai ma langue. L'homme qui était assis sur les cuisses d'Ades releva son regard sur moi et fit une petite moue.
— Ace, le saluai-je.
— Toujours au meilleur moment, Faucheur, soupira le partenaire d'Ades.
Ce dernier grogna et soupira, sa tête en arrière sur son canapé. Les deux étaient finement musclés et s'entretenaient. Ace était légèrement plus jeune qu'Ades, mais je savais qu'ils étaient ensemble depuis de très nombreuses années, même s'ils se montraient très rarement ensemble sur le devant de la scène.
Ades agrippa le menton d'Ace et l'embrassa à pleine bouche, avec la langue pour bien me montrer qu'il n'aimait pas que j'arrive sur son temps avec l'homme qu'il aimait. Parce que s'il y avait bien une personne qu'Ades avait laissé se glisser sous sa carapace, c'était cet homme. Ce professeur qui n'avait pas beaucoup de connaissances au sein du Clan, mais qui pourtant savait toutes sortes des choses sur les Primordiaux. Ades ne l'avait pas rencontré pour rien à l'époque. Et si j'avais cru, au tout début de leur relation, qu'Ades manipulait Ace, je m'étais très vite rendu compte que notre chef de Clan s'était laissé avoir à son propre jeu.
Je ne me détournai pas quand Ace se redressa pour se lever, toujours nu. Je savais qu'il avait été entraîné par des instructeurs de l'UOP après une agression il y avait déjà plusieurs années. Pourquoi je le savais ? Parce qu'Ades m'avait fait tuer la personne qui l'avait agressé.
Ades se redressa à son tour et enfila un boxer. Il observa Ace se diriger vers le couloir qui menait aux chambres avec un regard rempli d'envie. J'avais visiblement interrompu quelque chose d'intéressant.
— Fils ingrat, marmonna Ades.
Il contourna le canapé et se dirigea vers la cuisine.
— Tu m'as dit de venir alors je réponds aux ordres.
— Une belle boucherie que tu m'as laissé à Miami. Je t'envoie à ce genre d'évènements pour respecter les lois. Pas pour créer les tiennes.
— Zeus devait être mis devant le fait accompli.
— Tu n'as aucune preuve, Ephraim. Je t'ai pourtant appris plus de choses que ça.
Je haussai mes épaules. Nous avions déjà eu cette conversation au téléphone et je n'avais aucune envie de tourner en rond sur ma visite.
— Je ne suis pas venu pour ça, grognai-je.
— Tu pourrais au moins dire bonjour, marmonna Ace.
Il revint et me tendit sa joue que j'embrassais rapidement. Il pressa mon bras. Il avait enfilé un jogging qui tombait sur ses hanches.
— Qu'est-ce que je te sers ?
— Rien. Je ne reste pas.
— Rabat joie, grommela Ades.
— J'ai autre chose à faire que venir ici pour tes beaux yeux, dis-je à Ace.
Il sourit, un sourire franc et presque innocent parfois. C'était ce qui stabilisait psychologiquement Ades.
— Est-ce que Lilianne s'en sort sur ses cours ? m'enquis-je.
Le professeur de mon Anamchara hocha la tête.
— C'est une jeune femme très intelligente qui n'attendait que de pouvoir s'épanouir dans un contexte stable. Elle est très attachée à Viktor et Hunter. Et les deux le lui rendent bien puisqu'ils s'occupent d'elle en retour. Ils sont très conscients de sa fragilité.
— Tant qu'elle s'en sort, remarquai-je. C'est tout ce qui m'importe.
— Elle a dut avoir des précepteurs, remarqua Ace, un verre à la main. Elle n'est pas en retard comme tu avais peur. Je ne suis même pas sûr qu'elle « rattrape » quoi que ce soit à ce stade. D'ici un mois, elle sera au niveau de Hunter, voir même en avance.
— Parfait.
Ades glissa sa main sur le torse d'Ace et lui vola un baiser avant de pivoter vers moi, son regard un peu plus sombre.
— Je veux que tu prennes ta décision, lança mon Chef de Clan.
— Et j'aimerais que tu ailles toi-même à tes réunions, rétorquai-je. Mais on ne peut pas tout avoir dans la vie n'est-ce pas ?
— Je reçois tout un tas de demande te concernant, Faucheur. J'ai besoin de savoir de quoi tu es capable pour te défendre correctement. Si les membres du conseil viennent me chatouiller les oreilles pour que tu sois embarqué, qu'est-ce que je dois faire hein ?
— Ce que tu fais de mieux : défendre ton Clan, sifflai-je.
— Ephraim, gronda Ades.
— Je n'ai plus de limite, admis-je après un silence gênant.
Ace se figea et m'observa avec curiosité.
— C'est-à-dire ? insista mon chef.
— Que je peux sentir toutes les personnes à plusieurs kilomètres à la ronde. Sentir leur âme. Assez pour avoir une prise dessus.
— Assez pour les tuer ? souffla Ace.
Je hochai la tête. Ades aurait pu se trémousser que l'effet aurait été le même. Son visage s'illuminait d'une envie toute particulière. Il n'était pas arrivé là simplement par sa bonne volonté. Au contraire, il avait gravi les échelons à une époque où le pouvoir voulait plus dire que le nom. Il avait donc pris sa place en tant que Chef de Clan du fait de son lien avec les Enfers.
Il adorait avoir les dons offensifs avec lui.
Il se réjouissait d'avoir un Faucheur dans son Clan.
— Tu peux toujours voir la date de la mort ? ajouta Ace.
— Si je touche la personne oui et je suis sûr de pouvoir en voir plus facilement la cause aussi, soupirai-je.
— Donc tout le monde tremble dans son coin, comprit Ace.
— Comment se porte Hunter ? Lilianne et lui sont proches ? souffla Ades.
Je serrai les dents.
— Je ne vais pas les pousser à coucher ensemble, sifflai-je.
— Plus vous serez un Céracle, plus la puissance sera stable. Orion est-il toujours contrarié ?
— Mais bordel, grondai-je. Tu veux quoi ? Qu'on l'installe dans une chambre et qu'on passe tous les uns après les autres ?
— Ce serait une idée, répondit Ades.
Ace fit la moue et tapa dans l'épaule de l'autre. Je me retins de juste lui mettre mon poing dans la gueule.
— Mais dis-moi, Faucheur, qu'est-ce que t'a dit Zeus pour que tu n'écoutes pas tes propres conseils par rapport à Lilianne ? releva Ades. Si j'avais dû parier sur le premier d'entre vous à se lier à cette jeune femme, ça n'aurait pas été toi.
Je le regardai avec toute la haine dont j'étais capable.
— Ne le laisse pas t'atteindre aussi facilement, murmura Ades. Ou je pourrais croire que tu es trop faible pour ce que j'ai prévu te concernant.
Je ne bougeai pas et ne dis rien. Il commençait à me faire chier et j'allais franchement m'agacer. Tout ce qui concernait notre Céracle n'était pas à communiquer à Ades. Il utiliserait bien trop les informations à son propre bénéfice et j'étais trop frileux concernant Lilianne et ce que ça lui ferait de se lier pour plonger tête baissée dans cette conversation.
— Et Hunter ?
— Je ne veux pas parler de lui avec toi, soupirai-je.
— Je peux demander aux instructeurs à l'UOP. Tu as accepté qu'il s'entraîne non ?
— Ne t'implique pas dans son entraînement. Il ne fera pas son service. L'entraînement qu'il suit actuellement ne se déroule qu'à des fins de pratique et de contrôle. Il n'ira pas en mission, il ne fera pas son service et il ne subira pas d'autres sévices pour le simple plaisir de déclencher quelque chose chez lui.
Il y eut un long silence avant qu'Ades ne penche sa tête doucement sur le côté.
— Vous êtes tous des déclencheurs les uns pour les autres, remarqua mon chef. Je sais très bien ce qu'il s'est passé sur ce ponton, Ephraim. Je sais très bien ce que le Clan Matras a tenté de faire. Et si Hunter était victime d'une illusion la prochaine fois ?
— Personne ne les approchera, murmurai-je. Jusqu'à nouvel ordre, personne ne bouge de ce territoire.
— Je veux un rapport sur les progrès de Lilianne et Hunter. Sois régulier.
Ace voulut dire quelque chose, mais Ades l'embarquait déjà vers leur chambre. Je serrai les dents avant de filer. Je laissai Orion aller chercher les trois membres de notre Céracle qui se trouvait à l'UOP. Je fus à la maison avant tout le monde et découvris Patrocle qui peignait une toile immense. Je fus surpris de le voir sur un tableau aussi grand, c'était rare.
Zeke vint se presser contre mon flanc, sa tête contre ma tempe.
— Tu es fâché, souffla-t-il.
— Il est tout le temps ronchon quand il revient de chez Adès, remarqua Patrocle. Pourquoi ça changerait hein ? Qu'a-t-il dit ? Orgie d'ici demain matin sinon il nous vend ?
Je grimaçai. C'était l'idée, vraiment. Je m'écartai de Zeke et rejoignis ma chambre pour aller me laver. Je me fis couler un bain et m'y glissai en grognant. L'eau brûlante s'agrippa à ma peau.
Quelques minutes plus tard, Lilianne rentra dans la salle de bain et m'observa, ses mains sur ses hanches, toujours en tenue de sport.
— Qu'est-ce qu'Ades a dit ? maugréa-t-elle.
Je m'étirai et posai mes bras sur le rebord de la baignoire.
— Rien qui te concerne à l'heure actuelle, remarquai-je.
Menteur. Je ne pus retenir mon sourire. Ses pensées soufflaient sur les miennes en une douce brise qui réussit à me détendre un peu.
— Vous avez sué un peu ? m'enquis-je.
— Oui. Rune et Thora sont des monstres.
— Ils sont excellents.
— J'ai pris deux kilos, ajouta Lilianne.
Je secouai la tête et ricanai.
— Je ne vois vraiment pas où. Tu devrais retirer tes vêtements pour que je les cherche.
Je haussai un sourcil et les joues de Lilianne se mirent à rougir. Elle défit la queue de cheval qu'elle avait et posa le chouchou sur le bord du lavabo. Elle se mit à retirer son legging, puis, son t-shirt. Son soutien-gorge de sport se fermait sur le devant et je sentis le désir couler dans mes veines tandis qu'elle le dézippait. Je m'installai confortablement dans l'eau et l'observai avec envie. Elle termina par retirer sa culotte qu'elle lâcha sur le tas de fringues. Je tentai de lui faire entendre tout ce que je pensais de son corps. Toutes les courbes qui se formaient, tous les muscles qui bougeaient sous sa peau. Ses seins qui gigotèrent quand elle passa le bord de la baignoire. Je lui fis signe de s'approcher et elle obéit. Je tirai sur sa main pour qu'elle s'installe sur mes cuisses et elle sentit immédiatement mon sexe contre le sien.
— Qu'a-t-il dit ? souffla Lilianne. Il n'était pas content de ce qu'il s'est passé sur le ponton ?
Je glissai ma main sur sa joue, mes doigts sur ses lèvres. Mon autre bras s'enroula dans son dos et je la rapprochai de moi. Nos bassins se pressèrent l'un contre l'autre et son front heurta le mien.
— Ce qu'il dit ne nous atteindra pas, qu'il le veuille ou non, murmurai-je.
— Tu ne me diras pas la vérité hein ? maugréa Lilianne.
Je lui tendis ma bouche et elle ne put résister à la tentation d'y coller la sienne. Ses doigts s'enfoncèrent dans mes cheveux humides et rapprochèrent mon visage du sien. Nous échangeâmes un long baiser. Assez bon pour que les hanches de Lilianne se mettent à rouler doucement contre les miennes.
— Nous faisons peut-être partie du Clan Jacobsen, mais nos vies nous appartiennent, Anam. Je ne laisserai personne nous faire croire le contraire.
— Je veux prendre soin de toi, de vous, moi aussi, murmura Lilianne. Et j'ai peur que tu ne me laisses pas faire.
— Ton bonheur est la seule chose qui nous importe, rétorquai-je, mes mains sur ses fesses. Quand tu l'auras compris, tu vivras de ça.
Elle voulut protester, mais j'enfonçai ma langue dans sa bouche et son gémissement résonna dans la salle de bain immense. Elle me laissa la nettoyer de haut en bas, insistant sur ses seins et son sexe. A la sortie du bain, nous étions tous les deux haletant et le dos de Lilianne frôla bientôt le carrelage froid. Elle me regarda passer un préservatif et ouvrit la bouche pour faire un commentaire, mais déjà je m'alignai avec son corps pour la pénétrer. Son souffle balaya mes lèvres et je mordis son menton.
— Tu ne me laisseras pas prendre soin de toi ? chuchota-t-elle.
J'enroulai ma main autour de ses cheveux et tirai jusqu'à ce que son cou soit tendu au maximum, son souffle rauque. Mon premier coup de rein la fit rebondir contre moi et elle laissa un cri s'échapper de sa bouche.
— Tu prends soin de moi, ne t'inquiète pas, Anam. Tant que tu me laisses ton corps, tant que tu restes ici, avec nous, tu prends soin de moi.
Ses mains s'accrochèrent à mes hanches, glissèrent dans mon dos.
— Ades n'a aucun droit sur toi, grondai-je. Nous avons tous les droits. Tu as tous les droits sur nous.
Elle frémit et quand je changeai légèrement l'angle de ma pénétration, elle poussa un cri. Je touchai cette zone si sensible chez elle qui ne manquait pas de lui donner un orgasme puissant.
Je me retirai d'elle avant de jouir et elle cligna des yeux. J'enlevai le préservatif et me levai. Ma main se referma sur mon érection et je remontai ma prise, mon regard plongé dans le sien. Elle se redressa, les jambes tremblantes, avant de se mettre à genoux devant moi.
— Qu'est-ce que tu veux Lilianne ?
Elle regarda ma main qui montait et descendait. Encore et encore. Elle humecta ses lèvres et ma queue se contracta. Je grognai, le torse bombé de mon souffle court.
— Prendre soin de toi, chuchota-t-elle.
Je souris et hochai la tête. Elle s'agrippa à mes hanches et ouvrit sa bouche. Je n'eus qu'à glisser mon sexe à l'orée de ses lèvres. La sensation envoya des frissons partout dans mon dos et dans mon sexe. C'était divin. Je frôlai la lèvre supérieure de Lilianne quand elle se resserra sur ma queue.
— Tu le fais très bien, soufflai-je.
Sa langue s'enroula autour de mon gland avant qu'elle ne retourne à l'assaut de mon sexe. Ses gestes n'étaient pas encore très précis, preuve qu'elle n'avait pas beaucoup d'expérience, mais elle compensait avec une vigueur tout à son honneur. Elle n'utilisa pas ses mains, seulement sa bouche, sa langue et même légèrement ses dents.
Ce qui d'ailleurs réussit à me faire jouir. Elle sembla surprise par le goût de mon sperme avant d'avaler. Je me retirai de sa bouche et m'agenouillai devant elle.
— Tu as aimé ? soufflai-je.
Elle enroula ses bras autour de mes épaules.
— Oui.
— Avant Patrocle, c'était ta première fois ? murmurai-je.
Elle rougit et secoua la tête.
— Non.
— Viktor et Hunter ?
Elle chercha dans mon regard un indice sur ma volonté de savoir.
— Pas que, admit-elle.
Je souris et mon pouce frôla ses lèvres encore gonflées.
— Maintenant il n'y aura que nous, ordonnai-je.
Et je l'embrassai sans douceur.
**
Eh oui le Professeur de Lilianne c'est le partenaire d'Ades 😎😎 niark
La suite demain 😍😘
La bise 😘
Taki et Ada'
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