55 - Lilianne
Les images affluèrent. Je pouvais presque sentir la main de Zeus sur ma joue avant qu'il ne referme la porte de cette chambre où quatre monstres n'attendaient que moi.
Et j'avais beau être entourée par tout le monde, je ne m'en sentais pas moins en danger. Parce que cet homme... cet homme était capable de trop. Je le savais. J'avais fait partie de son Clan pendant des années et s'il avait réussi à me tromper au début, j'avais finalement compris que je n'étais pas chez moi juste parce qu'il était mon grand-père.
Anam.
La voix d'Ephraim, sa présence derrière moi. Il me tenait contre lui quand Patrocle faisait barrage de son corps. Ils étaient tous là. Autour de moi.
Parce que nous étions un Céracle et que Zeus représentait l'ennemi. Je ne voulais pas lui parler, ni même le saluer.
Je ne voulais plus rien avoir à faire avec lui. Je ne voyais rien en lui qui me rappelait mon père. Plus les années passaient et plus je commençais à oublier.
L'odeur de maman.
Le rire de papa.
Il ne restait que cette chambre.
Il ne restait que ces Primordiaux qui se touchaient pour se préparer.
— Zeus, dit Ephraim. Tu sais ce qu'on dit sur un lien à peine formé ?
— Tu te vantes d'avoir touché une enfant, Faucheur ?
J'aurais pu en rire. Il était si mal placé !
— Que ça ouvre de nouvelles perspectives. Tu n'aimerais pas que je pousse ma curiosité ce soir. Alors éloigne-toi de notre Anamchara.
Nous attirions l'attention. Certains Céracles me fixaient, regardaient les hommes qui m'encadraient.
— Je voulais simplement saluer ma petite-fille, Faucheur. Elle fait partie de ma famille et j'ai toujours eu à cœur les intérêts des miens. Lilianne est une Matras. Tout le monde le sait ici.
Menteur. Il se fichait de moi comme il se fichait du reste.
Sinon il n'aurait pas refermé cette porte.
Sinon il n'aurait pas laissé tout ça arriver.
Vixen. Reyson. Kellam. Shayde.
— Allons, Lilianne, tu comptes rester cacher derrière ces hommes ? Un Matras ne se laisse pas marcher dessus. Tu es une Matras. Vient donc saluer ton grand-père.
— Ne lui parle pas comme ça, gronda Patrocle. Ne la regarde pas, ne l'approche pas. Et cette soirée se déroulera sans incident.
— Lilianne.
Le ton de Zeus. Qu'il employait lorsqu'il était mécontent. Lorsqu'il voulait punir.
« — Tu seras une bonne Matras, Lilianne ? Tu verras, tu auras mal au début et puis ce sera déjà oublié. »
Je réussis à me tourner pour faire face à Ephraim. Il devait percevoir certaines choses, certains souvenirs maintenant que notre lien était complet. Ses yeux étaient noirs.
Son don parcourait sa peau, ricochait sur la mienne.
C'était bon. Trop bon. Dangereux aussi.
Faucheur.
Lentement, il baissa son regard sur moi. Je le sentais tendu, prêt à tout. De quoi était-il capable maintenant ?
— Je veux danser, dis-je. Fais-moi danser.
S'il te plaît.
Ses doigts sur mes hanches. Son souffle.
Zeus ne méritait pas notre attention. Il ne méritait rien de moi. Et je ne voulais pas qu'il approche les garçons.
Ils étaient à moi.
— Avec plaisir, Lilianne.
Orion et Patrocle furent les seuls à ne pas bouger, pour être sûrs que Zeus ne fasse rien d'idiot ? Je laissai Ephraim m'amener sur la piste, là où quelques couples dansaient déjà. C'était un rythme lent, agréable.
— Je ne suis pas très douée, avouai-je alors. Papa m'avait appris, plus jeune, mais...
Ephraim sourit :
— Si tu me marches sur les pieds, je te donnerai la fessée une fois rentrée.
Je rougis violemment. Je pouvais sentir les regards de Viktor et Hunter, quelque part dans le coin, mais je n'avais d'yeux que pour l'homme devant moi.
Il était distingué, magnifique. Comme les autres. J'évoluais dans un monde si différent depuis mon arrivée à Los Angeles que j'en oubliais presque ces trois dernières années. Je laissai Ephraim conduire la danse jusqu'au moment où Patrocle prit sa place. Des papillons volèrent dans mon ventre au souvenir de cette après-midi, à l'idée qu'il m'enlève ma robe une fois de retour au penthouse.
Du coin de l'œil, je vis que nous étions pris en photo.
— Regarde-moi, Lili, souffla Patrocle, sentant bien que je n'étais pas dans mon élément.
Que tout ça me dépassait.
Alors je restais concentrée sur Patrocle. Sur son sourire, ses traits. Son souffle. Son corps.
— Est-ce qu'Ephraim va prendre la place d'Ades ? demandai-je.
— C'est ce qui est prévu à terme, oui. Voilà pourquoi c'est Raim qui représente le Clan depuis de nombreuses années à ce genre d'événements.
— Il peut être Chef et membre d'un Céracle ? soufflai-je, véritablement curieuse à ce sujet.
— Ce serait sans précédent, répondit Patrocle. Mais aux yeux d'Ades, il n'y a que Raim pour prendre sa suite.
— Parce qu'il est le Faucheur ?
— C'est une partie de la réponse. Ades a fait son choix. Pour lui, ce sera Raim et personne d'autre.
— Et si Ephraim refuse ?
— Il ne le fera pas.
— Pourquoi ?
— Pour te protéger. Pour protéger Viktor et Hunter.
— Toi aussi ? Et Zeke ?
Patrocle eut un sourire tendre.
— En effet, mon cœur. Pour protéger notre Céracle et notre magnifique Anamchara. Parce qu'il n'y a rien de plus important, tu comprends ?
Est-ce que je le comprenais ? Je n'en savais rien. Je savais juste que je ne pouvais plus partir. Que je ne voulais être nulle part ailleurs qu'avec eux.
Patrocle me donna un baiser chaste avant de me faire tournoyer. Sa main lâcha la mienne et je terminai contre le torse de Viktor.
— Tu danses ? demandai-je, surprise.
— Avec toi, bien sûr. Je ne suis pas aussi bon danseur qu'Hunter, mais je me défends bien, tu sais.
Je ris. Son regard se porta au-delà de ma tête et je le vis froncer les sourcils.
— Qu'est-ce qu'il y a ? l'interrogeai-je.
— Le Céracle Aubin est arrivé.
Emeline.
Le Catalyseur qu'on avait proposé à Ephraim et Patrocle. Mon cœur se mit à battre plus fort. Plus vite. L'inquiétude grimpa dans ma gorge et me donna la nausée. Et si elle...
Des mains sur mes hanches. Je fis face à Hunter. Son sourire m'apaisa un instant. Il était si beau.
— Hey, souffla-t-il.
— Hey.
— Ça va ?
Je hochai la tête.
— Viktor dit que tu sais très bien danser.
— Je suis excellent ! C'est Ma qui m'a appris et enfant, Ephraim et Patrocle m'ont bien aidé. Je savais que ça me servirait un jour.
Il me fit un clin d'œil et j'éclatai de rire.
— Tu as fait danser beaucoup de fille, Hunter Jacobsen ?
— Quelques-unes, oui. Je plaide coupable. Mais il n'y a qu'avec celle que je veux vraiment que je fais... ça...
Il me bascula en arrière avant d'embrasser l'intérieur de mon cou. Il me redressa.
— Tombeur, murmurai-je.
— Tu es à couper le souffle ce soir, Lili.
— Ne dis pas de bêtises.
— Jamais. Tu sais que je suis sérieux. Tu sais qu'il ne peut y avoir que toi.
Sa joue contre la mienne. Nous ne suivions pas du tout le rythme de la musique. Tant pis. Ce n'était pas bien important, n'est-ce pas ?
Il était là et c'était tout ce qui comptait.
— Tu as soif ?
— Un peu, oui.
Nous nous arrêtâmes de danser et je préférai ne pas m'arrêter sur le fait que j'avais dansé avec chacun d'entre eux sauf Orion, parce que c'était trop à vif. Et que je ne voulais pas que tout soit gâché, même si cette soirée n'était pas facile.
Je n'avais aucun droit d'attendre quoi que ce soit. De vouloir qu'il...
— J'ai bien cru que j'allais devoir te botter le cul, O, grogna Hunter.
Orion attrapa ma main dans la sienne, posa l'autre sur ma hanche.
— Regarde faire les grands, Hunt et prends-en de la graine.
— Pff.
Je restai silencieuse, bien trop chamboulée pour réussir à parler. Le parfum d'Orion grimpa dans mes narines, me fit tourner la tête.
Et lui, il me fit tourner tout court.
Sa peau contre la mienne m'échauffait.
Je voulais plus.
Plus de lui.
Plus de nous. Sans savoir comment faire.
Il avait été honnête avec moi. Je connaissais les raisons de son comportement, ce qui n'enlevait pas la douleur.
Ce qui n'effaçait pas le rejet.
Yeux dans les yeux, il ne se détournait pas, ne regardait pas ailleurs. Est-ce qu'il percevait la moiteur de ma paume ?
Est-ce qu'il entendait mon cœur affolé ?
Est-ce qu'il me voyait le sentir ?
— Parle-moi de ton don, soufflai-je.
— Ce n'est pas pour les enfants.
Je fis la moue. Et lui, il sourit.
— Je ne suis pas une enfant.
— Pas dans cette robe, non.
Je voulais qu'il m'embrasse. Je le voulais tellement que c'en était dément !
— Alors parle-moi d'autre chose.
— Je finirais par dire quelque chose de méchant et tu menacerais d'écraser ton genou dans mes couilles. Je préfère éviter.
Je roulais des yeux, agacée. Mais un peu amusée aussi. Parce qu'il savait que je n'irais pas jusque-là... enfin, pas tant que je n'aurais pas une bonne raison de le faire.
— Tu es agaçant.
— Mon plaisir.
Je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas sourire. On invita alors tout le monde à se rendre dans la salle pour le repas avant que la collecte ne commence. Orion m'offrit son bras pour me ramener auprès d'Ephraim.
Emeline et son Céracle se tenaient à quelques pas de nous. Quatre Primordiaux se tenaient proches d'elle. Et les quatre me regardaient, curieux.
— Le Clan Aubin est connu pour leur don télépathique, me souffla Zeke. Ils ont peu de dons offensifs, mais ça ne les empêche pas d'être vicieux.
Héra Aubin donnait dans la politique, comme l'entièreté de son Clan. D'après ce que je savais, elle visait la Cour suprême, ce qui pourrait en faire une sacrée épine dans le pied à terme. Zeus et Héra fricotaient ensemble depuis des années, ayant quelques affaires en commun. Rien d'officiel, mais c'était suffisamment flagrant pour que les autres Clans sachent que s'en prendre à l'un revenait à s'en prendre à l'autre. D'où le comportement des Nova et des Hajek. Même si pour ces derniers, personne ne pouvait leur dire quoi que ce soit ; c'était grâce au Hajek que les Catalyseurs existaient.
Mon regard croisa celui d'Ophelia, un peu plus loin, déjà installée à la table de son Clan, parmi Raulo, Eneas et Todd.
Mes yeux cherchèrent les autres Céracles.
Aster Nova discutait avec Neokles, le Catalyseur du Clan. Les quatre autres membres se tenaient juste à côté et l'une d'entre elle me parut si chétive par rapport aux autres, presque... malade.
— Philomène Nova sent la mort, murmura Zeke.
— Qui sont les autres ?
— Gracianne, Beitris et Jo. On raconte que Neokles aime les attacher au lit et laisser ses amis venir pour...
— Zeke, le gronda Patrocle. Lili n'a pas besoin de ce genre d'informations.
Ce dernier roula des yeux, passa au Céracle suivant, celui du Clan Devaux. Nicholas en était le Catalyseur.
— Margaret, Freya et Nova. Avec le Céracle Hajek, ils sont les plus sains. Elles couvrent Nicholas de cadeaux, mais on raconte qu'au moins deux d'entre elles sont... amoureuses. Nereo est un homophobe notoire qui a déjà presque battu Nova à mort.
Je déglutis alors que nous avancions vers notre table.
— Ils ont des dons offensifs qui vont de la force herculéenne au charme des serpents.
Le charme des serpents ? Je n'eus pas le temps de l'interroger à ce sujet. Ephraim tira ma chaise pour que je m'installe et je me retrouvai non loin de Jezabel et la table des Matras.
— Le Céracle Matras. Proteus, Amédé, Adric, celui a fui en courant, Phidalem et Eldvas. Ils sont un Céracle puissant, mais ne te fie pas à leur apparence.
— Je sais.
Chez Zeus, l'illusion était reine.
— Parlons de la menteuse et de son Céracle. Zephyr, Ciaran, Austyn et Dax. Emeline est un Catalyseur puissant, mais stupide.
Ephraim se retrouva à ma gauche, Orion à ma droite. Quand tout le monde fut installé, ce fut l'entrée des serveurs.
D'abord les entrées.
Les gens parlaient fort, riaient. Mais ça ne les empêchait pas d'avoir les yeux rivés à notre table.
Le plat.
Je réussis à manger, quoique le ventre un peu noué. Hunter et Viktor parlèrent beaucoup et Zeke se balada dans la salle sans que personne n'en ait conscience.
Durant le repas, l'enchère silencieuse commença, sans que personne ne semble y prêter attention. Je connaissais le principe, mais interrogeait tout de même Ephraim. L'écouter parler m'aida à me détacher de toute l'attention qui alourdissait mes épaules.
Comme nous étions sur le territoire Devaux, Nereo prit la parole avant le dessert et je pouvais saluer ses talents d'orateur.
— Messieurs, Lilianne.
Edana Hajek s'avança et je lui offris un sourire quelque peu crispé. C'était une femme d'un certain âge, qui imposait le respect. Elle semblait douce et gentille, mais je savais qu'elle n'était pas que ça, sinon, elle n'aurait pas pu être Cheffe de Clan. Elle était accompagnée d'Aster Nova. Cette dernière me mettait un peu plus mal à l'aise que la première. Il y avait quelque chose dans son regard, dans son attention...
— Nous voulions vous proposer de nous accompagner dans la cour extérieure où se trouve l'autre partie des enchères.
— Avec plaisir, répondit Ephraim.
Il me jeta un coup d'œil avant d'offrir son bras à Edana quand Patrocle le fit avec Aster. Hunter attrapa ma main.
Je me laissai conduire, croisai plusieurs regards, entendis des murmures.
Nous étions le centre de l'attention de toutes et tous et c'était... pesant. Qu'est-ce qu'engendrait un seul faux pas de ma part ?
La soirée défila à toute vitesse. Ma peau était recouverte d'une fine couche de transpiration, mais une fois à l'extérieur, alors que les invités commençaient à partir, Patrocle glissa sa veste sur mes épaules, me voyant frissonner.
Il était presque une heure du matin. J'ignorai combien d'argent avait été récolté, mais une sacrée somme. Ephraim avait été quémandé de toute part et Orion ne l'avait pas lâché d'une semelle. Zeke s'était baladé et Ophelia avait finalement réussi à venir discuter un peu avec moi. Elle voulait qu'on se voie avant nos départs à tous, mais je n'avais pas pu lui promettre, pas en sachant que nous repartions dans moins de quarante-huit heures.
Le chauffeur nous récupéra et les autres voitures de sécurité nous encerclèrent sous les ordres d'Orion.
Dans la voiture, Ephraim fut le premier à se mettre à l'aise.
— C'était moins pire que prévu, dit Patrocle.
— Il valait mieux. Sinon, il y aurait eu quelques morts.
Il ne blaguait pas. Sa voix était sombre, dure.
Son pouce passa alors sur mon menton.
— Tu as été parfaite, Lilianne.
Sa pulpe s'attarda sur mes lèvres.
— Ades va recevoir des dizaines et des dizaines de coups de fil nous concernant, maintenant, continua Ephraim.
— Ça l'occupera, répondit Patrocle.
Il ne nous fallut pas longtemps pour rejoindre le casino. À peine dans l'ascenseur, le téléphone d'Ephraim sonna dans sa poche et l'identifiant ne sembla surprendre personne : Ades lui-même.
Il nous fit signe d'y aller et de ne pas l'attendre.
Les vestes de costume de chacun des garçons terminèrent sur le canapé et Orion, Vik et Hunt disparurent chacun dans une salle de bain.
Je retirai mes chaussures avec un soupir d'aise et décidai d'aller me démaquiller dans la salle d'eau qui jouxtait la chambre qu'occupait Ephraim et dans laquelle j'avais passé le plus clair de mes nuits.
J'étais fatiguée et pressée d'aller dormir. Ici, tout était plus calme et je pouvais enfin me détendre.
Je me passai de l'eau sur le visage, m'épongeait et lorsque je me redressai, je croisai le regard de Patrocle, appuyé contre la chambranle, les bras croisés.
— J'ai bien conscience que c'était une soirée un peu compliquée pour toi. Mais comme l'a dit Raim, tu as été parfaite.
— Merci ?
Il sourit avant de s'avancer. Je le regardai faire, le regardai venir. Au ralenti. Il ne me lâchait pas des yeux et c'était... extatique.
— Besoin d'aide ? souffla-t-il.
— Tu sais que oui.
Je déglutis lorsqu'il eut un sourire qui n'avait sa place que dans une chambre et nulle part ailleurs.
Qui n'avait sa place qu'avec moi.
— Viens.
Patrocle attrapa mes doigts pour me ramener dans la chambre. Il portait encore sa chemise et son pantalon, même s'il avait retroussé ses manches et déboutonné le col.
Il me laissa au milieu de la pièce pour passer dans mon dos. Son souffle sur ma nuque. La chair de poule qui courut sur mes bras.
Ses doigts sur mon corset.
Il tira sur le ruban. Avec une lenteur exagérée. Mutique, stoïque, je vis Ephraim entrer dans la chambre, refermer la porte et se tourner vers nous pour découvrir que je n'étais pas seule. Ses yeux étincelèrent dans l'obscurité.
La bouche de Patrocle sur mon épaule. Ses dents.
Respire, Lili, m'intimai-je.
Mes yeux capturèrent chaque pas d'Ephraim alors qu'il allait simplement s'installer dans le fauteuil tout en déboutonnant sa chemise pour dévoiler son torse.
Il s'assit, son attention toute sur nous. Sur moi.
Patrocle finit de délacer le corset. Il le fit glisser pour dévoiler ma peau centimètre par centimètre.
J'avais la gorge sèche. Le cœur qui palpitait.
Oh, Anam, tu es magnifique.
La voix d'Ephraim se glissa dans ma tête alors que la main de Patrocle passait sur mon ventre.
J'étais nue, ma robe autour de mes pieds.
J'étais nue devant deux hommes.
Ephraim tendit sa main :
— Viens, Lilianne.
Mais le bras de Patrocle me colla à son torse.
— Ne commence pas, dit-il.
Ephraim eut un sourire qui en disait long.
— Il fallait bien que j'essaye.
Sa main retomba sur l'accoudoir. L'humidité des lèvres de Patrocle contre mon cou. Sa main qui caressait mon ventre. Mon souffle de plus en plus lourd. Mes tétons qui n'appelaient que des caresses.
Dis-lui ce que tu veux, Anam.
Je fermai les yeux. Entendre la voix pleine de désir d'Ephraim et sentir le toucher de Patrocle me rendait folle.
Pantelante.
Humide, tellement humide.
Ma tête roula pour venir reposer contre l'épaule de Patrocle.
Ses doigts pincèrent l'un de mes tétons. Je gémis.
— Lili.
Patrocle trouva ma bouche, glissa sa langue sur la mienne. Mes doigts se perdirent dans ses cheveux. Formèrent un poing.
Est-ce qu'il t'a déjà léché, Anam ? Est-ce que tu es venu dans sa bouche ou sur sa main ?
Le baiser de Patrocle était dur. Il prenait. Avant d'apaiser.
Ses doigts passèrent sur mon clitoris et je faillis venir.
Mes yeux s'écarquillèrent.
— Je crois que tu lui fais beaucoup d'effet, souffla Ephraim. Regarde-là, déjà prête à jouir.
Patrocle glissa un doigt en moi et je me laissai totalement aller contre lui, incapable de tenir debout, incapable de supporter son toucher et le regard d'Ephraim.
C'était... trop.
Je tremblai.
Je vivais.
Un premier orgasme me balaya et je criai ; un total lâcher prise. Patrocle grogna. Je sentis son sexe contre mes fesses. Son envie, son besoin de moi. Son doigt resta en moi.
Tu en veux encore, Anam ?
J'étais incapable d'ouvrir les yeux. Incapable de parler.
Le fut encore moins lorsque Patrocle passa devant moi pour se laisser tomber à genoux. Il leva l'une de mes jambes et je dus m'accrocher à ses épaules.
Juste avant que sa bouche ne fonde sur mon sexe.
**
Franchement ces scènes sont juste un plaisir à écrire... C'est trop facile 😂😂😂🌶️🌶️🌶️😍😍😍🥵🥵
Merci pour tous vos souhaits d'anniversaire. Je vous kiffe ❤️❤️😘
La bise 😘
Taki et Ada'
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