53 - Lilianne
Épais. Chaud. Long.
Ephraim bougeait ses hanches et je ne sentais que lui. Lui, lui, partout. Sur moi. En moi. Je savais qu'il y allait doucement, qu'il me préservait de l'appétit et du besoin qui courait sur sa peau, qui grignotait son regard, qui alourdissait sa respiration. Ses mains écrasaient les miennes au-dessus de ma tête et il n'y avait que nos souffles.
Lourds.
Il n'y avait que nos corps.
Ephraim. Encore. Encore. Ne t'arrête pas.
Je savais qu'il entendait chacun de mes mots même alors qu'aucun n'était dit à haute voix. Il percevait tout.
Il prenait tout parce que je lui donnais absolument tout. Je voulais tout lui offrir. Je voulais son toucher, ses caresses, son attention.
Je voulais cet homme.
Je le voulais si fort que j'en tremblais encore.
Son front contre le mien. Il bougeait et c'était douloureux, brûlant. Exaltant. Je gémis contre ses lèvres. Je criai à l'intérieur de sa bouche.
Parce qu'il était trop chaud.
Trop épais.
Trop tout. Absolument tout.
— P... plus fort.
— Tu es sûre ?
Non. Oui. Oui, oui, oui. Je voulais qu'il lâche tout. Qu'il ne se retienne pas. Qu'il me donne. Tout de lui. Parce que c'était à moi.
Parce que ce serait toujours à moi. À partir d'aujourd'hui ; toujours.
La boule en moi se nourrissait. Elle grossissait. Les yeux du Faucheur étaient un puits sans fin, sans fonds.
Son pouvoir.
Lui.
Nos deux énergies se heurtaient, remplissaient la chambre et tout crépitait.
J'avais peur. Peur que ce soit trop, peur que je ne sache rien contrôler. Peur de blesser Ephraim. Mais en même temps... je voulais le sentir. Je voulais le voir se perdre en moi.
Le voir lâcher prise.
Le sentir me pilonner. Me couper le souffle.
S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît.
Ses mains me lâchèrent et tout de suite, je me jetai sur lui. Je l'embrassai, tirai sur ses cheveux, l'invitai à venir encore plus près, même si nous étions déjà deux corps qui n'en formaient qu'un.
Il s'arrêta de bouger.
Je gémis.
J'implorai en bougeant mes hanches.
Pas assez. PAS ASSEZ !
Un bruit attira notre attention au niveau d'une des fenêtres. Une fissure. Qui s'étirait, qui s'étendait.
Mes doigts contre le cou du Faucheur. S'il ne me regardait pas, ce serait pire. Mon don poussait contre ma peau. Mon don appelait son Faucheur.
Lentement, il baissa ses yeux sur mon visage.
— Montre-moi, Anam. Montre-moi ton visage lorsque je me perds en toi.
Il donna un premier coup qui me fit rebondir. Ma bouche s'ouvrit.
Un deuxième coup et mes ongles râpèrent sa peau. Pour y laisser des marques. Les miennes. Les miennes à moi.
Parce qu'il était à moi. À moi. À moi, Faucheur.
Ses hanches tapèrent. Son sexe fut avalé par le mien. Encore et encore. Bras en extension, il ne s'arrêtait plus.
Il me heurtait. Il me faisait l'amour.
Je lui donnais.
Il prenait.
Je lui offrais.
Il rendait.
La vitre explosa.
Elle. Explosa.
Ephraim ne s'arrêta pas. Il. Ne. S'arrêta. Pas.
Les fragments restèrent en l'air, comme retenus par des fils invisibles. Ils bougeaient tout doucement, au ralenti.
Je fermai les yeux. Je m'accrochai à Ephraim, mon sexe aspirant le sien.
Tap-tap-tap.
Nos peaux.
C'était brusque. Brutal.
Encore, Anam ?
La voix d'Ephraim dans ma tête me prit de court. Je croisai ses yeux noirs, noirs, noirs. Il souriait.
Il se fichait de sentir l'air sur son cul.
Se fichait de voir que tout se brisait autour de nous, presque sans un bruit.
Encore.
Il plongea sur l'un de mes seins et le mordit. Je criai. Je criai et une lampe explosa. Puis un autre objet. Tout restait en suspens, en attente.
Mon don poussa plus fort et lorsqu'il sentit pleinement celui du Faucheur, ce fut incroyable.
Improbable.
Dangereux. Mais magnifique.
Puissant et dévastateur.
Le lien se scella en moi. En lui.
Mon corps bougeait. Le sien prenait. Plus vite, plus fort.
Ephraim.
J'avais peur de lui faire du mal. Peur de lui faire ce que j'avais fait à ces Primordiaux.
Peur, peur, peur.
Je ne crains rien, Anam. Ton pouvoir et le mien sont liés.
Son bras glissa entre nos corps. Ses doigts passèrent sur mon clitoris et je jouis.
Ce fut incontrôlable.
Je vibrai. Je tremblai. Mes yeux s'ouvrirent en grand et je vis l'état de la chambre. Tout était brisé, cassé, tout tournoyait dans l'air au ralenti.
Rien ne nous touchait.
Rien ne nous toucherait.
Ephraim embrassa l'intérieur de mon cou.
Tap-tap-tap.
Je sentis son sexe en moi avoir un spasme. Je serrai mon vagin autour de son épaisseur et cela sembla lui plaire.
Son pouce sur ma bouche. Que je capturai. Que je suçai.
Un coup de hanche.
Son sexe au fond du mien. Mon cœur qui menaçait d'imploser dans ma poitrine.
Faucheur. Faucheur. Faucheur.
Tout à toi, Anam.
Il jouit à son tour.
Nos dons chantèrent dans la pièce, crépitèrent. Son souffle se coupa un instant, comme s'il sentait quelque chose de profondément changé en lui.
J'enroulai mes bras autour de sa tête.
— Ne regarde pas, l'implorai-je.
J'étais à bout de souffle. J'avais chaud, puis froid. Toujours en moi, Ephraim ne bougea pas.
Lorsqu'il se défit de ma prise, j'en avais les larmes aux yeux. Parce que je ne voulais pas qu'il voie à quel point j'étais une Primordiale médiocre, sans contrôle.
Ses yeux observèrent, analysèrent. Lorsque je le sentis vouloir se retirer pour s'éloigner, je secouai la tête, à deux doigts du précipice. S'il s'écartait maintenant...
Ses lèvres m'embrassèrent.
Ce fut chaste. Doux.
Si... doux.
Si tout que mon don en parut repu. Contenté.
Et là, dans un retour en arrière improbable, impensable, tout ce qui avait été brisé se reconstitua. Des objets aux fenêtres. Nous observâmes la fissure disparaitre, comme si quelqu'un appuyait sur un bouton pour revenir à notre point de départ.
Plus rien.
La chambre était de nouveau en ordre.
Plus... rien.
Comme si ce n'était jamais arrivé.
Comme si mon pouvoir ne s'était pas exprimé.
Ephraim fut debout. Je le vis retirer le préservatif et disparaître dans la salle de bain un instant.
Ma main sur mon ventre, je ne bougeai pas. Quelque chose coulait le long de ma cuisse. Bizarre, mais pas désagréable.
Le silence, soudain rompu par l'eau de la douche.
Il revint, me souleva comme si je ne pesai rien et je me laissai faire. Parce que je ne voulais pas être ailleurs que dans ses bras. Je ne voulais pas me sentir toute seule, je ne voulais pas avoir froid. Pas après ça. Lorsque mes pieds touchèrent le sol, je me serrai contre lui, mes bras dans son dos. L'eau était tempérée, exquise.
— Laisse-moi te laver.
Je hochai la tête.
Je n'étais pas gênée par tout ce qu'il venait de se passer entre nous. Je l'avais voulu autant que lui.
Désiré.
Ses yeux étaient encore noirs. Si beaux. Si lui.
Puissant.
Il fit mousser le gel douche dans ses mains. Commença par mes épaules. Descendit le long de mes bras. Passa sur ma poitrine. Il s'amusa un instant avec mes tétons, sans aller plus loin.
J'étais satisfaite. La brûlure à mon entrejambe pulsait par moment, rappel de ce que nous avions fait.
De ce que je voulais recommencer. Avec lui.
Avec les autres.
Mon ventre.
Mon sexe. Sa paume contre ma nuque, l'autre qui allait et venait. Nos yeux accrochés. Il m'embrassa encore.
Doux, doux, doux. Si doux.
Il fut à genoux devant moi pour s'occuper de mes jambes. De mes fesses.
La Faucheur à genoux devant moi.
Mes doigts dans ses cheveux le forcèrent à arrêter tout mouvement. Comme s'il sentait ma tension.
— Tu veux savoir ce qu'il s'est passé dans cette chambre ? murmurai-je.
J'avais un poids au fond de l'estomac. J'avais une boule dans la gorge.
L'eau couvrait ma voix. Son expression ne changea pas.
Dis-moi, Anam. Dis-moi ce que tu leur as fait.
— Ils ont explosés. De la charpie. Des morceaux d'eux partout. Il y avait du... sang partout.
Partout. Partout. Partout.
— Ils ont... explosés, répétai-je. Sans que je n'en touche aucun.
Ephraim se releva. Je dus lever le menton pour ne pas perdre le contact. Sa paume sur ma joue. De la douceur.
De... l'amour ?
Merci.
Un mot.
Il nous ramena au lit après nous avoir séché. Il s'allongea, nu, m'attira à lui et je m'endormis dans son odeur.
Je m'endormis contre lui. Contre mon Faucheur.
Nous quittâmes la chambre plus tard que d'habitude, alors qu'il faisait déjà chaud, qu'il était déjà presque midi. Ce qui, avouons-le, ne ressemblait pas à Ephraim. Mais personne ne vint nous chercher ; on nous laissa tranquilles, même si je pouvais entendre Viktor, Hunter et Patrocle. Orion n'était pas là, il devait gérer les derniers préparatifs pour ce soir. Il restait quelques heures avant le gala. Avant que je ne me retrouve au même endroit que Zeus. Avant que je ne revoie les Catalyseurs, mais cette fois-ci, avec leur Céracle.
Je repassai par la chambre où j'avais laissé ma valise pour trouver de quoi m'habiller avant qu'on ne doive se changer pour le gala. Je n'avais rien prévu en ce sens et me doutais bien qu'Ephraim, si.
Je passai une robe longue, nattai mes cheveux avant de rejoindre les autres dans la pièce principale.
— C'est quoi le programme aujourd'hui ? demandait Hunter.
— Comme certains ont traîné au lit, commença Patrocle, amusé, nous allons devoir accélérer la cadence pour être à l'heure ce soir.
Je me sentis rougir.
— Tes yeux n'arrêtent pas de changer, souffla Zeke, juste là.
— Vraiment ?
— Oui. C'est magnifique. Puissant.
Viktor embrassa ma joue, Hunter l'autre et Patrocle me servit du jus d'orange, un sourire tendre aux lèvres.
— Maintenant qu'Ephraim et Lili sont liés, les autres Clans vont nous considérer comme un Céracle ? interrogea Viktor.
Je sirotai ma boisson, silencieuse.
Tu es gênée qu'on parle de ta première fois ainsi, Anam ?
Je trouvai Ephraim, qui me fixait d'un peu plus loin. Il buvait son café, les hanches contre l'ilot.
— Oui et non, soupira Patrocle.
Arrête de me parler lorsqu'il y a tout le monde, c'est...
C'est quoi, Anam ?
— Oui parce qu'un seul lien suffit à faire d'un Céracle un Céracle, surtout quand on considère Ephraim et non parce qu'ils ne croient pas en le fait que Lili soit une Anamchara.
Embêtant, Faucheur. Tu le fais exprès pour que je n'écoute pas les autres.
Son sourire derrière sa tasse.
Imagine ce que j'ai dû supporter quand j'entendais toutes tes pensées. Tu n'arrêtais pas : Ephraim, Ephraim, Ephraim. Comme si déjà là tu m'implorais de te toucher et de te...
— Arrête !
J'étais rouge pivoine et... j'avais crié ça à haute voix. Je sentis la surprise des garçons. L'amusement de Patrocle qui roula des yeux.
— Ignorez-les, ils discutent là-dedans, dit-il en se tapotant le front.
Il savait ?
Ephraim posa sa tasse et se redressa. Il jeta un coup d'œil à sa montre.
— Vous êtes attendu à quatorze heures dans un atelier pour choisir vos tenues. On se retrouve tous ici à dix-neuf heures tapantes pour partir au gala. Ne soyez pas en retard.
Choisis bien, Lilianne.
Je levai les yeux au ciel.
— On va essayer des tenues pendant des heures ? soupira Hunter.
Patrocle éclata de rire.
— Si vous faites ça rapidement, vous aurez du temps devant vous avant le gala.
— Barbant.
Je terminai mon petit-déjeuner tardif et si les garçons firent un tour dans la piscine avant que nous décollions, je préférai rester à l'intérieur. Ce fut Patrocle qui nous accompagna dans le fameux atelier qui ressemblait à un dressing géant. Je savais d'avance que les garçons n'auraient aucun mal à trouver une tenue ; en général un costume suffisait amplement et Hunter ne semblait pas avoir envie de perdre son temps, ce que je comprenais.
Une femme, qui n'était pas une Primordiale, s'avança pour m'aider à sélectionner différentes tenues. Elle m'invita à en essayer dans la cabine fermée par un rideau. Patrocle n'étant pas loin, ce serait lui qui me donnerait son avis puisqu'il semblait déjà prêt pour ce soir.
Je pouvais entendre les grognements de Hunter et le rire de Viktor. Je fis les essayages, mais aucune n'arrivait à bien tomber sur mon corps. Patrocle disparut un moment et je me retrouvai à attendre en silence. L'endroit avait bien entendu été privatisé pour nous, ce qui faisait que nous étions les seuls clients. Ephraim semblait adorer dépenser son argent pour ce genre de choses.
Si je m'attendais à ce que Patrocle revienne avec les bras chargés, il ne tenait qu'une seule robe.
— Celle-ci sera parfaite, souffla-t-il.
Je refermai le rideau et dus retirer mes sous-vêtements pour l'enfiler. Je passai l'espèce de body qui épousa mon corps et attrapai le jupon transparent entre mes doigts. Le corset sans bretelles formait un décolleté en cœur et les fleurs dessus se retrouvaient en bas du jupon. Je me sentais un peu à nue, bien plus que la dernière robe lors de la soirée au casino. La jupe transparente ne cachait rien, même si elle était sombre. On voyait mes jambes, on devinait tout de mes fesses et du reste.
— Tu as besoin d'aide ? demande Patrocle de l'autre côté.
— Pour l-le corset, o-oui.
Je voulais voir sa réaction.
Je voulais rester caché ici.
Deux envies contradictoires.
— Lili ?
Ce fut lui qui repoussa le rideau. Il s'arrêta, figé.
— Tu es...
Je me tournai pour lui montrer mon dos et qu'il lace le corset. Ce qu'il fit. Ses doigts effleurèrent ma peau nue entre mes omoplates.
Je frémis.
— Oui, elle est faite pour toi.
Il ne retira pas ses doigts. C'était électrisant. C'était si fort, si tout. Comment un simple toucher pouvait me donner envie de plus ? Sa présence derrière moi me donnait chaud. Me faisait crever d'envie.
Patrocle se pencha pour déposer un baiser sur mon épaule.
Et ce fut beaucoup.
Ce fut tellement.
Une promesse. Que bientôt, il y aurait plus qu'un baiser sur ma peau.
**
Bientôt 😍😍😍😍🥵🌶️❤️🥵🌶️❤️🥵😍😍
Ce premier lien vous plaît ? 😎
La bise 😘
Taki et Ada'
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