52 - Ephraim

J'étais en train de commencer à tourner en rond quand enfin, les absents revinrent. Vik et Lilianne entrèrent en premier, puis Hunter et Orion. Patrocle était en train de boire un café. Je sentis mes épaules se détendre quand je vis tout le monde au même endroit en bonne santé. J'allais devenir fou avant la fin de notre séjour.

Lilianne se dirigea immédiatement vers Patrocle qui enroula son bras autour de sa taille pour embrasser sa joue. Il frotta son nez contre sa peau et marmonna quelque chose. Elle sourit et s'approcha de moi. Elle sentait la crème solaire et l'eau de mer. Je glissai ma main sur sa nuque. Elle ferma ses paupières et j'embrassai la commissure de ses lèvres avec une lenteur exagérée qui lui tira un soupir d'aise.

— Tout va bien ? souffla-t-elle.

— Ça aurait pu être pire, admit Patrocle.

Il me tendit une tasse de café que j'acceptais. Lilianne joua avec un de mes boutons de chemise. Elle voulait demander plus, mais nous n'étions pas blessés, donc elle ne pouvait pas nous crier dessus.

— Comment ton annonce a-t-elle été accueillie ? souffla Orion.

Je lui jetai un coup d'œil. Il observait ma main sur la nuque de Lilianne et il osa croiser le regard de notre Anamchara. Intéressant. Peut-être que je n'allais pas devoir lui botter le cul après tout.

— Comme prévu. Nous devons apporter des preuves pour étayer notre accusation.

— Accusation ? releva Lilianne.

Je caressai sa joue du bout des doigts avant de retourner m'installer sur un des fauteuils pour boire mon café. Vik s'assit à côté de moi et m'observa avec un regard inquiet. Comment pouvait-on vouloir tuer un enfant pareil ? Je l'avais protégé au péril de ma vie et maintenant, les Clans voulaient le chasser. Encore une fois. C'était quitte ou double d'attirer l'attention sur notre Céracle. Les Scarificateurs et les Chuchoteurs étaient très mal vus, ils avaient été tués à une époque, car ils avaient détruit de nombreux Céracles. Orion, tout comme Vik, était déjà très bon dans ce qu'il faisait. Comme nous tous à vrai dire. Une fois liés, nous savions que nos pouvoirs évolueraient vers leurs formes les plus avancées. Mais aussi la plus meurtrière.

— Nous allons monter un dossier pour destituer Zeus de sa position de Chef de Clan, lâcha Patrocle, honnête.

Je grimaçai. Ça ne les concernait pas eux, mais il était franc. Je ne pouvais le lui reprocher.

— Quoi ? s'inquiéta Hunter.

— Les détails de ce projet ne nécessitent pas que vous soyez au courant de chaque étape que nous mettons en mouvement, annonçai-je. Je vous en parlerais quand ce sera le moment. Pour l'instant, j'avais besoin d'imposer le fait que nous étions un vrai Céracle.

— Ils ont accepté ? remarqua Orion. Malgré que nous ne soyons... pas liés ?

Patrocle fit une petite moue et Lilianne rougit. Vik l'attira sur ses cuisses et lui caressa le dos pour la rassurer.

— Ils n'ont pas le choix, répondis-je, neutre.

— Hera conteste, lâcha Patrocle.

— Vous êtes en danger tant que nous ne sommes pas liés ? C'est ça le sous-entendu ? murmura Lilianne.

Je bus une gorgée de mon café avant de poser la tasse sur la table basse. Je pris le menton de Lilianne entre mes doigts et la forçai à me regarder.

— Je t'ai déjà dit que nous savions nous défendre. Et que nous n'allions pas sauter des étapes sous prétexte que nous serions plus forts si nous étions liés. C'est clair ?

Lilianne pinça ses lèvres. Vik se pressa contre sa poitrine et elle glissa sa main dans ses cheveux. Elle finit par hocher la tête et ma prise se desserra.

— Aller vous doucher. Nous allons manger dans un restaurant à l'extérieur et nous irons nous balader. D'accord ?

Tout le monde s'exécuta et j'allais enfiler un pantalon en lin, plus adapté à l'humidité ambiante. Je passai une chemise dans la même matière d'une couleur plus claire et tentai de remettre mes cheveux en place, mais rien n'y fit. Ils bouclaient légèrement. Tant pis, je pouvais m'en contenter pour cette après-midi. Peut-être qu'il faudrait que je les coupe en rentrant à Los Angeles.

Quand je sortis de ma salle de bain, je découvris Lilianne, assise sur notre lit. Je terminai de boutonner ma chemise. Elle releva les yeux sur moi et me dévora du regard de haut en bas. Je ne pus m'empêcher de sourire bêtement, elle le vit et rougit.

— Tu es inquiète, compris-je.

— Vous avez vu... vous l'avez vu, souffla-t-elle.

— Oui. Et il ne semble pas pressé de reveler aux restes des Clans ce qu'il s'est passé te concernant, admis-je. Ce qui est un avantage pour nous.

— Ah bon ?

Lilianne paraissait harassée par le poids de cette vérité.

— Oui. Si nous demandons à voir les quatre Primordiaux mis en cause, il serait incapable de répondre à la demande. Et ce sera vu comme un aveu.

Elle frotta ses mains sur sa jupe courte et je m'agenouillai devant elle. Mes mains glissèrent de ses mollets à ses genoux, jusqu'à ses cuisses. Elle retint son souffle quand mes doigts disparurent sous sa jupe. Je rencontrai enfin sa culotte d'une matière douce et elle s'accrocha à mes épaules.

— Tu dois nous faire confiance, arguai-je. Tu ne dois jamais douter de nous, Lilianne.

— Je ne doute pas de toi ni des autres, répondit-elle, le souffle court. C'est... lui qui me fait peur. Et s'il vous blessait ?

Je fis un petit bruit de ma langue pour la réprimander et elle frémit doucement. Ses doigts se resserrèrent sur mes épaules.

— S'il approche un seul membre de notre Céracle, soufflai-je, mes doigts contre le devant de sa culotte.

La bouche de Lilianne s'ouvrit sur un son rauque.

— Je lui arracherai son âme.

Le reste de la journée réussit à être agréable à défaut d'être dans une ambiance complètement détendue. Je voyais bien les efforts de Patrocle et Hunter pour détourner l'attention de Lilianne. Viktor était un peu plus collé à elle, mais il était toujours dans la position d'écoute. Si Lilianne voulait en parler, il ne l'en empêcherait pas. Orion quant à lui surveillait notre petit groupe comme une maman ourse, ce qui m'allait. Je le vis taquiner une seule fois Lilianne et cette dernière l'envoyer proprement balader. Elle avait du caractère, ce que j'aimais. Mais je voyais aussi les regards langoureux qu'elle posait sur Orion quand il ne la regardait pas. Elle se languissait de lui et c'était tout à fait normal. Son pouvoir tirerait sur leur connexion jusqu'à ce qu'il ait ce qu'il souhaitait.

Le bras de Zeke s'enroula autour de mon torse et sa bouche se pressa contre mon oreille.

Zeus vous cherche au casino. Il sera probablement là à notre retour.

Je hochai la tête et il me relâcha. Lilianne l'accueillit avec un sourire. Personne hormis nous pouvions voir Zeke. En général, il choisissait qui pouvait le voir.

— Orion, l'appelai-je.

Je regardai les autres s'aventurer dans différentes échoppes qui bordaient la plage. Orion s'approcha et réussit à garder une visu directe sur notre groupe. L'équipe de sécurité dissimulée autour de nous était très attentive elle aussi.

— Oui ?

— Zeus est au casino. Quand nous rentrerons, tu embarquerais tout le monde à l'étage.

— Tu ne le verras pas seul, Ephraim, contra Orion.

Je soupirai.

— Patrocle restera avec moi. Ça te va ?

— Pas vraiment, mais ai-je le choix putain ? siffla-t-il.

— Tu l'as embrassée ? murmurai-je.

Il braqua son regard sur moi et une légère rougeur remonta sur ses joues. Je sentis mon regard s'écarquiller avant d'éclater de rire. Assez bruyamment pour attirer notre Anamchara qui pivota pour me regarder me gondoler à côté d'Orion. Je me tins le ventre, mes abdos douloureux à force de rire.

— Si j'avais su que le seul moyen de te faire rougir était de parler de ça, qu'est-ce que ça va être quand vous baiserez tous les deux ! minaudai-je.

Orion tenta de garder un peu de dignité, mais c'était perdu d'avance. Je posai ma main sur sa nuque et il grimaça.

— Un bottage de cul en moins. C'est pas formidable ça ?

— Oh, ferme-la, Faucheur, gronda mon frère de Clan.

Lilianne eut un sourire tendre avant d'être de nouveau attirée par Patrocle. Je ne pus m'empêcher d'embêter encore Orion jusqu'à notre retour. Vik, Hunt et Lilianne grognaient d'avoir mal aux pieds. Ce fut donc l'heure du retour.

À notre arrivée au casino, j'envoyais tout le monde se laver et manger. Patrocle me regarda et acquiesça en silence. Lilianne était à la douche, nous pouvions donc en profiter.

— Qu'ils mangent, ordonnai-je à Orion.

Il fit la moue, mais nous étions déjà en train de filer. Vik m'aperçut, mais ne dit rien. Il savait qu'il ne pouvait pas faire grand-chose de toute façon. Patrocle et moi nous dirigeâmes immédiatement vers le bar, là où les hommes d'Orion avaient aperçu Zeus pour la dernière fois.

— Ne lâche pas Zeke ni tes chiens sur lui, soufflai-je. Si quelqu'un doit le tuer, je le ferais.

— Tu serais assez fort pour lui arracher son âme ? chuchota Patrocle.

Je haussai mes épaules. Plus le Primordial était puissant, plus la tâche était difficile, mais pas forcément impossible. Il fallait juste que je pousse mes capacités au maximum de leurs compétences.

— On ne reste pas, commentai-je. On lui dit de se barrer et de ne tenter sous aucun prétexte de contacter Lilianne. Je suis clair ?

— Affirmatif, gronda Patrocle.

Nous eûmes à peine le temps de nous installer au bar en lui-même que je sentis la présence de Zeus. Il tira sur le tabouret à côté de moi et s'appuya au bar pour grimper dessus.

— Les garçons, nous salua-t-il.

Nous ne le lui répondîmes pas, ni l'un ni l'autre. Patrocle était un câble tendu, prêt à sauter. Je tentai de rester le plus calme possible face à cet enfoiré.

— Qu'est-ce que tu veux ? soufflai-je.

— Dis-moi Faucheur, que pense Lilianne de cette petite entrevue ?

— Ne parle pas d'elle, siffla Patrocle.

— Même si je te laisse sa garde, elle restera une membre de ma famille. Tu sais que je tiens à ceux de mon Clan, Spectre. Alors, ne nous voilons pas la face.

— Je t'interdis de lui renvoyer une autre lettre, arguai-je. Sinon, je me permettrai de te rendre visite.

— Allons, Ephraim. Une fois que tu seras Chef de Clan à la place d'Ades, tu n'auras plus le droit de toucher à un seul de mes cheveux. Tu le sais pourtant, il existe des règles très précises entre les Clans.

— Tu n'es qu'un enfoiré de première qui sautera sur la moindre occasion de nous prendre Lilianne ! s'exclama Patrocle. Tu crois vraiment qu'on en a quelque chose à foutre des règles ?

Je bus mon whisky avant de faire rouler le verre entre mes doigts.

— Tu n'es pas ici pour nous dire ça, soufflai-je.

— Je tenais juste à être franc avec toi. Je ne peux que te pousser à effectuer certaines recherches concernant ma petite fille avant de te lier à elle. D'ailleurs, je sais à quel point tu tiens à la sécurité du Scarificateur et de l'Inferni.

Patrocle se figea. Très peu de personnes en dehors de notre Clan savaient la vérité sur Hunter.

— J'ai vu ce qu'elle a fait à ses Primordiaux, murmura Zeus, son regard sur moi. Et je suis sûr que tu ne veux pas qu'il arrive la même chose à ces garçons.

— Ferme-la, siffla Patrocle.

— Ne crois pas tout savoir sur Lilianne, murmurai-je.

— Et pourtant, ricana Zeus, j'en sais plus que toi à l'heure actuelle. Et crois-moi, te lier à elle sans tout savoir serait une très grosse erreur de ta part.

— Notre Anamchara restera notre Anamchara, que tu le veuilles ou non, rétorquai-je.

— Toujours aussi passionné, souffla le Chef de Clan. Toujours plein de bonnes idées aussi. Tu aurais été un bon Matras toi aussi, Ephraim.

— Dommage que les Faucheurs ne naissent que dans le Clan Jacobsen, marmonna Patrocle.

Tout comme les Spectres à vrai dire.

— J'ai vu le côté Jacobsen de ma petite fille, remarqua Zeus, comme s'il réfléchissait à voix haute. J'ai hâte de voir le côté Matras.

Il but en cul sec son verre et pivota tout son corps vers nous deux.

— J'ai hâte que vous vous liiez à elle, ajouta-t-il, sérieux et fier... ? J'ai hâte de voir comment elle va se transformer à votre contact. Après tout, son côté Jacobsen est déjà parfait.

— Tu ne seras pas à ses côtés pour le voir, gronda Patrocle.

Je regardai Zeus, un doute au creux de mon corps. Il avait eu plus de trois ans pour chercher ce que Lilianne était capable de faire. Trois ans de recherches que je n'avais pas dans mes bagages. Il savait qu'il venait de me montrer sa longueur d'avance et je le détestais un peu plus pour ça.

— Je serais toujours à ses côtés, Spectre. Car elle est une Matras, autant qu'une Jacobsen. Vous le voyez à chaque fois que son pouvoir prend le dessus n'est-ce pas ?

Il posa une main sur son œil droit.

— Matras.

Et sur son œil gauche.

— Jacobsen.

Je serrai mes poings contre mes cuisses.

— Elle sera toujours un peu à nous, peu importe ce que tu feras pour récupérer les droits la concernant.

— Tu n'as pas idée de ce que je suis capable de faire pour protéger les miens, murmurai-je.

— Oh ! Détrompe-toi, Faucheur. J'en ai une idée très précise. Ades ne t'aurait pas désigné comme héritier si tu n'étais pas capable de faire pire que lui. Et je sais de quoi il est capable.

Il remit en place ses vêtements pour bien présenté. Toujours conscient de son apparence plus que de sa sécurité.

— Elle ne reviendra jamais vers toi.

— C'est là que tu te trompes Faucheur. Elle me pardonnera. Un jour. Elle comprendra pourquoi je devais faire ça. Et quand elle le fera, elle reviendra vers moi. Parce que je suis sa seule famille.

Il se pencha lentement vers moi.

— Et vous la suivrez tous. Vous ramperez tous devant moi bientôt.

Il se pencha un peu plus.

— J'ai hâte, souffla-t-il.

Et il se redressa pour partir.

Sans trop savoir comment, je me retrouvai au bout de mon lit. Lilianne était allongée dans mon lit, son visage enfoui dans l'oreiller que j'avais utilisé ces derniers jours. La colère brûlait dans tout mon corps. Elle me hantait, tout comme les paroles de Zeus. Il avait raison. Il avait gagné cette manche et j'avais perdu.

Parce que je ne savais pas tout d'elle.

Je ne connaissais pas chaque détail qui faisait d'elle notre Anamchara. Je ne connaissais pas chacune de ses failles qui m'auraient permis de la protéger. Je ne connaissais pas toutes ces humeurs, ces émotions, ces doutes.

Je n'avais qu'une toute petite partie sous les yeux.

Je n'avais même pas un quart d'elle.

Alors que je la voulais en entier.

Je la voulais. ENTIÈREMENT.

Je ne pouvais pas m'arrêter à ça. Juste attendre et regarder. Attendre qu'elle nous fasse confiance. Pourtant, tout reposait sur ça.

Zeus avait souhaité me retourner la tête et putain, qu'est-ce qu'il avait bien réussi.

Ma main se referma sur le drap léger que Lilianne avait tiré sur elle. Je l'agrippai et lentement l'attirai à moi. Cela dénuda Lilianne au fur et à mesure de sa course. D'abord, ses épaules, puis son bras, ses seins, ses côtes. Elle ne portait qu'un débardeur fin et court, qui ne laissait aucune place à l'imagination. Quand j'arrivais à ses hanches, puis ses fesses, elle bougea lentement. Ses sourcils se froncèrent. Le drap se froissa sur ses chevilles, puis par terre quand je m'en débarrassai à mes pieds.

Mon pouvoir tira sur ma peau et m'empêchait de vraiment réfléchir. Il sentait juste le danger que j'éprouvais. Le danger de la perdre.

Le danger qu'elle retourne vraiment un jour chez Zeus.

Le danger de ne plus la voir. Qu'elle parte.

Pour une raison ou une autre, peu m'importait.

Mais je ne pouvais pas jouer nos vies sur ce doute n'est-ce pas ? Je ne pouvais plus la laisser partir.

Je ne pouvais pas...

Mes doigts sur sa cheville la poussèrent à cligner des yeux. Elle roula sur le dos pour s'étirer et le débardeur qu'elle portait remonta sur son ventre. Maigre. Trop maigre encore, même si je voyais la nourriture faire son travail. Sur ses hanches, sur sa poitrine, sur ses fesses. Ses cuisses aussi.

Ses cuisses.

— Ephraim ? souffla sa voix rauque de sommeil.

Je déglutis et tentai de ne pas lui faire mal, mais mes doigts ne voulaient plus la lâcher. Je n'arrivais plus à penser normalement, hormis au fait que si je ne me liais pas à elle, Zeus viendrait et me la prendrait.

Mais c'était ce qu'il avait voulu en me murmurant toutes ces merdes. C'était exactement ce qu'il voulait de nous. Que nous trouvions le pouvoir de Lilianne. Que nous sachions ce dont elle était capable.

— Tu... Que se passe-t-il ?

Sa voix était inquiète maintenant. Mes doigts glissaient sur la peau de sa cheville. Je posai mon regard sur la culotte en satin qu'elle portait. Quelque chose de travaillé. Que j'appréciais de voir sur sa peau blanche.

— Je... commençai-je.

Mais mon pouvoir grimpa dans ma gorge et m'empêcha de parler. Mes doigts se refermèrent sur sa cheville. Elle lâcha mon oreille et se redressa sur ses coudes, ses sourcils froncés.

Son cri traversa la pièce quand je tirai brusquement sur sa jambe. Elle glissa en bas du lit et mon corps la surplomba la seconde suivante.

— Ephraim ? m'appela Patrocle de derrière la porte. Lili ?

Mes mains autour du visage de notre Anam serraient le drap sous nous. Mon torse se soulevait vite et fort. Pourquoi venait-il ? De quoi avait-il peur ?

Lilianne tenta de fouiller dans mes yeux, mais vu comment les siens changeaient alors que nos pouvoirs se mouvaient entre nos deux corps, les miens devaient être noirs.

ENTIÈREMENT.

Entièrement noirs.

Entièrement elle.

Désir. Désir. Désir. Ephraim.

Désir.

Toutes les pensées de Lilianne se heurtaient aux miennes dans un fracas et un désordre ahurissant.

— Tout va bien ? insista Patrocle.

Lilianne posa lentement sa main sur mon visage.

— Faucheur, souffla-t-elle.

Je gémis et mon front heurta le centre de sa poitrine. Mes dents trouvèrent son téton qui pointa et s'amusèrent avec. Lilianne émit un petit bruit de gorge qui réveilla mon sexe et je me retins d'avancer mes hanches vers les siennes. Je me contentai de tremper son débardeur avec des baisers humides sur ses seins.

— To... tout va bien, haleta Lilianne.

Patrocle sembla s'en aller, mais je n'y faisais pas attention. J'écartai le débardeur de ma route et fis gémir mon Anam quand ma langue s'enroula autour de ses tétons, un à un.

— Oh bon sang... gémit Lilianne.

Ses doigts dans mes cheveux tirèrent. Mes mains glissèrent sous son débardeur. J'écartai ma bouche de son corps et le lui retirai. Elle leva les bras pour suivre le mouvement et je posai mes deux mains sur ses côtes.

— Ephraim, souffla-t-elle.

Je la léchai de son nombril à sa gorge et elle se tortilla jusqu'au dernier centimètre.

— Tu vas partir, Anam ?

Ma voix rauque la fit sursauter. Elle cligna des yeux, un or, un noir.

Désir. Désir. Désir. Ephraim.

Désir.

Encore. Encore. Encore. Plus.

Touche-moi.

Embrasse-moi.

Prends tout.

Tout. Tout.

Tout.

Prends tout.

Prends-moi.

Jamais, murmura Lilianne. Je ne peux plus partir, Ephraim. Je ne veux plus partir. Je n'ai jamais voulu vous quitter. S'il te plaît.

Prends-moi.

Prends tout.

— Ne t'arrête pas.

— Tu ne partiras pas, Lilianne ? grondai-je contre sa bouche.

Elle remua ses hanches pour atteindre les miennes, mais je restai hors d'atteinte. Ses doigts tirèrent sur mes cheveux et nos bouches se frôlèrent.

Avant de se heurter.

Dents. Langues. Bouches.

Prends tout.

Prends-moi.

Ma main glissa entre nous et bientôt, mes doigts trouvèrent l'humidité de son sexe. Elle se cambra contre mon contact et une vague de pouvoir s'échappa d'elle.

— Si tu me laisses faire, murmurai-je, tu seras liée à moi. Pour toujours.

Je refermai mes doigts sur sa gorge et la forçai à plonger dans mon regard. Elle ondulait contre mon autre main, elle trempait mes doigts. Mon sexe était lourd entre mes jambes tendues.

Si on commençait, je ne pourrais plus m'arrêter.

Nos pouvoirs rongeaient nos peaux, nous attiraient l'un à l'autre, prenaient le dessus.

— Fais-le, haleta Lilianne avec un gémissement proche du sanglot. Fais-le, Faucheur. Prends tout.

Prends tout.

Tout. Tout.

Tout.

Prends tout.

Prends-moi.

Je ne prendrais rien, murmurai-je contre sa bouche gonflée. Tu me donneras tout.

Nos corps se connectèrent au niveau de nos hanches et on se frotta l'un contre l'autre. La pièce était étouffante, nos pouvoirs nous assommaient. Pendant un instant, je me vis la pénétrer.

L'image fut si vivace devant mes yeux que j'eus un léger mouvement de recul. Je déconnectai mes lèvres des siennes, et mes hanches. Lilianne émit un sanglot et tira sur mes cheveux pour me ramener à elle. J'enroulai mes bras dans son dos et l'attirai à moi pour la soulever. Elle se laissa peser sur moi et son corps se frotta contre mon érection coincée entre nous.

— Putain, crachai-je.

Lilianne plongea sur ma bouche, sa langue trouva la mienne. Je titubai sur le côté du lit jusqu'à ma valise. Je tombai à genoux et Lilianne cligna des yeux.

— Préservatif, haletai-je.

Elle se lécha les lèvres et cela me tira un grognement. Je savais qu'elle ne prenait pas de méthode de contraception et il était hors de question qu'elle tombe enceinte à cause d'une idiotie de ma part.

Elle se pressa contre moi et cacha son visage dans mon cou. Je trouvai ce que je cherchai à force de fouiller et me redressai pour retourner la déposer sur le lit. Je la poussai à s'allonger et elle releva ses hanches pour que je lui retire sa culotte.

— Lilianne, soufflai-je.

Elle cligna des yeux, complètement nue sous moi. Je savais que les trois plus jeunes de notre groupe s'étaient amusés, mais je savais aussi qu'ils n'avaient pas couché ensemble. L'afflux de pouvoir n'avait pas été assez fort. Mais ce que nous nous apprêtions à faire, c'était autre chose.

Plus fort.

Plus tout.

ENTIÈREMENT.

J'ouvris la bouche pour poser la question, mais elle secoua la tête vivement. Je déglutis un instant et retirai mon pantalon ainsi que mon boxer. Lilianne se redressa immédiatement pour observer mon corps de plus près. Sa main s'approcha de mon sexe et elle le frôla de ses doigts. Je frémis, mon érection sensible face à son toucher.

— Tu me fais confiance ? murmurai-je.

Elle cligna des yeux et hocha la tête. Je glissai le préservatif sur mon sexe et Lilianne se rallongea. Elle m'ouvrit ses bras et ce simple geste réveilla un peu plus mon pouvoir.

Je m'allongeai sur elle et la recouvris de mon corps. Je le ferais toujours. Pour la protéger. Pour lui faire l'amour. Je la protégerais toujours de mon corps.

Je replongeai dans sa bouche avec ma langue et détournai son attention de nos bassins pendant plusieurs secondes. Quand elle retint son souffle, je sus qu'elle avait senti mon premier mouvement.

— Arrête-moi, murmurai-je.

Elle secoua la tête et me tendit sa bouche. Elle bougea légèrement ses hanches ce qui ramena mon sexe vers le sien. Elle glissa une main entre nous et sembla pressée de me guider en elle.

Je l'embrassai et m'enfonçai en elle avec une lenteur presque exagérée. Je glissai ma langue entre ses lèvres, comme je glissai mon sexe dans le sien.

Avec lenteur et en laissant l'humidité de nos corps faire leur travail.

Elle ne sembla pas avoir mal. Peut-être qu'elle avait déjà essayé des expériences qui lui avaient permis de s'ouvrir naturellement au reste des étapes du sexe. Je savais qu'elle avait pu tester tout ça avec d'autres personnes, mais quelque chose me disait qu'elle avait partagé quelque chose d'intense avec les garçons et qu'elle me donnait aussi un morceau d'elle.

Une fois que je fus au fond d'elle et que nos deux corps étaient aussi connectés que possible, je ne bougeai plus.

— Lilianne, murmurai-je.

— Ne t'arrête pas, Faucheur, me supplia-t-elle.

Elle lécha ma bouche avec lenteur et cela réveilla ce qui lui appartenait et qui se cachait en moi. Je redressai légèrement le haut de mon corps et liai mes mains aux siennes au-dessus de sa tête.

Donne-moi tout.

Donne-moi tout.

ENTIÈREMENT.

À moi.

Anam.

Elle se cambra à mon premier coup de reins.

Le suivant lui arracha un cri.

Elle allait tout me donner.

Et j'allais tout lui rendre au centuple.

Encore.

Encore.

Et encore.

ENTIÈREMENT. 

**

C'est cadeau 🥵🥵🥵🥵🥵🥵🥵 qu'est ce qu'on en dit de tout ça ? 🥵🥵🥵🤤🤤🤤🌶️🌶️

La bise 😘

Taki et Ada'

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