45 - Lilianne
Je me jetai sur les immenses baies vitrées pour observer la ville qui s'étendait en dessous de moi.
Miami.
Je n'y avais jamais mis un pied et maintenant, je me tenais au sommet de la ville, émerveillée par ce que je voyais. C'était une première fois et l'adrénaline pulsait dans mes tempes. Nous étions montés dans le penthouse dès notre arrivée, sans passer par le casino. La fatigue tirait sur mes paupières, mais j'étais bien trop excitée pour penser à dormir.
— Tu as l'air émerveillée, souffla Vik.
— Parce que je le suis ! m'exclamai-je. Aucune ville dans laquelle j'ai été ne ressemblait à ça.
Quand bien même nous étions chez le Clan Devaux.
Quand bien même nous risquions bien de croiser Zeus et des visages connus.
— Qu'est-ce que tu veux faire ?
— Je veux aller au casino. Et aussi à Miami Beach. Je veux me promener dans la ville et me baigner toute nue.
Hunter, qui s'était avancé, éclata de rire. Vik avait les yeux qui pétillaient.
— Je pense qu'on peut faire tout ça, même si je vote directement pour la dernière idée.
Je lui donnai un coup dans l'épaule et il rit. Je me tournai pour observer l'endroit dans lequel nous resterions pendant six jours pour découvrir qu'il ne restait plus que nous et Patrocle. Ephraim et Orion avaient déjà disparu.
— Allons nous changer d'abord et on avisera juste après, d'accord ?
Je hochai la tête avant d'aller récupérer mon bagage. Je savais que Caitlin s'était occupée de m'acheter de nouveaux vêtements en perspective de ce voyage, ce qui fit que je découvris une majorité de robes, de paréos et au moins trois maillots de bain différent. J'en passai un, au cas où nous décidions d'aller à la plage avant la fin de la journée. J'optai pour une robe qui s'arrêtait un peu au-dessus de mes genoux. Lorsque je retournai dans la pièce à vivre, les garçons n'étaient pas encore revenus.
— J'ai quelque chose pour toi, dit Patrocle.
Curieuse, je m'avançai vers lui pour découvrir une carte bancaire. À mon nom.
— Je n'ai pas d'argent, fut la première chose que je réussis à dire.
— En fait, si. Si Zeus a pu mettre la main sur les biens et l'héritage de ton père, il n'a pas pu le faire avec ce qui appartenait à Imogen et au Clan Jacobsen.
Oh.
— Et puis même si ça n'avait pas été le cas, notre argent est ton argent, Lili. Tu n'as pas à t'inquiéter de tout ça.
— Ce n'est pas... qui je suis, soufflai-je, les bras autour de mon ventre. Ce n'est pas mon argent, je ne veux pas que...
— Qu'on se sente obligé de pourvoir à tes besoins ? me coupa Patrocle. C'est bien mal nous connaître.
— Je... désolée, couinai-je, consciente que je venais de le blesser.
De le fâcher ?
Patrocle fit le tour de la table pour venir s'arrêter à côté de moi. Ses doigts glissèrent sur mon bras nu pour remonter jusqu'à mon visage.
— Ne t'excuse jamais avec moi, Lili. Je veux prendre soin de toi. Je veux que tu aies tout ce que tu désires. Alors laisse-moi faire ça pour toi, d'accord ?
Je ne réussis qu'à hocher la tête. Cela semble le soulager, lui faire plaisir. Il se pencha et je fermai les yeux, dans l'attente de son baiser. Qui ne vint pas. Ou pas là où j'aurais aimé sentir ses lèvres. Il déposa sa bouche sur ma joue.
— Plage ou casino ? demanda-t-il.
— Plage.
Je voulais sentir le soleil sur ma peau, je voulais me balader main dans la main avec Vik et Hunt. D'ailleurs ils arrivèrent enfin, tous les deux en short et t-shirt. Patrocle glissa ma carte dans son portefeuille et après avoir écrit un message à Ephraim et Orion, il nous accompagna. Une voiture nous attendait en bas de l'immeuble pour nous amener là où je voulais aller. Partout, n'importe où. Mais comme je ne connaissais rien ici, je laissai les garçons décider et nous débarquâmes sur une balade réputée. Le Lummus Park qui se voulait inspirer, d'après ce que Patrocle me raconta, de Copacabana. D'immenses palmiers ainsi que des raisiniers bord-de-mer bordaient un sentier où des gens en vélos croisaient des promeneurs à pied. Il faisait une chaleur de tous les diables déjà et je finis avec un chapeau sur la tête, acheté par Hunter à un vendeur ambulant.
— Ce soir, on ira faire un tour au casino, décida Viktor.
Ce qui fit s'esclaffer Patrocle.
— Parce qu'Orion t'a autorisé à y mettre les pieds ?
— J'ai promis d'être sage et de ne pas faire de bêtise. Croix de bois, croix de fer...
— Tu iras en enfer.
Hunter lui attrapa les épaules et les deux garçons se chamaillèrent un peu, ce qui attira l'attention de quelques jeunes sur nous. Tous les garçons dans le coin ressemblaient à des surfeurs quand les filles pouvaient poser pour des magazines. Les peaux étaient bronzées, les lunettes de soleil de sortie, ainsi que les tenues les plus légères possible.
— Est-ce que le soleil te fait quelque chose ? demandai-je à Zeke.
Que personne ne voyait ni ne sentait, hormis nous.
— Pas vraiment, répondit-il. Mais si je touche la peau de Patrocle ou la tienne, je sens... la chaleur.
Il posa ses doigts sur ma main.
— Un jour tu me raconteras comment tu es... né ?
— Si tu me dis comment tu as tué ces quatre porcs.
— Zek ! gronda Patrocle qui était de retour à côté de moi.
— Quoi ? C'est donnant-donnant, mon ange.
Nos pas nous emmenèrent le long de Lincoln Road, une rue piétonne bordée de boutiques et de théâtres Art déco.
Si Hunter vint avec moi dans toutes les boutiques auxquelles je m'arrêtai, Patrocle, Vik et Zeke préférèrent nous attendre à l'ombre des palmiers.
— Et celle-ci ? ricana Hunt qui venait de passer d'horribles lunettes en plastique avec des fleurs.
Je secouai la tête. Le vendeur derrière sa caisse nous observait avec ennui, sûrement habitué aux touristes tous azimuts.
Hunter retira mon chapeau pour m'en passer un autre. Je m'arrêtai devant un miroir et pris la pose. Hunter en profita pour immortaliser le moment, fier de lui. Nous reposâmes tout sans rien acheter et rejoignîmes les autres dehors.
— Je veux une glace ! m'exclamai-je alors que nous approchions d'un glacier.
Je tendis ma main à Patrocle, qui, amusé, me tendit ma carte bleue. Elle pesait dans mes mains, un précieux sésame qui montrait que tout allait bien.
Que tout irait bien.
— Est-ce que je peux vous offrir quelque chose ? demandai-je, très sérieuse.
— Je viens avec toi, dit Viktor.
Patrocle me dit de choisir pour lui quand Hunter fut très précis dans ce qu'il désirait. Viktor attrapa ma main avant de nous insérer dans la petite queue qui attendait. Il se pencha sur mon oreille et son souffle me chatouilla.
— Tu sais ce que tu veux ? Il y a au moins cinquante parfums différents.
— Vraiment ?
Il hocha la tête.
— Tu peux t'avancer pour aller voir, je ne bouge pas.
Ce que je fis et en effet, il y en avait littéralement pour tous les goûts. Et pour toutes les tailles aussi.
— Dur de choisir, hein ? dit une voix à côté de moi.
Pas Viktor, mais un garçon, peut-être un peu plus vieux que Viktor. Il était aussi grand que Hunter et le tatouage qu'il arborait dans le cou attira mon regard un instant.
Lorsque je remontai à son visage, il m'offrit un sourire.
— Tu es trop pâle pour être d'ici ; en vacances dans le coin ?
— Vraiment ? répondis-je en levant un bras pour l'observer de près.
Il mit le sien à côté du mien. Il y avait une sacrée différence.
— Quelques jours à la plage suffiront à te donner un bronzage impeccable.
Je reculai, prête à aller rejoindre Viktor un peu plus loin, mais le garçon continua à parler.
— Il y a des soirées sympas sur certaines plages privées, si ça te...
La présence de Viktor dans mon dos picota ma peau. Il passa son bras autour de mes épaules dans un geste qui se voulait nonchalant.
Équivoque.
— Des soirées sur les plages tu disais ?
— Ouais. Si toi et ta copine avez envie de vous amuser, c'est plutôt pas mal. Je peux te filer l'adresse, si jamais. Vous créchez dans le coin ?
Je laissai Viktor répondre, mon attention attirée par Hunter qui avait fini par nous rejoindre. Ses doigts effleurèrent ma main, ce qui fit froncer les sourcils au type devant nous. Il était facile d'oublier qu'en dehors des Primordiaux, la norme restait la monogamie. Pas pour tout le monde, mais ce n'était pas très répandu.
— Patrocle se demandait ce qui vous prenait autant de temps. Oh, salut. T'es qui ?
La question de Hunter voulait tout dire. Sa façon à lui de dire : dégage. Il n'était pas méchant, jamais, seulement il ne voyait pas ce que ce type faisait là.
— Mademoiselle ?
Une dame m'appela pour me signifier que c'était à mon tour de passer commande et je la remerciai. Je tirai Viktor pour qu'il me suive. Nos cornets de glace dans les mains, nous rejoignîmes Patrocle dehors.
— Tu te faisais outrageusement draguer et tu n'as rien vu, bougonnait Vik.
— Ah oui ? ris-je. Peut-être parce que je m'en fiche.
— Moi pas. Et je ne vais pas le cacher.
— Alors ne le fais pas.
Il m'embrassa. Pas juste comme il aimait le faire pour m'embêter. Non, un vrai baiser, avec la langue, avec son désir accroché à cette bouche humide et pleine de promesses. J'étais rouge lorsqu'il s'écarta.
À bout de souffle.
Il se pencha pour lécher ma glace.
— Très bon choix.
— Hé !
Patrocle roula des yeux, amusé, quand Hunter me fixait, les yeux un peu plus sombres que quelques minutes plus tôt.
**
Pardon pour le retard de ce postage 😎😎 merci à la team Toulouse de nous avoir réveillées 😂😂😂
Voilà une arrivée à Miami en douceur. Je prends les pronostics sur ce qu'il pourrait arriver 😎
La bise 😘
Taki et Ada'
Ps : si vous aimez les Primordiaux, vous n'êtes pas prêtes pour la nouvelle histoire qu'on écrit 😂😂😂😂😂😂
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