Chapitre 40
Un mois avait passé depuis l'incident avec Tomoyo et elle allait mieux que jamais.
Elle passait beaucoup plus de temps ensemble avec Jiyune, donc elle se souciaient moins de moi. Elles disparaissaient par exemple le week-end et rentraient tard, aussi fatiguées l'une que l'autre. Personnellement, cela ne me dérangeait pas qu'elle me laissait parfois seule, si c'était pour passer du temps avec la personne qu'elle aimait. De plus, depuis que je vivais au Aoyuri, je n'avais jamais vraiment sentie la solitude!
Entre-temps, l'été était arrivé et les vacances arrivaient bientôt. À la Suisen, on faisait de moins en moins de cours, jusqu'à s'arrêter complètement les jours d'intenses chaleurs. Aussi, l'établissement privilégiait, à ce moment-là, plus les sorties pour fêter la fin du trimestre.
Je me tenais devant la station de Tsumori avec les filles de ma classe, attendant celles qui manquaient à l'appel. Ce jour-là, l'activité était le cinéma. Aoi m'avait expliqué que le "ciné" était une activité qui consistait à regarder des images, semblables à celles dans les téléphones, pendant 2 heures dans une grande salle. Pour être honnête, je ne voyais pas le divertissement derrière cet art malgré le fait que j'étais impatiente de le découvrir.
Dix minutes après l'heure du rendez-vous, nous n'étions bizarrement toujours pas parti. En me retournant vers mes professeures, je vis qu'elles nous comptaient et grimaçaient quand elles posaient le doigt sur la dernière élève. En faisant moi-même le compte, je vis que deux personnes manquaient: Kami, qui ne pouvait de toute façon pas venir à cause de sa malédiction, et Noroji Nirai, la fille excentrique à la peau mate de ma classe. Où était-elle donc?
Alors, Mme Yomi alla vers Maname, qui était une des meilleures amies de cette dernière, et lui demanda de l'appeler. Elle composa son numéro une fois... deux fois...trois fois... mais Noroji ne répondit pas. Mme. Kikomi s'exclama alors, tout en nous faisant signe d'approcher:
<< Venez les filles! Nous ne pouvons plus attendre Noroji, on est déjà en retard pour la projection! Dépêchons-nous, le métro arrive dans trois minutes!
– Madame! intervint Tomoyo. J'ai un bon réseau, puis-je essayer d'appeler Nirai?
– D'accord, mais si elle rate ce train, elle ne pourra plus venir avec nous!
– Très bien... >>
Nous nous mîmes à marcher en direction du quai, tout en accélérant de plus en plus. Tomoyo qui courait à côté de moi, téléphone à l'oreille, hoqueta soudain puis s'écria:
<< Elle a décroché! Elle a décroché! >>
Elle écouta attentivement l'engin puis dit:
<< Mais Nirai! Tu as écouté ce qu'a Mme Yomi a dit? C'est la station Tsumori, pas le bar!!! >>
Celles qui avaient écouté la conversation se mirent à rire de l'erreur de notre camarade tandis que nous montâmes un long escalier.
Une fois arrivées sur le quai, nos professeurs se mirent à paniquer quand elles virent que le métro était sur le point de partir!
Elles nous firent vite embarquer et réussirent à monter avant que les portes ne se ferment.
Une fois dans le wagon, je m'assis avec Shino et Tomoyo, qui était toujours en train de dicter l'itinéraire à Noroji. Alors, Mme. Yomi vint voir mon amie et lui demanda:
<< Tu téléphones avec Noroji? >>
Mon amie hocha la tête et ma professeure ajouta.
<< Tu peux me la passer, s'il te plait?
– Oui, répondit Tomoyo. Attends, Nirai, y'a Mme. Yomi qui veut te parler! >>
Elle lui donna le téléphone.
<< Oui? Noroji? Sache que tu as raté le métro, mais si tu te dépêches de venir à la station, que tu prends le métro, fais 5 arrêts, que tu... Mais si, tu y arrivera! Il faut juste que tu... >>
Madame Kikomi vint alors vers sa collègue et lui ordonna calmement:
<< Nina, passe-là moi! >>
Mme. Kikomi lui donna à son tour l'appareil de Tomoyo. Elle changea alors complètement de ton:
<< Noroji, rentre chez toi! Tu es en retard et... Non, tu n'y arriveras pas! Maintenant, retourne à la maison! >>
Elle raccrocha et donna le téléphone à Tomoyo, qui le rangeait dans son sac. Mme. Yomi, qui s'était assise en face de moi, fixa sa collègue, confuse:
<< Mais enfin, Chie!
– Non, Nina! répondit froidement Mme. Kikomi. Tu sais bien que je déteste les retards! Dois-je te rappeler ce qui c'est passé à Yokohama?>>
La grande femme blonde soupira et se rassit vers nous. Shino, qui était à côté d'elle, lui demanda:
<< Qu'est ce qu'il s'est passé?
– Sans trop rentrer dans les détails, il y a deux ans, Mme. Kikomi et moi avons fait un échange scolaire avec une classe de Yokohama. Mais le jour où nous sommes rentrés, nous avons laissé un élève là-bas, qu'on avait oublié à l'auberge. Finalement, ses parents sont allés le chercher et nous avons failli perdre notre poste. Depuis, Mme. Kikomi est très pointilleuse en ce qui concerne les retards!
– Je la comprends! >> fit Tomoyo en croisant les jambes.
Bientôt, nous arrivâmes devant un grand bâtiment cylindrique avec de larges fenêtres opaques. Quand nous entrâmes, je sentit une odeur sucrée que je ne connaissais pas. Une femme nous acceuillis derrière un comptoire et dit:
<< Vous êtes la classe de la Suisen Gakko? Venez vous acheter à boire et à manger, le film commence dans 5 minutes!
– Viens Maya! me dit Shino. On va se chercher du Pop-corn!
– Du quoi?
– Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas, dis donc! remarqua mon amie en me traînant vers la dame à la caisse. Je vais t'en prendre un petit paquet pour que tu goûtes. Je suis sûr que tu vas kiffer! >>
Nous allâmes donc au comptoir et Shino commanda à manger, mélangé à beaucoup de mots qui m'étaient encore inconnus.
Quelques instants plus tard, la jeune femme revint avec deux sachet de nourriture et deux boissons dans dans récipients appelés canettes. Shino prit son repas et me donna la petite portion et un petit cylindre lisse qui renfermait du liquide, histoire que je goûte. Un odeur chaude et sucrée, semblable à celle que arborait déjà la salle, émanait du paquet. À l'intérieur, il y avait de drôles de formes blanches, recouvertes d'une fine couche de miel. J'en consommais alors une et fut agréablement surprise par le goût.
<< Ça te plait? me demanda Shino.
– Oui, même si c'est... particulier
– Particulier? Ici, c'est pourtant la base!
– Désolé! dis-je. Tu sais, je viens de...
– Dépêchez-vous les filles! s'écria Mme. Yomi en m'interrompant.>>
Nous suivimes donc notre professeure, qui nous amena dans une grande salle sombre. Je m'assis sur un étroit fauteuil rouge entre Shino et Tomoyo, qui mangeaient déjà leurs encas. Je remarquai alors que devant vous se dressait un étrange rideau noir, cloué au mur.
Soudain, une lumière, sortie de nulle part, éclaira le voile et tout le monde se tut. Le rideau montrait des formes de couleurs et... une personne?
Je n'étais pas en train de rêver. Une grande dame courait vers nous! Pourquoi est-ce que personne ne fuyait? Nous allions nous faire écraser!!!
Alors, Shino me prit la main, voyant que je tremblait:
<< Tout va bien, me chuchota-t-elle, Ce ne sont que des images. N'est pas peur! >>
Elle me tint la main encore un moment, jusqu'à ce que je sois sûr que cette lumière était inoffensive.
Après avoir eu peur, je profitai du spectacle en contemplant, les couleurs, les paysages, les mouvements des personnes mais surtout leurs yeux, dessinés d'une main de maître.
C'est alors que je compris à quelle point j'avais eu de la chance en arrivant ici, pile la bonne année pour avoir des amis aussi géniaux et une vraie famille, celle du Aoyuri-sou.
Certes, tout ne s'était pas vraiment passé comme prévu mais ce n'était pas grave; au moins j'avais pu rencontrer de nouvelles personnes et vivre des choses qui m'auraient été impossible si j'étais resté dans la maison royale aux côtés de Jinaho.
Ce monde était bien mieux que le mien car ici, il n'existait plus de mariage forcée ou arrangée et tout le monde pouvait faire ce qu'il voulait, peu importe son statut social. L'amour que Jiyune portait à Tomoyo en était bien la preuve!
Pourtant, il fallait que je retourne dans mon monde. Ceci n'était que des vacances...
Après la séance, nous prîmes un bus pour rentrer à la station. L'ambiance était calme mais joyeuse. C'est alors que le téléphone de Hakashite Doroha, une autre amie de Maname, sonna et qu'elle décrocha avec surprise:
<< Oui? Attends, c'et toi Nirai? >>
Il y eut un moment de silence avant que ma camarade s'écria en ria:
<< Mais non! T'es trop conne, Nirai! >>
Elle raccrocha et dit à Mme. Yomi, qui se tenait près d'elle.
<< J'ai une mauvaise nouvelle en ce qui concerne Nirai...
– Quoi donc?
– Je crois qu'elle n'a pas écouté Mme. Kikomi: elle est enfin arrivée à la station de Tsumori! >>
-------------------------------------------------------------------------------
Bonjour à tous!
J'espère que ce chapitre vous a fait rire!
Comme, je l'ai dit, cette anecdote s'est vraiment passé avec ma classe (Si l'on remplace les noms des personnes et des villes bien sur)
Demain ou après-demain sortira le dernier chapitre de ce tome!!!
À bientôt et avec amour,
- Mango_sp
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top