Chapitre 32
Cela faisait maintenant deux semaines que je travaillais chez Helena et je dois dire que ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais.
Ce n'était ni stressant, ni pénible comme l'avait dit Shino. De plus, les clients étaient tous très sympathiques, même si ce n'était, pour la plupart, que des retraités.
Pour couronner le tout, Helena, avec qui je commençais à bien m'entendre, nous payait beaucoup, assez pour que seulement la moitié de mon salaire aille dans le logement, qui était déjà lui même payé en grande partie par Torin. Cependant, comme le reste ne me servait pas tant que ça, si ce n'est que pour les courses, je le garderai précieusement de côté, juste au cas-où.
Sinon, mon enquête avançait petit à petit. Je pouvais déjà innocenté Kami, qui aurait pas pus quitter l'école, et Maname, qui a déjà assez de presses et de police sur le dos pour vouloir comettre un meurtre.
Cette dernière s'était teint les cheveux en blond, ce qui, à mon sens, ne rendait pas très bien.
Je savais également que Tomoyo et Shino ne feraient jamais ça, même si je n'avais rien de très factuel pour le prouver. Il me restait donc 6 filles à explorer en profondeur.
Ce n'est qu'un jour tout à fait banal que mon enquête à vraiment continuer...
Ce matin-là, je me réveille en sursaut dans mon lit. En me relevant péniblement, je remarquai que mon réveil n'avait pas encore sonné et qu'il dormait paisiblement sur ma table de chevet. Alors, qu'est ce qui m'avait tiré de mon sommeil?
En allant à la fenêtre, je vis des nuages noirs au loin. Soudain, un éclair orange zébra le ciel et tomba sur le gratte-ciel non-loin d'ici. Aussitôt, je fit un pas en arrière et me boucha les oreilles, avant qu'un bruit assourdissant n'envahisse la zone.
C'était donc l'orage qui m'avait réveillé. Heureusement, la météo d'ici était beaucoup moins meurtrière qu'à Mizuha. Dans mon monde, particulièrement dans le Sud, on s'attendait toujours à ce que quelqu'un meurt pendant une tempête. J'avais de la chance que cet univers soit beaucoup plus sûr et qu'il n'y avait, par exemple, aucune chance pour que les vitres d'une maison explose à la suite d'un éclair.
J'allai éteindre mon réveil et m'habillai alors avec mon nouvel uniforme de période chaude, que m'avait acheté Torin. Celui-ci était composé d'un haut blanc à manches courte avec une ficelle nommé cravate et un pantalon court bleu marine.
Quand je me rendis dans la cuisine, je découvris Aoi, affalé sur la table de la cuisine, les bras croisés. Il semblait dormir et avait les cheveux pleins de noeux.Je passa derrière lui et lui mit doucement une main sur l'épaule pour le réveiller.
C'est alors que je remarquai quelque chose de sombre derrière sa nuque, quelque chose que son long col roulé cachait. Mais quand je tentai de soulever ses longs cheveux, il se réveilla aussitôt et fit un pas en arrière, comme pour m'éviter.
<< Qu'est ce que tu fais?
– Désolé Aoi! Je ne voulais vraiment pas..
– Ce n'est pas grave, dit-il simplement en se rasseyant. Mais évite de toucher cette partie de mon corps s'il te plait...>>
J'allai dans la cuisine pour me chercher des céréales sucrées et m'assis en face du garçon. Pourtant, j'étais déterminé à en connaître plus sur la tache sombre d'Aoi.
<< Mal dormi?
– Peu dormi! >> me corrigea-il en bayant
J'essayai alors de creuser plus profondément.
<< Dis-moi Aoi, pourquoi tu t'habilles toujours en col-roulé? Tu sais qu'il y a de nouveaux uniformes maintenant!
– Je sais, dit-il en tournant une cuillère dans son thé, qui était posé sur la table. Mais le soucis, c'est que je n'ai ni le temps, ni l'argent pour me le procurer!
– Alors, qu'est ce que tu as sur la nuque? >>
Surpris, il se releva brusquement et réserva par inadvertance son thé.
<< Tu l'as vu?
– Non! répliquai-je. Qu'est ce que c'est et pourquoi tu le caches?
– Bon... Je vais te l'expliquer... >>
Il alla à son tour dans la cuisine chercher une serviette et épongea le liquide sur la table. Puis, il se rassit et me fixa d'un regard blessé, tacheté d'absurde maligne:
<< Voilà, ce que je cache derrière mon col-roulé, ce n'est pas une tâche. C'est un tatouage qui recouvre quasiment l'entièreté de mon dos. Je l'ai fait il y a quatre ans, dans j'était encore une racaille, un voyou si tu préfères. Mon "gang" et moi, on est un jour allés chez un ami pour se faire tatouer "comme les grands". Mais comme on était pas expérimenté, on a fait n'importe quoi, ce qui m'a laissé des traces indélébiles sur le dos. En plus d'en avoir honte, je n'ai pas le droit de les montrer car c'est interdit d'en avoir à l'école...
– Quoi? m'écriai-je. Je ne savais pas que c'était prohibé! Comment vais-je faire moi?
– Tu vois, on a le même problème! ria-il en plissant les yeux. Mais ne t'inquiète pas, si ça ne se voit pas, ce n'est pas vraiment un problème!
– Salut! >> dit soudain une voix masculine derrière nous.
Nous nous retournâmes et vîmes Jiyuno entré dans le salon. Il portait, comme moi, le nouvel uniforme, mais avec un ruban ajusté en papillon à son col. Pourtant, son visage me semblait bizarrement assez différent.
<< Tu t'es maquillé? demanda Aoi avec un sourire bienveillant.
– Ah! s'écria Jiyuno en rougissant. Ça se remarque tant que ça?
– Évidemment! Ton fond de teint est trop clair et ne cache pas assez tes taches de rousseur. Tu devrais demander conseil à Tomoyo, elle s'y connait bien en cosmétique!
– Tiens, quand on parle du Gophiatops! >> dis-je, même si je ne savais pas si mon animal préféré existait aussi dans ce monde.
Tomoyo entra à son tour, aujourd'hui très bien coiffé. Alors, Jiyuno se tourna lentement vers elle et la salua d'un air timide.
<< Salut, Yamauzuro... >>
Celle-ci le fixa un instant avant de s'écrier, tout en rougissant:
<< Tu...tu as mis du maquillage???
– Ça ... te plait? >>
Tomoyo s'approcha du garçon, qui avait maintenant rouge écrevisse et le fixa pendant une longue minute. Puis, il s'en alla en direction de la sortie et et dit avec son habituelle et masculine intonation:
<< Bah quoi? J'ai le droit de tester des trucs, non? Oh et puis merde, je vais me débardouiller!
– J'allais dire que ça t'allait bien et qu'on pourrait s'entraîner ensemble, mais comme tu ne veux pas m'écouter, je suppose qu'on ne trouvera jamais d'entente!>>
Il sortit du salon et monta l'escalier. Bien qu'il avait parlé de façon brutale avec mon amie, je put voir de la frustration dans ses yeux. Ne s'en voulait-il finalement pas de lui avoir crié dessus?
<< C'est pas tout ça, mais nous on doit y aller! s'indigna Tomoyo en croisant les bras. Dommage qu'on ait pas le temps de se préparer un bento!
– Ne vous inquiétez pas! dit Aoi en se levant. J'ai préparé des brioches à la française car il faut que je m'entraîne pour pouvoir en proposer aux clients du Café. Tenez, c'est pour vous! s'exclama-t-il en revenant de la cuisine avec des sachets transparents.
– Merci, Monsieur le chef étoilé! >> le remercia mon amie.
Quelques minutes plus tard, Tomoyo et moi fûmes dans le vestibule pour mettre nos gilets. Aoi était retourné dans sa chambre car il avait cours plus tard. J'étais toujours aussi surprise par l'histoire de son tatouage et ne pouvait imaginer l'état de son dos. Personnellement, je ne me souvenais pas du jour où le mien m'avait été dessiné sur la peau car je devais avoir un an au moment des faits. C'était le signe distinctif et le symbole du clan Kirioka: le lys bleu. Tous les membres avaient ce tatouage, sur l'épaule gauche pour ceux nés dans la famille et sur la droite ceux mariés à un membre de la lignée. Seules les familles nobles ou très anciennes pratiquaient le dessin sur la peau. Les Namiyota, famille de Jinaho, avait comme symbol un faisan blanc jaillissant des vagues. Et dire que j'ai fallu le porter sur ma peau...
C'est pour ça que le manque de tatouages sur l'épaule de Kami m'avait surprise et que j'avais douté de son appartenance à mon ancien clan. Quant à Aoi, je ne pensai pas qu'il soit de ma famille. Après tout, les familles "doublons" devaient exister, surtout qu'il y avait beaucoup plus de personnes dans ce monde.
Soudain, le téléphone de Tomoyo sonna. Elle le sortit et le "décrocha", comme on disait ici. Après quelques secondes, elle laissa tomber son appareil, les yeux écarquillés, avant de chuter elle-même! Heureusement, je réussi à la prendre par les épaules avant que sa tête ne touche le sol. Paniqué, je me tournai vers les chambres et cria:
<< Venez m'aider! Tomoyo fait un malaise! >>
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Merci d'avoir lu ce chapitre!
Que pensez-vous des révélations et pourrais-je les améliorer?
À dans quelques jours pour le prochain chapitre!!!
With love,
- Mango_sp
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