Chapitre 24
Les semaines qui suivirent l'incident, je commençai à remarquer que Kami semblait plus sociable avec tout le monde. Elle participait plus en cours, ne restait plus seule pendant les pauses et semblait même vouloir se faire des amis dans la classe.
De mon côté, j'avais accepté le fait que je ne reverrai pas mon monde avant longtemps. Je ne m'étais encore pas occupée avec les meurtres mais au moins, je pouvais innocenter Kami, qui n'aurait jamais pu s'éloigner de l'école. Je ne rêvais plus de Numéro 101 et ne lui posais plus de question. On aurait dit que la gardienne avait décidé de me laisser tranquille.
Un matin, je me réveillai en sursaut, pleine de sueur froide. J'avais sûrement fait un cauchemar, même si je ne me souvenais plus de son déroulé. Je m'étirai et sortis de son lit. Mon réveil n'avait pas encore sonné mais je m'empressai de l'éteindre, ne voulant pas entendre la pénible sonnerie encore une fois. Puis, je m'habillai et allai dans le salon.
Les lumières étaient éteintes mais dans le fond, la télévision, une invention que je trouvais révolutionnaire, avait été allumée. À côté, assis sur le canapé, Aoi était en train de la regarder, un bol à la main. Dès qu' il me vit, il me salua et m'invita à s'asseoir près de lui. Je m'aperçut alors qu'il faisait partie de ceux que je connaissais le moins au Aoyurisou. Il dégageait une aura très aimable et chaleureuse, mais aussi très mystérieuse et voilée d'ombre.
Soudain, il me tendit un autre bol fumant, qui était sur la table et lui dit :
<< Tiens, mange pendant que c'est encore chaud.
– Merci. Attends, on ne devrait pas déjà se mettre en route pour aller à l'école à l'heure qu'il est ? paniquai-je. Viens, on va être en retard!>>
Je me levai précipitamment et voulu aller chercher ses affaires, quand Aoi me prit le bras :
<< Reste la... M. Jaguchi, ton prof d'histoire, n'est pas là aujourd'hui. Tu peux donc rester ici une heure de plus. Pour ma part, c'est ma prof de langues étrangères, Mme. Kogaha, qui est absente. Mais c'est gentil de te faire du souci pour moi.
– Comment peux-tu le savoir? demandai-je, intriguée.
– J'ai... regardé le plan de l'école, bafouilla t-il, semblant gêné>>
Il me montra alors son téléphone, qui affichait un tableau, où était clairement inscrit que leur professeur d'histoire était absent et que le cours était annulé.
<<Comment as tu accès à tout ça? demandai-je.
– Passe moi ton téléphone, s'il te plait, dit il, en étant devenue plus calme>>
Je sortis mon appareil électrique de la poche de mon gilet et le lui passa. Puis, il le bidouilla un moment dessus et me le rendit. Enfin il déclara :
<< Tiens, je t'ai installé l'application de l'école, comme ça tu ne feras plus l'erreur d'arriver trop tôt ou trop tard.
– Merci, le remerciai-je >>
Mais pour toute réponse, Aoi se gratta la nuque et sourit. Je me rassis donc et mangea ce que le garçon m'avait préparé. Nous ne nous parlames plus et un long silence gênant s'installa dans la pièce. Je remarquai qu'Aoi semblait vouloir éviter la discussion. Mais pourquoi?
Soudain, une sorte de musique sortie de la télévision, sembla annoncer quelque chose. Un présentateur, bien habillé et coiffé, fut alors affiché et commença à parler :
<< Mesdames et Messieurs, bonjour! Depuis maintenant une semaine, presque 15000 manifestants se sont levés dans les rues d' Osaka. La cause sont les laboratoires de la ILHD, International Laboratories for Human Discoveries, se situant à l'ouest de la ville, où l'on ferait, selon les révoltés, d'inacceptables expériences allant à l'encontre du bien-être animal et apparemment, aussi sur des humains. Il n'y a malheureusement pas de preuves fiables, seulement des témoignages de personnes ayant, selon leurs dires, travaillé dans les laboratoires de ILHD. Les activistes dénoncent également des pays comme le Japon et l'Angleterre d'aider financièrement leurs projets, pourtant strictement illégaux. Le gouvernement nie pourtant totalement les faits et essaye de limiter ce genre de mouvement de révolte.
Cela fait 16 mois que les vols se sont intensifiés à Osaka. Les victimes, souvent de veille personne aisées, racontent la nuit du cambriolages de leurs demeures comme normale, presque plus paisible que les autres. « C'est comme si mon argent et mes objets de valeurs c'étaient volatilisé » raconte Yato Honobu, une des victimes des cambrioleurs. À l'heure qu'il est, les suspects ce compte par centaine. Nous vous rappelons au passage, que si vous vous faites cambrioler ou que vous avez quelconque information sur le sujet, veuillez vous rendre au commissariat le plus proche ou contacter le numéro qui s'affiche ici.
Plus de nouvelles de Nashimura Maname, la fille de la ministre de l'économie portée disparue il y a plus d'un mois! Des témoignages affirment qu'elle aurait été vue le 28 mars à la gare de Shinjuku, prenant un train avec pour terminus Osaka, pourtant, l'hypothèse qu'elle soit allée en campagne est populaire parmi les spécialistes en disparitions humaines. Personne ne sait si elle est partie de son plein gré ou si on l'a forcé.
Merci de nous avoir suivis. Prochain journal horaire à 9h ! >>
Aoi éteignit la télévision. Puis, il se leva et ramena son bol dans la cuisine :
<< Tu as vu ce qu'il se passe dans la ville? demandai-je, perplexe. Y a-t-il toujours autant de criminalité ici?
– Oui, malheureusement! Mais que veux tu, soupira t-il. Il y aura toujours de la corruption dans ce monde... C'est un fait et nous ne pouvons rien y faire.>>
Il posa le récipient et se dirigea vers l'entrée :
<< Je me mets déjà en route. Je préfère arriver plus tôt que les autres. Si tu croises Natsu et compagnie, dit leur que je leur ai préparé de quoi manger et que si ça c'est refroidi, ils peuvent toujours le réchauffer ! À plus tard !
– Oui, au revoir! >>
J'entendit une porte de dortoir s'ouvrir et des pas pressés se dirigèrent vers la cuisine :
<< Bonjour Aoi! fit une voix féminine que je ne reconnus pas.
– Oh, bonjour Shaida, la salua le garçon, qui mettait ses chaussures.>>
Puis, je pus reconnaître le bruit de la porte d'entrée se referma en claquant. Ensuite, la dénommée Shaida entra dans la cuisine en baillant et s'assit sur une chaise. Elle ressemblait beaucoup à Shiguko, qui venait de la même famille. Elle avait de longs cheveux mauves, désordonnés et rassemblés en une queue de cheval, et de larges cernes indiquent qu'elle avait très peu dormi. Elle commença à manger ce que Aoi lui avait préparé et essaya d'ajuster son uniforme, différent de celui de la Suisen, mais qui semblait avoir un peu souffert. Mais lorsqu'elle me remarqua, Shaida se leva d'un bond, courra vers la cuisine et me plaqua contre le frigo :
<< Tu es là depuis combien de temps, toi?
– Sa...salut, bégayai-je, confuse. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal?
– Je suppose que tu es Mayazu, notre nouvelle colocataire. Et bien, quel est ton alibi ou excuse?
– Qu'est ce que tu entends par "excuse"? >>
Shaida me lâcha et alla s'asseoir sur le comptoir de la cuisine. Puis, elle passa sa main entre ses cheveux et commença :
<< Eh bien voilà, j'ai besoin que tu me dises pourquoi étais-tu dans la même pièce que Aoi et ce que vous y faisiez, suivi d'une excuse de ta part!
– C'est vraiment si grave que ça? demandai-je avec un sourire gêné, mêlé d'incompréhension
– Oui c'est grave! Car là, j'ai l'impression que tu essaye de me le voler et sache que je n'aime pas du tout ça. Donc pour la dernière fois, Aoi est seulement...>>
À ce moment, Natsu entra dans la salle et s'exclama au baillant :
<< Tu vas la fermer un peu, Shaida ? Aoi n'est pas un objet et il est libre de faire ce qu'il veut et de fréquenter qui il veut, fille incluse. Alors, arrête de vouloir être son ange gardien! >>
Shaida, vexée, retourna s'asseoir à sa place et finit son bol. Natsu fit de même et se mit à regarder dans le vide. En me retournant vers l'horloge du salon, je pus constater qu'il était l'heure de partir. Je remis le col de ma chemise en place et me dirigeai vers ma chambre pour aller chercher mes affaires pour partir à l'école. Mais avant de m'en aller, Natsu m'indiqua avec un ton un peu excité :
<< Ah, au fait ! C'est le premier jour de l'année scolaire où il y a cantine. D'après le plan, on mange en sixième heure avec la classe de Aoi! >>
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