Chapitre 21

 Comme l'attente était très longue, les élèves de ma classe se dispersèrent dans la salle de biologie.

Noroji Nirai et Hakashite Doroha observaient les vitrines, tandis que Uchoha Ubi farfouillait les tiroirs. Tomoyo, elle, contemplait avec un regard meurtrier le schéma du squelette d'un serpent, et Shino regardait fixement une étagère pleine de produits chimiques, pensant, à ce que j'en pouvait déduire, à comment créer des explosifs. Tanashi Satara, semblant exténuer, s'était assise sur une chaise au fond de la salle et avait posé sa tête sur la table en face d'elle.

Kirioka Kami, quant à elle, s'appuyait sur le rebord de la fenêtre et regardait un couple d'oiseaux faire leur nid dans un arbre non loin. Moi, qui était en train de marquer mon nom sur mon manuel de mathématiques que je venais de recevoir, n'arrivais toujours pas comprendre l'émotion sur le visage. C'était un mélange d'admiration, d'ennui, de tranquillité et de tristesse. Que pouvait-elle bien pensée dans cet instant précis ? À vrai dire, je n'en savais strictement rien car je n'avais parlé qu'une seule fois à Kami de toute ma vie et honnêtement, ça ne me regardait sûrement pas.

Pour me changer les idées, je commençai à me balader dans la salle. Je regardai quelques vitrines et m'arrêtai bientôt sur celle que Noroji et Hakashite contemplaient. Dedans, il y avait un schéma en coupe du ventre d'une femme enceinte, un cœur d'Homme desséché, mis à tremper dans un bocal avec de l'alcool, et des cranes humains.

Ils étaient cinq en tout, le premier semblait venir d'un temps lointain, tandis que le dernier avait une structure osseuse similaire à celle d'un Homme actuel. Ces têtes devaient sûrement symboliser le développement de l'espèce humaine avec le temps. Les quatre premières têtes avaient été sculptées avec la technologie de ce monde, c'était évident. Le cinquième sûrement aussi, mais elle était beaucoup plus réaliste, avec beaucoup plus de détails, des dents cassées et le haut du crâne déformer. Je me demandai si en fin de compte, elle n'était pas réelle, malgré que je doutais fortement sur la légalité d'un objet similaire dans ce monde. Heureusement pour moi, je ne fus pas la seule à me poser ce genre de question :

« À ton avis Hakashite, demanda Noroji, ce crâne à droite là, c'est un vrai de vrai?

Je ne sais pas...

Oui c'est un vrai... dit Kami d'une voix lugubre, en apparaissant derrière nous.

Ah! s'écria Noroji et Hakashite d'une même voix. D'où tu sors, toi?

De là-bas pourquoi?

Bon dans tous les cas, continua Hakashite en mettant ses mains à ses côtes, intéressée par ce que venait de dire Kami, comment peux-tu être aussi sûr de ça, Kimioka?

Déjà c'est Kirioka, et je suis sûr que ce crâne est vrai car certains détails seraient impossibles à mettre en place sur une imprimante en trois dimensions. Par exemple, expliqua Kami en pointant du doigt la mâchoire de la tête. Il manque une dent là et les deux sur le côté gauche présentent une carie. Les maquettes réalistes évitent d'avoir des défauts comme ça. De plus la partie droite du cuire chevelue à été enfoncé, alors on peut deviner comment la personne est morte...

Comment? demanda Noroji, tremblante.

Sauvagement agressée puis assassinée par un coup hache en pleine tête... »

Sur ces mots, Kami partit, toujours avec cet air lugubre. Moi, qui avait assisté à la scène même si je n'avais pas pris la parole, était sans voix. Comment est-ce que cette fille pouvait en savoir autant sur ce crâne ? Elle n'était pas là avant nous si ? Peut-être avait-elle redoublé, même si n'avait pas l'air plus vieille que les autres filles de ma classe. Mais même si c'était le cas, comment avait-elle pu remarquer la carie sur le crâne ? Même moi j'avais du mal à la voir et je ne m'en serais jamais aperçu si Kami ne l'avait pas dit. Alors comment était-ce possible ?

Ce soir-là, je ne rentrai pas tout de suite au Aoyurisou. Je devais d'abord faire le rapport de ma journée à Torin. Après que tout le monde soit parti, je descendis les trois étages, traversais le couloir principal et frappais à une des portes. Après quelques secondes d'attente, un professeur que je ne connaissais pas vint m'ouvrir et me demanda :

« Vous venez voir qui?

To...Namiota-sama, bafouillai-je.

La directrice est très occupée ces temps-ci. Donc si vous êtes venu juste rendre une attestation ou quelque chose de similaire, vous pouvez me la donnez !

Non merci, rétorquai-je avec un ton respectueux. J'ai rendez-vous avec la directrice et j'aimerais pouvoir m'y rendre.

D'accord, fit le professeur en perdant patience. Je vais lui demander si vous pouvez entrer. Comment-vous appelez vous?

Erimaa. »

L'homme referma la porte derrière lui pour réapparaître peu de temps après en disant :

« C'est bon mademoiselle Erimaa, vous pouvez entrer. »

J'arrivai dans la salle où j'avais dormi il y a quatre jours et tournai à droite dans le bureau de Torin. La pièce était assez en désordre et des copies de document important recouvraient quasiment l'entièreté du sol. Seule la table était assez propre, où la directrice trônait et était en train de consulter des papiers.

« Madame, votre invitée, fit le professeur.

Merci Kaito, tu peux rentrer chez toi maintenant, tu as assez travaillé. Quant à toi, Mayazu, viens t'asseoir en face de moi.

Oui Madame! m'écriai-je »

Quand le professeur s'en alla, je pris la chaise du fond de la salle à la ramena au bureau, tout en essayant de ne pas marcher sur les copies au sol. Quand je fut fin prête, la directrice mit ses coudes sur la table et commença :

« Alors, ma chère belle-fille, comment se sont passé les deux premier jour ici?

Très bien merci, j'apprends petit à petit comment me comporter et à utiliser le langage des jeunes dans ce monde. Je vous remercie beaucoup d'avoir bien voulu m'aider dans ma situation difficile!

Tu sais, ria aimablement Torin, je suis ta belle-mère vu que tu as épousé mon fils. Alors tu n'as ni besoin de me vouvoyez, ni d'être aussi cordiale avec moi. De plus, c'est toi l'être supérieur ici, donc en ces circonstances, se serait plutôt à moi de t'appeler Erimaa-sama.

Non, surtout pas ! C'est trop d'honneur et puis, je ne suis pas un personnage si important que ça !

Je plaisantais tu sais! ricana la veille femme. Au fait, j'ai entendu que tu avais crié sur un garçon de la classe parallèle. C'est vrai?

Oui, les rumeurs ne sont pas fondées... Je suis vraiment désolée!

C'est à lui de s'excuser, voyons! s'exclama Torin, soudain très sérieuse. J'espère que tu lui as bien fait payer pour ce qu'il a fait, cet enfoiré! Déjà qu'on a eu beaucoup de problèmes avec son frère, mais alors lui!

Ne t'énerves pas, Torin, la rassurais-je. Il a juste refusé de coopérer avec moi! Ce n'est pas si grave que ça! Même si je dois avouer qu'il m'a particulièrement tapé sur les nerfs...

Je pense ne pas le punir pour l'instant, mais si il devait recommencer à mal se comporter en ta présence, n'hésites surtout pas à me le dire.

Merci beaucoup, Torin! Mais sinon, j'avais une question au sujet d'une fille de ma classe...

Je t'écoute!

Elle s'appelle Kirioka Kami. Elle n'est pas très sociable mais elle semble connaître l'école comme sa poche. Elle emprunte souvent des raccourcis pour être plus rapidement en classe et sait beaucoup de choses sur le matériel dans les différentes salles de classe. Alors je me demandais si elle n'avait pas redoubler?

Kirioka Kami tu dis? fit Torin en se grattant la tête. Son nom de famille me parle mais sinon, son prénom ne m'est pas familier du tout. De plus, je connais l'intégralité des étudiants ayant redoublé ici au moins une fois dans cet établissement et je suis sûr qu'elle n'en fait pas partie, du moins, pas pour l'instant.

D'accord... répondis-je, un peu déçue. Je l'interrogerais donc par moi-même. Au fond, ça ne coûte rien de demander.

Je pense que c'est une bonne idée ! Au fait, tu te souviens de notre pacte?

Oui pourquoi? demandai-je, perplexe. Tu veux le modifier?

Pas du tout ! J'ai juste une mission pour toi.

Très bien! En quoi consiste t-elle?

Eh bien... commença Torin, soudain plus sérieuse. Tu t'es déjà demandé pourquoi il n'y avait aucun garçon dans ta classe ?

C'est vrai que maintenant que tu le dis, une grande partie des classes de l'école ont des garçons dans leurs groupes. De plus, Mme. Kikomi n'en n'avait aucune idée non plus. Alors pourquoi on en a pas chez nous ?

Eh bien c'est très simple. expliqua Torin en se levant brusquement. Les garçons de votre classe se sont fait tués, tout simplement... » 

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