Chapitre 17

J'étais à présent seule sur le chemin de retour de l'école. Tomoyo avait réussi à prendre le bus et Shino venait à l'école en vélo. Natsu et Aoi, eux, sortaient plus tôt car ils avaient moins de cours ce jour-là.

Je marchais donc seule sur le trottoir. Les magasins et les enseignes étaient maintenant remplis de monde, qui venait sûrement de passer une longue journée. Il faisait beau mais un petit vent glacial parcourait les rues.

Au Royaume du Sud, ce genre de temps n'existait pas car là-bas, il faisait soit très chaud, soit il pleuvait. Je savais qu'au Royaume du Nord, il faisait très froid et cela arrivait que le Soleil n'était pas présent durant des mois entiers. Sinon, je ne me souvenais pas beaucoup de ce Royaume car j'y étais allé une fois seulement, l'année de ma naissance. C'était probablement là-bas où habitaient mes abrutis de parents, si le Royaume du Feu ne l'avait pas encore envahie.

Je détestais profondément mes géniteurs depuis qu'ils m'avaient abandonné, le jour où il avait été révélé que j'étais la 14ème Erimaa, à l'âge de six ans. Quand ils l'apprirent, ils furent terrifiés par l'idée qu'une autre Erimaa les assassinent, comme ce fut le cas pour la famille de la 2ème magicienne de l'eau, egalement mon ancêtre, tuer par son élève le plus proche, la 3àme Erimaa, celles qui créa artificiellement la peuple du Feu et extermina la moitié de la population de Mizuha, qui était, à ce moment-là, habité par seulement 50 habitants. En comparaison, mon monde était maintenant peuplé d'environ 20000 personnes, du moins au moment où je l'avais quitté.

Mes horribles parents m'avaient aussi promise à Jinaho sans même que je puisse donner son avis. Ils n'étaient même pas présents lors de son mariage, qui aurait dû être le jour le plus heureux de ma vie. Honnêtement, j'aurais préféré être orpheline dès la naissance que d'avoir eu des parents comme ça.

Je vis bientôt l'arrêt de bus où j'avais aperçu le transport ce matin-là. Je n'étais donc plus très loin du Aoyurisou. Mais avant que je ne puisse tourner à gauche, une main me prit par l'épaule. Je me retournai alors et vit Kokaro, essoufflé :

<< Salut Erimaa ! Ça roule?

Mais non je suis à pied! dis-je, ne comprenant pas cette expression.

Ha ha ha ! Au fait, qu'est ce que tu fait là toute seule ? Yamauzuro n'est pas avec toi ?

Non, elle a réussi à prendre le bus avant moi.

Ah, soupira Kokaro, l'air pensif. Je ne comprendrais jamais cette fille...

Vous vous connaissez depuis combien de temps ? demandai-je.

Depuis très longtemps, répondit-il. Même gamine elle criait sur tout le monde. Une vraie bombe à retardement!

Parfois les gens ne changent jamais, souris-je.

Au fait, j'ai vu ce qui s'est passé avec Kunada tout à l'heure et je dois dire que j'étais mort de rire quand j'ai vu la tête qu'il faisait.

Ce n'était rien d'exceptionnel, soupirai-je, évitant de penser à l'incident.

J'ai l'impression que tu ne comprends pas bien la situation! dit t-il sur un ton blagueur. Tout le monde en parle dans ma classe et il parait que beaucoup de personnes, donc des gens d'autres établissements, sont au courant de ce qu'il sait passer. Tu sais, c'est assez rare qu'un des mecs les plus populaires du quartier se fasse retaper par une random comme toi. Je pense que beaucoup de filles, sûrement des admiratrices de Kunada, vont te tourner le dos pendant un petit moment, mais en contrepartie, tu as gagné le respect de tous les mecs du tierquar et de beaucoup de ses exs.

On va voir si je pourrais en tirer des avantages, m'exclamai-je d'un ton sérieux, tout en essayant de mémoriser les tonnes de nouveaux mots qu'il avait utilisés.

Mais changeons de sujet, veux-tu? Tu vis depuis combien de temps à Osaka ?

Pas...longtemps, bredouillai-je.

Ah ouais ? Tu vivais où avant de venir ici?

Je viens d'un village au... sud d'Osaka, bafouillait-je, essayant d'utiliser au mieux l'excuse que m'avait soufflée Torin. Il est assez...petit donc c'est pas sûre que tu le connaisses.

Je ne vais pas très souvent à la campagne, donc ça ne me dirait sûrement rien! conclut Kokaro. Ah au fait, j'ai une question à ce sujet...

Oui, qui a t-il ?

C'est vrai que... que les filles sont beaucoup plus jolies dans la banlieue qu'en centre-ville? dit-il avec un sourire dragueur.

Oh heu... on est arrivé au Aoyurisou! m'écriai-je pour éviter la question du jeune homme.

Ah ouais ! Comme le dit le proverbe, le temps passe plus vite quand on s'amuse! »

Kokaro et moi s'avançames devant le bâtiment jaune claire et frappames à la porte. Je collais son oreille à l'ouverture et entendit des pas pressés à l'intérieur.

Soudain, la porte s'ouvrit lentement et la même démarche précipitée se fit entendre dans le sens opposé. Nous enlevâmes nos chaussures, mimes nos chaussons et allâmes dans la cuisine.

Mais dés que entrames dans la pièce, une banderole se déplia et Natsu, Tomoyo, Shino, Aoi et une femme que je n'avais encore jamais vus surgirent derrière le comptoir :

« Bienvenue Erimaa et Kokaro! » dirent ils tous en cœur

C'est ainsi qu'une fête débuta au Aoyurisou. Aoi prépara à manger pendant que les filles et moi discutâmes dans le salon. Kokaro, lui, parlait avec la femme, qui tenait un cylindre en métal, qui semblait contenir de l'alcool, dans la main. Soudain, elle se retourna et alla vers moi et dit :

« T'es Mayazu la nouvelle, c'est ça?

Eh bien... oui! sourit-je un peu mal à l'aise.

Moi c'est Uraya Ruko, mais tu peux m'appeler Funa. C'est comme ça qu'on me surnomme dans cette baraque ! Au fait, c'est moi qui dirige la maison et c'est moi qui fixe les règles. Donc si je dis que tu n'as pas le droit de ramener de mec ici, ça veut dire que...

Tu vas te taire un peu? s'écria Aoi de derrière en frappant sa tête avec un outil de cuisine. Et déjà, c'est une soirée entre jeunes, alors va voir ailleurs !

Aoi! Pourquoi tu te mêles dans ma discussion d'abords ? J'ai le droit de parler aussi fort que je veux parce que c'est...

C'est ta maison ici, je sais! rétorqua Aoi en levant les yeux au ciel. Mais souviens toi que tu gagnes ta vie grâce à nous donc je te pris d'éviter de traumatiser les nouveaux arrivants!

Ouais bon, t'as gagné. J'me casse! » s'écria Funa en claquant la porte du salon-cuisine. Quand elle est partie, Aoi se retourna vers moi, de nouveau son sourire charmant aux lèvres.

« Pardonne cette charogne, s'il te plait ! Elle m'a fait le même discours quand je suis arrivé ici. Depuis, maintenant que je suis l'ancien des lieux ici, c'est un peu devenue ma tâche de protéger les nouveaux arrivant de cette ivrogne ! J'espère qu'elle ne t'as fait trop peur!

Non ça va! souris-je. Mais quand même, merci Kirioka... de ton intervention!

Hé ! Maintenant qu'on est amis, tu peux m'appeler par mon prénom, tu sais ! De plus, sache que je n'aime pas trop mon nom de famille!

D'accord, K...Aoi!

Bon je retourne cuisiner, sinon je vais tout cramer, moi! » Et sur ces mots, le jeune homme se dirigea vers la cuisine. Natsu s'assied alors sur le canapé près de moi et dit :

« Parfois, je compare vraiment Aoi et Funa à une mère et son fils rebelle, mais la plupart du temps, c'est Aoi la mère!

Tu as raison Perasemasu! ricanai-je, plus détendue.

Appelle-moi Natsu s'il te plaît ! Et en plus, une des règles d'or du Aoyuri, c'est de toujours s'appeler par son prénom, sinon on pourrait confondre les gens comme moi et ma sœur !

J'essayerais de m'en souvenir!

Le dîner est prêt! s'écria Aoi de la cuisine»

Et c'est comme ça que j'ai passé la meilleure soirée depuis longtemps, accompagnée par mes nouveaux amis.

C'était dans ces moments-là que j'oubliais mon objectif et tous les événements tragiques que j'avais vécu il n'y a pas si longtemps que ça. J'avais presque l'impression d'avoir toujours vécu dans ce monde, même si je savais pertinemment que ce n'était pas du tout le cas...

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