Chapitre 16
Ma classe avançait silencieusement dans les couloirs, telle une courte caravane dans des ruines désolées. Nous passâmes à côté de plusieurs classes, longeames l'escalier principale, ouvrimes une porte en verre et montâmes d'un étage grâce à une rampe en béton. Tout de suite, l'ambiance changea complètement.
Si les trois premiers étages étaient vieux avec des murs rouges et des fenêtres ressemblant à des vitraux de temple, le quatrième étage avait une ambiance de laboratoire. C'était surement à cause des murs blanc immaculés et des portes également claires au serrure bien plus conplexe; contrairement au étages du dessous qui se contentait de vieux trous rouillés.
Mme. Yomi ouvrit une autre porte transparente et la tint pour nous faire passer. Je remarquai tout de suite qu'il faisait plus chaud dans cette partie de l'école et regardai vers le haut. Les fenêtres étaient ici sur le plafond et directement exposées au soleil, ce qui expliquait le changement de température. Le plafond était aussi très bas et s'affaissait sur le côté, ce qui valut une bosse à Tomoyo, qui n'avait pas constaté la différence de hauteur.
Ma classe tourna encore une fois à gauche et se retrouva dans un couloir encore plus étroit, presque étouffant, mais non très différent du précédent. À un moment, Mme. Kikomi qui ouvrait la marche s'arrêta devant une porte, blanche elle aussi, et toqua.
Une petite femme avec des cheveux bruns coupés en carré et à la longue robe fleurie vint ouvrir :
« Ah Mme. Kikomi ! Heureusement que vous êtes là ! Ma classe vous attendait ! Ils seront ravis de vous connaitre ! Entrez, Entrez !
– Merci, Mme. Samare, dit la professeure de ma classe. Nous venons! »
La salle de classe de la seconde E reflétait parfaitement l'ambiance du couloir. Cette pièce était également entièrement peinte en blanc et une étrange odeur s'élevait du sol.
J'étais assise près d'un garçon que je ne connaissais pas. Il avait des cheveux noirs très courts et une fine cicatrice sur le sourcil droite. Il semblait ne pas avoir envie de travailler avec moi au vu de la mine dégoûtante, presque abominable qu'il faisait en me voyait. J'ai tout de suite pensé que son apparence pourrait intéresser bien des filles mais quand je le regardais, j'avais l'impression que c'était un garçon tout à fait ordinaire et pas particulièrement beau.
En me retournant, je pus apercevoir Jiyuno, qui partageait sa table avec Ubi, la fille au cheveux rose de ma classe, et qui jetait des regards pensifs à Tomoyo, assise devant lui.
Je ne pus échanger un seul mot avec partenaire de table car un homme, qui était, jusque-là, rester dans l'ombre de la salle
, se leva et s'exclama :
« Je salue fortement les nouvelles arrivantes. Je suis monsieur Jaguchi et je suis le professeur principal de cette classe. Je serai également votre prof. d'histoire et de philosophie. Dans l'heure qui suit, vous allez faire équipe avec votre camarade assis à côté de vous et vous allez simuler un entretien d'embauche. Mes collègues et moi vous avons mis des exemples de questions que vous pourriez poser à votre partenaire au tableau. Cet exercice vous permettra de mieux connaître vos collègues de la classe parallèle. Amusez-vous, travaillez bien et ne faites pas trop de bruit! »
Je regardai alors mon partenaire, qui n'avait pas l'air d'avoir très envie de faire cet exercice et je lus la fiche posée sur la table. La feuille s'intitulait : "Entretien d'embauche chez un électricien"
Le souci, c'était que j'ignorais complètement ce qu'était un électricien. Mizuha n'était vraiment pas aussi avancé technologiquement que ce monde-ci! Là-bas, l'électricité n'existait presque pas, mis à part l'énergie mécanique comme le moulin à eau. En difficulté, mais décidé à mener à bien l'exercice, je me tournai vers mon collègue et demandai :
« Qui est-ce qui commence?
– Toi, répondit-il en mettant sa tête sur la table, trop la flemme de bosser
– Très bien! dit-je en lisant à voix haute sa fiche. Comment vous appelez vous ?
– Pourquoi veux-tu savoir ça? Tu veux mon numéro aussi?
– Eh bien, pour l'instant, je n'en ai pas encore la nécessité! répliquai-je sèchement. Mais si tu insistes, je veux être amie avec toi!
– Et en plus elle y croit... dit le garçon en enfonçant sa tête encore plus dans la table.
– Pardon ? C'était ironique?
– Bien sûr que oui! rétorqua le garçon en roulant les yeux. Tu croyais vraiment que j'allais passer mon numéro à une garce comme toi qui semble tout droit sortie des poubelles?
– Eh bien! m'écria-je. Évite de m'insulter s'il te plaît!
– Et alors?, s'esclaffa-t-il et levant ses yeux verts sur moi. Tu vas chialer et tu vas appeler ta maman?
– Arrête et continuons de travailler! me fâchai-je. »
C'est alors que je remarquai que deux filles nous observaient à la table devant nous. L'une, c'était Nayato Kuruya, la jeune fille aux cheveux sombres de ma classe. L'autre provenait de la seconde E et avait des cheveux blond-brun avec un visage qui semblait très maquillé. Malgré qu'elle chuchotait, je distinguai très bien ce qu'elle disait :
« Elle a trop de chance la meuf de ta classe! dit la fille de la seconde E. Elle est assise avec Kunada, le beau gosse de notre classe!
– Ah ouais maintenant que tu le dis, observa Nayato. C'est vrai qu'il est mignon ce mec! Sa copine doit surement aussi être super belle !
– Non justement. Il vient de quitter sa petite amie. Les rumeurs disent que c'est parce qu'elle s'était coupée les cheveux.
– En même temps je peux comprendre! affirma Nayato, des flammes dans les yeux. Un garçon comme lui ne devrait avoir que le meilleur. »
– Sortez-moi de cet enfer, pensai-je, complètement déprimé.
– Tu as besoin d'aide ? fit une voix ressemblant fortement à celle de Numéro 101.
Je me retournai mais constata qu'il n'y avait personne qui semblait avoir parler derrière moi. Avais-je rêvé ? Soudain, je comprit : Numéro 101 était en train de parler avec moi par télépathie.
– T'as vraiment rien de mieux à faire que de venir m'embêter, dis-je dans mes pensées.
– Pardon de t'agacer. C'est juste que je m'ennuie légèrement et que je n'ai rien de mieux à faire. Si tu veux je peux partir, assura Numéro 101, contrariée
– Non Non ! Reste là! m'écrirai-je dans ma tête. Tu pourrais me sortir d'une situation légèrement délicate, s'il te plait?
– Bien sûr ! De quoi s'agit t-il ?
– Comment faire taire un garçon égocentrique et deux filles légèrement influençables?
– Épates-les, conclut Numéro 101.
Je l'appelai à plusieurs reprises, mais la mystérieuse personne ne me répondit plus et semblait avoir coupé contact avec mon esprit. Encore une fois, je m'étonnai de l'étrange pouvoir du personnage qui pourrait peut-être même dépasser ceux d'une Erimaa. Mais je n'avais pas le temps de m'émerveiller. Je devais me concentrer vite sur son travail et convaincre cet abruti de coopérer. Si ça continuait comme ça, ma note pour ce travail oral serait sûrement très mauvaise et je devrais à tout pris éviter ce genre de situation pour ne pas me faire exclure de l'école. Et en voyant mon partenaire en train de tourner son crayon entre ses doigts au lieu de travailler, ma rage ne put en devenir que plus grande. Je frappai alors sur la table et s'écria :
« TU VAS TRAVAILLER OUI ? TOUT LE MONDE AI DÉJÀ SUPER LOIN DANS LE QUESTIONNAIRE ET NOUS ON A ENCORE RIEN FAIT ! FRANCHEMENT, ON DIRAIT QUE TU AS OUBLIÉ QUE LES EXAMENS EXISTE! »
Le garçon sembla être choqué par ma force impressionnante mais garda une tête neutre pour ne pas montrer de faiblesse. Les filles de devant par contre, étaient folle de rage et on aurait dit qu'elles avaient envie de crever de me les yeux. Autour de nous, les élèves et les professeurs fixèrent notre table, d'où venait mon cri.
Pourtant, personne ne voulut intervenir, seul Mme. Samare mit son doigt sur ses lèvres pour nous faire signe de baisser d'un ton. Kunada se tourna alors vers me et me regarda fixement :
« Sérieux ! Tu pensais vraiment que me crier dessus me ferait peu... »
Il vit alors que mes yeux commençaient à émettre une étrange lueur turquoise, qui semblait venir de la surface de l'océan. C'était un autre pouvoir que possèdent naturellement les Erimaa.
Quand elles éprouvaient de puissantes émotions, de la lumière peut s'échapper de leurs globes oculaires, ayant pour effet de mettre la personne qu'elle regarde mal à l'aise ou de carrément lui faire peur. Cette faculté était connue sous le nom de "Vue Divine". Selon les légendes, celui qui osera croiser les yeux d'une Erimaa en colère sera maudit à jamais.
Même si il ne le savait pas, Kunada baissa les yeux, vaincue :
« Bon d'accord, dit-il, toujours apeuré. Mais juste pour avoir une bonne note! »
Nous travaillames donc jusqu'à la sonnerie.
Avant que mon groupe sorte de la classe, Mme. Samare ajouta en souriant : « Et n'oublier que cet exercice n'était pas noter! »
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