Chapitre 10

Il était 21 heures et affalé sur un matelas au sol, je ne trouvais pas le sommeil. Je n'arrivais pas à dormir, d'une part à cause des ronflements de Tomoyo qui dormait dans son lit près de moi et de ses cochons d'indes, de petites créatures touffus qui couinait dans un fracas insupportable, certes, mais aussi à cause des événements traumatisants que j'avais vécu il y a à peine un jour mais qui me semblait maintenant si loin...

Soudain, une terrible pensée parcourut mon esprit et me fit frissonner : serait-ce possible que des soldats de feu m'aient suivi à travers du portail et qu'ils soient actuellement à ma recherche? Comme la barrière ne s'était pas fermée tout de suite derrière moi, les ennemies pouvaient m'importe où à l'heure qui est, même près d'ici. De plus, malgré le teint maintenant brun de mes cheveux, j'étais toujours très repérable à cause de mon visage et de mes yeux, plus beaux que jamais.

Heureusement, quelque chose me fis pensé qu'ils étaient seulement venus pour Hiro, donc non pour moi et que malgré le fait que je sois une Erimaa, je ne leur était pas importante.

Malgré tout, je continuais à me poser beaucoup de questions: est ce que les soldats étaient au courant du mariage, ou c'était juste qu'une incroyable coïncidence ? Savaient-ils qui j'était, à part être la fiancée du prince ? Est-ce que mes amies c'étaient vraiment fait enlever et si oui, pourquoi? Qu'est ce qui se serait passé si j'étais restée pour protéger les invités?

Sachant que je n'allais pas réussir à m'endormir, je fermai mes yeux pour les reposer.

Mais quand elle les rouvrit, je remarquai que je n'étais plus dans la chambre de Tomoyo, mais à nouveau dans la pièce sombre. L'inconnu de la nuit dernière se tenait devant moi, me regardant avec un petit sourire effacé aux lèvres.

« Tu as passé une bonne journée ?

Qui et tu fais quoi encore dans mes rêves? demandai-je, méfiante.

Ah ça, tu le sauras bientôt, mais pour l'instant, tu peux m'appeler Numéro 101! ria le personnage, évitant de me répondre directement.

C'est quand même la deuxième fois que je rêve de toi. Tu n'es que le fruit de mon imagination ou tu es un être humain ?

Ni l'un ni l'autre, expliqua Numéro 101. Je suis bien réelle, certes, mais je ne suis pas un vrai humain, un peu comme toi d'ailleurs.

Je sais qui tu es! m'écriai-je, confiante à nouveau. Tu es la treizième Erimaa, celle qui a disparu il y a une vingtaine d'années!

Ah non! je ne suis pas une Erimaa, ria de bon cœur la personne.

Et bien alors que fais tu ici et comment es tu entré dans ma conscience si tu n'a pas le pouvoir d'une Erimaa ?

Je suis venu ici pour te prévenir, dit Numéro 101 en arrêtant de sourire. Cette année, beaucoup d'événements tragiques vont se passer à la Suisen Gakko et les morts se compteront par dizaines si tu ne fais rien! Avec Torin, tu vas devoir aussi mener l'enquête sur tes camarades de classe car sinon, beaucoup d'innocents vont perdre la vie, toi la première!

Je ne comprends pas... »

À ce moment-là, Numéro 101 s'approcha de moi, toucha d'une main délicate ma joue et encore une fois, je pu sentir sa douce chaleur lui réchauffer le cœur.

« À bientôt, chère amie »

Sur ces mots, je me réveillai en sursaut, encore une fois pleine de sueurs froides. Tomoyo dormait encore et ronflait plus fort que jamais.

C'est pourquoi je me levai discrètement sur la pointe des pieds, descendis les escaliers en silence et mis en marche la bouilloire, encore un incroyable électroménager, pour me faire un thé. En attendant que l'eau chauffer, je regardai par la fenêtre de la salle à manger.

Le soleil n'était pas encore totalement levé et la pelouse semblait humide. Un chat au beau pelage roux et blanc se léchait le poil sur le muret près du portail. Je remarquai alors qu'un jeune homme était en train de caresser doucement l'animal. Il fit ensuite quelques pas et appuya sur la sonnette, près de la boîte à lettre.

Je ne sus pas tout de suite s'il fallait ouvrir ou non mais avec un peu de courage, elle débloqua le portail grâce à un bouton et déverrouilla la porte d'entrée. Le garçon, qui avait de courts cheveux couleur olive et de larges taches de rousseur s'avança vers moi, posa ses bagages sur le seuil de la porte et me serra la main. Puis, il se présenta :

« Je m'appelle Kokaro Jiyuno, enchanté de faire ta connaissance !

– Erimaa Mayazu, dis-je, suspicieuse.

Je vais à présent vivre au Aoyurisou avec toi et j'espère que nous nous entendrons bien, ajouta t-il, l'air charmant. Je loge dans la chambre 203 mais je ne connais pas vraiment les lieux. Tu pourras me montrer la mai...

Arrête de draguer ma pote, sale porc! hurla soudain une voix derrière nous. »

Tomoyo dévala alors les escaliers, en robe de chambre et cheveux décoiffés mais avec ses yeux devenus rouges de colère rivée sur le pauvre garçon. À grand pas, elle se plaça devant Jiyuno et le fixa avec un regard à glacer le sang. Le jeune homme, qui rougissait, sembla à la fois confus et choqué:

« Yamauzuro, qu'est ce que tu fous là ?

J'habite ici voyons ! T'es devenue comme tous tes congénères et veut t'emparer de tous ceux qui ne t'appartiennent pas ?

Eh, pourquoi tu t'insultes ma famille? renchérit-il

Eh !dis-je, confuse. Calm...

Pourquoi tu m'engueule d'abord ? s'écria le jeune homme. Ça fait super longtemps qu'on ne s'est pas vus et tu ne prends même pas la peine de me dire bonjour, mais à la place tu me fais la morale ! Qu'est ce ta mère t'as mal élevé !

Oh, commence pas à parler de ma mère comme ça ! répondit Tomoyo, folle de rage. Et d'ailleurs, c'est toi qui...

Arrêtez-vous !, criai-je, très énervée à mon tour. VOUS ARRÊTER DE VOUS CHAMAILLER SUR LE CHAMPS ! MÊME LES VOISINS VONT VOUS ENTENDRE ET N'EN PEUVENT SÛREMENT DÉJÀ PLUS ! TOMOYO, TU VIENS AVEC MOI ET ON VA ALLER PEINDRE MA CHAMBRE ! QUAND À TOI, MONTE DANS TON LOGEMENT ET NE NOUS DÉRANGE PAS ! »

Les deux, terrifiés par ma rage soudaine, suivirent mes ordres sans objection. Jiyuno alla à l'étage et avant d'avoir complètement monter les escaliers, il souffla :

« Ah et au fait, Yamauzuro, t'es plutôt mignonne en robe de chambre » S'en fut trop pour Tomoyo! Elle courut en direction du garçon et lui donna un puissant coup dans le visage. Heureusement, je pus arriver avant qu'il ne n'en reçoive une deuxième et traîna ma colérique amie dans ma chambre.

Après avoir peins tous les murs de ma chambre en bleu ciel, le soir était à nouveau venu et Tomoyo prépara un bon dîner pour nous, les trois membres logeant actuellement dans la maison (évidemment, Jiyuno ne comptait pas à ses yeux). Le repas fut plutôt silencieux jusqu'à ce notre nouveau locataire arriva dans la salle à manger et demanda :

« Eh les filles ! Il en reste encore un peu pour moi ?

Non! répliqua sèchement Tomoyo. Prends des restes.

– C'est qui ce gars? demanda Shiguko.

Jiyuno, répondis-je, déjà fatiguée par la dispute que je sentais arriver. Il est là depuis ce matin.

Ah ok, fit l'enfant, sans trop se poser de question »

Jiyuno alla au frigo et prit ce qui était mangeable. Puis il s'assit à son tour autour de la table, veillant à rester le plus loin possible de Tomoyo, étant, apparemment, son ennemie jurée, même si je ne comprenais pas vraiment pourquoi.

Tout à coup, quelqu'un frappa à la porte. Qui pouvait-ce être à une heure pareille ? Mon amie se releva de sa chaise et courut jusqu'à l'entrée, où elle ouvrit. En voyant la personne rentrée, elle poussa un soupir de soulagement.

« Ouf ! Ce n'ai que toi Aoi. Je pensais que tu étais un mendiant alcoolique !

Sympa... déclara le jeune homme d'une voix joyeuse. En tout cas, cela me fait plaisir de voir que tu vas bien.

Tu veux manger un bout ? Tu dois être affamé après avoir autant voyager.

Merci de te soucier de moi, dit Aoi, plein de douceurs. Mais je préfère rester dans ma chambre et préparer mes affaires pour demain. Vous pouvez manger ma part, car je ne la prendrai pas malgré cette bonne odeur.

D'accord, alors bon repos !

Merci et à demain. »

Sur ces mots une autre porte s'ouvrit et se referma. Tomoyo revenu dans la salle à manger et se rassis. Jiyuno leva alors un sourcil :

<< Ah d'accord ! Donc y en a pas pour moi, mais pour ce mec, il y en a en abondance ?

La ferme Kokaro ! Quand j'aurai besoin de ton avis je te le demanderais !

– J'en connais un qui est jaloux>>fit Shiguko en riant.

Jiyuno devint alors si rouge que même ces tâches de rousseur ne purent cacher son teint. Il se contenta alors de dire, toujours très géné:

<<Tais-toi...>> 

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