Négociation

Alors qu'elle détalait, elle entendit des cris derrière elle, indiquant que la poursuite continuait bien. Le son du grappin se fit de nouveau entendre, tandis que l'un des lasers orangés ratait Meng de peu. Affolée, elle tenta de réfléchir à la direction de l'astroport, songeant qu'une protection s'y trouverait certainement, sous la forme d'autres soldats du Fléau, plus nombreux. Le son d'une course précipitée sur une passerelle métallique au dessus d'elle lui fit comprendre qu'on gagnait du terrain, et qu'elle n'allait certainement pas atteindre l'astroport à temps. Réfléchissant à toute vitesse, ell observa les solutions autour d'elle avant de remarquer un croisement avec une ruelle remplie de fumée. Elle savait qu'on la verrait la traverser grâce à la vision thermique, mais son plan n'était pas de ne pas être vue. Elle courut alors vers cette rue et passa dans la fumée avant de ranger son arme et de légèrement ralentir, montrant ses mains ouvertes à ses poursuivants qu'elle savait proches.

Alors qu'elle arrivait à une intersection, elle prit alors un douloureux coup dans le ventre qui la fit s'effondrer, le souffle coupé. Au sol, avec une énorme crampe à l'estomac, Meng se redressa difficilement, montrant à nouveau ses mains vides. Elle put observer alors la personne qui avait été en embuscade sur les toits. Il s'agissait d'une femme blanche d'une quarantaine d'années aux traits taillés à la serpe et à l'air sévère et déterminé. Ses cheveux bruns étaient tirés en une longue tresse dans son dos et elle possédait visiblement un équipement léger constitué d'un grappin, d'épaisses bottes à crampon ainsi qu'un fusil élégant quoi que légèrement daté. Alors qu'elle pointait Meng de son arme, l'autre individu arriva. Révélant son visage, il s'agissait d'une personne bien plus âgé que ce que ses capacités physiques pouvaient laisser penser. Il s'approchait vraisemblablement des 70 ans, et était partiellement couvert de fourrure, avec des dents pointues plantées dans sa mâchoire inférieure et montant presque jusqu'à son nez. Il était d'une forte corpulence, et pouvait même être qualifié de gros, et l'une de ses jambes semblait être cybernétique. Il tenait quand à lui une lourde arme pleine de petits tuyaux et de jauges.
La femme lui dit alors d'une voix presque grave :

« Elle avait la source Etchoki, mais elle l'a cachée pendant sa course.»

L'autre lui répondit, d'une voix profonde et légèrement rauque, essoufflé par la course :

« Ça ne peut pas être loin. Tu l'as mise où ? »

Frappée par l' évocation des Etchokis, et prenant son courage à deux mains, Meng répondit alors :

«Si vous me dites ce que c'est et ce que sont les Etchokis, je vous dis où je l'ai mise.»

La femme fronça les sourcils et s'apprêta à frapper sa victime avec la crosse de son arme, mais son compagnon l'interrompit en posant sa main poilue sur son épaule et en disant :

« Dis nous directement, nous n'avons pas le temps de faire des cours d'archéologie.

- Dans ce cas, je ne vous dirais pas où j'ai mis votre truc, et ceux qui ont payé pour l'avoir viendront vite à sa recherche.»

Il soupira, et la femme le regarda avant de soupirer à son tour baissant légèrement son arme :

« Daenide...On a pas le temps... On peux pas se permettre que Nehfir mette la main sur une autre technologie Etchoki.»

Le dénommé Daenide grogna légèrement avant d'observer rapidement autour, verifiant qu'ils n'étaient pas suivits puis répondit à Meng :

« Les Etchokis sont une vieille civilisation, et cet appareil fait partie de leur technologie. Maintenant, dis nous où tu l'as cachée. Sinon Kohad se fera une joie de t'obliger à parler, et tu as vu qu'on ne plaisante pas.

- Pourquoi voud voulez ce truc ?

- Ce sont pas tes affaires gamine. Dis nous où c'est.

- Ce sont précisément mes affaires. J'ai attendu depuis dix ans pour avoir des informations sur les Etchokis, croyez moi, je peux supporter de patienter encore et même de me prendre des coups dans les dents.»

La prénommée Kohad poussa un gémissement de frustration avant de se plaindre :

« Qu'est-ce qu'on a fait pour tomber sur la seule gamine de toute cette foutue planète qui a un intérêt pour les Etchokis ?! Daenide, dès qu'on sera partis d'ici, rappelle moi de rayer Neva Kar de la liste des destinations, je ne veux plus jamais revenir. »

Les écoutant et continuant de réfléchir à toute vitesse, Meng comprit alors que ces deux personnes, aussi hostiles soient-elles, n'étaient pas de cette planète et qui plus est, connaissaient les Etchokis, la seule piste qui pouvait la mener à découvrir ce qui était arrivé à ses parents. Elle inspira profondément et demanda avec un culot incroyable :

« Écoutez, je m'intéresse aux Etchokis, et je veux quitter cette planète le plus vite possible. Vous avez vu, je sais bien me débrouiller je sais tirer, j'ai l'argent de ma paye pour l'escorte. Si vous promettez de me prendre avec vous et me faites partir de ce caillou pourri, je vous dis où j'ai fichu votre appareil. Vous pourrez me déposer à la première planète habitée où vous passerez ensuite, moi je veux juste partir d'ici.»

Daenide regarda Kohad, qui inclina légèrement la tête, puis regarda encore derrière lui, visiblement tendu. Puis il tendit sa main vers Meng et répondit visiblement à contre-cœur :

« D'accord. On a pas le temps pour mieux faire de toute façon. Dis nous où c'est et on te sors d'ici.»

Meng serra sa main et se releva, jubilant intérieurement mais tentant de garder une face neutre. Elle répondit alors :

« Le troisième baril à l'entrée de la rue pleine de fumée. Je l'ai jeté dedans avant de sortir, quand vous pouviez pas me voir. Maintenant emmenez moi.»

Kohad alla alors vers l'endroit indiqué en courant et revint quelques secondes plus tard, après quelques bruits métalliques, avec le dispositif. Elle dit à Meng :

« Si ça ne tenait qu'à moi, on t'aurais laissé ici. T'as de la chance que le vaisseau soit à Daenide et qu'il accepte, gamine. Beaucoup de chance.»

Daenide eut un petit sourire et affirma, commençant à courir dans la direction opposée à celle de l'astroport :

« La petite a l'air maligne, si ça se trouve, c'est nous qui avons de la chance d'être tombés sur elle.»

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