Expédition
Le voyage finit par reprendre, et quelques heures plus tards, ils sortirent du vortex bleu en face d'une planète couverte de neige ressortant brillamment sur le noir de l'espace. Alice était aux commandes avec Daenide, tandis qu'ils vérifiaient l'orbite dans lequel entrer pour entamer la descente dans l'atmosphère. Après quelques manœuvres, ils commencèrent à s'approcher de la surface, traversant d'épaisses couches de nuages secouant Ylys de vents violents. Finalement, une fois l'épaise couche nuageuse passée, ils arrivèrent au dessus d'une grande chaîne de montagnes, sans parvenir à distinguer très loin à cause des intenses chutes de neige. Sans les radars, le vaisseau aurait certainement percuté un sommet plus d'une fois, cependant ils arrivèrent à correctement voyager, déployant les trains d'atterrissage pour se poser sur unr corniche en hauteur.
Ils enfilèrent alors d'épais manteaux et prirent avec eux de lourds sacs de matériel ainsi que des vivres, puis Alice se saisit de la source d'énergie Etchoki avant de déclencher l'ouverture de la rampe dans la soute. Immédiatement, un vent glacial s'engouffra dans le vaisseau, fouettant violemment chaque centimètre de peau laissé vulnérable. Grâce à leurs lunettes et masques cependant, ainsi que de petites batteries chauffant leurs vêtements, ils parvenaient à supporter ce froid mortel dans lequel ils ne survivraient pas plus de quelques minutes sans équipement. Malgré les spots lumineux de Ylys délenchés à pleine puissance, il était compliqué d'y voir à plus d'une vingtaine de mètres sur ce terrain accidenté.
Daenide leur parla alors via leur radio, qu'ils étaient obligés d'utiliser pour communiquer dans le vacarme provoqué par le hurlement des bourrasques :
« D'après les informations rassemblées, l'entrée du temple se trouve sur cette montagne, mais la neige empêche tout scan efficace afin de détecter des différences de température. Calibrez vos appareils sur l'énergie dégagée par la source Etchoki, même la neige n'empêchera pas de détectée ses propriétés distinctes. Gardez en permanence votre radio allumée, et ne perdez jamais les autres de vue, sinon il sera presque impossible de vous retrouver même avec une radio.»
Les deux autres acquièscèrent et ils sortirent alors, leurs bottes s'enfonçant dans la très épaisse couche de neige qui leur arrivait à mi cuisse. La rampe du vaisseau remonta afin d'éviter plus longtemps l'enneigement de la soute, et ils se mirent à avancer dans la tempête, regardant régulièrement si leurs scans avaient détecté quoi que ce soit. Meng demanda alors dans la radio :
« C'était obligé de faire cette expédition en pleine tempête ? On pouvait pas attendre un moment calme ? »
Alice répondit alors :
«C'est un moment calme, Meng, ces montagnes sont balayées en permanence par ce vent glacial depuis plusieurs milliers d'années. Si une tempête était en cours, on ne pourrait pas avancer, et les radios ne pourraient même pas nous permettre de communiquer. On serait mort en quelques minutes, avec ou sans équipements.
- Je vous jure, les Etchokis ne pouvaient pas prévoir où les centres urbains allaient se trouver dix mille ans plus tard et ne pas s'installer dans une montagne, histoire de nous faciliter la tâche ? Quels égoïstes.»
Elle entendit Alice rire à ses sarcasmes, tandis que Daenide répondait :
« Et encore Meng, attend d'apprendre à propos du temple de Skantoo, dont l'entrée se trouve actuellement sur le bord d'un lac de lave. Il est là le soucis des anciennes civilisations, elles ne pensaient pas à l'accessibilité pour les archéologues.»
Ils continuèrent ainsi à marcher durant plusieurs heures sans résultat, avant de s'attarder dans un renfoncement dans une paroi, les protégeant quelque peu du vent. Leurs jambes semblaient être en feu tant il leur coûtait d'effort de se déplacer dans l'épaisse couche de neige. Ils sortirent alors des vivres de leurs sacs et mangèrent en vitesse, sentant en quelques secondes leurs lèvres se refroidir et ne plus provoquer de sensation quelconque. Daenide, essoufflé, affirma :
« Je comprends la réputation des pirates de cette planète... Si c'est normal de vivre ça pour eux, ce n'est pas un abordage un peu compliqué qui va les rebuter.»
Alors qu'ils remettaient leurs sacs dans le dos et reprenaient le chemin, Meng trébucha sur un objet sous la neige et tomba dans la poudreuse en jurant. Alors qu'elle se relevait, Alice cria presque en pointant Meng :
«Daenide viens voir ! »
La jeune femme, pensant qu'on se moquait de sa chute, allait répondre, mais se rendit compte que sa chute avait quelque peu dégagé la neige et révélé que l'objet sur lequel elle avait trébuché n'était pas un simple caillou. Ils s'accroupirent alors pour observer en détail cette pierre taillée de façon vraisemblablement artificielle, et couverte de symboles que Meng ne connaissait pas. Elle demanda alors :
« C'est quoi, du vieux Gwltinc ? Ou c'est de l'Etchoki ? »
Daenide souleva l'objet et l'approcha de son visage, déchiffrant les inscriptions en parlant dans une langue que Meng n'avait jamais entendue malgré ses vingt ans passés sur Neva Kar au milieu de gens aux provenances diverses :
«... krelqep zer Qelrifrekam... Ici je n'arrive pas à lire... Mais plus loin je reconnaît bien le mot Erza. Ce sont des inscriptions Etchokis. Elles datent d'au moins 10 196 avant la chronologie galactique. On touche au but, il y a bien des vestiges ici. Le temple ne peut pas être loin.»
Alice prit alors la pierre pour l'examiner à son tour, sans parvenir à en déchiffrer plus que Daenide. Elle mit alors leur trouvaille dans son sac et ils continuèrent d'avancer, retrouvant du courage grâce à cette découverte. Les bourrasques semblaient ne pas vouloir leur laisser une seconde de répis, et le ciel s'assombrissait. Bientôt la nuit tomberait, et leur expédition se compliquerait encore davantage, les obligeant certainement à s'abriter pour plusieurs heures afin d'échapper au froid glacial et aux prédateurs nocturnes. Malgré son équipement, Meng commençait à ne plus sentir le bout de ses pieds ni de ses mains, et ses lèvres semblaient ne plus vouloir bouger, tandis qu'elle devait parfois enlever ses lunettes pour en retirer la buée qui gelait instantanément et troublait sa vue. Alice parla alors avec un certain excitement :
«Daenide, Meng... Mon scanner détecte quelque chose à une cinquantaine de mètres.»
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